Jan Doets

« Seulement, j’eux envie
D’entendre les travaux, le trespas et la vie
De ces povres resveurs, ces amoureux enfans,
Qui perdent en amour leurs escus et leurs sens,
Et leurs beaux ans et tout! affin que leur’ naufrage
Me servit de patron, d’exemple et de presage,
Tandis que mon navire, au rivage attaché,
N’est encor de ces flots (Dieu m’en garde) agités.»

Constantin Huygens, NL, 1617 à l’âge de 20 ans

Jan Doets a été ce povre resveur, depuis il y a plus de 60 ans. Sa photo fut prise par son père et son Rolleiflex, père dont il n’avait pas perçu la venue dans sa chambre, tant il était perdu en ses pensées. Ses rêves, jusqu’au jour d’aujourd’hui, ont souvent été habités de douces filles à chevelure noire abondante. Au plus lointain de sa demeure les imaginait-il, le plus fort, il les aimait.

Pendant presque vingt années de sa vie, pour gagner son pain, il vécut dans l’atmosphère humide des forêts tropicales, déménageant fréquemment le long de l’équateur, entre la Colombie, le Nigéria et Bornéo nord-ouest. Dans les jungles, il but les paroles des shamans et d’autres maîtres conteurs. A son retour en Europe, il s’occupa de la vie, de lecture et de musique, avec des antennes particulièrement sensibles à tout ce qui touche l’absurde, le singulier et l’inattendu. Il est un amateur passionné de la langue française, qu il écrit, selon ses amis francophones, avec des tournures exotiques probablement émanant des anciens marécages de son pays plat.

Jan Doets has been a povre resveur, a pitiful dreamer,  for more than 60 years. One day he was so lost in his daydreams that he did not hear his father entering his room, nor the click of his Rolleiflex for taking this picture.

Until this day, his dreams are inhabited by sweet girls with abundant black hair. The farther away from his home, the more he loves them.

For more than twenty years of his life he has earned his bread in the humid atmosphere of jungles, moving from house to house along the equator, between Colombia, Nigeria and north-west Borneo. In those jungles, he drank the words of shamans and other storytellers. After his return to Europe, he occupied himself with living, reading and listening to music with his sensitive antennae to all which touches the absurd, the special and the unexpected. He is a passionate lover of the French language which, according to his francophone friends, he writes with exotic turns of phrase, emanating, probably, from the depths of ancient swamps in his home country.