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Les Cosaques des Frontières

~ refuge pour les dépaysés

Les Cosaques des Frontières

Archives de Tag: Un roman cathare

Seule la chair sépare…

23 dimanche Fév 2014

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Un roman cathare

maisongaillac

Guilhabert chez qui ils venaient d’arriver pour la nuit, les invita à gravir le grand escalier qui menait au logis. Il ouvrait la marche, Guiraud et Jordi suivaient, les femmes se tenant à l’arrière. Ils pénétrèrent, comme en procession, dans une vaste pièce que le jour éclairait par quatre larges fenêtres à meneaux. Au mur, plusieurs tapisseries tissées dans les plus fines fibres représentaient des scènes de la vie rurale : les vendanges, la moisson, la chasse….

Ils prirent place autour d’une longue table en bois d’olivier. Les femmes avaient poursuivi leur ascension jusqu’à l’étage supérieur où, supposa Jordi, devaient se trouver les appartements privés. Les trois hommes demeurèrent seuls. Jordi se sentit gêné. Peut-être Guilhabert et Guiraud avaient-ils des choses à se dire qui ne le regardaient pas. Il offrit de se retirer mais, d’un commun accord, ils lui signifièrent qu’il pouvait demeurer dans leur compagnie. Ils n’avaient rien à cacher devant lui.

— Quelles sont les nouvelles ? interrogea Guiraud.

— Depuis ton dernier passage, il n’y a guère eu de mouvement. Quelques nouveaux fidèles nous ont rejoint. Comme partout. A ce rythme, je ne sais si nous pourrons faire face, l’informa Guilhabert.

— Il le faudra, l’interrompit Guiraud. Nous ne pouvons pas fermer nos portes à qui fuit l’église du diable pour venir vers nous.

L’hérétique avait prononcé cette phrase sur le ton de la fermeté.

— Evidemment, acquiesça Guilhabert. D’ailleurs, cela énerve beaucoup l’évêque, sourit-il.

— Celui-là nous fera tout le mal qu’il peut, soupira Guiraud.

— On le dit en délicatesse avec Rome, mais redoutons le jour où il trouvera les armes qui lui font défaut aujourd’hui, renchérit Guilhabert.

— Ce jour n’est pas encore venu, se rassura Guiraud.

— Si nous continuons à convertir autant de catholiques et à vider leurs églises, ils reprendront la guerre et elle sera plus meurtrière qu’à Béziers ou à Carcassonne, redouta Guilhabert.

Guiraud opina du chef. Son hôte avait raison. Il voyait juste.

— Qu’en pense notre jeune ami ? reprit Guilhabert en se tournant vers Jordi pour changer de conversation.

— Je ne sais rien de tout cela, répondit, intimidé, le jeune voyageur.

— Bien sûr, admit Guilhabert et se tournant vers Guiraud : peut-être pourrais-tu lui expliquer ?

— Il sait que nous sommes d’une autre église du Christ.

— C’est déjà beaucoup, admit Guilhabert.

— Mais je ne connais rien à vos rites, regretta Jordi. Et je n’avais jamais vu de cérémonie semblable à celles auxquelles je viens d’assister. Vous êtes donc de ces parfaits ? interrogea Jordi à l’adresse de Guiraud.

— Je suis un parfait. C’est juste, confirma-t-il. De ferme en château, de bourg en village, de ville en ville, j’apporte la Bonne Parole, je console les mourants et je convertis les âmes afin de les arracher aux griffes du démon.

— Consoler les mourants ?, s’étonna Jordi qui ne comprenait goutte à ce jargon.

— Ainsi que je l’ai accompli devant toi, dans cette maison pauvre, à l’orée du village, où nous nous sommes arrêtés tout à l’heure. Vois-tu, nous n’avons pas peur de la mort, car en nous dépouillant de notre enveloppe de chair, elle rend sa liberté à la parcelle d’Esprit qui demeurait prisonnière en nous. Le consolament est une cérémonie qui pourrait se comparer à votre baptême. C’est le rite majeur qui marque l’entrée dans la véritable église du Christ. Nous l’administrons aux mourants afin qu’ils revêtent l’habit de lumière et accèdent au Royaume dans la paix de Dieu. Et nous, les parfaits, le recevons au commencement de notre ministère comme une initiation aux mystères de notre foi.

— Et vous êtes vous-même parfait ? s’enquit Guiraud auprès de Guilhabert.

— Pas le moins du monde, répondit l’hôte. Mais Guiraud est ici pour donner le consolament à Bérengère, ma femme et à notre fille aînée, Béatrice afin qu’elles deviennent des parfaites.

— Des femmes peuvent devenir parfaites ? s’étonna Jordi, stupéfait par cette révélation.

— Bien sûr, approuva Guiraud. L’Esprit ne fait pas de différence entre les sexes.

Ces mots plongèrent Jordi dans un abîme de perplexité. Il n’avait jamais rien entendu de pareil auprès de ses maîtres, si bien que Guiraud, sentant le désarroi de son compagnon de route, se sentit dans l’obligation d’expliquer.

— Notre sagesse nous apprend que l’Etre primordial a subi une séparation au moment de sa chute du Ciel  vers la terre où Dieu l’avait envoyé pour donner la paix aux hommes dont la création lui avait échappé. Mais cet Ange, séduit par le principe du Mal, tomba dans le monde et fut emprisonné dans la chair sous la forme d’hommes et de femmes.  Seule la chair nous différencie. L’Esprit, au contraire, nous rassemble car nous portons en nous une parcelle de cette entité primordiale. Et c’est pourquoi il est important pour nous, cathares, de faire bonne fin, c’est-à-dire de revenir dans l’Un originel après nous être dépouillés de notre enveloppe mortelle. Donc, comme tu vois, rien, dans notre doctrine, ne s’oppose à ce que des femmes exercent un ministère, au même titre que les hommes.

Il se faisait tard et Guilhabert réalisa que ses invités n’avaient sans doute rien mangé. On leur servit un repas composé de poisson séché et de pain sans levain.

La journée avait été longue. Jordi demanda à se retirer. Il fut conduit dans une soupente où il trouva un logement agréablement parfumé. La couche dans laquelle il s’allongea était douce et sentait le jasmin.

 

Texte et photo: Serge Bonnery
Photo : maison bourgeoise de l’époque médiévale à Gaillac, dans le Tarn.

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Le melhorier

16 dimanche Fév 2014

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Un roman cathare

besalu2

besalu1

Jordi et Guiraud le cathare furent accueillis dans la plus vaste demeure du village. Construite en pierre de taille, elle attestait du statut privilégié de son propriétaire.
– Nous nous rendons chez Guilhabert, un maître tisserand fort réputé dans toute la région, avait annoncé Guiraud.
La bâtisse s’élevait sur la place centrale entourée d’arcades. Ils s’engagèrent sous un porche formé d’un arc en plein cintre puis s’approchèrent de la porte d’entrée. Fabriquée dans un bois lourd, elle était elle-même insérée dans un arc surbaissé typique des constructions que Jordi avait souvent observées chez lui, à Besalu (1) et dans les environs.

Guiraud frappa par trois coups réguliers et la porte ne tarda pas à s’ouvrir. Les deux voyageurs furent invités à pénétrer dans un intérieur sombre. Jordi put deviner dans la pénombre une cour intérieure dotée d’un puits. Un escalier de pierre conduisait aux étages.
Une silhouette grande et mince leur était apparue. L’homme, filiforme, était vêtu d’un manteau gris qui, attaché aux épaules et dépourvu d’ornements, tombait jusqu’à ses pieds. La même sobriété se lisait sur les habits et les visages des trois femmes qui l’accompagnaient. Les deux plus jeunes devaient être ses filles, se dit Jordi, et la troisième, visiblement plus âgée, sa femme.

Dans un même mouvement et sans avoir encore prononcé un seul mot, tous s’agenouillèrent devant Guiraud, posèrent leurs mains au sol et s’inclinèrent par trois fois en les baisant. A chacune des deux premières génuflexions, Guilhabert pria:
– Benedicite. Bon Chrétien, la bénédiction de Dieu et la vôtre, priez Dieu pour nous.
– Que vous l’ayez de Dieu et de nous, lui répondit Guiraud.
Puis à la troisième génuflexion, Guilhabert exhorta :
– Seigneur, priez Dieu pour ce pécheur, qu’il le délivre de male mort et le conduise à bonne fin.
Guiraud conclut alors à l’adresse de ses hôtes :
– Dieu en soit prié, Dieu vous fasse bons chrétiens et vous amène à bonne fin.

Enfin Guilhabert se leva et, s’approchant du cathare, lui donna le baiser de paix, que, dans leur parler, ils nommaient caretas. Il posa sa tête une fois sur l’épaule droite de Guiraud, puis sur son épaule gauche en le priant de le bénir, à quoi Guiraud avait chaque fois répondu : « Bon chrétien, priez Dieu pour nous » (2).

Toute la cérémonie s’était déroulée en langue occitane. Jordi en avait perçu le sens, tant sa langue à lui était proche de celle des Bonshommes. Ils n’éprouvaient aucune difficulté à se comprendre.
Le rituel dont il venait d’être témoin s’appelait le melhorier. Il était pratiqué lorsqu’un simple croyant rencontrait un parfait, c’est-à-dire un cathare plus avancé dans la hiérarchie de l’église et qui avait reçu des enseignements ignorés des foules.
Le melhorier, ainsi que son nom l’indique, consistait en une forme d’adoration par laquelle le croyant pensait s’améliorer lui-même, devenir meilleur pour chasser le mal qui l’habitait et accéder, par étapes, à son vœu de vivre, une fois dépouillé de son enveloppe charnelle, dans le pur Esprit de l’amour chrétien.

(1)   Besalu est un bourg de la province de Gérone, en Catalogne, connu pour ses nombreux édifices d’architecture médiévale. Une abbaye bénédictine y fut fondée en 977. Des vestiges témoignent également de la présence d’une importante communauté juive. Les possessions des comtes de Besalu s’étendaient jusqu’en Occitanie.

(2)   Le déroulement de la cérémonie est emprunté à l’ouvrage « La religion des cathares » de Jean Duvernoy (éditions Privat).

Texte et photos : Serge Bonnery  (1 – Vue de Besalu  2 – Maison de pierre à Besalu )

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Conversation dans une église

09 dimanche Fév 2014

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Un roman cathare

bourg

Ils n’iraient pas plus loin ce soir-là. Ainsi en avait décidé Guiraud le cathare qui paraissait épuisé après la cérémonie du consolament qu’il venait d’accomplir. Une famille amie, dans le voisinage, les accueillerait, car il ne souhaitait pas demeurer ce soir dans la maison du défunt, ainsi que la veuve le lui avait proposé. Guiraud n’était pas à son aise en présence d’un mort.

La demeure du consolé était située à l’écart du bourg vers lequel ils se dirigeaient maintenant. Le soleil tombant caressait la cime des arbres. Il disparaîtrait bientôt derrière la colline contre laquelle étaient adossées les constructions.

Le village était composé de maisons à pans de bois mais l’une d’entre elles, plus imposante que les autres, présentait un appareil en pierre de taille, ce qui était encore rare pour l’époque et attestait de la richesse certaine des occupants.

L’église, altière, dominait le bourg du haut de son clocher fortifié, massif et d’architecture grossière.

Jordi souhaita la visiter. L’hérétique le laissa seul s’approcher de l’édifice. Il s’assit sur un muret construit le long de la route, au-dessus d’un ruisseau qui serpentait en contrebas, et regarda son jeune compagnon s’éloigner, emprunter une venelle puis s’effacer derrière une grange après l’avoir contournée.

Il fallait gravir sept marches pour accéder au porche. Jordi ne nota rien de remarquable dans cette entrée dépourvue d’ornement. Le dépouillement du lieu était tel qu’il donnait l’impression d’une grande pauvreté. Il se souvint d’une parole de ses maîtres : Où et avec qui que tu sois, tu te présenteras toujours seul devant Dieu. C’était le cas maintenant.

Il poussa la lourde porte dont les gonds grincèrent et pénétra à l’intérieur d’un bâtiment à nef unique. Il fut à nouveau frappé par l’absence de chapiteaux sculptés mais la nudité du lieu le toucha. En s’avançant vers le chœur, il remarqua néanmoins, protégée dans une niche, une crucifixion taillée dans un bois poli aux reflets brillants.

sanjoan –     Quel besoin avez-vous de toujours représenter le Christ ?

Guiraud l’avait suivi et se tenait à la croisée du transept faiblement éclairée à cette heure tardive de la journée, par une meurtrière orientée à l’Est.

– Et vous, les cathares, pourquoi n’adorez-vous pas la Croix ? avait retourné Jordi.
–     Adorerais-tu l’instrument de torture qui a causé la mort de ton père ? l’interrogea Guiraud vivement.
– Nous cherchons à représenter ceux que nous aimons en les rendant à leur Beauté, risqua Jordi.
– Trouves-tu que le supplice soit beau ?
– Le supplice non, mais celui qui l’a subi, oui. Il nous enseigne…

Jordi marqua un temps.

– Il nous enseigne ? renchérit Guiraud.
– Que la souffrance est le prix à payer pour le rejoindre dans la vie éternelle.

Il y eut un silence.

– Vous ne croyez pas cela ? s’inquiéta Jordi.
– Je ne crois pas que ce soit aussi simple. Les représentations du Christ ne nous apprennent rien sur le vrai sens de sa Parole.
–     Vous n’aimez pas cette sculpture ?

Le Christ se tenait, bras écartés, le gauche tendu vers le haut, la main clouée sur la branche latérale de la croix tandis que le droit s’étendait en direction du sol, paume de la main ouverte en signe d’accueil. On aurait dit qu’il appelait à lui ceux qui, à ses pieds, l’adoraient.

Il était entouré de deux hommes dont l’un, à sa gauche, tendait ses bras vers lui en signe de détresse tandis que l’autre, à droite, soutenait d’une main son corps déjà chancelant. Deux femmes se dressaient de part et d’autre. Celle située à gauche tenait un livre fermé d’une main tandis qu’elle portait l’autre à sa joue. Elle paraissait affligée. La seconde femme, à droite, mains ouvertes vers le ciel, demeurait en prière. Aux extrémités de la représentation, les deux larrons crucifiés avec Jésus se tenaient, tête haute, leur attitude contrastant avec le visage du Christ penché vers l’avant, comme s’il regardait une dernière fois ses proches avant de les quitter.

Eux, les brigands, étaient déjà sauvés. Cela se devinait à l’assurance qui se dégageait de leur attitude et de leur regard. Lui ne l’était pas encore.

Détaillant la scène qui se déployait sous ses yeux, Jordi se souvint de l’Ecriture qui dit : « Jésus voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voici ton fils. Puis il dit au disciple : Voici ta mère » (1).

Le cathare n’avait pas répondu immédiatement à la question de Jordi. Après un nouveau silence, il trancha:

–     Notre Christ n’est pas de chair.

Guiraud, enfin, prit Jordi dans ses bras et lui glissa à l’oreille, d’une voix calme :

–     Tu n’es pas obligé de renoncer à ce que tu crois.  Cette statue est belle. Je te souhaite d’en réaliser d’aussi magnifiques quand tu auras appris les secrets de ton art.

A ces mots, les yeux de Jordi se se remplirent de larmes. Il n’avait jamais rencontré âme plus tolérante.

(1) Jean 19 – 26,27

Texte et photos: Serge Bonnery
Maison en pierre dans un village des Corbières.
Crucifixion en bois sculpté conservée dans l’église de San Joan de las Abadesses en Catalogne.

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Petite galerie des principaux protagonistes de l’affaire cathare

02 dimanche Fév 2014

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Un roman cathare

canigou

Les sages qu’il avait cotoyés au début de son apprentissage avaient appris à Jordi que l’Histoire est affaire d’hommes. Que derrière chaque fait, les pires comme les meilleurs, se cachent des individus. C’est pourquoi Jordi, sur son chemin, avait voulu rassembler les portraits de quelques-uns des protagonistes de la Croisade. Il pensait que la connaissance de l’Histoire ne va pas sans la connaissance des hommes qui l’ont écrite. Voici, donc, tirés de l’album de Jordi, sa petite galerie des principaux protagonistes de l’affaire cathare.

Simon de Montfort

Simon de Montfort était âgé d’environ 50 ans lorsqu’il se croisa. Guerrier accompli, fidèle au Roi de France, son suzerain, et au pape Innocent III, il est voué aux gémonies par les populations occitanes qui n’ont retenu de l’homme que sa cruauté jugée sans limites. Comte de Leicester par sa mère, Simon de Montfort n’était pourtant, en 1209, qu’un baron parmi d’autres, venus en Languedoc pour en chasser les hérétiques. C’est à Carcassonne, à l’automne 1209, qu’il devint le chef de la Croisade, après avoir accepté l’hommage des territoires soumis, ce que ses pairs avaient tous prudemment refusé.

Montfort s’avéra un administrateur aussi rigoureux que sévère. En témoignent les Statuts de Pamiers rédigés fin 1212, premier acte officiel consacrant la mainmise du Nord – avec ses us et coutumes – sur le Midi vaincu.

Entre 1209 et 1212, il avait mené une guerre sans merci aux Occitans – hérétiques ou pas – grâce  à une organisation militaire solide. Ses conquêtes lui valurent le surnom de « lion », figure allégorique sous laquelle il fut parfois représenté.

Seule Toulouse eut raison de son ambition. Montfort, qui rêvait de s’asseoir dans le fauteuil du comte Raymond VI, mourut le 25 juin 1218 au cœur de la bataille, frappé de plein fouet par un boulet tiré par des femmes – dit la légende – depuis les remparts de la ville. Il a été inhumé dans la cathédrale Saint-Nazaire et Saint-Celse de la Cité de Carcassonne où l’on conserve une pierre tombale qu’on prétend être la sienne.

montfort-1Portrait de Simon de Montfort par François-Louis Dejuinne (1835).
Nota – L’historien du catharisme Michel Roquebert est l’auteur d’une remarquable biographie de Simon de Montfort aux éditions Perrin. Elle est aujourd’hui disponible dans la collection de poche Tempus.

Dominique de Guzman

Né vers 1170 dans un village de Vieille Castille, Dominique de Guzman y Aza arrive dans les Etats du comte de Toulouse en 1206. Le religieux, marqué par la spiritualité depuis sa tendre enfance, comprend vite que les mœurs dissolus et les richesses excessives d’un clergé déclinant favorisent ici le développement de la religion cathare. Pour lutter contre l’hérésie, il prône l’humilité et le dénuement. Il lance sur les routes d’Occitanie ses Frères prêcheurs – un ordre qu’il crée à Toulouse en 1215 – pour porter la Bonne parole et ramener les âmes égarées dans la foi de l’Eglise catholique et romaine. Cet ordre s’étendra peu à peu à toute l’Europe.

Mort en 1221, Dominique de Guzman fut canonisé treize ans après et porte désormais le nom de Saint Dominique. Contrairement à une idée reçue, il n’est absolument pas à l’origine de l’Inquisition qui, fondée par le pape Grégoire IX, ne s’établit qu’à partir de 1233 dans les terres languedociennes. La confusion vient du fait que l’Inquisition recrute ses juges dans les rangs des Dominicains et des Franciscains, les deux ordres religieux les plus solidement structurés de l’époque dans la Chrétienté occidentale.

DominiqueImage pieuse de Saint Dominique.
Michel Roquebert, toujours lui, est l’auteur d’une biographie de Saint-Dominique parue aux éditions Perrin.

Innocent III

Issu d’une famille noble du Latium, Lotario Conti est né en 1160. Après avoir étudié la théologie à l’Université de Paris et le droit canon à Bologne, il devient chanoine de Saint-Pierre de Rome à l’âge de 21 ans et cardinal six ans plus tard.

Homme érudit et influent, il est élu pape le 8 janvier 1198 sous le nom d’Innocent III. Son pontificat sera placé sous le signe d’une idée fixe : permettre à l’Eglise d’exercer sa toute puissance au regard du monde, pouvoir séculier et pouvoir spirituel ne formant, pour lui, qu’une seule et même chose.

C’est une des raisons fondamentales pour lesquelles Innocent III ne peut tolérer en Languedoc le développement du catharisme qui, sous la protection des seigneurs locaux, représente un réel danger pour l’Eglise de Rome. Il prêchera la première croisade en 1209, après l’assassinat de son légat Pierre de Castelnau. Dès lors, il s’efforcera de réduire à néant la religion cathare et, avec elle, les hommes et les femmes qui l’avaient embrassée. Il mena ce combat sans relâche jusqu’à sa mort en 1216.

Innocent.IIIFresque représentant Innocent III, conservée au cloître Sacro Speco de l’abbaye Sainte-Scholastique de Subiaco, près de Rome.

Raimond VI, comte de Toulouse

Héritier d’une lignée dont les origines remontent au IXe siècle, Raimond VI (1156-1222) fut comte de Toulouse, duc de Narbonne, marquis de Provence, comte de Quercy, d’Albi, de Rouergue et de Nîmes. Tels étaient les titres de noblesse de ce seigneur réputé pacifiste et auquel il fut vertement reproché par l’Eglise catholique de tolérer, voire protéger les hérétiques sur ses terres.

Au moment où, en 1209, les Français déferlent sur ses possessions pour les ravager, Raimond VI négocie, fait amende honorable, prend lui-même la Croix mais jamais ne se résout à abdiquer devant les exigences papales et les ambitions de Simon de Montfort qui l’a dépossédé de tous ses biens. Après un exil forcé à la cour d’Angleterre, il peut regagner, grâce aux reconquêtes entreprises par son fils Raimond VII, sa ville de Toulouse. C’est chez lui qu’il meurt, excommunié, au mois d’août 1222.

Parfois injustement taxé de faiblesse, voire d’intelligence avec l’envahisseur, Raimond VI reste, aux yeux des Languedociens d’aujourd’hui, comme le symbole d’une résistance opiniâtre et rusée contre toutes les tentatives d’abolition de la civilisation occitane.

Raimond VISceau de Raimond VI, comte de Toulouse.
Ancien journaliste et ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis est l’auteur d’une remarquable biographie de Raimond VI, «Raimond le cathare» aujourd’hui disponible au Livre de Poche.

Guilhem Bélibaste

Avec Pèire Autier, c’est l’une des figures les plus légendaires du catharisme occitan. Il est identifié par les historiens comme le dernier Parfait cathare connu.

Probablement né aux alentours de l’an 1280, il était originaire d’un village des Hautes-Corbières, Cubière-sur-Cinoble, situé dans la géographie d’aujourd’hui aux confins de l’Aude et des Pyrénées-Orientales. On le soupçonne d’avoir assassiné un berger de Villerouge-Termenès, forfait l’obligeant s’enfuir, délaissant femme et enfant au village.

Commence dès lors pour Bélibaste une vie d’errance. Converti au catharisme, il reçoit le consolament à Rabastens, dans le Tarn, baptême qui fait de lui un Parfait contraint à observer strictement la règle fixée par la religion.

Emprisonné au Mur de Carcassonne, il parvient à s’enfuir et regagne la Catalogne où de nombreux cathares exilés ont trouvé refuge. Il traverse l’Empordà avant de s’établir dans la région de Valence où il est renommé pour ses prêches.

Bélibaste n’était pas homme à respecter le dogme. Pour écarter les soupçons (L’inquisition avait des mouchards partout), il n’hésitait pas à consommer de la viande. On lui prête même d’avoir eu un enfant avec une concubine.

On n’est jamais trahi que par les siens. Bélibaste a payé de sa vie cet adage. Arnaud Sicre, un Parfait comme lui, retrouve Bélibaste en Catalogne et le prie de rentrer en Languedoc où il est attendu par les dignitaires de l’église. Convaincu, Bélibaste prend le chemin du retour – le chemin dit des Bonshommes qui relie la Catalogne au Languedoc à travers les Pyrénées – mais est arrêté non loin de la Seu d’Urgell.

Traduit devant le tribunal d’inquisition de Carcassonne, il est condamné au bûcher et brûlé vif à Villerouge-Termenès en 1321.

L’écrivain Henri Gougaud, originaire de Carcassonne et admirable traducteur de la Chanson de la Croisade, a consacré une suite romanesque à l’histoire du Languedoc à l’époque médiévale. L’un des romans qui compose cet ensemble est consacré à Bélibaste. Il est paru sous ce titre aux éditions du Seuil. Il est aujourd’hui disponible en poche dans la collection Points.

Femmes cathares

Dans la société languedocienne du Moyen Age, la femme jouissait de prérogatives et d’une situation sociale qui la plaçait à certains égards comme l’égale de l’homme. Contrairement à la femme française que la théologie catholique et le droit canon réduisent à l’état de soumission, la femme occitane, majeure dès l’âge de douze ans, a droit d’héritage comme ses frères. C’est ainsi qu’elle peut devenir propriétaire et administrer un fief. Dans la vie courante, on la voit pratiquer des métiers dans le commerce et l’artisanat. Elle peut aussi ester en justice.

Gardons-nous cependant de généraliser et de rester sur une vision faussement idyllique de la condition féminine à cette époque. Les coutumes, droits et usages variaient en effet selon les villes et les régions.

Sur le plan religieux, les cathares ne partageaient pas du tout la vision catholique de la femme tentatrice et mauvaise. Pour eux, il n’existe pas d’âme sexuée. Homme et femme sont égaux car l’un et l’autre renferment une parcelle de l’Esprit emprisonné dans la matière. Seule la chair, qui ne comptait pour rien aux yeux des bons croyants, crée la différence.

La femme cathare pouvait recevoir le consolament et accéder au statut de Parfaite. De fait, les femmes ont joué un rôle important dans l’enracinement et l’expansion du catharisme en Occitanie. Beaucoup de Bonnes Dames, au même titre que les Bons Hommes, ont péri sur les bûchers. Egales de l’homme sur le plan spirituel, elles le furent aussi dans le martyre.

Femme cathare -1

Une femme enseigne les écritures à des hommes. Il ne s’agit pas ici d’une femme cathare mais cette miniature donne une idée de la place que pouvait parfois occuper la femme dans le service religieux au Moyen Age où elle était malgré tout considérée par les catholiques comme la pécheresse par qui le malheur arrive.

Nota – Archiviste paléographe, historienne spécialiste des hérésies médiévales, fondatrice du Centre d’études Cathares dont elle fut longtemps la directrice, Anne Brenon a consacré un livre aux femmes cathares. «Les femmes cathares» est disponible dans la collection de poche Tempus des éditions Perrin. 

Texte : Serge Bonnery (épisode 19 de son roman cathare)

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Le consolament

26 dimanche Jan 2014

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Un roman cathare

consolament

L’hérétique s’était mis en route le premier et Jordi ne tarderait pas à le suivre. Ils tournaient déjà le dos au Canigou qui leur avait servi jusque là de repère et disparaîtrait bientôt de leur horizon. La nouvelle montagne qui, maintenant, allait devenir leur guide se situait à leur main droite. Ils ne la quitteraient plus des yeux mais avant de s’engager dans la pente abrupte qui leur ouvrait les portes de la plaine, en contrebas, Jordi s’attarda dans la contemplation des crêtes du Canigou.

Il ressentit un pincement au cœur, conscient que son voyage prenait désormais une nouvelle direction. Reverrait-il un jour sa belle montagne sacrée ? Même s’il l’espérait de toute son âme, il ne pouvait être sûr de rien, ignorant ce que l’avenir lui réservait. Il avait remis son destin entre les mains de Dieu. Et Dieu, espérait-il, l’accompagnerait jusqu’au bout du chemin.

Ils ne manquèrent de rien en chemin tant la plaine donnait de richesses à ses habitants. Jordi profitait de la générosité des paysans envers le cathare qu’ils accueillaient dans leurs maisons, lui offrant l’hospitalité ainsi qu’une nourriture exclusivement végétale. Il put ainsi mesurer le respect qu’inspiraient ces hommes de foi, pauvrement vêtus, écoutés et crus par ceux qui, les voyant s’approcher d’eux, les saluaient rituellement. Les mises en garde adressées à Jordi avant son départ à propos de ces hérétiques tombaient les unes après les autres tant le tableau qu’on lui avait brossé de ces individus peu recommandables ne correspondait pas à la réalité qui se déployait sous ses yeux.

La nouvelle s’était répandue dans toute la contrée, comme traînée de poudre, que Guiraud Mercier d’Avignonet circulait dans les parages. C’était le nom du compagnon de route de Jordi qui l’entendait prononcer pour la première fois. On vint bientôt le quérir pour qu’il se rende dans une maison du village proche où, lui apprit-on, un homme mourait.

Il demande à être consolé, lui indiqua le paysan venu à sa rencontre et qui, devant lui, avait accompli plusieurs génuflexions et murmuré des paroles dont Jordi ne perçut pas le sens. Le temps presse, ajouta-t-il.

Allons-y, répondit Guiraud sur le champ et, se tournant vers Jordi : Tu peux rester ici en m’attendant ou m’accompagner, comme bon te semble.

Poussé par la curiosité d’assister à une cérémonie rituelle de cette religion dont il ne connaissait rien,  Jordi choisit de suivre l’hérétique. Ils pénétrèrent dans une bâtisse sombre, située à l’orée du bourg. Elle était composée d’une seule pièce organisée autour d’un feu de cheminée dans lequel crépitait un bois sec. La nourriture bouillonnait dans un récipient d’où émanait une odeur âcre. Une table et un banc composaient l’ameublement de la masure.

Contre un mur humide, taché de salpêtre, une couche inconfortable était occupée par une silhouette recroquevillée sur elle-même. L’homme ainsi étendu paraissait souffrir. Il s’efforçait de retenir des râles mais ils lui échappaient malgré lui, tant la douleur qui le tenaillait devait être insupportable. Son visage, d’une pâleur maladive, était marqué de rides profondes. A peine s’il ouvrait les yeux, deux petites pupilles luisantes encore dans la pénombre.

Guiraud s’approcha du mourant. Un silence recueillit régnait dans la maison. Jordi était demeuré à l’écart. Il pourrait assister en spectateur à ce qui allait se passer sous ses yeux.  Les trois personnes au chevet du malade – une femme corpulente qui devait être son épouse, un jeune paysan déjà robuste, sans doute son fils, et l’homme qui était venu les chercher dans la forêt – se mirent à genoux, en demi-cercle autour de Guiraud qui, lui, demeura debout. Il y eut un long et profond silence. Puis la cérémonie débuta.

Dieu, aie pitié de moi, articula maladroitement le moribond, entre deux soupirs. Priez qu’il prie Dieu pour cela, invita Guiraud en s’adressant à son entourage. Puis il se tourna vers le gisant et l’interrogea. Voulez-vous recevoir le don de Dieu et la sainte Oraison que le Seigneur apporta de la Cour céleste et imposa à ses apôtres, et que les apôtres transmirent aux bons hommes, et les bons hommes aux bons hommes jusqu’à ce jour ? Oui, répondit le malade.  Alors Guiraud prit dans ses mains les mains jointes de l’homme qui ne le quittait plus des yeux et lui dit : Promettez-vous à Dieu et à l’Evangile et à nous de ne plus dorénavant manger de viande, de fromage, d’œufs ou d’une quelconque graisse animale et de vivre chastement à perpétuité, que vous viviez ou que vous mouriez…

L’agonisant acquiesça de la tête en direction de Guiraud qui brandit un livre et le lui remit. De quel ouvrage s’agissait-il ? Jordi ne pouvait le distinguer d’où il se trouvait. Il entendit Guiraud prononcer de nouvelles paroles rituelles. C’est ici l’oraison que Jésus-Christ a apportée en ce monde, et il l’a enseignée aux bons hommes. Ne mangez ni ne buvez rien sans avoir d’abord dit cette oraison et si vous apportiez négligence, il faudrait que vous en fassiez pénitence. Je la reçois de Dieu, de vous et de l’Eglise, répondit le mourant.

Tous dirent ensuite une succession de prières  jusqu’au Pater qu’il crut reconnaître, bien que la formule lui parut différente de celle qu’il avait entendue. Enfin, Guiraud prit le livre, le posa sur la tête de l’homme, posa ses mains sur la reliure et récita un dernier Pater avant de lire ce que Jordi crut reconnaître comme les premiers versets du prologue de l’Evangile de Jean.  Au commencement était le verbe…

Les yeux de la femme et du jeune paysan étaient mouillés de larmes. L’homme, sur son lit de mort, avait saisi la main de Guiraud et l’avait serrée fortement. Puis elle était retombée mollement sur le drap. Il était passé d’un monde à l’autre, dans une ultime respiration, en silence, après avoir reçu la certitude que les portes du Royaume s’ouvriraient grandes, maintenant, devant lui.

Texte : Serge Bonnery (épisode 18 de son roman cathare)

Source : Le récit de la cérémonie du consolament est empruntée à l’ouvrage de l’historien du catharisme Jean Duvernoy, « La religion des cathares », publié aux éditions Privat.

Image : les cathares répugnant à toute forme de représentation matérielle de leur foi, il n’existe pas d’image authentique d’une cérémonie cathare mais on peut supposer que certaines miniatures d’époque font référence aux rituels de l’Eglise persécutée. Celle-ci pourrait évoquer le rite du consolament  que les catholiques, dans les registres d’inquisition, désignaient sous son nom latin consolamentum. Consolament en langue d’Oc signifie consolation. On disait des cathares ayant reçu cette sorte de baptême qu’ils étaient consolés.

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