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Archives de Tag: Mon oncle

Mon oncle / 6 : La bénichon

10 mercredi Sep 2014

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Anna Jouy, Mon oncle

bénichon

L’art du bien manger faisait partie des choses pour lesquelles mes oncles et tantes ne firent jamais aucun compromis. Je dis bien manger, pourtant il ne s’agit pas de correction à table mais plutôt de la façon de le pratiquer de son mieux. De la capacité de chacun à honorer un mets dépendait une grande partie de l’estime dont ils allaient le gratifier on non. A dire juste, les membres de ma famille paternelle avaient un terrible coup de fourchette. Tous étaient de solides gaillards et gaillardes, mon père ayant quant à lui une stature approximativement normale malgré des pics pouvant atteindre dans certaines périodes de sa vie les 100 kg. Tous revendiquaient un appétit extrême, gargantuesque, digne de gens qui accordaient à la table une attention plus que vorace.

C’était une famille de travailleurs acharnés, aux abois dès le petit matin, capables de tourner un champ, de le faner, de moissonner , de bûcheronner, de nourrir du bétail, d’élever en vrac des volailles, des veaux, des enfants et des porcelets ; une famille qui rabotait, sciait, assemblait, tenait plantage, entretenait maison, faisait courses et pain, tirait l’eau, lessivait… tous ouvrages confondus volontairement ici, tant je n’aurais su où donner de la tête si cela avait été ma propre vie. Ce labeur dur et incessant justifiait certainement les quantités astronomiques de nourriture qui étaient nécessaires à maintenir tout ce monde en état de marche.

Les repas à la campagne valaient leur pesant de calories. Quand venait l’heure du premier service, les soins aux bêtes avaient déjà été donnés et cet effort méritait sa dose de roestis. Vers dix heures, on sortait pain, café noir, fromage, restes de viande, vin rouge. Midi, le ragoût avait cuit et après les quatre heures, le soir, on se régalait parfois d’énormes tartes que ma grand-mère faisait cuire chez le boulanger. Quand je dis énormes oui bien sûr, mais en fait, il faudrait plutôt parler de plusieurs grandioses tartes aux fruits. En effet, chacun était tout à fait capable, fille ou garçon sans distinction, d’engloutir à lui seul ce qui de nos jours nourrirait une tablée entière de gourmands. La tarte aux fruits, c’était le régal absolu. Jamais je n’ai entendu nulle part ailleurs, un éloge plus grandiloquent de ce superbe dessert que dans cette famille.

On aurait dit à les entendre en parler que c’était « des peu de paradis ».

En cette période de l’année se fête la Bénichon* (Ce nom vient de bénédiction et l’histoire de cette fête populaire de ma région mériterait un poème.) Il s’agissait -et s’agit toujours, mais sous une forme assagie-, d’un banquet démesuré où se dévorent des plats typiques de notre campagne. On passe d’une soupe à du bouilli, puis des salaisons avec jambon, saucisses et lard. On poursuit avec le ragoût d’agneau, le rôti ou la volaille et on termine le tout avec des meringues, de la crème double et des biscuits divers. C’était en réalité comme si on mangeait cinq voire six repas complets à suivre. Ces « dînettes » duraient une journée entière. Il y avait un pont de danse dressé dans le village, pour la digestion peut-être… Bref, tout le monde s’en donnait à ventre joie.

Mon oncle poursuivit la tradition bien après la disparition de mes grands-parents et la dispersion des membres de sa fratrie.

Je n’étais guère habituée à ce genre de rations. Il m’était difficile de suivre le rythme des mâchoires de mon oncle. Je n’étais pas la seule à en souffrir mais l’ennui, c’est que plus on vous appréciait, plus on voulait vous voir profiter des bienfaits de la table. Mon assiette se remplissait au fur et à mesure que je la vidais. Mes protestations étaient vaines et finissaient par agacer l’ogre ancêtre. J’avais donc appris à manger de plus en plus lentement, espérant ainsi sauter quelques étapes du déroulement du repas.

Et puis vint un jour mémorable. C’était un beau dimanche après-midi. J’attendais mon premier enfant. Je venais d’achever mon déjeuner dominical et j’avais décidé d’aller trouver le cher parent. Me voyant arriver, comprenant mon état et ému sans doute, car il n’avait ni femme ni enfant, il déclara hautement qu’il fallait veiller sur moi. Il se mit à me chauffer une grande tasse de lait (je ne bois jamais de lait et encore moins chaud) qu’il arrosa d’une grande cuillère à soupe de chocolat. Je protestai, tentant de lui faire comprendre que ce n’était pas trop ma tasse de thé, inutilement bien sûr. Pendant que je me forçais à avaler le breuvage nécessaire à prendre soin de mon « maladif état », je le voyais s’affairer aux fourneaux. Il touillait du frichti dans une cocotte en fonte dimension pensionnat et mettait à cuire quelques pâtes encore. Mais je n’imaginais rien, simplement que je l’avais dérangé dans quelques préparatifs. … Je compris l’étendue de son amour quand soudain j’eus devant mes yeux une platée de chasse un peu âpre, accompagnée de sa collinette de macaronis.

– Il te faut nourrir ce petit !
– Mais je …fis-je estomaquée raide
– Il y a besoin. Mange ! Je connais mon affaire, les femmes portent 9 mois, comme les vaches. C’est vrai puisque je te le dis !

Je compris ce jour-là que je valais bien à ses yeux au moins deux voire trois génisses… (il comptait en bétail la valeur des choses) et que j’avais intérêt aussi à apprendre à travailler pour améliorer mes digestions… « des peu de fainéante ! »

Texte : Anna Jouy

*
http://www.benichon.org/fr/
http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9nichon

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Mon oncle / 5 : des peu d’enfer. .

04 mercredi Juin 2014

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Anna Jouy, Mon oncle

L' oncle

Cela ne m’enchante pas. Je déteste les hôpitaux. Qui les aime d’ailleurs ? À part quelques personnages tombés de planètes exogènes, trop solitaires pour ne pas y trouver malgré leurs souffrances, une humanité qu’ils cherchent en vain chez eux… Et encore peut-être. L’oncle y est. Cloué au lit, lui que je n’ai jamais vu allongé, il est au plus mal et une visite me semble vraiment la moindre des choses que je puisse encore faire.

Les couloirs et leur linoleum blanc chiné, piquetés de boutiques de fleurs, chariots de couleurs dans les boyaux aux odeurs d’éther et de désinfectant. Je traine ici savate. Y aller lentement… qui va piano va sano. N’ai guère le courage de me retrouver coincée entre deux lits à tenter une conversation avec celui qui est devenu au fil des ans non plus un oncle mais l’ogre de l’histoire, le porteur de toutes les colères et de toutes les amertumes de l’arbre familial. M’entendra-t-il ? Retrouverais-je le tonton du pays des merveilles qu’enfant je voyais si costaud, blond et rieur, les chemises toujours retroussées sur ses bras de lutteur, et qui me baladait sur son cheval ou me soulevait d’un geste pour me jeter sur son char de foin ? Retrouverais-je l’éternel vainqueur des épreuves de force, l’acharné travailleur de tous les jours de la vie ?

Il est là et les nouvelles ne sont pas bonnes.

Avec le temps, l’oncle était devenu un amateur d’hôpital, séjour tous frais payés dans cette sorte d’hôtel au personnel aux petits soins. Il déclarait s’y trouver bien. Compagnie, jolies infirmières, repas servis et variés, chaleur…je ne sais pourquoi exactement. Il a vécu si longtemps seul, sa vie durant en réalité, dans l’unique compagnie des bêtes et de deux faibles d’esprit qu’il gardait sous sa protection.

Alors, l’hosto comme il disait, c’était « des peu de paradis », tant bien sûr qu’il n’y était assigné que pour des choses guérissables, des raisons secondaires. Alors il s’y sentait comme un roi, un coq en pâte, une sorte de pacha omnipotent. Il sortait du lit, allait rendre visite à tous les étages, serrer quelques pinces, enrichir sa vie sociale. Grandes tapes par ici, un gag-par-là, une histoire ou des commérages, tout ce qu’il fallait pour remonter le moral des alités, y ajoutant une gracieuse inspection des blessures et des courbes de températures. C’était tout un art parfaitement au point de se sentir concerné et solidaire.

Son voisin de chambre était souvent son meilleur public, celui aussi qui devait le supporter ronflant lourd des nuits entières, celui qui l’entendait vociférer chaque aube pour qu’un petit déjeuner plus consistant lui soit servi « je suis un paysan que diable, où sont donc les roesti *? » Il attendait ensuite son docteur qu’il écoutait comme on auditionne un gamin faisant sa récitation. Il en profitait également pour prendre connaissance de l’évolution de la santé de son voisin de chambrée, comparant son diagnostic personnel avec celui du sieur docteur traitant. Leurs avis n’étaient que rarement coïncidant. « C’est pas ça qu’il te faut ! Se trompe ton mariole, c’est vrai puisque je te le dis ! »  Il avait même une fois décidé que vraiment, on était trop chiche de soins efficaces avec son vis-vis et avait pris la liberté d’activer le débit du goutte à goutte ne le voyant diminuer que trop lentement à son goût. L’infirmière avait dû réanimer le patient malgré lui de l’oncle médecin.

Il restait à l’hôpital tant que cela lui chantait et puis toujours sous l’effet d’une impulsion contre laquelle il était inutile de s’opposer, il arrachait ses tuyaux et ses aiguilles, reprenait ses vêtements et partait rejoindre son antre, administrer son sinistre royaume.

Le mal, il savait le dompter, comme il faisait fi de l’adversité. Rien ni personne ne lui avait jamais résisté. Il ignorait ce que c’était que de plier les genoux, de reculer et de se soumettre. Rien n’avait jamais eu raison de lui, aucun objet, aucun animal, aucun humain, aucun amour. Alors il ne faisait pas bon lui parler de faiblesses, de maux divers, de douleurs ou de souffrances. Jamais il n’y aurait cru. Il n’était pas d’un monde qui pouvait le dominer. Lorsque mon mariage prit l’eau, il cracha son mépris.

Dans la chambre, maintenant je le vois. Il ne bouge pas, fixant le plafond, les deux mains accrochées au matelas. Comme s’il allait le prendre avec lui dans l’autre monde. Il ne tourne pas la tête mais ses yeux m’ont saisie. Il m’a vue. J’essaie de le rejoindre. Il ne bouge pas. Je m’approche, son regard se détourne. Je vois sa mâchoire se crisper.

«  Qui t’es toi … Dans la famille, les femmes ça reste quoi qu’il advienne, ça supporte tout ! Des peu de conneries que ta souffrance… »

Je ne suis pas fière, mais parfois de l’orgueil oui, quand on me pousse à bout, j’aime autant. Alors me taire, ne laisser sur les histoires aucune trace. Je le regarde. C’est la dernière fois. « des peu d’enfer… »  je me dis.

*roesti : plat de pommes de terre à la poêle typiquement suisse

Texte : Anna Jouy

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Mon oncle /4 : pour une poignée de macaronis

22 mercredi Jan 2014

Posted by lecuratordecontes in Anna Jouy

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Anna Jouy, Mon oncle

Les jambons de l'oncle

Il fallait y aller. Il réclamait la visite, l’exigeait à sa façon, qui était surtout assortie d’une panoplie de reproches bien étudiés, si vous aviez par malheur d’autres priorités, ou alors que le maudit hasard vous avait, comble d’audace, doté d’un autre rendez-vous à cette heure triée sur le volet et que le grand homme vous avait réservée, heure unique, spéciale et donc incontestablement favorable.

Tout soudain, le téléphone vous appelait, sonnerie impérieuse. Par on ne sait quel miracle d’ailleurs, vous aviez la préscience de qui vous appelait. Je crois que cela sonnait un peu plus aigre, un peu plus sec. Enfin, bref je savais… : le temps avait passé un peu, je n’avais pas donné de nouvelles et donc je m’y attendais. Une sorte de limite interne à ne pas franchir, l’oncle –data commençait à être gravement dépassée.

Et voilà que c’était à nouveau le moment.

Il ne s’annonçait pas. A quoi bon ! Il faisait de même avec n’importe lequel de ses interlocuteurs. Je crois qu’il avait acquis le téléphone mais gardé en somme des manières d’un temps où ce genre d’outils ne troublait pas la communication d’invisibilité. Peut-être songeait-il aussi faire acte de présence assez fort en composant un numéro pour que l’autre, au bout du fil, le reconnaisse pour tel qu’il était. Ce n’est pas qu’il était idiot, mais il y avait des choses comme ça qu’il ne voulait pas comprendre. C’était son tempérament. Il voulait rester le maitre de tous ses outils. Seule la TV avait réussi à mâter cette omnipotence qui le caractérisait.

–       Ça fait longtemps !  Je suis toujours vivant tu sais…

L’oncle commençait bien sûr, c’était effroyablement efficace, par vous faire cette piqûre de culpabilité qui au fond avait pour but de ramollir et désactiver aussitôt toute tentative de lui échapper.

–       Héé salut… je grimaçais  en serrant les dents, rassemblant ma voix la plus légère, perdue en briques et morceaux au fond d’une pesante sensation d’écrasement.

–       Ben je t’attends dimanche.

–       Heu…

Le plus souvent, c’était radicalement le dimanche juste là devant vous et que vous aviez joliment imaginé, entre jupette et baskets, vous voir arpenter les parcs du loisir le plus absolu. Rien bien sûr, ne se présentait à l’esprit pour le contrer dare-dare et vous, vous êtes habituée à mentir, mais avec un minimum de préparation et de répétition.

Et voilà que vous aviez accepté.

La maison de l’oncle participait pour beaucoup aussi  au manque d’entrain que je manifestais à y vouloir aller. Ce n’est pas que c’était répulsif, non, mais c’était sombre et surtout très relativement nettoyé.  Vivant seul, il ne trouvait pas le temps de procéder à un entretien convenable de sa demeure, une fermette fribourgeoise sise dans un hameau retiré. La cuisine était le lieu où il se tenait le plus souvent. Deux chambrettes sur le devant de la maison et à l’arrière, l’ancien atelier de menuiserie de mon grand-père dans lequel il avait fait maçonner une étrange verrue  pour y mettre WC et douche. L’oncle souvent restait habillé comme s’il allait devoir travailler. Et puis soudain, un peu avant de se mettre à table, il partait changer de chemise, comme s’il y avait nécessité de s’endimancher pour la visite que j’étais, chemise qu’il quitterait plus tard vers le milieu de l’après-midi pour redevenir lui-même, un paysan prêt à s’occuper de son cheptel, même s’il n’en avait plus.

Le repas reprenait le plus souvent les principes de l’engraissement de son cher bétail. Il me gavait d’assiettes débordantes, de mets par ailleurs excellents mais dans des portions redoutables. Et tout ce qu’il avait de bon à manger se retrouvait sur la table tandis qu’il m’invitait à faire honneur à sa générosité.

Il ne supportait pas que je puisse chipoter sur de grasses tranches de son jambon de la borne, sur des morceaux de chasse longuement mijotés, sur sa purée mousseuse et son soufflé au fromage 12 œufs pour  deux personnes et son demi- kilo de gruyère. Il « fallait » là aussi, sans la moindre discussion.

– La tante Marie…, la femme à Louis, tu l’as connue ? Ben oui  Tié !  Ben, tu veux pas croire, cette femme est morte de faim !

– Morte de faim ?

– Ben oui ! C’était des peu de râpe, tu veux pas croire… Quand je montais chez eux, ben j’apportais des paquets de macaronis. Louis, il aimait bien ça. Et je savais bien qu’elle voulait pas en acheter !

– Tu veux dire qu’elle n’en cuisait pas ? Des macaronis ?

– Ben non, elle n’avait pas l’habitude alors c’était du luxe pour elle… tié ! Pourtant, ils avaient des sous, c’est un comble-… Ben, la Marie, quand on l’a amenée à l’hôpital, les docteurs ont dit clairement qu’elle était gravement sous-alimentée. Ils ont jamais pu lui faire manger quelque chose, tu veux croire !

J’essaie d’imaginer cette femme en juxtaposant dans ma tête des images de famine avec celle de ce visage  légèrement flou désormais dans mon souvenir, allongée osseuse et désespérément maigre au point de s’en mourir.

–       Faut –il être avare ! Tié !? Ben moi,  quand je suis monté chez eux, après, pour aider Louis à déménager, je suis allé dans leur cave… Tous mes paquets de macaronis étaient dans le cellier, sur les étagères ! Pas un seul n’avait été ouvert !

Je baisse la tête. Je regarde mon assiette trop pleine et ce deuxième service complet de tout deux fois avec beaucoup de sauce, étrangement compatissante et empathique.

–       Et le congélateur, un énorme bahut, il est bourré jusqu’à la gueule de poulets ! Une grossetrentaine ! Quand j’en ai pris trois pour commencer à le débarrasser, ben le Louis, il a eu un haut le cœur… «  Faut peut-être attendre une occasion.. ? « Qu’il m’a dit !

L’oncle rit avec une malice monstrueuse.  Mais soudain, il s’interrompt.  Il me regarde vétillant sur ma bouchée. Un reproche assassin traverse  son regard…

Ben oui, je « fais des mines » et grimace moi aussi à sa table, faisant preuve d’un bien pingre appétit selon lui, alors qu’il est si généreux!  Tié !

Texte : Anna Jouy

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Mon oncle /3 : “avoir l’épiderme”

15 mercredi Jan 2014

Posted by lecuratordecontes in Anna Jouy

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Anna Jouy, Mon oncle

l'oncle

Pas besoin de fouiller. Le temps me le ramène  facile, gros billot de forêt qui ne saurait jamais toucher le fond d’aucune rivière. L’insubmersible oncle.

Il était haut, et puis fort. D’une force qui me gardait entre crainte et magie de foire.

Il avait soulevé devant moi une voiture embourbée, petite automobile certes mais qui faisait tout de même son pesant d’altères.  Il riait tonnerre, il s’emportait tempête, il avait des silences plus pesants encore. L’ai-je déjà dit ?

L’oncle avait engrangé beaucoup de foin, de rencontres, d’anecdotes. Il connaissait toutes les ficelles de la vie.  Les histoires, les rancœurs, les amusements légers, les tragédies alentour. Il savait la lune et les herbes. Il savait les racines de tous les membres de sa famille et chanter la messe en latin sans en comprendre le moindre mot. Il tenait ça de sa mère,  archaïque modèle de maîtresse femme abattant de la tâche dans de vastes tabliers. Ma grand-mère avait pourtant  le visage de mon père, ce qui me la rendait tellement humaine. L’oncle avait celui de l’inconnu mélange.

La famille avait eu  son propre facteur. C’était ainsi autrefois. Le nôtre s’appelait Petit- Demierre. C’était un métier à l’ancienne, un travail qu’on n’imagine plus, commis de nouvelles, internet version pédestre. Attaché à la famille, la grande famille élargie, il passait chez chacun, demeurait un peu allouant ses bras pour quelque petite tâche et le soir on l’installait dans un coin de la chambre où il donnait les nouvelles !

« Le Paul à la Marie s’est acheté une petite faneuse. Jeanne à Louis des Rontes a perdu l’enfant qu’elle attendait – elle en a déjà 12 ça lui fait de l’air. Et puis vous avez le bonjour de Toine, qui viendra par ici pour la foire d’automne. »

Petit- Demierre allait chez chacun, se nourrissant de leur pain, les nourrissant de la vie de leurs autres  éloignés dont  ils  ne savaient jamais assez.

L’oncle faisait pour moi la même chose sans doute, oubliant que j’avais la TV et la radio même.

Il avait sa manière de dire. Il ponctuait tout de demandes d’approbation, comme si chacun de ces  « tié » (tu me suis ?) permettait à la suite du récit de se faire. On passait ainsi de porte en porte dans l’histoire, sachant à la fois ce qui était arrivé et ce qu’il en avait pensé et en avait compris. Je naviguais entre suspense et soubresauts de commentaires bien appuyés. Jamais l’oncle n’avait considéré d’ailleurs qu’il racontait quoi que ce soit. Il manifestait sa pensée, simplement, comme un apôtre, en parabole. Il émettait ainsi son art de vivre, son art de croire, credo parsemé d’une morale, empreinte, il faut ça lui laisser, de bon sens et de droiture. Il me transmettait.

Comme il n’avait  jamais voyagé, l’autre lointain lui faisait peur. Il mesurait la vie à son aune et une pesée d’Afrique ou d’Asie  n’était pas de ces choses convertibles. Il adoucissait son racisme de  « lui c’est pas pareil je le connais, c’est un brave homme, mais les autres, ces  noirs, arabes ou voleurs de poules,  en quoi miser sa confiance?  Tié !?

C’était le genre d’homme à donner tout bon ou tout mauvais. Pas de nuancier dans sa panoplie paysanne ;  il travaillait à la hache, te coupait des tranches d’amour comme des buches et des parts de haine pareilles.

J’avais le choix de manger ou pas.

–       Tu vois… l’oncle  Léonard, le frère à Jules et Robert, le fils à la Julie de la Joux, il est mort d’une sacrée façon…Faut croire qu’il l’avait bien mérité, le bougre ! C’était un brave celui-là, des peu tels qu’on n’en connait pas beaucoup… ! C’était un sensitif. Il avait l’épiderme ! C’est pas donné à tout le monde d’avoir l’épiderme… Tié ?!

Comment il a su,  ça reste quand même un mystère… Toujours est-il qu’il a senti que c’était l’heure… Il a rien dit d’autre à la tante  que « je veux tout le monde à la table ce soir. » C’était un ordre que Léonie savait n’avoir pas à discuter. Les enfants, elle en avait assez pour remplir les deux bords de la table tout du long ! Elle a fait des pommes de terre et du gras ; Leonard, il aimait le blanc du lard, comme le père tiens !

Ils se sont mis tous à table. Il a rien dit de spécial, juste une prière, plus longue, plus mystérieuse, remettant ses gars à la Patronne  et la Vie. Ils y ont vu que du feu !

L’oncle rit. Quelle sacrée farce ! C’est comme si c’était lui qui la faisait en me la disant. Il s’appropriait avec une telle facilité le meilleur de toutes les histoires. Il me voit,  visage intrigué et la bouche un peu ouverte…

Puis il est monté à l’étage. Il a mis ses beaux habits, ceux de la messe, ceux du dimanche… Maintenant ça se fait plus !  On est tous les jours avec les mêmes costumes, comme si on n’en avait rien à fiche d’être dans le jour du bon Dieu…Tié ! Il a mis ses habits, il s’est peigné et s’est couché sur le couvre-lit. Avec ses godasses, bien propres.

Tu veux me croire !! Ben, le lendemain il était mort, tout prêt pour le cercueil !

L’oncle s’est levé. Il fixe la table. Il y a un instant, là entre nous deux, …cette hypnose d’une mort idéale, effrayante et pourtant si tranquille.

Il se lève. Il s’appuie sur sa table.

–       Ben, si tu crois qu’on peut encore mourir comme ça dans ce monde de cons !

Texte : Anna Jouy

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Mon oncle /2 : “tchich té batoille !”

06 mercredi Nov 2013

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Anna Jouy, Mon oncle

Anna sidérée

L’oncle aimait avoir du public. Il avait un don pour dire des choses sans en avoir l’air, pour entrelarder son récit de larges doses d’épices bien méprisantes et odieuses et qui vous  donnaient en même temps, un autre vaste aperçu, celui de convictions enracinées, de préjugés solides et qu’il estimait comme des traités de savoir-vivre et  des vérités implacables, juste  parce qu’elles sortaient de sa bouche.

« Prenez-en de ma sagesse que je vous resserve ».

Abondance de détails, intonations de la voix qu’il ne modulait guère mais avec des échelles  de Richter, entre tempête et tonnerre ordinaire. Il avait dû être prêcheur dans une autre vie. Je l’imaginais très bien haranguer, avec armes et crucifix, des foules de pénitents bien penauds ou des mécréants, comme moi.

Le feu des hérétiques n’était pas loin et faisait largement cuire son eau bénite, en permanence sur le potager à bois pour nous faire du thé.

Assis ou debout,  il parlait. Une fois une histoire amenée au bord de ses lèvres, je n’avais plus besoin de m’inquiéter de savoir de quoi nous pourrions bien nous entretenir, lui et moi. Il nous entretenait à lui tout seul. Je n’ai jamais été certaine cependant, que c’était bien à moi qu’il parlait, ou si  ce n’était pas plutôt  des oraisons adressées à une époque trop révolue à son goût.

– Ces gens … s’étaient pas éduqués,  tu veux croire !! Julie, par exemple…Julie,  fallait la voir. Après la mort du père, j’avais moins à y faire mais  j’y allais encore. Chaque fois que je la croisais,  elle me semblait plus grosse, plus gauche, gourde.   Cette femme, c’était  un « peu de laiderons, tu veux croire !» … Elle me causait jamais et jamais elle m’aurait servi du café. Elle se trimballait dans les alentours de la maison, faisait semblant de travailler. Une vraie feignasse en fait. Elle avait l’air mais c’était comme une toupie qu’on lançait le matin et qui tournait encore le soir.  Elle foutait rien.  Jeter du grain aux poules et encore ! Ben,  un jour j’ai compris…

Tu veux encore du thé ?

-Heu, non…

-I te va pas ce thé ?

Il me toisait avec un sourire faussement sympathique.

-I te convient pas… ?  Bien sûr ! Toi tu bois pas de ce thé-là, tché donc…

Il riait surtout parce qu’il avait pu glisser entre deux  phrases, son reproche favori  et irréfutable : la ville, cette grande dédaigneuse  ne boit pas du thé de la campagne. Trop fière !

-Julie, c’était une terrible râpe et une épouvantable flemmarde, comme que comme !  Quand son père vivait, elle obéissait mais après, elle s’est sentie libre de faire tout à sa guise,  ce qui n’était pas grand-chose. Elle pouvait organiser sa paresse comme elle l’entendait. Et bien,  tu vois : c’est la flemme  qui la faisait grossir.

Je le regardais. Je connaissais la suite, si souvent entendue. Mais c’était son plaisir que j’attendais. Voir son visage devenir expressif, transfiguré par le récit. Son enthousiasme à amener savamment sa chute, le rendait étonnant de vie. On aurait que c’était la dernière nouvelle du jour, qu’il se délectait de colporter partout. Il tenait son monde en haleine.

–       Depuis la mort du père, l’avait décidé que la lessive, ben c’était fatigant et puis qu’elle devait la faire trop souvent. A quoi bon !

Alors tu veux croire…ben, elle s’est mise à porter tous ses vêtements sur elle, par couches. Quand c’était sale, elle mettait du neuf par-dessus. « Des peu de gouri* !! » Elle en avait pas beaucoup mais bien assez pour tenir comme ça des semaines, à goger* dans sa saleté… Personne voulait plus l’approcher. Et je me demande si c’était pas ce qu’elle voulait : qu’on la laisse tranquille!

L’oncle se laissait presque toujours distraire par un chat ou deux, son meilleur  auditoire. Il en profitait pour leur expliquer, que c’était moi, que je ne venais pas souvent et qu’il ne savait pas trop de quoi  j’avais besoin pour m’arrêter chez lui. « elle veut quoi celle-là… hein ? » leur disait-il et il leur envoyait des caresses pesantes accompagnées de petits borborygmes très bizarres.

–       Et le Gustave ? Il ne disait rien… ? j’ajoutais  pour le relancer

–       Le frère ? Tchich té batoille!* mais c’était le même, lui…tout pareil ! Les chiens ne font pas des chats, ça non alors.

–       Il s’habillait aussi comme ça… !!?

L’oncle riait.

–       Pas une gonzesse le Gustave ! On voit que tu l’as pas connu. Gustave,  il était poilu ! Tu peux même pas croire : un vrai gorille. il avait des poils jusque dans la main.

L’hiver, il dormait dans l’étable avec ses vaches, tout nu. Il en sortait même pas pour bouffer. Julie lui donnait ça, depuis le corridor…Et parfois on le voyait courir et se rouler dans la neige pour se rafraîchir… Pas souvent.

En tous cas, quand il commençait son cirque, on savait que l’hiver allait cesser… C’était un baromètre infaillible.

C’est vrai puisque je te dis… !

Texte : Anna Jouy

* gouri : un porc
* goger : marner
* Tchich té batoille :  tais-toi bavarde !

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