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Archives de Tag: Conjuguer sa vie

Conjuguer sa vie 10 (ou anti-manuel de développement personnel)

01 mardi Juil 2014

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Conjuguer sa vie

Bruegel_proverbe_du_denicheur blog

Au commencement, étaient les verbes.
Des verbes nus et nomades.
Des verbes à l’infinitif.

Comme l’infini est toujours trop vaste, avant même de se chercher un but, un objet, les verbes se mettent en quête d’un sujet. Ils s’habillent d’un je, d’un il ou d’un elle, le je déguisé avec de vrais habits (quand le je n’en vaut pas le chant d’elle). Habillés, les verbes se mettent en marche d’une fiction. Jeunes et déterminés, ils sont prêts à traverser déserts et océans. Cependant, ils s’essoufflent facilement. Ils s’arrêtent assez vite. Une nuit de repos, et ils repartent vers l’aventure à venir…

Commencer par là peut-être. Il eût été plus judicieux de. Plus pertinent de. Et déjà l’abus d’adverbes et d’adjectifs nuit gravement à la clarté du propos, à sa précision et à son relief. Mais que voulez-vous? (Personnellement, je ne veux rien, dit Rabat-joie, sinon que vous me laissiez en dehors de cet essai de “préface” qui n’appartient qu’à vous) (Rabat-joie me vouvoie!). Commencer par là, donc. Par expliquer Conjuguer sa vie. Comme c’est un exercice toujours très compliqué, on commencera par rappeler ce que ce n’est pas.

Ce n’est pas un manuel de développement personnel ou un guide du bonheur en dix leçons (mode impératif obligatoire: faites/ne faites pas, dites/ne dites pas). Ni une grammaire ou un manuel de conjugaison des différents modes et tiroirs verbaux de la langue française. De mes tiroirs, je tire un peu tout et n’importe quoi. C’est pas qu’on soit fière – c’est même plutôt le contraire – de ce qu’on a écrit dans le passé plus ou moins proche. Mais pour faire plaisir à ce drôle et généreux cosaque de Jan Doets, on cherche dans les vieilleries ce qu’on a commencé jamais fini (in-fini-tif), on retravaille certains textes, on en ajoute de nouveaux, on jette beaucoup aussi. S’il y avait un mérite à cette série, c’est bien de trier le grain de l’ivraie. Je ne jette pas forcément l’ivraie. Je vois ce qui peut lever et si c’est mauvaise herbe qui lève, pourquoi pas?

Temps de vacances oblige, peut-être temps de me désengager. Jan Doets est un formidable dénicheur de plumes (plutôt que de nids) et parmi tous ces talents par lui découverts, me sens vraiment toute petite… Les vacances sont temps d’écriture, mais de renouvellement aussi. On verra à la rentrée si je me désengage de mon peut-être désengagement des Cosaques. En attendant, voici les verbes auxquels j’avais pensé. Qui n’ont pas abouti à un texte. Ou presque pas. J’avais listé les verbes que je n’aime pas: impacter, acter par exemple. Et Mo, me direz-vous, que devient-il? Mo, il continue sa vie de jardinier poète. Il a la main verte et à plume. Peu probable qu’il entre dans un roman. Je ne rapporte pas ce que dit Rabat-joie, rabattre la joie est sa seule joie!

Avoir une soeur, un piano et l’esprit tordu

Avoir un piano, le laisser s’empoussiérer et se désaccorder n’est pas la même chose que d’avoir une soeur. Avoir un soeur qu’on aime mais avec laquelle on ne fait plus de musique, c’est triste… et peut-être remédiable. Alors on commence par chiffonner le piano (avec un chiffon s’entend). Il était tranquille, le piano, moins noir peut-être et plus gris. Au moins il n’était pas l’autel où l’on sacrifiait Mozart ou Chopin à la musique. Le propriétaire du piano se sait mauvais pianiste. C’est une poussière de renoncement.

Étuver
Dénoyauter
Textoter
Mentholer
Désensabler
Désoupçonner
Patauger
Catastropher
Marabouter
Arpenter
Commencer à apprendre à finir ce qu’on a commencé

Redonder
Je redonde tu redondes on redonde nous redondons vous redondez ils redondent. Mais si re-donder, il faut d’abord donder. Qui donde ? Et quoi donder ? Je préfère donder que sasser. Cependant je ressase et je réitère, c’est récurrent. Je récure mes fonds de cafards, mes fonds de tiroir.
Récapituler
Dans le même ordre d’idées, quel ordre? Vous voyez une logique, une cohérence se dessiner, vous, dans tout ce fatras? Quant aux idées… Voilà, c’est tout moi, ça. À chaque fois que j’essaie de récapituler, rabat-joie capitule. Rabat-joie est une parasite qui me pourrit la vie. Qui me capitule. Alors je décapite Rabat-joie. Mais Rabat-joie a plusieurs têtes, plusieurs masques. Finalement, dépitée, c’est moi qui capitule et elle sort victorieuse. Je vais plus loin?
Se poser
Au commencement, étaient les verbes.
Des verbes nus et nomades.
Des verbes à l’infinitif.

À la fin, il est temps de se poser. L’aventure est advenue, ne reste plus qu’à la raconter, à la fixer sur le papier. Entre le début et la fin, le verbe écrire a couru. De tout son coeur, il a parcouru des pages et des pages, ne s’est pas économisé. Il s’est parfois découragé, s’est arrêté, est revenu en arrière. Il a plusieurs fois fait naufrage et jeté bouteilles d’encre à la mer. Véritable capitaine, il a conjugué les efforts de ses compagnons, verbes d’action au long cours pour la plupart, les a orientés vers un but commun: le texte. Maintenant, vieilli mais pas vraiment assagi, il ressent la nécessité de devenir participe passé avec ses précieux auxiliaires, et de se poser. Écrire et ses compagnons vous souhaitent un bel été (mais avant d’avoir été, soyez!)

Texte : Christine Zottele
Image : Le dénicheur de plumes au travail, surpris par un conjugueur de verbes ( Pieter Bruegel l’Ancien , 1568, Huile sur bois, Kunsthistorisches Museum, Vienne. © Kunsthistorisches Museum,)

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Conjuguer sa vie /9 : Attraper et rebondir

05 jeudi Juin 2014

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Conjuguer sa vie

melbanon-1

Attraper bien plutôt qu’attraper mal. Attraper soleil par la peau du cou. Par la peau et par les yeux. Attraper bien par la main, par la bouche, par ici et par là. Attraper par les cheveux chance (ou fortune) aux yeux bandés par les cheveux, serrer bien fort, pas trop quand même, lâcher prise. La laisser filer pour d’autres. Ne pas thésauriser bien qui passe. Laisser passer.

Attraper bien plutôt que mal. D’un mal un bien. Pas encore trouvé cependant. Cinquième échec – et mat – et fou- et folle à lier- faute de langue- faute de sens – faute de grives, on mange des merles- mais ne mange pas de ce pain-là – grand bien m’en fasse- facile à dire- mal à la tête- tête à queue leu leu… la queue du loup et pas que. On a volé le loup de Caudebec. On en a refait un – pratiquement le même. Même sculpteur, même moule? Personne n’a attrapé le voleur qui a attrapé le loup. L’attrapeur attrapé.

Attraper la mort avant qu’elle ne vous attrape. Attraper la mort en prenant froid à un concert trop arrosé de pluie. Attraper la mort pour lui tordre le cou. Du coup attraper vie. Attraper la balle au bond. Rebondir…

Rebondir

Dire le rebond, bondir de nouveau, de nouveaux bonds entre chaque virgule, les dire, et ne s’arrêter qu’à bout de souffle. Ou au bout du rouleau. Comme le tube de dentifrice. En lissant aplatissant roulant on en trouve encore. Seul Signal disparaît à la fin du rouleau. Équilibre précaire entre douleur et force pour rebondir. Dire le rebond, par exemple, ce pourrait être après lecture d’une strophe d’ « Inespérances » (Le Peu du monde de Kiki Dimoula) :

Le temps me demande
où je voudrais qu’il passe
et si j’ai pour nom Hélas ou Est lasse.
Laissez-moi rire.
Aucune fin ne connaît l’orthographe.

Pourquoi rebondir sur celle-ci ? On continue à lire le poème mais quelque chose crie Pause ! Quelque chose appelle l’écriture. Ces deux vers surtout, Le temps me demande/où je voudrais qu’il passe parce qu’ils sont suivis d’un jeu sur les homophonies Hélas/Est lasse et cette permission de rire là où l’on attendrait la nostalgie ou la désespérance. Rebondir sur cette énigme donc et faire mienne cette interrogation du temps.

Donner la parole au temps ou au petit moi qui se plaint du grand méchant temps? Mais si je prends le temps d’écouter le temps me demandant le temps de l’écouter, je le perds ! Je ne rebondis plus. On a besoin du temps pour rebondir. Comme le ballon pour s’envoler a besoin du sol, de cette micro-pause avant de s’élever dans l’air du temps (forcément c’est un ballon rouge). Rebondir sur la perte du temps c’est fatalement revenir au Hélas/ Est lasse, au mode élégiaque de la douleur.

Or il est des douleurs permanentes, qui jamais ne s’arrêtent, baissent parfois en intensité, mais toujours présentes, tout le temps. Cette victime d’une opération chirurgicale ratée ne peut plus rester trop longtemps debout ou assise, elle souffre en permanence dans son corps, c’est irrémédiable. Elle est loin d’être au bout du rouleau pourtant. Elle rebondit chaque jour sur la douleur. Elle la transforme en victime de son rire à elle.

D’autres douleurs aussi qui ne se voient pas. Les plus terribles? Celles causées à une femme par des frères « humains », celle de la honte inoculée à jamais. La douleur est encore là en elle, mais il y avait tant de beauté en elle qu’ils ne l’ont pas entièrement détruite… Elle commence à rebondir – ballon rouge lancé par un enfant apprenant à jouer.

Il faut que le sol soit dur pour rebondir, bien dur. Et de l’air aussi.

Je voudrais que le temps passe par la porte de derrière.

Texte : Christine Zottele

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Conjuguer sa vie / Être et avoir /4 : Choisir ses cisailles

22 jeudi Mai 2014

Posted by lecuratordecontes in Christine Zottele

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Conjuguer sa vie

choisir ces cisailles

Appelez-moi Mo, je vous l’ai déjà dit *. Vous ne m’aviez pas reconnu? J’ai bien grandi en lignes et en images. Loin le temps où une bibliothèque était pour moi un paquebot. Je ne suis plus laveur de vitres; je vis maintenant dans un château. Enfin, dans la maison du jardinier. Je suis son aide et j’apprends de lui. Je complète les connaissances avec celles des écrans. Ainsi, il me faut lire notice importante pour mon labeur.

Selon le type de végétal à couper

La cisaille à lame droite s’utilise pour la coupe de l’herbe, des jeunes pousses et des haies à bois tendres. Certains modèles sont crantés, permettant ainsi de couper les branches un peu plus épaisses.

J’aime jardiner. C’est un faire de patience et d’humilité. C’est bon pour mon autre faire de poète. Le plus dur, c’est d’arracher les mauvaises herbes, les malaimées les mauvaises graines. Je rêve de composer un jardin endiablé. J’aide la terre et j’apprends d’elle. Je la touche et la nourris. Elle de même. Parfois le jardinier coupe l’herbe sous le pied du poète.

La cisaille à lame ondulée est destinée à la coupe des rameaux les plus durs. Elle est utilisée pour tailler les haies irrégulières ou à bois durs. L’ondulation des lames évite que des rameaux ne glissent.

La nuit
cisèle ou cisaille,
mots joyaux ou mots ciseaux
ouvre les chairs, fait jaillir le sang,
ouvre les mers, fait surgir le vent
Sanglots mort-nés

Utilisez de l’alcool à brûler pour désinfecter les lames entre chaque taille. Vous éviterez ainsi de propager des maladies et des parasites.


Certains disent que je suis un parasite de la société. Je prends le travail d’un né ici sur cette terre qui me/le nourrit bien. Avant de couper les membres de ma famille avec des lames qu’on n’avait pas pris le temps de désinfecter, avant de m’amputer de ma famille, ils disaient ça aussi, les nés là-bas, que nous – l’autre ethnie – prenions les fruits de la terre qui leur appartenait. Jamais du bon côté, je vis où je me suis posé.

Pour garder une bonne coupe, nettoyez bien les lames et affûtez les si nécessaire. La sève qui sèche risque d’émousser le fil de coupe.


À l’atelier d’écriture du mardi soir, Camille dit que je dois enlever tout ce qui dépasse, tout ce qui n’est pas utile. Elle est sans pitié pour les « et », « là », les « que », pour les adjectifs et les adverbes, ça dépend. Elle dit que j’ai le verbe – la sève de la phrase – nul besoin d’en rajouter, Mo. Pas le risque de sécher. Verdoie Mo, verdoie. Et Camille de réciter le poème de Louise Labé, Je vis, je meurs… qu’elle fait sonner comme personne.

Si vous devez tailler longtemps, portez des gants : vous éviterez les ampoules et économiserez vos forces.


On m’a donné des gants. Je cisaille la haie de buis du labyrinthe. C’est un lieu curieux: on peut s’y égarer ou y trouver le monstre. Ici, pas de Minotaure. Je ne me perds pas grâce au fil de mes lames. Sachant où je suis passé, je ne repasse pas. J’économise mes forces. Je cisèle des mots verts destinés à Camille. Elle n’est pas Cassandre et Ronsard je ne suis pas, mais j’aimerais créer un labyrinthe qui conduirait à une rose déclose juste pour elle. J’ai mes outils. J’y travaille

Dès que votre outil de taille marque des signes de faiblesse, n’hésitez pas à le changer.

 

Texte : Christine Zottele
* voir Conjuguer sa vie / Être et avoir /1 , Conjuguer sa vie / Être et avoir /2  et Conjuguer sa vie / Être et avoir /3

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Conjuguer sa vie /8 : Voir (le jour rouge)

28 lundi Avr 2014

Posted by lecuratordecontes in Christine Zottele

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Conjuguer sa vie

Voir

Encore aveuglée par la colère, Anna sort de la salle de classe, se dirige vers le parking. D’un geste machinal, elle allume l’autoradio. Dehors le ciel est rouge, ainsi que l’herbe, et l’asphalte. Il faut qu’elle se calme. Elle se concentre sur la voix de l’homme. C’est un aveugle qui a subitement recouvré la vue.

Il est précisément 17h15 sur l’horloge qu’une voisine a régulièrement remontée, dépoussiérée… Elle venait me faire le ménage, les vitres aussi… Oui j’y tenais, vous comprenez, pas pour moi, pour mes visiteurs! Les tableaux aussi sur le mur que j’ai fait acheter, et les rideaux jaunes. C’est pas une raison parce que moi, je ne peux plus voir, que les autres en pâtissent… Oh! de la dentelle. Il passe la main devant ses yeux. Il n’en croit pas ses. Il voit la main qui passe devant ses. Ses yeux voient et ce qu’ils voient est beau, forcément. Il voit sa chienne à ses pieds, prend sa tête dans les mains et lui dit les yeux dans les yeux: “Que tu es belle, toi! Oh oui, que tu es belle!” Forcément. Il va vers le balcon, ouvre la fenêtre. “Ce n’est pas possible! Du ciel, des arbres, des gens, des voitures. Tout ça!” Tout ce dont il a été privé pendant plus de dix ans, c’est forcément beau.

Magie de la radio. Anna écoute Émile, le miraculé. Elle oublie la salle de classe, ses paroles criées à des sourds, toujours les mêmes: Qui voit? Qui parle dans ce texte? Les élèves s’en fichent éperdument. Ils n’ont pas le temps de lire. Ils voient la lumière du jour et le sourire du présent. Leur avenir est plus sombre, qu’importe… pour l’instant c’est le printemps, leur treizième ou quatorzième. Ils ont vu le jour à peu près au moment où Émile le perdait…

Un jour, venir au monde, voir le jour et progressivement ne plus rien voir. Émile continue à égrener les mots. Sa cécité est due à un virus ayant causé une névralgie du nerf optique. Mais jamais les médecins n’ont vraiment su expliquer ce qui était arrivé. Un cas d’école, ironise Émile. D’abord, il n’a plus discerné les bordures des trottoirs, puis très vite il n’a plus été capable que de distinguer le jour de la nuit et un matin, il n’a pas vu le jour.

À ce moment-là, il avait déjà été placé dans un centre spécialisé – on parlait de lui à la forme passive. Il a pensé alors à ne plus vivre. Ne supportant pas la vue du sang, il a rejeté aussitôt l’idée de mettre fin à ses jours avec un rasoir (en fait, on le lui avait supprimé) et celle de se jeter dans la cour du haut du premier étage. Trop risqué! Imaginez: il aurait pu survivre! Aveugle et en fauteuil roulant! Il a donc choisi la manière douce: ne plus s’alimenter et ne plus boire. Quand on lui proposait un repas, il hurlait: “Foutez le camp! Je ne veux plus vous voir!” Anna imagine l’oeil rond de la journaliste avant de voir le regard malicieux d’Émile en train de dire: “C’est un mot qu’on ne bannit jamais de son vocabulaire, vous savez?”.

Non, Anna ne sait pas. Elle comprend que cet homme a trois vies, que la dernière va certainement être la plus belle. Elle pense à ce roman de Saramago, L’Aveuglement, qu’elle s’est promis d’adapter pour le théâtre, un jour. Autre aveuglement. Anna est encore dans sa deuxième vie, celle des illusions. Elle aimerait tellement faire découvrir à quelques élèves, la richesse de certains textes, leur ouvrir les yeux. Quelqu’un lui avait dit un jour, qu’elle avait peut-être semé quelques graines chez certains d’entre eux, qu’elle ne verrait pas les jeunes pousses et encore moins les fleurs. Elle avait voulu y croire. Elle y croyait encore. Et les fruits passeront la promesse des fleurs. Peu probable qu’elle fasse étudier Malherbe à ses élèves…

Avec des mots tout simples, Émile parle de dame Fortune. Il l’a rencontrée au centre. Comme lui, elle n’est pas aveugle de naissance. Fortune a su trouver les mots pour lui redonner le goût de vivre. Elle a tout de suite vu qu’Émile était quelqu’un de bien et elle aimerait bien le voir descendre dans la salle à manger habillé en costume cravate. Elle savait qu’il portait beau car elle se l’était fait décrire par le personnel. Dès que Fortune est sortie de sa chambre, il s’est précipité dans la salle de bains: “Quand même, au bout de quinze jours, j’avais soif”. Il s’est rasé soigneusement, a revêtu costume et cravate. Lorsqu’il est descendu dans la salle à manger, il a eu le droit à une salve d’applaudissements du personnel relayé par les pensionnaires aveugles.

Les yeux embués de larmes, Anna voit la scène. Elle ne voit plus rouge. Elle écoute Émile, sa peur d’avoir la berlue, il n’en croit pas ses yeux qui voient de nouveau. La nuit suivante, il n’a pu fermer l’oeil. Après les premiers moments d’euphorie, c’est la “peur que ça s’arrête” qui a pris le dessus. L’angoisse du miracle éphémère. Toute la nuit, il a gardé les yeux ouverts… être aveugle ce n’est pas être dans la nuit, et être dans la nuit ce n’est pas être aveugle. Quand on a les yeux ouverts sur la nuit on voit quantité de choses. Non, tout n’est pas si noir, être aveugle, ce n’est pas l’obscurité, le noir complet.

Plus tard, Anna cherchera le passage exact dans le roman de Saramago. Ce sont presque les paroles d’Émile: Rien, c’est comme si j’étais en plein brouillard, comme si j’étais tombé dans une mer de lait… je vois tout blanc. Cette première nuit, après le miracle, Émile essaie de fermer les yeux quelques instants. Sa main tâtonne pour trouver l’interrupteur de la lampe de chevet -”Oui, bien sûr que j’ai une lampe… Pour la chienne. Ce n’est pas parce que je ne voyais plus rien qu’elle ne devait plus rien voir non plus…” – il allume, éteint, allume, éteint, toute la nuit. Une nuit en pointillés, clignotant comme un sapin de Noël, pense Anna. Sur l’autoroute, elle dépasse un camion de “Transport, Logistique, Affrètement”. Peut-être faudrait-il avec les élèves envisager le texte comme un transport… une ivresse…

Elle dépasse l’aire de Baume de marron. Émile lui a remis du baume au coeur. Elle a recouvré la vue. Elle voit clair sur la manière d’aborder la poésie avec ses élèves. Elle leur demandera de fermer les yeux et d’écouter chanter les stances de ce “Français de mauvaise herbe”…

Nous ne reverrons plus ces fâcheuses années
Qui pour les plus heureux n’ont produit que des pleurs.
[…]
Et les fruits passeront la promesse des fleurs.

Malherbe

Texte : Christine Zottele

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Conjuguer sa vie /7 : Rouler (sans dynamo)

21 lundi Avr 2014

Posted by lecuratordecontes in Christine Zottele

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Conjuguer sa vie

rouler sans dynamo-1

Rouler à vélo dans la nuit sans lumière. À toute vitesse et l’esprit libre. Tu ne penses à rien. Toute la concentration dans tes jambes, tu te laisses envahir par des sentiments enfantins : la joie de te sentir vivante, la peur irrationnelle du noir aussi par endroits. Tu as le sentiment que tu pourrais pédaler ainsi pendant des heures. Tu as retrouvé tes quinze ans en même temps que la fraîcheur sur tes bras nus jusqu’à en avoir presque froid. Tu respires à pleins poumons tout ce qui ne demande qu’à s’exhaler des végétaux à la fin de cette chaude journée de juin ; ce qui était enfoui au plus profond et au plus près de la terre se libère maintenant avec la nuit, sève suc and suave.

Les parfums des chèvrefeuilles, des jasmins, des roses et des tubéreuses – tu ne sais pas à quoi ressemble cette fleur, mais elle a forcément une odeur capiteuse – se fondent et s’interpénètrent. Non ce n’est tout à fait pas ça. Avec la vitesse de la bicyclette, c’est un subtil mélange qui se crée, un bouquet d’essences florales qui varie le long du parcours, âpre et piquant, ou plus capiteux. Tu ne cherches pas longtemps à discerner ou à nommer tout ce qui entre par les narines. De même que pour tout ce qui entre par les oreilles : coassements des cigales, bourdonnements des grenouilles, chants du cygne des insectes, stridulations des oiseaux. Tout cela forme une sorte de magma vivant dans lequel l’homme – ou la femme – ne fait que passer à vélo.

On est prié cette nuit de ne pas déranger l’ordre immuable mais fragile des choses. Soudain il fait noir. Vraiment noir. Le délicieux frisson de la peur vire à l’angoisse quand la route n’est plus éclairée par les réverbères, quand c’est la vraie nuit – pas celle des villes – et l’ombre inquiétante des arbres qui frémissent. L’imagination s’emballe. Tu ne savais pas que la dynamo ne fonctionnait plus. Tu te dis que c’est dangereux de rouler comme cela – pourtant après la répétition, on a proposé de te ramener en voiture, mais non, toi tu fanfaronnes et n’en fais qu’à ta tête.

Maintenant tu te dis qu’une voiture pourrait très bien débouler en plein milieu de cette route étroite et t’envoyer sentir l’odeur du sang et de la terre. Surtout dans ce virage serré. Si tu passes le petit pont sans encombre, rien n’arrivera. Encore nuit noire pendant quelques centaines de mètres et tu arriveras chez toi. Mais ce sont plutôt des kilomètres… Tu as perdu le sens des distances à force de circuler en voiture. Tiens, en voilà une derrière toi justement, serre bien à droite. Le véhicule t’a dépassée mais ralentit. Tu es maintenant terrorisée. C’est un bel endroit pour se faire violer. Le petit chemin entre la route et le champ est justement bordé d’une rangée d’arbres et cette 205 pourrait s’y engouffrer sans problème. Mais quelle idée de se mettre en jupe courte, ma pauvre fille, à ton âge!

La voiture fait marche arrière. Tu notes mentalement le numéro d’immatriculation au cas où tu t’en sortirais… Elle roule à ton niveau au ralenti, une vitre se baisse (toujours au ralenti comme dans les mauvais films d’horreur et toi tu es justement l’actrice qui n’a qu’un tout petit rôle, celui des premières minutes, avant de se faire tuer) : « Ce n’est pas prudent de rouler sans lumière la nuit, Mademois… euh, pardon Madame. » La voiture repart sur les chapeaux de roue.

Le silence et la nuit. La lumière des phares t’a peut-être sauvé la vie mais t’a gâché la balade. Tu n’as plus peur. Juste très froid. Tu aperçois les réverbères de ton lotissement. Tu demanderas à Michel comment on déclenche la dynamo. Lorsque tu étais adolescente, c’était simple, il suffisait de la tirer vers l’extérieur de la roue. Tu te souviens que dynamo vient du grec dunamis «force». La prochaine fois tu ne rouleras plus sans dynamo.

Texte : Christine Zottele

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