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~ refuge pour les dépaysés

Les Cosaques des Frontières

Archives de Tag: Diaspora, feuilleton

Diaspora 5/5 : Le jeune pope

14 lundi Juil 2014

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Diaspora, feuilleton, F.C. Terborgh

Pereleshin 1940 Pékin

Fjodor Efremovitch introduit Trigubov à la veuve du Général d’une manière formelle et verbeuse, se répétant en phrases confuses. Mais cela semblait normal, personne n’attendait quelque chose de différent de lui.

Il était difficile de discerner à quel moment commencerait la fête. En fait elle avait déjà commencé ;  mieux : chacun fit son propre commencement.

Le fils et la fille de la veuve s’approchèrent d’Alexandre Trigubov, marchant solennellement entre les tables, en souriant et chantant la chárotka, la chanson de bienvenue pour des hôtes très spéciales. On lui offrit, sur un plateau spécial en argent, le verre de vodka qu’il devait vider dans une seule gorgée. Cette action fut répétée trois fois.

Alexandre Ivanovitch abandonna toute résistance. L’odeur pure du liquide aigre qu’il n’avait plus goûté depuis des décennies ressuscita en lui des associations et des sentiments contre lesquels le froid raisonnement qu’il avait cultivé pendant tant d’années n’était pas à la hauteur.

Bientôt, une euphorie de bonne humeur, d’optimisme et d’indulgence le remplit, qu’il avait présumés morts et oubliés,  depuis longtemps. Ces sentiments venant de son plus profond le harcelaient comme s’ils voulaient se venger de toutes les contraintes qu’il leur avait infligées en éradiquant tout souvenir d’une enfance qui avait bien existé. Une bonne enfance, qu’il ne pouvait pas impunément oublier et enterrer sans commettre une violence, sans mutiler sa propre nature.

Assis au centre des fêtards, replié sur lui-même, sans être importuné par personne, il laissa défiler dans son esprit sa vie d’antan, chez lui à Newjansk, et les images devinrent de plus en plus réelles et captivantes. Il ne comprit plus pourquoi il avait voulu oublier sa jeunesse.

De temps en temps, quelqu’un sauta debout et chantait une chanson qui lui remémoraient ses jeunes années, parfois une chanson maladroite et enfantine, mais chantée avec tant de conviction, de chaleur et de bienveillance, que personne ne pouvait y résister. Ici, parmi un groupe de pauvres dépaysés, existait encore le meilleur qu’avait connu l’ancienne Russie : la bonne volonté et l’humanité chaleureuse.

À la table suivante, il voyait l’apparence mince d’un jeune pope qui,  légèrement penché, une main sur les genoux, l’autre jouant avec des miettes de pain, regardait gentiment les événements. Le prêtre aperçut son regard et sourit. Alexandre, encore un peu hésitant, se leva, alla vers lui et lui présenta ses vœux de Pâques. Ses lèvres touchèrent trois fois la barbe blonde, ce qui suscita en lui des nouveaux souvenirs, de son père, de sa dernière embrassade avant de partir.

Commença une conversation détendue, reliée à son passé comme si le pope avait pu deviner ses pensées. Il n’était plus guère étonné de ses propres réponses, qui auraient pu venir d’un autre. Un sens de grande sécurité l’avait envahi, une profonde quiétude, comme s’il avait terminé un voyage.

Le ciel s’éclaira déjà quand finalement les hôtes s’en allèrent.

La fraîcheur sèche et le silence de la nuit lui étaient bienfaisants comme l’odeur omniprésente des acacias et le premier chant des oiseaux.

Alexandre Ivanovitch écoutait le doux claquement des pieds nus du coolie sur l’asphalte. Il se pencha en arrière et regarda les dernières étoiles pendant l’aube, avec un sentiment de bonheur et de réconciliation.

Les acacias … il les flaira de nouveau, puis il fut pris d’un malaise, une nausée, un coup de poignard dans le cœur.

Le rickshaw s’arrêta devant la porte d’hôtel. Fjodor Efremovitch l’avait suivi dans l’autre rickshaw et descendit. Sous la lumière du lampadaire, il chercha des monnaies dans sa poche, en jacassant sans cesse, comme était son habitude. Les deux coolies s’essuyèrent leurs fronts, en haletant encore un peu, et regardaient combien Fjodor allait les payer. Ils en étaient contents.

Puis, il se tourna vers son ami, avec un sourire. Mais l’autre ne bougeait pas. Sa tête en arrière, il exsudait une expression éphémère de contentement.

Fjodor le regarda quelque temps, sans comprendre, puis ôta lentement son chapeau.

FIN

L’image à la tête de cet article montre le poète Valery Frantsevich Salatko-Petrishche (voir l’article précédent). La photo fut prise à Pékin en 1940 et se trouve dans la Collection Pereleshin de la Bibliothèque Universitaire de Leyde; référence Jan Paul Hinrichs, son article « Terborgh, Pereleshin en een huis in Peking » (het Oog in’t Zeil, décembre 1985).

F.C. Terborgh,  Diaspora (1954, nouvelle conçue à Pékin, mai 1942). Traduction du néerlandais par Jan Doets.

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Diaspora 4/5 : Symphonie pathétique

13 dimanche Juil 2014

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Diaspora, feuilleton, F.C. Terborgh

Pékin quartier de legations Blog

La foule asiatique commençait à l’embêter. La chaleur, la fumée des cierges, l’odeur d’humains lui devinrent insupportables. Il cherchait autour de lui le visage de Fjodor Efremovitch, mais il ne le voyait toujours pas. Il décida de partir.

Avant même qu’il pût se frayer un passage vers la sortie, la dense foule avait commencé à bouger. Le service était fini et un flot patient de pratiquants se pressa vers l’extérieur.

Les croyants s’embrassèrent, souriants et émus, des maris, des parents et enfants, et d’autre famille, des amis ; puis commença la procession autour du bâtiment de l’église, en chantant des litanies, avançant lentement, solennellement.

Les bougies illuminaient les murs blancs et y projetaient les ombres des têtes et des épaules, dansant de haut en bas de par le mouvement des flammes. Des centaines de petites flammes bâtirent une voûte céleste de lumière dorée dans la nuit très noire et l’émotion dans les voix montait au ciel.

Dans un coin entre les arbustes, un pope bénissait les pains de Pâques et les paniers pleins d’œufs colorés que l’on lui apportait, soigneusement couverts de tissus brodés.

Cette image arriva finalement à briser Alexandre Ivanovitch.

Il était de retour dans les environs de Newjansk. Il voyait devant lui la datcha en bois, décrépite, sans peinture. La véranda affaissée dans le noir, les trois marches encore un peu enneigées menant à la maison, les boutons gonflants des lilas.

Par les vitres il pouvait voir la lumière de la lampe à paraffine et dedans les femmes. Il entendait leur rire roucoulant, leurs hautes voix gutturales, coquettes et chaleureuses. Il entendait le ronronnement du samovar et sentait la chaleur du poêle en faïence, un peu trop pour un début du printemps.

Il monta les marches, essuya ses bottes lourdes et entra. La porte grinça dans ses gonds, le fer à cheval rouillé à l’extérieur était échevelé, il faudrait chercher un clou, demain. Son père remit la gazette sur la table, un bref moment seulement et le regarda au-dessus de ses lunettes. Il prit en main le verre de thé qu’on lui donna, ce qui brûla ses doigts ; les femmes se moquèrent de lui. Derrière la table il chercha les restes de varenje (des baies entières étuvées en sucre) mais ne trouva rien, car les filles avaient caché le bol. Elles connaissaient sa faiblesse. Il but bruyamment son thé chaud et mangea ce que l’on lui apporta, du pain, du varenje et du beurre salé.

Alexandre était très loin.

Ses pensées étaient encore dans l’Oural quand le coolie du rickshaw le conduit par la porte d’un enclos, dans le Quartier des Légations. Il ne put guère voir la maison. La route menait vers une terrasse à hauteur d’homme, devant un bâtiment allongé, érigé en brique en couleur soufre, probablement très laid de jour. Manquant de caractère, comme toutes les autres maisons européennes le long du mur des Tartares, érigées dans un petit quartier cédé aux puissances étrangères après la Révolte des Boxeurs, quartier protégé par des portes, par des parapets et par sa propre police.

La maison où il était justement arrivé n’avait plus son but originel depuis vingt ans, quand l’autorité des puissances s’était effritée. La paix de 1919 avait fait disparaître les vaincus.

Le coolie s’est arrêté devant une haute porte et essuya la sueur de son front dans une grimace. Une partie de la maison, au rez-de-chaussée, était illuminée, c’était probablement là où vivait la veuve du général.

Alexandre Ivanovitch fut introduit dans une longue salle haute, jadis une salle de bal, probablement. Sur l’un des côtés étroits, un escalier menait en haut. Sur la tenture fanée, il y avaient quelques portraits mal-peints, représentant le général défunt et, probablement, quelques-uns de ses ancêtres. Rien de plus sur les murs.

Les tables longues au milieu de la salle étaient chargées de tous les délices qu’exige une Fête de Pâques bien préparée. Mais le tableau ressemblait plutôt à la préparation d’une fête de mariage à la campagne, une improvisation en plein air, pour faire le camping, qu’une réception au cercle familial bien ordonné.

Des deux côtés des tables se trouvait une collection disparate de chaises, offrant de la place pour tout le monde, une bande bariolée, tout comme les assiettes, les verres et les couverts.

Il regardait les visages barbus, ces têtes de Christ, des larges et des minces, émaciées, des mines slaves, des uniformes de cosaques, de tenues de soirée et des redingotes appartenant à l’époque de Gogol, tous des vêtements que l’on avait probablement portés quelque part en Sibérie, avant les troubles.

Dans un coin présidait l’hôtesse digne. Elle semblait n’être changée en rien depuis son portrait de 1911.

(à suivre)

* Notes du traducteur : Des recherches du traducteur de russe bien connu, Jan Paul Hinrichs, in consultation avec le poète russe Valery Pereleshin (pseudonyme de Valery Frantsevich Salatko-Petrishche, 1913 – 1992), ont démontré que la maison dont parle Terborgh était inspirée par l’ancienne Légation austro-hongroise dans le quartier des Légations, nr 39 sur la carte au-dessus de cet article, à droite en haut, habitée par la veuve du Général D.L. Chorvat, ancien directeur des Chemins de fer de Mandchourie. Ref.  « Terborgh, Pereleshin en een huis in Peking » (het Oog in’t Zeil, décembre 1985),

Pereleshin, qui s’y rendit en 1939 également, comme Terborgh, parle de cette maison et de Mme Chorvath dans une note de bas sous « Le cinquième Chant » de sa biographie en forme de poème, publié dans la revue défunte Sovremennik (nr 42, Toronto 1979).

La carte ci-dessus peut être agrandie par cliquer.

F.C. Terborgh, Diaspora (1954, nouvelle conçue à Pékin, mai 1942). Traduction du néerlandais par Jan Doets. L’original manquait d’intertitres et d’images.

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Diaspora 3/5 : Pâques à Pékin

11 vendredi Juil 2014

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Diaspora, feuilleton, F.C. Terborgh

PâquesPékin Blog

Le coolie s’était-il trompé de rue ? Ou avait-il pris exprès une fausse direction ? Aussi brusquement qu’il s’était arrêté, il redémarra à l’allure du pas, en changeant parfois de direction. Bientôt, on passa le long d’un haut mur, l’enclos d’une maison probablement, des arbres penchaient par dessus la maçonnerie. La lueur de la lune était visible à travers les feuilles. Puis, après un coin, apparut une croix pâlement illuminée, au-dessus des coupoles, toits et murs.

Sur le champ libre, le véhicule branlant faillit quelques fois se renverser dans des fossés inattendus qui traversaient l’herbe. Alexandre Ivanovitch était soulagé d’avoir atteint le point final.

Le service devait avoir commencé bien avant. Il entra dans une église comble jusqu’aux portes, en pénétrant dans une fumée lourde de cire de bougie, d’encens, d’ail et de transpiration humaine, montant des vêtements non lavés et des peaux de mouton.

Il voyait devant lui un éventail d’échantillons de tous ceux qui avaient vu la lumière du jour entre l’Oural et Wladivostok, de tous ceux qui appartiennent aux routes des caravanes, aux postes-frontière des steppes et qui ne s’étaient habitués que très tard à une vie dans les banlieues d’une capitale : des Chinois, des Mongols, les visages accentués de Turkmènes, des visages larges de paysans russes, des fonctionnaires de villes provinciales de la Sibérie, tous habillés en vêtements du siècle passé.

Des apparences maigres, émaciées, en tenue de cosaques, des fermières à pommettes larges et des nez pointés sous des foulards foncés. Bref, une foule hétérogène et laide qui aurait dérobé tout l’effet cérémoniel sans les bougies, les bougies minces aux mains des pratiquants, dont la lumière chaleureuse les embrassait tous et les liait dans une dévotion enfantine.

Ceux qui s’étaient réunis ici n’étaient pas une colonie d’émigrés, mais une communauté beaucoup plus vieille, menant sa propre vie depuis des générations, voire des siècles. Un reste de la Russie tsariste peut-être, mais surtout venant d’au-delà des régions frontalières des steppes, sans époque ni date. Il se rappela qu’il y a deux siècles, Moscou était la première à sceller un pacte d’amitié avec l’Empire Célestiel à base d’égalité, quand les puissances de l’Ouest s’occupaient en vain à obtenir des droits commerciaux dans les ports, sous l’humiliation de prostration, en offrant des cadeaux qui étaient interprétés comme d’une tribu.

Trigubov se fraya lentement un passage dans la foule. Trois nonnes en tenue de monastère orthodoxe lui barraient la route, des visages larges, chinois, inexpressifs. Par ici et par là, entre les dévots, émergea une piètre apparition légèrement penchée, en tenue la plus drôle, comme on trouve dans les parcs des grandes villes, pendant la nuit, le long des quais déserts, qui n’attend rien, sans perspective, un paumé du petit matin.

On pouvait se risquer à une estimation de la grandeur de la communauté d’émigrés échoués ici sans l’espoir d’aller autre part.

La fumée des cierges et la chaleur l’angoissaient. Son regard chercha un point de repos. Les murs étaient blanchis à la chaux et décorés avec des fresques primitives et par les portes étroites de l’iconostase solidement plaquées à l’or, il y avait un va-et-vient de prêtres, ces poupées russes barbues, des Mongols aux visages lisses, des Chinois à fine moustache, tous tournaient en rond comme les poupées dans le clocher des horloges selon des règles mystérieuses.

Des enfants chantaient la litanie avec des voix dures, insensibles, rien ne rappelait la force chamanique du chant grégorien. Le service avait une forme creuse, dérobé de sa puissance profonde et éloigné aussi loin de la Russie que les visages des trois nonnes.

Puis, son regard tomba sur un enfant devant lui. Un garçon d’à peine sept ans, serrant un cierge brûlant dans son petit poignet. Le gamin avait levé sa tête avec sa chevelure ondulante en haut, entre les dos des adultes lui obstruant la vue. Il portait une tenue de marin, avec une cravate en soie noire. Une amah chinoise était derrière lui, la main sur son épaule.

Alexandre Ivanovitch se souvint des blouses de marin de chez lui, des années longues avant son départ en 1907. Depuis, plus de trente ans étaient passés, plus de vingt ans depuis la Révolution. Le souvenir de cette image innocente de son enfance l’émut fort, un bref moment seulement puis l’ennui le ressaisit : une colère contre des parents voulant lier leurs enfants aux formes d’un monde qui avait déjà été détruit il y a une génération.

Pourquoi avait-il cédé devant l’insistance de Fjodor Efremovitch ? Il aurait pu savoir de trouver ici des échoués, des fantômes d’un empire périmé.

( à suivre )

F.C. Terborgh,  Diaspora, nouvelle en cinq épisodes (1954, nouvelle conçue à Pékin, mai 1942). Traduction du néerlandais par Jan Doets.

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Diaspora 2/5 : Fjodor Efremovitch

10 jeudi Juil 2014

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Diaspora, feuilleton, F.C. Terborgh

Rickshaw Blog

Peu après le début du siècle, quand il était encore jeune, Alexandre Ivanovitch quitta la Russie et – après quelques années de pérégrinations – s’établit à Brisbane.

Les circonstances lui avaient été favorables et déjà depuis longtemps il était un homme aisé, vivant le plus souvent à l’intérieur de l’Australie dans une ferme de moutons bien rentable, séparé de son voisin le plus proche par un voyage d’une journée.

Les années de la Grande Guerre s’étaient écoulées sans affecter outre mesure son existence. La Russie était grande et loin et l’Europe plus loin encore ; et un conflit sur un autre continent lui était complètement égal.

Ses ancêtres étaient déjà des pionniers, travaillant aux bords des steppes asiatiques, le regard fixé vers l’Est, partenaires dans une exploitation et expansion continues. La liberté qu’il avait cherchée – après des conflits de famille – dans des lieux lointains, il aurait pu la trouver aussi plus près de chez lui, mais rien ne le liait au monde rigide et bourgeois de l’Europe, qu’il ne comprenait pas.

Il avait sympathisé avec la révolution de 1917, au début, par ressentiment, par satisfaction de voir que des formes de vie qui l’avaient importuné auparavant étaient éliminées. Seulement après plusieurs années, quand les nouveaux dirigeants eurent jeté leurs masques, il s’était rendu compte de la réalité. Il avait commencé à honnir cette révolution d’une haine froide, commerciale, qu’il avait contre tout ce qui empêche un développement normal et restreint la liberté. Il ne constatait qu’appauvrissement et barbarie.

Tout ça n’avait point créé en lui d’empathie envers ses pauvres compatriotes émigrés. Il ne croyait pas en l’utilité des colonies d’émigrés, il détestait la nostalgie, le regard en arrière, les rêveries du bon temps d’antan. Ce qu’était fini était définitivement fini.

Alexandre Ivanovitch était devant le miroir à nouveau et regardait les deux  bouts de sa cravate, cause et point de départ de ses réflexions. Ses cheveux en brosse commençaient à grisonner. Ses larges pommettes, ses yeux demi-clos, la petite moustache grise et le menton lourd n’allaient pas avec ses chemises et cols amidonnés. Il se demandait pourquoi il avait apporté sa tenue de soirée qui l’avait toujours gêné. Il fit une dernière tentative et réussit à nouer sa cravate.

On frappa. Un servant chinois laissa entrer Fjodor Efremovitch, un homme timide, inquiet et très loquace.

‘Alexandre Ivanovich l’excuserait sûrement de ne pas avoir une automobile.’

‘ Les circonstances le forçaient à exercer la plus grande sobriété, l’ami le comprendrait bien.’

‘ L’église était loin – d’accord – mais l’ami n’aurait pas d’objection contre une balade à pousse-pousse le soir d’une fête aussi importante que Pâques, non..?’

Tout en parlant, ils descendirent l’escalier. Devant la porte de l’hôtel, sous la lumière du lampadaire, les coolies étaient en attente dans le parfum des acacias. Les hommes tirèrent leurs longs manteaux bleus, dont ils fabriquèrent des paquets qu’ils embarquèrent sous les marchepieds. Alexandre Ivanovitch s’assit, s’accrochant avec difficulté au siège en pente jusqu’au moment où les deux timons avaient été levés, la balance restaurée. Le voyage pouvait commencer.

Pendant la première minute, il se sentit gêné d’être tiré par des mains humaines, mais bientôt, cette aversion fut remplacée par un autre sentiment beaucoup plus ancien, inarticulé, qu’il ne put pas identifier. Il s’adossa confortablement, comme dans un fauteuil de véranda dans la fraîcheur de la nuit. Seulement, ce fauteuil était traîné sans aucun effort de sa part. Il y était assis dans une passivité bienfaisante, jouissant du rythme d’un corps humain agile, rapide, attelé pour son confort.

Au début on allait dans les rues asphaltées, sous une lueur rougeâtre. Il écoutait le doux claquement des pieds nus du coolie. Parfois le coolie dût éviter un trou ou une roue se coinça dans un rail du tramway. Mais après quelque temps, les rails se courbaient et il n’y avait plus de réverbères.

Une lampe à huile, pendue sous le rickshaw, jetait une lueur dansante sur le sol. Ils allaient à droite, sur un sentier large entre des murs bas, de temps en temps on vit la silhouette d’un arbre ou un toit.

Soudainement, le coolie s’arrêta, fit demi-tour et, en riant, dit quelque chose d’incompréhensible à Trigubov, s’essuyant avec un torchon sale.

Pas de traces de vie ou de lumière en arrière ou en avant, pas de trace de Fjodor Efremovitch.

(à suivre )

F.C. Terborgh,  Diaspora, en cinq épisodes (1954, nouvelle conçue à Pékin, mai 1942). Traduction du néerlandais par Jan Doets.

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Diaspora 1/5 : Alexandre Ivanovitch Trigubov

08 mardi Juil 2014

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Diaspora, feuilleton, F.C. Terborgh

Am Bahnhof in Peking

Dans la  pénombre,  Alexandre Ivanovitch Trigubov essaya de nouer sa cravate devant le miroir, mais il n’en était plus capable.  Il était de mauvaise humeur.

Derrière son dos, le plafond gris, fissuré çà et là, émettait une lumière morne qui était trop faible pour le grand séjour. La lueur se reflétait sur les boutons en cuivre du lit et tombait sur les murs – mais seulement jusqu’à mi-hauteur – le reste de la tenture en ocre, fanée, se cachant dans le crépuscule.

Le tapis noir avec des dessins rouges était usé près de la porte et devant l’armoire. Sa valise ouverte et désordonnée, avec ses chemises et sous-vêtements pendus en dehors, se trouvait sur une banquette basse devant son lit. Il n’avait pas pu retrouver rapidement ce qu’il y cherchait.

Alexandre Ivanovitch fit une nouvelle tentative, en vain. Il laissa pendre les deux bouts noirs, mit ses mains dans ses poches et s’approcha de la fenêtre. La nuit était tombée. Le ciel clair, noir était parsemé d’étoiles. Un lourd parfum de fleurs montait des acacias en bas.

Le printemps était arrivé tôt et avait apporté une chaleur inattendue qui s’élevait encore des rues aussi poussiéreuses que pendant l’été. De l’arrière du haut mur de la ville des Tartares, à moins de cent mètres de son hôtel, venaient les bruits de la gare où il était arrivé ce matin. Une locomotive, déchargea sa vapeur lentement, en intervalles, des coups rapides contre l’acier – signe du départ imminent d’un train -, des voix et des cris, le dernier  reniflement de la machine qui s’accéléra lentement. Et puis, le silence total.

L’emplacement hors des murs ne pouvait guère être nommé une gare. C’était plutôt un terminus, quelque chose ressemblant un cours d’eau s’enlisant au bord aride d’un désert. Chaque jour arrivait une demi-douzaine de trains au bout des deux quais qui délivraient lentement un courant de voyageurs, absorbés bientôt par les rues étroites de la banlieue chinoise, évanouis dans l’activité fiévreuse des colporteurs et des commerçants.

Entre les murs se trouvait une ville : il y a plusieurs décennies encore le centre d’un empire qui s’appuyait depuis la nuit des temps sur les restes d’une gloire fanée. Une ville, somnolente sous l’ombre de ses arbres, autour des toits jaunes et verts de ses temples et palais pendant l’été, aux prises des vents glaciaux du désert de Gobi pendant l’hiver, obscurcie par les tempêtes de poussière au printemps, et émettant pendant la canicule une odeur puante de ses pores, qui semblait d’indiquer une fin, une décomposition.

Alexandre Ivanovitch regarda par-dessus les arbres, au ciel, puis en bas vers la rue. Près d’un lampadaire,  attendaient trois coolies de pousse-pousse. L’un d’eux s’appuyait contre un arbre, les mains croisées sur sa poitrine, un autre était accroupi à la bordure, en fumant confortablement une longue pipe au petit bol en argent et le troisième fouilla sous ses vêtements, probablement à la recherche de vermine.

De temps en temps, il entendait le son guttural mais mélodieux de la langue du Nord. Les hommes paraissaient très contents, éloignés de leur vie pauvre quotidienne, ils ressemblaient plutôt à des nomades de steppes sous un libre ciel estival, qu’à des paumés dans une ville de millions d’habitants.

Trigubov les regarda avec un sentiment de jalousie. En mettant son doigt dans son col,  il rentra vers le miroir, en soupirant. La chemise amidonnée le gênait : le col était trop étroit.

Il attendait l’arrivée de Fjodor Efremovich, l’homme qui était la cause de son mal-être, dans un quart d’heure.

Trigubov était venu à Pékin plutôt par hasard que par le besoin. Il aurait pu signer le contrat à Shanghai et rentrer par le bateau suivant. Mais Fjodor Efremovitch, qu’il n’avait pas vu depuis longtemps, avait insisté. Déjà ce matin, ne prenant guère le temps pour lui souhaiter la bienvenue,  il l’avait exhorté à l’accompagner vers des festivités ce soir. Trigubov avait accepté sans enthousiasme, pour ne pas offenser son ami.

Il n’aimait pas les fêtes et les colonies d’émigrés russes encore moins.

(à suivre)

F.C. Terborgh,  Diaspora, en cinq épisodes  (1954, nouvelle conçue à Pékin, mai 1942). Traduction du néerlandais par Jan Doets.

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