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~ refuge pour les dépaysés

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Archives de Tag: Boîte de réception

Boîte de réception … 3 novembre 2015 : la partition

03 mardi Nov 2015

Posted by lecuratordecontes in Anna Jouy

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Boîte de réception

Cher ami,

L’automne est magnifique. J’écoute la lumière qui chante, des feuilles d’or agitées à mes fenêtres. On questionne souvent les gens sur ce qu’ils emporteraient sur l’île déserte. Je demanderais de toujours pouvoir écouter de la musique. Basta pour les mots, je ne voudrais pas être un poète sans air. Ecoute….


Il n’y a pas assez de roseaux dans mon corps pour être de ces violons. Et pourtant, sais-tu que je suis l’archet, suis les cordes qui bruissent, que je penche et ploie sous le crin de vivre? J’essaie d’apprendre le concerto dans lequel je suis censée tenir ma partition. Sociale, je devrais être… Je tente.

C’est une musique âpre, une écriture faite de frottements, de pincements, mais qui parfois dans un segment de portée me flanque «la pidouille»* tant c’est fort et beau, une harmonie insultante, jetée à la face de ceux qui réclament un chant doucereux, les accords en tout et pour tout. J’aime écouter le boucan, le fracas de nos existences, chahutées, malmenées, cette époque si instable qu’il faut chercher en soi le goût secret de quelques sons agréables. La beauté est aiguisée, si souvent confrontée à l’horreur. On ne peut rien prendre à la légère, ce n’est plus le temps des berceuses. En effet… La vie contemporaine est faite de ce bon usage des dissonances.

J’essaie de tenir ma partie, d’être dans les bonnes postures, de décorporer mon sens mélomane. Participer à l’ensemble. Je n’ai pourtant pas assez de ces souples liens avec les autres, pas assez de lianes et de malléables, mais trop de ces accrocs que font tant et tant de fois les jours. Je m’achoppe à la note, je bute sur les gammes naturelles et voilà qu’il y a ces passages qui montent puis ces vertigineux triolets qui s’enfoncent et moi qui patine et me retiens. Comme on n’ose pas gravir ou descendre la montagne, de peur de vivre trop court, de vivre trop net sur l’arête d’un temps. Et tu nous vois tous dans cet orchestre, secoués tiraillés par mes hésitations, mon absence d’excellence, ma dys-virtuosité faudrait-il dire… Je me demande tant comment vivre en harmonie? Je sais ce que cela exige: des exercices, du travail, des heures de répétitions. Malgré tout, je tergiverse et je me contente, par tous les moyens,de n’user que deux ou trois cordes de mon outil, toujours pincées au même endroit de la voix. Je ne veux pas en faire plus. L’âme de l’instrument vibre petit, pareil à ce peu de sang au cœur d’un coquillage qui nous fait croire que l’océan déboule et envahit nos oreilles. Tromperies et fantasmes., je n’aime pas la compagnie des hommes.

Comme en tout, la peur est la grande maîtresse du néant. Je suis une instrumentiste manchote, et j’ai fait de mon violon, un triangle léger sur lequel je marque juste le tempo. En moi dorment les mélodies et le bonheur sans doute.

  • avoir la pidouille : avoir la chair de poule.

Texte : Anna Jouy

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Boîte de réception … 21 octobre 2015 : flammes et chrysalides

20 mardi Oct 2015

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Boîte de réception

flammes

Cher ami,

Longue veille.  La nuit borde le jour des deux côtés, emmaillotement des gestes, serrés au plus proche du corps.

Cette tranquillité des heures de pluie. Être dedans, ne sortir que pour des bûches à mettre au feu. Retrouver ses bras de laine chaude et n’avoir qu’une activité simple: écouter le temps qui s’écoule sans rapides, sans cascade, que le ruissellement de soi. Je me tiens sage. Mon oiseau aux ailes lisses me tend la plume sans espaces.

S’accrocher des deux mains à la couverture, s’emballer de rêves et de mutisme. Atteindre une forme d’hibernation, ou d’encavement, comme on laisse mûrir des fruits dans la douceur du noir.

Devant le feu, ils se tenaient les ancêtres, laissant le champ libre à l’hiver. Ils prenaient patience, traversaient le temps sans laisser d’empreinte. Les hommes aimaient voir leur femme, imaginaient leur ventre. L’amour avait une odeur de foyard* et de soupe cuite longtemps. Je recouvre mes épaules d’un plaid. Je me sers contre moi-même et l’âtre est grand et large, il sent le vieux ciel ouvert.

Achever un cycle encore et hisser les paliers de la spirale.

Je dispose les bûches, sur un socle libérant les passage de l’air. L’avaloir est en bonne posture. Je crois que le vent qui domine aspirera le feu, une belle élévation de flammes, l’agitée chevelure de mon âtre et ce crépitement qui vérole maintenant le silence parfait.

Évoluer dans le sarcophage aux bandelettes; les « soi-eries » ne pourraient porter une meilleure image. Cocon.

Je déplace mon divan, relève mes genoux. Je rassemble sous les laines, le frileux qui me tient à la gorge. M’apaiser. Je reste muette de gestes, apprivoisant la chaleur. Comme si le plus simple de mes mouvements allait faire fuir ces caresses douces. L’animal que je suis se soumet, allégeance confortable. Me laisse apprivoiser.

S’attendre au miracle, laisser faire les potions des pensées, de l’écoute, de quelques voix de passage, qui profèrent tout autour des formules prêtes à intervenir. On ne sait pas si un cutter découpera ces dermes devenus trop durs, ces silhouettes obsolètes, d’où il opérera, s’il gardera notre visage intact, -une illusion de perdurer- ou s’il scarifiera nos joues, notre langue, les lèvres.

Je me laisse envoûter. Le jeu du feu, ses élans, ses menaces. Sa quiétude ensuite longue et rouge. Sa manière de diffuser et d’instiller le bien-être. De me remodeler. Il meurt doucement et chacune de ses flammes me lèche, m’instillant son souffle. Sa mort contre ma vie. Transfert essentiel. J’entre en osmose d’incendie.

Je suis d’accord, couchée sur le billard d’une journée drapée de chaque côté d’obscurité et d’ignorance. J’essaie de garder dans le poing fermé, les traces de cet ancien corps, cette vie qu’on y avait inscrite, que déjà maintenant quelque chose m’étonne du demain qui arrive. Et m’offrir le luxe de perdre le savoir, autre, si différent, sans doute. Je m’endors.

Au premier froid, mettre ses ailes autour. Habiller son ventre d’élytres, des cellophanes du vol. Tenir pudiquement son abdomen dans un fourreau de transparences. Il est temps de présenter à l’air qui nous reste, l’humble format des marcheurs, d’accepter sa pesanteur, ses paralysies de désir et d’envol. En baver.

Et se ferment mes yeux, au-dessus de moi la cloche d’un ciel pourri de gouttes, son cornet à surprises. Souvent rien dedans, des peanuts, des joujoux vite las… Ou alors un sifflet à coulisse qui ne cessera de me happer vers de nouveaux oiseaux, un vol encore. Comme un feu réchauffant indûment la chambre des étoiles

* foyard : nom local pour le hêtre

Texte et photo : Anna Jouy

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Boîte de réception … 30 septembre 2015 : Froid

30 mercredi Sep 2015

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Boîte de réception

La Frileuse

Cher ami,

Il y a ce sujet commun entre tous, les météorologies. Pluie, orage, ciel et cieux divers. Il est temps. Parlons du temps si tu le veux bien. C’est le thème, l’arrière- fond de la vie, un écran de soleil ou de fumée. Une sorte de pays supérieur, l’azur, les nuages et cet astre qui sera rouge demain, ou pour toi il y a quelques jours déjà, après la réception de mon message, cette éclipsée lune de sang. Parler du chaud, des jours tempérés ou du froid qui arrive… Je reconnais au temps, – het weer diras-tu-, des vertus essentielles. C’est le bain commun, la détrempe universelle, ce quelque chose qui fait que nous levons la tête, un peu et que souvent, ce sont nos identiques fumées, ce besoin finalement d’une fraternité d’insectes, d’abeilles ou de papillons que nous espérons trouver en la mettant au menu journalier de nos conversations. Il fait quel temps chez toi?

C’est une époque de froid, d’effroi je sais, aussi. Mais le froid est pour moi bien plus que ces mois d’automne ou d’hiver, ces dessous verts acides de la pluie, ces inconséquences de saison. Il y a cet autre froid, là, qui me veille et qui m’habille dès le matin, au sortir du rêve. Le froid, dans lequel je me glisse et qui se tient entre ma peau et le monde, une couche réelle où se perdent les calories de mon vivre. Une zone tampon, le froid de l’être que je suis et qui manifeste comme ça les déficiences énergétiques de la chair, de la tête, du cœur peut-être, sûrement même. Je suis un vrai glaçon. J’enfile le Nord comme n’importe quel vêtement, une sorte de tremblement, de grelottement non maîtrisable que j’invite sur la peau, directement dessus, le sparadrap de cramine, bourrelé de poils dressés et de dents qui claquent. Je suis debout vêtue de froid. De gelure, de glaciation. La fricasse qui accompagne comme une nuance supplémentaire mes ensembles de coton ou de laine.

On dit que je suis frileuse. Mais est-ce vraiment mon corps qui ne sait réguler les combustions intérieures pour lutter contre les mauvaises températures, les coups de gel, la fraîcheur simple? Ou est-ce une infortune personnelle qui me rend inapte à me réchauffer? Ou encore, suis-je une mécanique économe, petit brûleur à calcination lente? Je garde le froid comme on ne se disperse pas, comme on n’échappe pas, ni ne se dissipe ou s’enfuit. Je garde le froid, désignant de ma chair de poule, de l’incommode feutrage de l’épiderme et du transis, mon état permanent de frissons. J’ai froid et je passe mon temps à faire tout ce que d’autres font mais en y ajoutant, comme en toile de fond, l’obligation de me trouver du feu. Je travaille mais, en dessous, sous l’écran de veille, la bécane intérieure cherche la chaleur, une occupation sous-jacente inconsciente et nécessaire. Des milliers de puces, de codages, de liens, de connexions veulent débusquer pour moi les flammes d’un bien-être.

Il y a ce froid-là, le vrai, qui me mord de l’aube au soir et qui me tient coincée entre des couches, des foulards, des survêtements en sus. Affronter le jour en serrant contre moi mes jaquettes, en resserrant le col, ou en emmaillotant mon cœur dans un damart plus douillet. Mais je demeure pourtant tellement en-dessous des Celsius de mes passions! C’est peut-être pour cette distance entre le feu dedans et les moraines dehors, peut-être pour ce filage impossible entre deux excès, que le corps présent se voit contraint de manifester sans cesse son inaptitude, en brouillant ma perception météorologique, me le rendant frigorifié insupportable.

Et puis cet autre froid, qui est celui qui préserve pourtant. Qui met à l’abri,quelque temps du moins, ces choses qui nourrissent, ces choses qui alimentent. Ce grand froid aussi qui entreprend les corps et les rend soudain à des états de pierre tandis que dans une glacière chrysalide, la mort leur forge des ailes de mouches ou de fantômes.

J’ai peut-être froid de muer, de n’être encore parvenue à quasi rien de l’imago de mon être? Je vise quelque définition parfaite, le pur archétype aimable, ma belle mesure lépidoptère. Voler léger de couleurs en parfums.

Peut-être ainsi, suis-je si décidée, si inconsciemment décidée, à ne pas me consumer sans parvenir à ce but-là, que je maintiens partout autour de moi un pays envahi de gel et de banquise? J’ai froid, congelée, loin de la vie, loin de la mort, en attendant un devenir qui me convienne? Mais ai-je le temps, de tijd, diras-tu, de tijd…

Texte : Anna Jouy
Image : L’Hiver (La Frileuse) de Jean-Antoine Houdon, 1783. Musée Fabre de Montpellier
Musique : Henry Purcell (1659 -1695) : Le Génie du Froid . Cet air tiré de l’opéra King Arthur contribua à le faire connaître du grand public. Frisonnez * avec le roi Arthur pendant ses aventures avec la mauvaise infirmière , pour vous réchauffer quand il est sauvé par la tendre infirmière (version hilarante.. étonnante et terriblement iconoclaste, duration vidéo 8 minutes).
* « What power art thou, Who from below, Hast made me rise, Unwillingly and slow, From beds of everlasting snow! See’st thou not how stiff, And wondrous old, Far unfit to bear the bitter cold. I can scarcely move, Or draw my breath, I can scarcely move, Or draw my breath. Let me, let me, Let me, let me, Freeze again… Let me, let me, Freeze again to death!»
Et si vous avez l’envie, suivez par la version d’Andreas Scholl avec l’orchestre de l’Opéra de Berlin qui aboie merveilleusement (sur Youtube).

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Boîte de réception … 24 septembre 2015 : équinoxe

24 jeudi Sep 2015

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Boîte de réception

Fomalhaut-1

L’étoile Fomalhaut

Cher ami,

Je veux bien te parler. T’écrire. Mais comme on prendrait le thé en regardant la mer ou la montagne, dans la contemplation des scènes animées lentes de la vie. Te parler, mais du moins de choses, du moins d’importance, du moins à faire. De la nuée au-dessus de l’eau cuite, de la crème secrète du lait, du parfum qui entête, invisible et tenace.

Je désirerais une conversation de brindilles ou de l’équivoque. Une équinoxe de l’idée où je n’aurais pas su faire pencher la balance et où je resterais comme ça, dans le non choix des choses, une sorte de lassitude de la conviction, une forme imposée du refus d’obtempérer. C’est ce qui habite maintenant mes jours mais au fond, je suis le mouvement des saisons, sur le fil étonnamment précis des bascules astrales. Et ce non choix du ciel, cette indécision de la Terre qui ne sait, qui du noir ou du blanc, qui du yin ou du yang, poursuivre, est exactement le sentiment qui m’habite. Je ne veux rien déterminer, je ne veux rien décider. Je ne veux même plus savoir si je vis ou si je meurs, si je rajeunis par les doublures ou si je vieillis en soquettes et baby doll. Si je pouvais être sûre que tu entends comme moi le boucan de mes pensées, je me passerais sans doute de ces lettres; je me tairais et tu entendrais tout.

Ce temps me va; je suis adaptée, de l’espèce mise en forme depuis longtemps et le cerveau qui veille comme une lampe rouge dans une église, le Saint Sacrement des vigies de l’Atone. Je suis là et depuis des jours peut-être, je n’aimerais rien tant qu’accrocher ma barque à un remorqueur et laisser faire. Moins j’agis et plus je vis. Équinoxe et oxymore, tu parles d’une dynamique…!

En général, octobre c’est le début des mortes saisons, l’accord muet des flâneurs de grèves avec la mer. Pourtant, je ne passe pas mes jours dans les mêmes mouvements que ceux de l’obscurité. Et même si désormais le combat est devenu round de nuit, c’est au jour que je m’accroche, m’étonnant d’avoir des matins sombrement vêtus déjà et m’émerveillant de quelques couchers de soleil en traîne de belles lueurs. Plus envie de prendre le parti des choses ni des êtres. Étourderie de la fatigue, absence nécessaire car à vouloir saisir ou m’accrocher, il n’en est résulté que des échardes et des pagailles. Mais à l’ennui que je te disais l’autre jour, j’ai bien senti que tu me prescrivais la cure sainte des vitamines d’avant l’hiver. Alors comment prendras-tu cette nature contemplative que ce début d’automne m »impose? Tu vois comme on peut en dire longtemps, beaucoup, des pages, sur un fragile moment où les mécaniques du corps jouent entre deux balançoires, au ciel du cirque des humains.

Sais-tu qu’aux équinoxes se lève ou se meurt à l’horizon, cette étoile qu’on nomme Fomalhaut, tandis que Sirius occupe les cieux des solstices? Fomalhaut, son œil rouge qui nous fixe. Profond et mystérieux. On aimerait qu’il soit celui du Dieu.

Et lorsque je suivis des cours sur la symbolique ésotérique du Tarot, on ne cessa de revenir sur la présence de Sirius dans le chemin de vie… Cependant, je gardais en tête que ce Monde ultime, carte 21 étrangement du jeu, vers lequel le Mat s’en allait, pèlerin des étapes de l’être, avait étrangement les mêmes formes, configurations et apparences que cette grandiose étoile des équinoxes. Pourquoi les solstices? Pourquoi rien des équinoxes? Peut-être faut il en référer à un monde de piques et de trous, de gloire et de défaite, de lutte sans cesse pour la domination. Tout cela que les solstices manifestent. Tandis que mars ou septembre, ces temps de partage, de médiation, d’équanimité, n’intéressent personne, puisque le monde veut toujours s’élever en rabaissant et rabaisser en élevant….

21-monde

Texte : Anna Jouy

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Boîte de réception … 16 septembre 2015 : l’ennui

16 mercredi Sep 2015

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Boîte de réception

ennui

Cher ami,

L’heure passe. L’ennui est là. Comme un chat qui veut entrer. Et peut-être sais-tu qu’un chat, qui se tient derrière une fenêtre, est si miaulant et grattant que de sa seule insistante présence, il occupe déjà tout l’espace, tellement, et bien plus même, que si on lui avait fait une place sur le divan ou le lit, entre des coussins. L’ennui est là, une sorte de mendiant, d’un genre prégnant, qui me fixe au delà de la pensée, dans le fond le plus lointain et coupable du crâne.C’est un état bizarre où je me plains d’une sensation de grand vide mais qui, en même temps et cela d’une manière si forte et violente, est comble jusqu’à la gueule, empli, considérablement occupé, par l’idée fautive du rien faire, de la glande. L’ennui, comme le chat, m’envahit plus encore que n’importe quelles diverses petites ou grandes actions. Il me prend tout mon temps, il m’investit, il m’occupe. Lui et son immense troupeau d’idées noires, de rêveries irréalisables, de désirs qui n’ont jamais été à l’ordre d’un quelconque jour. Soudain, je voudrais être dans une grande ville, sur un bateau, ou en train. Soudain, je voudrais me balader avec des talons de dix centimètres dans les bureaux d’une trader. Soudain, je voudrais avoir une ferme pas loin d’Ushuaïa, ou promener mon vertige sur le dos du Cervin. Soudain, je me verrais bien missionner dans une cambrousse misérable avec mon écusson de la Croix-Rouge, je voudrais avoir un stéthoscope pour écouter le cœur d’un gorille dans la brume. N’importe quoi, mais pas cet ennui…

L’heure passe. Et moi, je suis déjà passée dix fois au moins dans les chambres. Pour ne rien y faire, comme si une autre inspiration, une impulsion, une idée même bête s’y trouvait, que je n’avais pas encore dénichée ni même aperçue. Mais les rideaux ne frémissent pas, les livres sont rangés, le lit est bel et bien fait. Il n’y a pas de ménage à entreprendre, pas de soin à apporter à aucune plante ou quoi que ce soit. J’y retourne pourtant encore une fois, je dois avoir laissé là, une vieille pensée, un projet même minime, qui a longuement mûri en moi quand je n’avais aucun temps à lui consacrer.

Mais la tête est vide, la mémoire plus blanche encore, lessivée parfaite et c’est comme si je n’avais jamais de ma vie, songé…

L’heure passe, le ciel est gris, pommelé. On disait toujours des chevaux gris qu’ils étaient pommelés! Oui alors, ce ciel est un gros équidé tacitement au pré de ma fenêtre. Qu’il y ait des villages, des villes, des gens au-delà de cette robe devant mes yeux, me semble fort improbable. Je crois que tout s’arrête juste aux pommes célestes de ces quelques nuages. Un arrêt, une image fixe. Et je devrais m’emballer pour ce film sans aventure? Je voudrais sortir qu’assurément ce serait aller contre le mur. À quoi bon? Et plus ou moins, que j’en fasse moins ou plus, je demeure dans la très stable posture du rien à foutre, les bras ballants.

L’heure passe. Qui est-ce que j’attends ou alors quoi? Je suis là, tétanisée par l’ennui, un joujou sans pile, une marionnette sans bras, un truc désactivé. Cumuls de points, entassements, chaque seconde sur l’autre, construction de l’attente. Je monte une tour sans doute, mon énergie malgré le surplace dans lequel je suis, réclamant de se trouver un débouché et de croître à la verticale. Tu sais, comme on met les cubes les uns sur les autres, quand on est un enfant. On pense que ça peut grimper ainsi, haut et longtemps. On cherche le point le plus élevé, c’est le défi car ce ne sera pas éternel, on le devine mais pourquoi pas? Hélas, il y a toujours quelqu’un pour ouvrir au chat de la fenêtre et celui-ci trouvera le moyen de traverser la chambre comme le vent et fera de ces exploits de patience un simple tas de cubes affalés sur la table.

L’ennui est une personne comme une autre. Un poète ou une femme, ma semblable, qui en fait l’autopsie, comme un chirurgien répète sur un cadavre les gestes qui sauvent. Il passe ici tous les sept en quatorze, décidé à me mettre le couteau sous la gorge. Il en veut, me fige, me plaque aux murs. Il me rançonne de ses exigences, il ramasse mes bénéfices, vide la caisse du plaisir, remet les compteurs à zéro. Il démonte mon jeu de patience. Il faut toujours tout recommencer, reprendre, refaire, revenir. Comme on détendait autrefois le chariot de la Remington et qu’on écoutait ce petit bruit de la manette qu’on avait tirée. On était soudain à la ligne et tout était à nouveau à écrire.

Ici, c’est le jour de payer mon tribu. Je dois expurger le trop plein, les mille mots du mois, la caisse enregistreuse du blog dégorge sa monnaie. L’ennui passe et il fait le grand saccage. Demain, je me demanderai ce que j’ai foutu pendant la dernière quinzaine. Et je me sentirai épuisée d’un travail sans réussite, puisque c’est sans cesse une feuille blanche, un écroulement de mots .

Texte : Anna Jouy

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