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Archives de Tag: Hoel et Léo

Hoel et Léo 4 | pousser les murs

17 dimanche Déc 2017

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Gwen Denieul, Hoel et Léo

 

Il est 20 heures. Sarah est sortie dîner avec une amie. L’esprit intoxiqué par une journée de travail, Léo se hâte de s’abrutir devant les égaiements du soir. Il ingurgite les infos en continu les yeux grands ouverts. Désirs faussés, paroles falsifiées, tout a déjà été dit là-dessus. Crevant de tout ce vide, il hésite entre s’acheter de la fièvre en contrebande sur Internet et ouvrir une bouteille de vodka bon marché.

Voilà, tout va bien. La vodka t’inonde le thorax. Ils ont encore fait de la bouillie de ton cerveau aujourd’hui mais l’alcool t’offre une trouée inédite. Tu ne comprends plus grand chose à ta vie, alors pourquoi ne pas passer la soirée à brûler tes dernières cartouches. Tu ries, tu pleures dans la solitude de l’appartement. Tu te sens comme séparé dès que la petite voix de Hoel s’absente. Séparé du monde et séparé de toi-même. Sans ce fantôme en avant de toi et qui, il y a un mois encore, te poursuivait comme une ombre, tu n’existes presque plus. Pleure tant que tu veux, Léo, moi seul te voit. Tu peux t’en donner à cœur joie. L’ennemi, où est-il ? Sans doute que ta lâcheté ou ta faiblesse morale t’empêche même de le nommer. Les distinctions s’estompent avec l’âge. Évidemment, tu t’indignes comme tout le monde et répètes ad nauseam ce que tout le monde pense. Depuis combien de temps tu fais tourner le même disque ? Pourtant la faim revient parfois à l’improviste. Tu mâches alors des injures en silence. Mais c’est le caractère effroyablement éphémère de cette faim qui te fait crever à petits feux. Je broie aussitôt les aliments qui me permettraient d’agir. Impossible pour moi d’inventer un nouveau grand récit. Alors je chasse le cafard avec un verre puis un autre. Tellement besoin de me purger le corps de tout ce qui l’encrasse. La réalité s’efface peu à peu. Tu tiens à peine debout. Tu t’enfonces lentement, à tâtons, dans l’obscurité. Tu t’imagines funambule. L’alcool t’enrage d’ennemis invisibles. Ce sont des ombres épaisses qui glissent doucement derrière toi. Revenant de très loin jusqu’au bord du monde connu, elles t’observent en silence. Tout ça bien sûr se passe dans le recoin le plus sombre de ton cerveau. Quelqu’un a éteint la lumière… ? Qui a éteint la lumière ? Je les entends, les voix fantômes. Elles disent des choses derrière mon dos. Ça conspire en murmures confus. La menace est permanente. Je suis entouré de tellement de monde. Tu gardes les yeux fermés jusqu’à ce que les chuchotements s’éloignent. Tu t’assoies par terre, au pied de la table basse. T’as du mal à respirer, comme si quelque chose ou quelqu’un t’appuyait sur la poitrine. Tu te sens si faible à présent, si vulnérable. Combien de temps encore pourras-tu leur échapper ? Tu ne pourras pas fuir en permanence. Sans doute finiras-tu par te laisser faire, tu te laisseras ramasser ivre-mort sur la moquette du salon. Tu sais, tu n’auras bientôt plus rien à perdre, Léo. Peut-être qu’alors ton heure reviendra. Mais pour ça, il faudra d’abord que tu arrêtes d’obéir.

Écrire. Creuser son petit sillon en toute liberté. Jeter sur l’écran les premiers mots qui viennent. En retour, des phrases qui en savent plus que long que moi se construiront d’elles-mêmes. Le sens des mots que j’écris me devance toujours d’un cheveu. Je commence à peine à comprendre où me mène la tâche étrange que je me suis assignée. Ça ne fait que commencer. Toujours, ça ne fait que commencer. L’enfant sauvage et entêté m’inocule son féroce appétit de vivre. Ses élucubrations fiévreuses me redonnent, la nuit surtout, un corps et une voix. Et la voix qui résonne en moi se fait agressive. Ce soir, j’ai la tête pleine d’imprécations. L’indien solitaire est sorti de sa réserve. Il a déterré la hache de guerre : Oui, c’est ça, tiens bon ! Ne lâche pas prise ! Serre les poings et surtout n’oublie pas : le courage c’est de vivre et de rester vivant. Ça suffit comme ça les siestes, le confort, la tranquillité. On n’est jamais assez dur envers soi-même. Alors continue à pousser les murs, continue à te cogner contre d’autres. Obstine-toi dans tes obsessions. Retrouve les larmes, retrouve les armes. L’affirmation de ce qui nous remue est un combat de chaque jour. Surmonte les tonnes de merdes standardisées avant qu’elles ne t’ensevelissent. Crois. Doute. Écris. Écris tant que tu as de la lumière. Écris dans le bleu-gris, tant que tu peux, tant que ça saigne encore un peu, écris comme si ta vie en dépendait. Accélère, accélère, vas-y à fond, ne t’économise pas. Tu vas finir par trouver la brèche, Léo, à force de tourner autour de ce qui te bloque. C’est une question de fièvre, une question d’urgence et de rage. Le refus absolu d’être vaincu. Rien n’est au-dessus de tes forces, mon ami. La résistance, tu l’as dans le sang depuis que t’es né, alors fuis tout ce que la société exige de toi. Ravive ton goût pour le grand air. Au jour naissant, assigne-toi un but précis qui te ressemble et tiens-toi-z’y. À toi la vie d’aventures dont tu rêvais quand t’étais môme. L’ailleurs coule depuis toujours dans tes veines. Gibraltar, Aden, Arar, Java, Lalibela, Zanzibar, Ispahan, Tombouctou… N’abandonne jamais, Léo, quoi qu’il arrive n’abandonne ni dans le feu, ni dans la glace. Oui, je sais bien, quand on a la patte prise dans le piège et que le cœur n’y est plus revient l’angoisse de la feuille noircie, de la feuille souillée par la merde que l’on a au dedans, mais te laisse pas abattre, autodévore ces excréments régénérateurs, autodévore tes viscères et remonte jusqu’au cœur. Recharge ton âme de projections en délire, quand bien même tu vides toute cette crasse sur le papier. Tous ils essaieront de te démoraliser et de te sucer le sang mais ne crains rien, ils n’auront pas ta peau. T’as une volonté de fer et une farouche résolution à vivre. Leurs esprits étriqués ne pourront pas décourager toute cette rage d’exister. Reste indifférent à leurs sarcasmes. N’épuise pas ton énergie à lutter contre eux. Tu verras, tu les épuiseras sur la distance. La mort même n’arrivera pas à te faire mourir. Tu finiras par forcer leur respect, Léo, et plus que leur respect, tu sauras enfin ce que tu as dans le ventre.

Texte et vidéo : Gwen Denieul

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Hoel et Léo 3| inventer sa vie

02 samedi Déc 2017

Posted by lecuratordecontes in Gwen Denieul

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Gwen Denieul, Hoel et Léo

Ça fait maintenant huit mois que Léo et Sarah sont rentrés en France. Et voilà, ils n’ont plus un kopeck. Arrive un jour où la réalité se résume à ça. Léo sent bien qu’il perd son temps à se raconter toutes les nuits des lambeaux d’histoires, pourtant il aimerait tellement accomplir quelque chose de valable avant l’extinction des feux. C’est comme s’il traînait dans les rues de Paris avec un flingue rouillé à la main. Combien de coups me reste-t-il à tirer ? se demande-t-il, qu’est-ce que je vais pouvoir bien faire pour sauver ma peau ? C’est durant une énième insomnie qu’il comprend que la partie est vraiment finie. Dans le charmant désordre de leur chambre glaciale, au centre du silence d’une nuit d’hiver, il entend au loin une sirène de police passer à vive allure. Fini de jouer, se dit-il, le proviseur vient de siffler la fin de la récré. Fini aussi les errances sur les pistes, les mouvements à l’horizon, les extases du couchant, les souffles, les voix, les odeurs. Il y aura toujours cet instinct de conservation qui nous fera préférer la routine à l’aventure, le confort à l’âpreté. On arrête d’inventer sa vie par lâcheté, et puis tout simplement parce qu’on a peur de tomber dans la misère. L’infini des possibles derrière toi, me chuchote le très vieil enfant au milieu de l’obscurité. T’aurais aimé rester indéfiniment dans le vague, le vaporeux, mais t’as la faiblesse de faire le choix de la sécurité. Maintenant tu vas entrer dans une vie étroite et grise qui n’en finira plus. Sans doute ne pouvais-tu pas faire l’enfant toute ta vie.

Léo a finalement trouvé un poste de chef de projet informatique dans les transports publics. Il a été recommandé par un de ses anciens profs qui l’avait à la bonne. Après deux ans de vagabondage, il s’en tire plutôt bien. Il est de nouveau du bon côté du bâton. Depuis qu’il s’est remis à bosser, le dialogue avec la petite voix s’est intensifié. C’est comme si les heures d’obéissance au bureau fortifiaient le monstre caché. Celui-ci menace même parfois, à la fin d’une longue journée de travail, de dérégler les gestes mécaniques du salarié modèle. Léo n’arrive plus à empêcher les tremblements de son corps. Dès qu’il n’est plus sous contrôle, l’autre à l’intérieur de lui s’exprime. Léo est alors obligé de serrer la mâchoire pour ne pas cracher des insultes. Il a beau tenter, pour son travail, de réincorporer le je convenable, tout le jour ça remue très fort à l’intérieur. Au début, le vieux locataire se contentait de squatter un recoin du cerveau de Léo. A présent, il a envahi de vastes zones de l’hémisphère droit avec l’assurance du propriétaire. Il est juste là, derrière ses yeux. Il lui suffit de baisser les paupières pour qu’il lui parle. Ne cherche pas à rejeter la faute sur quelqu’un d’autre. Par tous les moyens tu t’empêches d’être libre. Tu vas le payer cher, je peux te le dire. Regarde l’état de ton cerveau. Amnésie totale. Ta tronche d’ahuri se vide de la lumière du passé. Tous les miroirs que t’as hantés ont maintenant disparu. Il reste quoi de tes désirs de grand large et de découvertes ? Micros et caméras n’ont fait qu’une bouchée des fantômes cachés derrière les voiles. Léo a l’étrange impression que toutes ses pensées particulières, qu’elles soient dévastatrices ou fortifiantes, viennent de son frère d’ombre. Les contradictions que ses phrases lui révèlent sont autant de points de tension. Laisseras-tu encore longtemps trembler ton corps ? Tu ferais mieux de capituler entièrement. Ils vont te massacrer de toute façon. Il a besoin de lui quand il étouffe, besoin de son extrême acuité qui parfois borde la folie. Et maintenant, qu’est-ce que je pourrais bien te dire ? Alors voilà, t’es merveilleusement libre, le visage aux étoiles… et tu te sens atrocement seul. Désolé, mais je crois que tu t’es planté sur toute la ligne. Tu vas te remettre à ramper puisque tu n’as réussi à toucher personne avec tes bouts de phrases. Oui, tu vas te remettre à ramper pendant un certain temps mais je sais que tu es le gars rusé et que tu n’as pas dit ton dernier mot. Mon ciel particulier m’a trahi, écris-tu tranquillement dans le carnet à spirales qui ne te quitte plus. T’as toujours eu un faible pour les formules définitives. Alors, si je peux te donner un conseil : laisse un peu reposer les choses. Laisse agir le temps avant de relire tes étranges compte-rendus de mission. Le temps est l’unique allié des écriveurs de ton espèce.

Après les nuits d’insomnie, je glisse enfin dans le sommeil, et c’est durant une brève rencontre que je distingue, dans la pénombre d’un couloir qui ressemble à celui de la maison de mon enfance, mais où les reproductions aux murs ont été remplacés par des miroirs, les traits de son visage. Ils sont durs, aiguës, marqués à la fois par la fatigue et l’obstination. Et il y a le feu de son regard, une lueur noire vacillante qui me fixe méchamment. Tu te demandes comment survivre au milieu de tels prédateurs. Tu parles de destruction en douceur des individus. Arrête donc de te plaindre, vieux frère. Arrête de raser les murs et dépêche-toi de vivre ! Donne-moi envie de rester encore un peu dans ton crâne. Je me souviens, tu disais qu’il fallait aimer sans cesse et tenter autant que possible d’être aimable. Tu répétais aussi : l’étonnement jusqu’au bout, et même l’émerveillement jusqu’au bout. Malgré les doutes, malgré l’angoisse et la douleur, le sang doit continuer de circuler. Alors secoue-toi, Léo, c’est tout de suite ou jamais. Regarde par la fenêtre. Sors profiter de la brève éclaircie. Y a pas une seule seconde à perdre. Redresse ton corps devenu trop douillet et dépense-toi à ne plus compter. Fouille ! Creuse ! Explore ! Avale ! Recrache ! Crie ta chanson ! Bats-toi de ton mieux, bats-toi sans relâche pour tenter de sauver rien qu’un instant avant que tout ne s’effondre. Ils t’ont laissé pour mort mais ils ne t’ont pas dégommé. Comme tout bon boxeur, tu as appris encaisser.

Texte et vidéo : Gwen Denieul

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Hoel et Léo 2| entrer en résistance

15 dimanche Oct 2017

Posted by lecuratordecontes in Gwen Denieul

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Gwen Denieul, Hoel et Léo

 

De l’endroit où il se trouve, Léo évalue les possibilités d’entrer en résistance. Il mesure pleinement le danger de redevenir le clone docile qu’il avait été. Il lui faut trouver rapidement un dispositif de sauvetage. Rester une anomalie du système, se répète-t-il pour se donner du courage, sur le bord, debout, obstiné. Même si l’issue est plus qu’incertaine, poursuivre la lutte dans son coin, à sa mesure. Mais le songe creux de tout un peuple de petits soldats fanatisés par l’argent, abreuvés de spectacles, flotte dans l’air charognard. La machine économique tourne à plein régime. Les employés obéissants consomment frénétiquement. La propagande officielle sait comment les rendre éternellement avides. Léo imagine les milliards de dollars qui volent à chaque instant au-dessus de sa tête. Le fric et rien d’autre, la besogne du monde s’accomplit avec allégresse. Lui aussi se laisse doucement contaminer par l’obsession universelle de l’argent. La guerre économique sans entrave lui glace le sang. Il sent bien qu’il n’est plus assez performant pour se réinsérer, comme ils disent. Après plus d’un an de voyage en Afrique et cinq mois de glande à Paris, son employabilité est proche de zéro. Il va devoir trafiquer son CV s’il veut trouver du boulot.

Début septembre. La ville se densifie. La prospérité économique piétine Léo. Il ne peut s’empêcher de lire les slogans sur les affiches : « Fabriquez votre emploi, fabriquez votre joie » « Demandez plus à votre argent » « Défier la concurrence c’est notre valeur » « Jusqu’au bout du contrat, jusqu’au bout de soi ». L’intense bourrage de crâne est en train de le rendre dingue. Il enrage de savoir que, pendant qu’il s’acharne dans l’écriture de ses fictions, ses anciens camarades d’études dégueulent de thunes, comme il aime à dire. J’aurais dû faire comme eux, ne pas me poser tant de questions, rester à la place qu’on m’avait attribuée. Bien étiqueté, bien emballé. Mais non, fallait que je m’obstine, que je parcours la terre entière à la recherche d’un hypothétique salut. Pendant que les autres engraissaient, je me promettais de ne jamais baisser les bras. Tu parles ! Maintenant que l’ultimatum expire, je ressens dans tout le corps le froid humide qui s’installe dans notre deux-pièces cuisine. Le soir, je grelotte d’incertitudes au fond de mon lit, et les rêves d’autrefois s’effondrent au ralenti. Qu’est-ce qu’il reste à sauver ?… La cuirasse se perce et les larmes viennent d’elles-mêmes quand on ne peut plus cacher son désespoir. Pour trouver un peu d’apaisement, Léo se met à lire la Bible chaque matin. Il a récupéré un des exemplaires de la bibliothèque familiale. Il découvre qu’il s’agit d’un des textes les plus subversifs qu’il soit : « L’or partout en éclosion enterre les trésors de joie que j’ai vécus avec elle. L’or crie au dehors, sur les places il élève la voix ; en haut des lieux bruyants, il appelle, aux baies des portes, dans la ville, il prononce son discours : « Jusques à quand, ô niais, aimeras-tu la niaiserie ? Convertis-toi à mon exhortation, pour toi je vais épancher mon cœur et te faire connaître mes paroles. » Léo referme l’Ancien Testament. Il regarde la lumière du jour passer doucement d’une fenêtre à l’autre et glisse vers un autre rêve.

Tu vas bien finir toi aussi par chercher du boulot. Ça demande tellement de courage et de talent de ne pas avoir à travailler. De retour de votre long voyage, tu déclarais à Sarah avec un rien d’emphase : Je ne peux écrire qu’en vivant au bord du gouffre. Mais tu n’as plus le courage de vivre au bord du gouffre. Faut être fou ou malin comme un singe pour vivre au bord du gouffre. Désormais tu as peur de t’isoler et de te perdre totalement. Tu as peur de devenir une mauvaise copie de ceux qui t’ont façonné, d’être un artiste du dimanche qui se contente de ramasser les miettes. Alors, la mort dans l’âme, tu t’apprêtes à faire ce que la société attend de toi. Une fois encore, tu vas te diriger vers ces obligations qui nous rétrécissent. Tu te sens écrasé par l’insuffisance naturelle de la classe très moyenne dont tu es issu. Tu savais le malheur que c’était d’avoir un travail médiocre de gestionnaire docile, tu découvres ce que c’est que de ne pas avoir de travail dans une société de gestionnaires dociles. Eh non, on n’est jamais définitivement libre, Léo. Tu te sens gourd et emprunté dans « ce monde d’enfoirés » marmonnes-tu tout seul dans ton coin. Tes chances d’entrer dans d’autres histoires un peu plus raides que celle-ci semblent s’évanouir à vue d’œil. Tu allumes la radio pour tenter d’oublier ta piètre situation. Les événements se précipitent, ils absorbent le temps. Les bombardements redoublés de la coalition gonflent les rangs des terroristes. L’ennemi désigné reste insaisissable. Tout le monde sent que le pire est à venir. L’éventualité d’une guerre généralisée excite même les plus sages. Plus jeune, les derniers événements t’auraient sûrement passionné. À présent, l’écroulement du monde te laisse presque indifférent. La barbarie de l’époque ne te révolte même plus, et le refus d’obéissance, dont tu te targuais quand tu pris la route pour l’Afrique, n’est plus qu’un lointain souvenir.

Texte et vidéo : Gwen Denieul

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Hoel et Léo | comme si quelqu’un d’autre parlait en moi 

25 lundi Sep 2017

Posted by lecuratordecontes in Gwen Denieul

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Gwen Denieul, Hoel et Léo

Le fil conducteur s’obscurcit. Chaque jour tu plonges un peu plus dans le doute. C’est ta seconde jeunesse qui est en train de s’éteindre. Le rouge du matin, t’arrives plus bien à le voir à l’oeil nu. Tu te sens comme écrasé par ta très convenable éducation. Elle t’interdit de te dérégler une nouvelle fois les sens. Faut dire aussi que tu manques de carburant. Il te reste à peine trois mois d’économies. À presque trente ans, tu sais toujours pas quoi faire de ta peau. Tu voudrais un peu de solidité, quelque chose à te mettre sous la dent, mais non, vraiment rien ne survient. Tu passes tes journées à gribouiller des trucs qui n’amusent que toi. Faudrait que tu fasses autre chose, autrement. Mais t’arrives plus à faire autrement. Le plus dur est comme toujours de durer. T’allumes une clope. Tu t’accoudes à la fenêtre. La petite musique du renoncement tintinnabule à tes oreilles. Chercher à s’échapper à nouveau serait suicidaire. Laisser venir serait suicidaire. Lancer les dés serait suicidaire. Macérer serait suicidaire. Tu frissonnes de froid. Tu tires de longues bouffées comme si ça pouvait te réchauffer. Fumée et vapeur d’eau sortent en belles nuées blanches de ta bouche. La nicotine augmente légèrement ton rythme cardiaque. Tu écoutes les battements du sang dans tes tempes. Ton angoisse boit avant qu’elles paraissent des larmes qui seraient pourtant libératrices. Ce serait crétin de cracher sur tout ce qui bouge. Je vais me remettre aux ultramodernes problèmes de management, et ça ira bien comme ça. Bientôt c’est la cale sèche. Je peux plus me permettre de faire le mariole et d’avoir des scrupules. La lutte de l’insoumis et l’ivresse d’exister, tu commences déjà à les oublier. À présent, tu dois trouver comment payer le loyer de façon honorable. Il suffit d’accepter sa place dans la hiérarchie et d’apprendre à fermer sa gueule. Tu verras, le confort et la sécurité endormiront ton éternelle angoisse de vivre. J’ai essayé d’être libre, mais faut beaucoup payer de sa personne pour rester libre. Ça coûtait sans trop cher pour moi. Il est tellement plus facile de vivre dans le faux, de préférer la copie à l’original. Si j’arrête de jouer trop longtemps avec eux, je risque de le regretter amèrement. Je tiens encore un peu à moi. Je les entends qui m’appellent au loin : Allez, rejoins-nous, viens te bâfrer avec nous, sous peine d’être définitivement mis à l’écart.

Comme si quelqu’un d’autre parlait en moi. Quatre heures du mat’, mal de crâne. Quelqu’un grince des dents à l’intérieur. C’est l’autre qui grince des dents, l’autre voix, celle du dedans. Ça fait longtemps que j’abrite un enfant solitaire, un gamin égoïste et dominateur qui laisse éclater joie et colère sans crier gare. L’être nocturne qui m’habite est aussi amoral qu’un enfant, aussi cynique qu’un vieillard. Je n’ai pas réussi à me libérer de lui, pas réussi à le faire crever, ni sur les chemins tordus du Haut-Atlas, ni durant notre marche forcée dans l’Adrar. Le très vieil enfant est indélogeable. Il me colle aux basques, m’observe en permanence. Sans doute me tient-il compagnie au plus intime depuis que je suis né. Peut-être même me précède-t-il depuis longtemps. Il me semble que c’est lui qui a pris les décisions importantes de mon existence. Sans lui, je me serais laissé couler. Cette nuit, il murmure faiblement à mon oreille. Je l’entends à peine. Sans l’avoir voulu, t’es devenu l’exact contraire de celui que tu rêvais d’être. Tu ne veux donc plus vivre, mon garçon ? A quoi ça te sert de jouer la comédie plus longtemps ? Rien ne t’oblige à sourire à tous ces cons, rien ne t’oblige à toujours répondre présent. Accepte de perdre l’équilibre. Laisse ta colère verser ses larmes. Flambe, Léo, flambe avec moi ! Retrouve la pulsion de vie, l’ardeur et la colère d’autrefois. Tu repenses parfois au feu qui te chauffait le ventre ? C’était y a pas si longtemps, souviens-toi, tu parlais de te jeter dans l’océan primitif. Tu voulais ressusciter le monstre marin de quand t’étais gosse. Qu’est-ce que t’as à craindre de toute façon ? La vie t’a déjà bien amoché. 

Tu as un goût si prononcé pour la contradiction que ce goût s’adresse aussi à toi-même. L’ennemi intérieur te fabrique de l’intranquillité. Tu te persuades qu’il t’aide à être plus rusé, plus résistant, plus audacieux aussi. Il est ce qu’il y a de fêlé en toi et qui te pousse à continuer, car le plus difficile est bien de continuer. Continuer à désirer ce que tu as, continuer à explorer tes zones d’ombre sans avoir peur des fausses routes. Tu sais bien que les principaux dangers sont la lassitude et l’endormissement, alors cette nuit tu t’accroches à l’idée que ce bon vieil ennemi te forcera à aller au bout de toi-même.

Hoel est l’être vivant en moi, le mauvais ange qui me fait sentir moins seul, moins misérable. Toujours joyeux, libre, moqueur, il rafle la mise à tous les coups. Il m’accompagne sans répit. Grâce à lui, j’ai toujours quelqu’un à qui parler. Dans les moments d’abattement, il secoue ma mélancolie naturelle. Il est ce qu’il reste de l’homme nouveau, de l’homme rénové de fond en comble que je rêvais d’être dans mes jeunes années. Il pointe son nez dès que je sors faire un tour. En voyage, il vagabonde à ma place, pieds nus, tête haute, sans artifice. Je le laisse grandir. C’est lui qui se réveille en sursaut avant l’aube et profite de chaque seconde à l’air libre, lui qui explore les forêts, les ruines, les hangars désaffectés, lui qui colle son oeil aux fissures des murs délabrés et aux trous des serrures pour faire reculer rien qu’un peu les bords de notre univers. Je l’appelle Hoel car il est mon reflet frénétique, mon double inversé. Je l’appelle aussi comme ça pour la sonorité : Ho-el, avec à la fin cette voyelle ouverte sur le monde. Ho-el, l’eau et les ailes. Hoel Kerguelen, c’est le patronyme complet que je lui ai donné. Avec ce nom-là, on l’imagine capitaine sans vaisseau rescapé des mers australes. Il est celui qui, en moi, est plus grand que moi. Un être plus intense, plus secret, plus farouchement exilé. Sans doute aussi plus lucide et plus profond que moi. Au dehors rien n’y paraît, mais avec Hoel on s’entredéchire sans cesse. La guerre interne est féroce, implacable. J’ai besoin de ce double fantomatique pour penser contre moi-même, besoin d’un adversaire aussi tenace que lui à surmonter. La désaliénation passe par là, me dis-je. Son esprit critique m’enrichit jour après jour. Sur la route sans fin, je sens qu’il me fait avancer un peu plus loin. Au bout du compte, il sera sans doute mon meilleur allié.

Texte et vidéo : Gwen Denieul

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