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Archives de Tag: Un roman cathare

Catharisme et conscience occitane – épisode 27 et fin du roman cathare de Serge Bonnery

30 dimanche Mar 2014

Posted by lecuratordecontes in Serge Bonnery

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Un roman cathare

corbieres

Voilà. L’histoire de Jordi, Guiraud, Guilhabert s’achève. Mais l’Histoire, elle, continue. En empruntant des rivières souterraines, l’âme occitane est parvenue jusqu’à nous et se révèle à présent sous de nouveaux visages.

C’est pourquoi, en guise d’épilogue à ce feuilleton cathare, je vous propose quelques jalons dans le temps jusqu’à l’Occitane d’aujourd’hui. Puis quelques remerciements pour (vraiment ?) en finir !

Malgré l’application des inquisiteurs à effacer toute trace de leur existence terrestre, les cathares – et avec eux le catharisme – sont parvenus jusqu’à nous en empruntant des chemins souvent obscurs, parfois détournés.

L’influence écrasante du romantisme se ressent dans beaucoup de domaines de la vie artistique et intellectuelle au XIXe siècle. La restauration de la Cité de Carcassonne par Viollet-le-Duc en témoigne. Entre 1870 et 1872, un Ariégeois, Napoléon Peyrat, publie en trois volumes son Histoire des Albigeois. C’est le précurseur d’une lignée d’historiens qui, sur le sujet, se montreront autrement rigoureux.

Avec son livre, Napoléon Peyrat dépasse la simple recension des faits. Il exalte avec vigueur et talent les valeurs héritées de l’Occitanie des XIIe et XIIIe siècles, laisse entendre la possible existence d’un trésor caché dans une grotte, transforme Esclarmonde de Foix en une haute figure symbolique cathare (la Dame Blanche, le Pur Esprit). Le mythe est né.

magre

Dans les années 1930, la littérature romanesque s’empare des cathares. Le Toulousain Maurice Magre a lu Napoléon Peyrat. Il préfère, comme lui, la légende à l’Histoire. Ses deux romans – « Le sang de Toulouse » et « le Trésor des Albigeois » – ne laissent planer aucun doute sur le parti pris de l’auteur. Le catharisme n’a pas fini de souffrir dans sa vérité ? Certes. Elle est aujourd’hui en  très grande partie rétablie et c’est tant mieux. Mais sans des personnages passionnés comme Napoléon Peyrat et Maurice Magre, qui n’ont pas ménagé leur plume pour réveiller la vieille âme occitane, il manquerait quelque chose au catharisme pour parler à tous les hommes : les mots de la vie, les vrais, grâce auxquels, à défaut de faire bon ménage, savoir et imagination cheminent en un compagnonnage revigorant.

Otto Rahn ? C’est une autre affaire. Sa « Croisade contre le Graal » parue en 1933 fait des troubadours l’équivalent des Minnesänger allemands. Parzival (le héros du poète Wolfran von Eschenbach), le Saint-Graal arrivent sur le Montsalvatge qu’est devenu Montségur. Est-ce parce que l’arianisme fut la religion (hérétique) des Wisigoths quand ils régnaient en Languedoc au VIIIe siècle qu’il faut tout mélanger, tout confondre ? Le livre d’Otto Rahn est salué par les nazis qui viennent de prendre le pouvoir à Berlin. Avec « La cour de Lucifer » en 1937, Otto Rahn épouse leurs thèses, exalte le catharisme contre l’Eglise catholique dont le dieu est un juif. L’exemple de cette dérive doit nous alerter sur le danger des amalgames. Tout lecteur qui aborde le catharisme doit se méfier et exercer son esprit critique face à tout ce que la religion cathare inspire dans le domaine des élucubrations les plus fantaisistes.

roquebert

Heureusement, des chercheurs s’intéresseront scientifiquement à l’histoire de la Croisade albigeoise et aux cathares. Leur but ? Retrouver les sources à partir desquelles il sera possible, non seulement de reconstituer cette épopée, mais aussi de comprendre la foi des Parfaits. Michel Roquebert et Jean Duvernoy se sont attelés à la tâche. Zoé Oldenbourg et Emmanuel Le Roy Ladurie aussi. On doit à tous ces auteurs des sommes inégalées sur l’histoire et la religion des cathares.

Avant eux, René Nelli avait ouvert une voie nouvelle. Ethnologue, poète, historien, ce professeur carcassonnais amis d’un autre poète, Joë Bousquet, a surtout questionné le catharisme sur le plan de la philosophie. La civilisation occitane était sa passion. Il se livra à d’intenses réflexions sur les cathares, leur vie quotidienne, les hérésies méridionales. Sur le plan littéraire, on lui doit la « résurrection » de quelques grands troubadours et un remarquable travail sur leur « érotique ».

René Nelli fut, avec l’historienne Anne Brenon, à l’origine de la création du Centre d’études cathares qui, pendant des années, sous la direction d’Anne Brenon, a accompli un travail extrêmement important de remise à plat des connaissances afin d’extirper le catharisme des griffes du charlatanisme intellectuel qui le ramenaient dans les fosses obscures où l’inquisition l’avait enfermé.

La situation de Déodat Roché est à part. Il manifeste, très jeune, des penchants mystiques. La Gnose l’intéresse et c’est de ce côté-là qu’il conduit sa recherche. Installé à Arques, au cœur des Corbières, refuge de nombreux hérétiques pourchassés, il est le fondateur de la Société du souvenir et des études cathares. Administrée par Lucienne Julien, cette société a longtemps rayonné en Europe et dans le monde. On lui doit la publication d’une longue série de Cahiers qui constituent aujourd’hui un précieux apport à la connaissance des cathares et de leur religion.

Tous ces écrivains, historiens, philosophes se sont d’abord adressés – malgré eux ! – à des publics restreints. Et pour cause : le catharisme est longtemps resté affaire de « spécialistes », quand il n’était pas récupéré par des farfelus qui, sans forcément vouloir mal faire, ont gâté la sauce cathare jusqu’à la réduire à un brouet indigeste. Je préfère ne rien dire sur les « écrivailleurs » sans scrupule qui ont espéré gagner de l’argent en faisant « mousser » dans leurs bouquins l’affaire du trésor…

Le catharisme n’a connu que tardivement la notoriété et la popularité dont il jouit aujourd’hui. Le « phénomène » s’est amplifié à partir de 1966. Cette année-là, le réalisateur Stellio Lorenzi, les historiens André Castelot et Alain Decaux signent ce qui sera la dernière production de leur émission culte : « La caméra explore le temps ». Elle déplaît au pouvoir gaulliste qui en a demandé la suspension. Protestations, pétitions n’y peuvent rien. Avant de disparaître, victime du pouvoir et de la censure, « La caméra explore le temps » choisit son sujet : la Croisade et les cathares. Raconter l’histoire d’une oppression lorsqu’on est soi-même réduit au silence par le fait du prince ne manquait pas d’audace. Le coup est parti. Il atteint sa cible.

A Carcassonne, il n’y avait personne dans les rues les soirs des 22 et 29 mars 1966, lorsque furent diffusés les deux épisodes de l’émission. Un jeune comédien du cru, Guy Vassal, y tient le rôle d’un troubadour. Mais ce n’est pas l’unique raison pour laquelle on s’est organisé afin de regarder le film en groupe. Au théâtre municipal, la projection publique réunit un millier de téléspectateurs. Dans les cafés équipés de téléviseurs, toutes les chaises sont occupées. Et au moment du générique de fin, c’est comme si un coup de massue venait d’assommer tout le monde : le peuple languedocien découvrait, là, sur l’écran, SON histoire, celle qu’on lui avait toujours cachée. Des témoins racontent encore comment, en Languedoc, on ressentit d’abord comme un malaise à connaître soudain des faits restés longtemps au secret.

marti

La diffusion du film de Stellio Lorenzi marque un tournant décisif dans la renaissance de la conscience occitane qui, très vite, va se traduire sur plusieurs plans : politique, poétique, musical. Yves Rouquette, Claude Marti portent haut la voix de l’Occitanie dans leurs chansons et poèmes. René Nelli est de la partie. Ils seront suivis par tant d’autres, écrivains, chanteurs, conteurs. Leurs textes tantôt purement poétiques, tantôt radicalement politiques disent une époque galvanisée par les espérances qui ont vu le jour en mai 68.

Dans les années 70, la cause occitane épouse celle de la révolte des vignerons du Midi, acculés à la ruine dans leurs exploitations qui ferment les unes derrière les autres pour laisser place à des friches. On veut « vivre et travailler au pays », clame une génération. Le chanteur Mans de Breish fera un hymne de ce slogan (« Volem viure al païs ») qui donnera son nom à un mouvement politique. Marti fera connaître ce « païs que vol viure » sur toutes les scènes de France et de l’étranger où le chanteur est invité depuis qu’il a obtenu le prix de l’Académie Charles Cros.

drapeau

Aujourd’hui, force est de constater que ce vaste mouvement est retombé dans une certaine confidentialité. Mais les Occitans n’y ont pas perdu : ils ont retrouvé une conscience et beaucoup, encore, ne sont pas prêts à l’abandonner. Les Calendretas (écoles occitanes) attirent de plus en plus d’enfants. Bastir pose les bases d’un projet politique porté par une jeune génération intelligente et enthousiaste. Et qui pense que l’Occitanie (ce qu’elle porte de valeurs et d’engagement) est une voie possible face aux dangers de la mondialisation pour les équilibres sociaux et l’épanouissement des individus.

Sur les chemins du Pays Cathare, des villages revivent grâce à l’attrait que représente pour beaucoup de visiteurs ces paysages durs, leurs citadelles insensées et l’histoire que les vieilles pierres racontent, pourvu que l’on se montre attentif au murmure des sources.

L’Occitanie vit. Terre d’accueil et de passage elle fut, telle elle demeure. Fidèle à sa vocation.

Remerciements

Au moment de clore ce feuilleton, je voudrais adresser mes remerciements à :

Michel Roquebert, Jean Duvernoy, Zoé Oldenbourg, Emmanuel Le Roy Ladurie, Fernand Braudel (pour l’histoire de la Méditerranée), tous ces historiens et chercheurs dont la fréquentation m’a permis de construire ma propre connaissance de l’histoire occitane (qu’on ne m’a pas enseignée à l’école) et de sa situation dans le monde ;

René Nelli, Joë Bousquet, Simone Weil et Déodat Roché pour ce qu’ils ont révélé en moi de la conscience occitane qui est conscience humaine dans ses profondeurs les plus intimes ;

Ives Roqueta, Claude Marti et Henri Gougaud pour l’éveil à la poésie et la littérature, la parole qu’ils ont donnée aux hommes et aux vents, par-delà les frontières ;

Pierre Bec, René Nelli (encore) et Jacques Roubaud pour la connaissance des troubadours, de leur langue, à la naissance de la lyrique occitane ;

A vous, lecteurs fidèles et attentifs de ce feuilleton qui, modestement, a tenté quelques jalons sans la prétention d’égaler en quoi que ce soit les travaux des auteurs cités ici ;

A Jan Doets pour son accueil et pour avoir fait de moi un Cosaque pour longtemps car bien sûr, l’aventure continue ! Je reviendrai ici vers la mi-avril.

Texte : Serge Bonnery

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Montségur, Quéribus : les derniers bastions

23 dimanche Mar 2014

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Un roman cathare

montsegur

Montségur, la citadelle du vertige

Chemin faisant, Jordi avait appris de Guiraud le récit des dernières heures, celui de l’ultime bataille perdue à Montségur, aujourd’hui devenu le symbole d’une civilisation déchue mais dont, génération après génération, le laurier reverdit…Montségur. Le pog apparaît comme le refuge idéal à partir duquel les cathares peuvent continuer à exercer leur ministère. Le seigneur du lieu, Raymond de Péreilhe, est des leurs. Sa femme, Corba, et sa fille, Esclarmonde, aussi. Elles demanderont à être consolées le 13 mars 1244, l’avant veille du bûcher.

Dans ce nid d’aigle, les hérétiques peuvent cacher leur trésor, abriter leur hiérarchie, entretenir une garnison. Par les chemins escarpés et les failles vertigineuses, il est aisé d’envoyer des messagers partout dans le pays pour transmettre des ordres, recueillir de précieux renseignements. Bref, structurer la résistance et – pourquoi pas ? – organiser la rébellion.

Le 27 mai 1242, c’est de Montségur que partent une poignée d’hommes armés. Ils prennent la direction d’Avignonet pour y mener une véritable opération commando. On vient d’apprendre que le tribunal d’inquisition de Toulouse est en déplacement et fera étape dans cette bourgade du pays toulousain, la veille de l’Ascension. Onze personnes au total s’installent au château, parmi lesquelles les inquisiteurs eux-mêmes. Dans la nuit du 28 au 29 mai, ceux de Montségur se font ouvrir les portes par un complice, pénètrent dans l’enceinte et trucident les religieux catholiques surpris dans leur sommeil.

L’expédition punitive provoque un soulèvement dans toute la région où l’espoir renaît d’une reconquête possible. Il sera de courte durée. Dès le printemps 1243, l’armée française met en place le siège de Montségur. Elle a compris que cette citadelle, à mi-chemin entre terre et ciel, est devenue le centre nerveux de la lutte. Pour en finir, il faut isoler le pog. Bientôt, la montagne qui protégeait les cathares et leurs alliés deviendra leur prison.

Au soir du 15 mars 1244, la cause est perdue. Les Gascons qui ont réussi quelques jours plus tôt à escalader le pog par une voie à donner le frisson, ont installé près du château une machine qui en sape les défenses. Les Occitans, une fois de plus, ont péché par naïveté ou excès de confiance : ils ont mal organisé la surveillance de cette face de leur montagne par laquelle ils n’imaginent même pas que l’on puisse accéder à leur repaire. Montségur doit capituler.

Depuis Noël 1243, le trésor conservé au château a été évacué. De quoi était-il constitué ? De monnaie sûrement. Pour le reste, cette histoire de trésor donnera lieu, plus tard, aux interprétations et aux théories les plus fantaisistes. Là-haut, on a consolé tous ceux des réfugiés qui souhaitaient « faire bonne fin ». La dernière cérémonie a eu lieu le dimanche 13 mars. Dans la nuit du 15 mars, quatre derniers parfaits s’enfuient vers d’autres cieux. Les cathares sont prêts pour mourir. Combien sont-ils ? Entre 205 et 224 selon les chroniques.

Au matin du 16 mars 1244, tout est accompli. Les Parfaits, Parfaites, diacres, évêques et simples croyants qui avaient installé leur Eglise au faîte de ce « mont sûr » descendent dans le champ où a été dressé le bûcher. Ils s’en approchent en rangs serrés. Les flammes arrachent leur Esprit aux enveloppes de chair qui le retenaient prisonnier dans l’enfer du monde terrestre.

queribus

Quéribus, dernier nid d’aigle.

Le catharisme est-il mort à Montségur ? Non. Les évadés du pog avaient sans doute reçu mission de continuer la lutte et donner le consolament. La reddition de Quéribus, dernier nid d’aigle ayant protégé des hérétiques, est obtenue au mois de mai 1255. Entre 1307 et 1325, l’inquisition poursuit ses traques, sous les férules successives de Bernard Gui et de Jacques Fournier. Ils se chargeront entre autres de détruire la dernière Eglise cathare placée sous l’autorité de Pierre Authié, brûlé en 1310.

Guillaume Bélibaste se retrouve alors seul. Dans les années 1320, il part pour un long périple qui le conduit en Catalogne, du côté de San Mateo, auprès de communautés cathares qui ont fui les bûchers. En 1321, Bélibaste rentre au pays de Foix, à la demande d’un certain Arnaud Sicre qui l’a convaincu de venir consoler une vieille parente. En fait, Arnaud Sicre est un traitre qui, pour récupérer les biens qui lui ont été confisqués, sait qu’il doit livrer un hérétique, si possible important, à l’inquisiteur. C’est chose faite. Guillaume est arrêté. Le tribunal se charge du reste. Il sera brûlé à Villerouge-Termenès.

Guillaume Bélibaste est admis comme le dernier prélat cathare connu. Après lui, l’existence et les activités d’aucun autre Parfait ne sont mentionnées dans les registres. Officiellement, le catharisme a vécu. L’église romaine a atteint son but. Les brebis égarées sont revenues au bercail, certaines de leur plein gré, le plus grand nombre pour échapper au supplice et à la mort.

Mais les registres ne disent pas tout et l’on peut penser que, de génération en génération, quelques bons hommes, tels Guiraud, ont continué bon an mal an à porter la Parole dans le monde. C’est peut-être le monde qui ne les entend plus…
 

Texte et images : Serge Bonnery

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Le livre volé

16 dimanche Mar 2014

Posted by lecuratordecontes in Serge Bonnery

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Un roman cathare

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Au sortir de l’église où Jordi venait d’admirer une statut de la Vierge dont les traits s’étaient ancrés dans sa mémoire, il avait projeté de ne pas retourner immédiatement dans la maison de Guilhabert mais de déambuler dans les rues du village. Il avait compris qu’une cérémonie devait avoir lieu, concernant l’admission parmi les parfaits cathares de la femme de Guilhabert et de leur fille aînée. Il préférait ne pas y assister. Ces affaires-là n’étaient pas les siennes. En outre, il s’était produit la veille un incident qui avait ôté le sommeil à Jordi et pendant une partie de la nuit, il n’avait cessé de penser au vol dont Guiraud avait été victime.

La veille donc, lorsque le cathare et lui, rentrant au logis, s’étaient engagés dans un passage étroit, Jordi, qui fermait la marche, fut sauvagement bousculé et reçut un coup violent dans le dos qui le projeta à terre. Guiraud n’avait pas eu le temps de réagir. Il était à son tour plaqué au sol tandis que son assaillant s’emparait de son sac.

Etourdis par la rapidité de l’agression, incapables du moindre mouvement, hébétés, Jordi et Guiraud ne distinguèrent qu’une ombre s’effaçant pour disparaître dans la nuit. Meurtri par le coup qu’il avait reçu, le jeune homme éprouva des difficultés pour se relever. Il tenait sa tête entre ses mains et son dos le faisait horriblement souffrir. Mais il parvint à secourir Guiraud qui, lui aussi, éprouva les pires difficultés à se remettre sur pied.

Aucun des deux ne disait mot. Ils se regardèrent, époussetèrent leurs vêtements couverts de poussière. Que pouvaient-ils entreprendre ? Sans se consulter, il leur était apparu inutile de courir derrière le larron qui les avait dépouillés. Par bonheur, Jordi avait pu sauver son sac que, dans sa chute, son corps avait protégé. Guiraud n’avait pas eu cette chance.

– Le livre…, maugréa le cathare.

Le livre. Celui avec lequel il avait donné au mourant sa bénédiction ultime. Celui qui, en toute circonstance, devait porter la Parole devant le monde. Son unique attribut de prélat. L’hérétique posa sa main sur l’épaule de son jeune ami.

– Allons chez notre hôte, nous ne pouvons plus rien maintenant, trancha-t-il.
– Mais le livre ? s’inquiéta Jordi.
– Il ne reviendra pas ! s’exclama Guiraud. Il est perdu…

– Mais qu’en fera ce garçon qui vous l’a dérobé et qui ne sait probablement pas lire ?
– Il le vendra.
– Trouvera-t-il seulement un acquéreur dans ces contrées perdues ?
–   Les livres sont rares, Jordi, reprit Guiraud. Et la rareté a un prix.
– Comment direz-vous vos prières et conduirez-vous vos cérémonies, sans le livre ? s’inquiéta Jordi.
– Tout cela est sans importance, répondit Guiraud en le regardant droit dans les yeux. Les véritables paroles sont dans les cœurs.

Jordi était demeuré coi. Il avait bu ces mots comme un breuvage de sagesse. Les mots dans le cœur. Néanmoins, il ne désespérait pas de remettre la main sur le larron et son butin. Marchant en direction de la place où logeaient Guilhabert et sa famille, bifurquant sur sa gauche pour emprunter une rue qui devait le conduire vers l’extérieur du bourg, il crut apercevoir une ombre se dirigeant vers lui. Il se cacha aussitôt dans l’encoignure d’une large porte et vit surgir à sa hauteur son agresseur de la veille. Sans  réfléchir aux conséquences possibles de son geste, il se jeta sur lui. L’individu se débattit et Jordi ne dut qu’à son habileté d’esquiver le coup de poignard que son adversaire tenta de lui asséner. Dans l’altercation, le brigand réussit à se dégager mais laissa choir le sac dérobé à Guiraud.

Jordi ne demandait que cela : récupérer le bien de son compagnon. Il ne chercha pas à poursuivre le voleur qui courait bien plus vite que lui et s’évanouit dans les venelles.

Le jeune homme s’empara de la besace mais constata avec dépit que le livre n’y était plus.

– Tu as pris un risque inutile et fou ! lui reprocha Guiraud qui venait de le retrouver.

Comment avait-il pu assister à la scène qui s’était déroulée quelques instants plus tôt dans une rue que l’on ne pouvait pas distinguer de l’endroit où ils se trouvaient maintenant ?

– J’ai vu courir le larron dans la direction de la forêt…, reprit Guiraud pour répondre à la question que Jordi n’avait pas encore formulée. Il aurait pu te tuer d’un coup de dague.
–    Je n’ai pas réfléchi.
–    C’est bien ce que je te reproche.
–    Je voulais retrouver votre livre.
–    Je t’en remercie. Ce geste me touche. Mais tu as mieux à faire, à ton âge, que de mourir au creux de ces montagnes pour un morceau de parchemin…, le réprimanda Guiraud sèchement.

Le cathare s’interrompit. Jordi n’avait rien à dire. Il n’y avait d’ailleurs rien à dire après pareille sentence. Le livre était perdu et cette seule idée l’emplissait de ressentiment. Guiraud le comprit.

–   Qu’est-ce qu’un livre ?, questionna-t-il à l’adresse de son jeune ami sans lui donner l’opportunité de répondre. Qu’est-ce qu’un livre au regard des malheurs du monde ? Même le nôtre, soi-disant si précieux, n’a pas arrêté les massacres et les tortures dont nos frères ont tant souffert…

Le cathare accompagna son propos d’un geste de dépit. Il détourna son regard. Jordi saisit le scintillement d’une larme sur son visage dans le soleil du soir.

Texte et image : Serge Bonnery

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Le visage de la vierge

09 dimanche Mar 2014

Posted by lecuratordecontes in Serge Bonnery

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Un roman cathare

viergevic

Tous ces récits de guerres, de persécution et de mort troublaient le sommeil de Jordi qui, après l’entrevue entre Guiraud et son hôte, Guilhabert, avait éprouvé les pires difficultés pour s’endormir.

Douterais-tu de ta foi ? s’interrogeait-il en se tournant et se retournant dans son lit.  Jordi tremblait de tous ses membres à l’idée de voir peu à peu s’éloigner de lui, sans qu’il n’y pût rien opposer, sa croyance en un Dieu unique, répandant autour de lui la lumière de l’amour et de la résurrection. Finalement proche du dieu des cathares, à la différence que celui-là n’était ni représenté, ni représentable et qu’il cohabitait avec un autre dieu, de basse extraction et de vile besogne.

Dès le lever du jour, Jordi fut sur pied. Il quitta la maison, seul, et se rendit sans attendre dans la petite église où ils avaient pénétré la veille. Il avait remarqué, dans une chapelle latérale, une statue de bois polychrome représentant une Vierge à l’enfant. Assise et coiffée d’un touret, sa main droite refermée sur sa tunique qui dessinait un élégant drapé, elle tenait l’enfant, en position assise lui aussi, sur son genou gauche. Son regard, comme absent, se perdait dans un horizon inconnu tandis que celui de l’enfant, plus vif, semblait vouloir pénétrer les secrets les plus intimes des passants.

Il se souvint avoir déjà vu une semblable représentation mais peinte sur un parchemin, dans une douce polychromie. C’était, pensait-il, lors d’une visite qu’il avait effectuée à la cathédrale de Vic, près de chez lui, en Catalogne, où les sculpteurs s’affairaient pour terminer l’ornement de chapelles latérales    encore en chantier.

Le visage de la Vierge affichait une profonde sérénité. Elle paraissait détachée du monde. Ses traits esquissaient un léger sourire que Jordi interprétait comme la promesse du bonheur dans un monde refusé au commun des mortels. Il y avait quelque chose d’extatique dans cette représentation et Jordi reconnut que l’artiste qui avait réalisé cette sculpture n’était pas dénué de talent. Il ignorait le travail du bois, mais il était suffisamment avisé pour en deviner la difficulté.

Rempli d‘admiration pour cette statue, Jordi s’agenouilla et se mit à prier avec ferveur. Il se demanda bientôt qui priait-il en réalité. En guise de réponse, son cœur hésita entre la Vierge en tant que mère de l’enfant Jésus ou l’œuvre d’art qui, sous ses yeux, la représentait dans le temps des vivants. Mais il finit par se convaincre que l’une et l’autre constituaient une seule et même entité. Selon lui, la qualité de l’artiste se mesurait à sa capacité d’effacement devant son sujet. Le sculpteur qui avait conçu cette Vierge à l’Enfant d’une beauté proche de la perfection, avait réussi cette prouesse.

Jordi garderait longtemps, en mémoire, ce  visage de femme qui, dans un même élan esthétique, inspirait l’ascèse, l’harmonie et l’amour.

Texte: Serge Bonnery
Photo : Vierge à l’enfant, peinture sur parchemin, trésor de la cathédrale de Vic en Catalogne (collection Serge Bonnery)

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Une page se tourne

02 dimanche Mar 2014

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Un roman cathare

maisontoulouse

Une maison médiévale dans le quartier des Carmes à Toulouse

Lorsque, devant Guiraud le parfait, Guilhabert redoutait les foudres de l’évêque catholique de sa contrée, il savait de quoi il parlait. Les Croisés, pour obtenir la victoire, n’avaient reculé devant aucune forme de violence envers le peuple d’Occitanie. Les chemins de souffrance dessinaient sur les terres d’Oc une géographie de l’horreur. Poursuivons.En juin 1218, Simon de Montfort, tel un « lion » toujours en chasse, a dressé le camp sous les murs de Toulouse. Toulouse. La ville libre. Administrée par ses consuls, les Capitouls. Et protégée par la coalition qu’à la hâte, le trop désobéissant Raymond VI a rassemblée autour de lui. Dans le camp occitan, on y croit encore. Et pour une fois, on a raison.

Le matin du 24 juin, la bataille s’engage. Montfort a mis en mouvement ses machines. On actionne le « château », tour montée sur roues qui permettait aux archers de se hisser au niveau des défenseurs juchés sur les remparts. On fait donner « la chatte », un puissant « canon » capable d’expédier d’énormes boulets.

Dans Toulouse, c’est le branle-bas de combat. Chevaliers, archers, arbalétriers sont à l’œuvre. Les Capitouls se mobilisent et avec eux, toute la population. Femmes et enfants transportent les boulets de pierre pour nourrir le feu des catapultes et des trébuchets. A la nuit tombée, les assauts des Croisés sont demeurés vains. Toulouse résiste.

Le lendemain matin,  25 juin, Simon de Montfort entend la messe. Mais cette fois, personne n’attend qu’il en ait terminé avec ses affaires personnelles. La maîtrise du temps lui échappe. Les Toulousains sont sortis pour donner l’assaut. On vient le prévenir. Dans la précipitation, Simon s’engage pour tenter de redresser une situation compromise.

Cette bataille, pour lui, ne ressemble à aucune autre. Le « lion » a toujours réussi, jusqu’ici, à conserver la mainmise sur les événements. Or ce 25 juin 1218, Simon de Montfort se retrouve au milieu d’une pagaille extraordinaire. Un peu comme si, tout à coup, il n’était plus chez lui sur ses terres conquises. Un boulet venu du ciel, tiré, dit-on, par des femmes toulousaines, l’atteint en pleine face. « A terre il tomba mort, livide, ensanglanté », dit la Chanson de la croisade.

Cet événement fait de la bataille de Toulouse l’exacte réplique de celle livrée cinq ans plus tôt à Muret. Là où le roi Pierre II d’Aragon avait succombé, entraînant la débandade immédiate de ses troupes, la nouvelle de la mort du « lion » provoque la panique chez les Croisés qui s’égaillent et cessent le combat.

A Toulouse, c’est une page qui se tourne. La première génération des hommes clés de la Croisade, ceux de 1209, passe la main. Dès le 26 juin 1218, Amaury de Montfort est reconnu comme l’héritier de son père. En 1222, Raymond VII succède au vieux Raymond VI qui meurt, excommunié, entouré de prélats venus s’assurer qu’aucun sacrement ne lui sera administré avant son dernier souffle. En 1223, Raimond Trencavel, fils de Raymond Roger dont il avait été l’orphelin à l’âge de cinq ans, reprend Carcassonne. La même année, Philippe Auguste décède et laisse la couronne de France à son fils Louis VIII. La deuxième génération entre en lice.

Comme leurs aînés, ces hommes connaîtront des fortunes diverses. Celle de Louis VIII sera de courte durée : victime de coliques, il meurt en 1226 sur le chemin qui le ramène à Paris après avoir mené croisade en Languedoc. Louis IX reprend le flambeau. Sous la régence de sa mère, Blanche de Castille, le futur Saint-Louis entreprend de mettre définitivement l’Occitanie au pas. Dès son accession au trône, l’offensive est lancée : Saint-Antonin tombe le 8 mai 1226, Nîmes, Puylaurens, Castres, Carcassonne sont vaincues au mois de juin. A la fin de l’été, le comté de Comminges se soumet. Avignon capitule le 12 septembre. L’affaire est rondement menée.

Au mois de mars 1229, Blanche de Castille a convoqué une conférence qui se tient à Meaux. En avril, Raymond VII est à Paris. On le retient au Louvre le temps que soient établis les termes du traité qui va lui être imposé. Il sont clairs. Reddition sans condition et rattachement du Languedoc à la couronne de France. On renforce le lien en donnant Jeanne, fille de Raymond VII, en mariage au frère du Roi.

notredameLe parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Comme son père avait été humilié à Saint-Gilles du Gard, le comte de Toulouse se présente en chemise sur le parvis de Notre-Dame de Paris le 12 juin 1229. Il s’agenouille et demande pardon à l’Eglise. Dans la foulée, il signe le traité dit de Meaux. Ce jour-là se referme le dossier politique du Languedoc.Pour la religion, c’est plus compliqué. Depuis vingt ans qu’ils sont dans le collimateur du Saint-Siège, les cathares ont appris à ruser. Ils savent se cacher. Tromper l’ennemi. Pratiquer leur culte dans la discrétion. Et ils conservent de l’influence auprès de seigneurs prêts à leur ouvrir les portes de leurs châteaux inexpugnables.

Eux-mêmes, les seigneurs, n’hésitent plus à se convertir à la religion des Bons Chrétiens.En 1227, Grégoire IX a accédé à la charge pontificale. Il est le cousin d’Innocent III qui, mort en 1216, n’a pu contempler les résultats de son œuvre. Mais Grégoire veut finir le travail. Il relance la traque contre les Occitans rebelles. Ne pouvant plus compter sur l’appui de nouveaux barons dans une terre désormais française, l’Eglise doit, avec ses propres moyens, se doter d’une arme pour venir à bout des cathares.

Inquisito hereticae provitatis : tel est le nom que, le 20 avril 1233, le pape Grégoire IX donne au tribunal d’exception qu’il installe dans le comté de Toulouse. L’inquisition est née. Et l’exception s’inscrira dans la durée.

On sait de quelles funestes encres la sainte inquisition écrivit les noires pages de son histoire, du Languedoc en Italie, jusque dans l’Espagne de la Reconquista au XVe siècle. Cette véritable machine de guerre idéologique, broyeuse d’âmes, se déploie en Languedoc en puisant ses juges parmi les Dominicains et les Franciscains, deux puissants ordres religieux de l’époque.

La bataille qu’ils livreront aux cathares ne sera pas qu’intellectuelle. Tortures et bûchers sont plus que jamais à l’ordre du jour.La clandestinité s’organise. Mais la résistance coûte cher. Les cathares doivent se résoudre à composer entre leurs aspirations spirituelles et des considérations plus profanes. Les Parfaits maintiennent le feu sacré. L’Eglise, elle, s’organise. Elle a besoin d’argent pour payer ses mercenaires. Le temps de sa liberté est révolu.

Texte et photos : Serge Bonnery

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