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Archives de Tag: Vieilles histoires d’un pays haut

Un jour bleu ordinaire 2/2

17 vendredi Oct 2014

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Vieilles histoires d’un pays haut

jour2

Parvenu au sommet de la colline, haletant, cherchant à inspirer un air frais devenu rare à cette heure torride, il s’assit au pied d’un pin parasol. L’écorce revêche était entaillée de blessures d’où s’écoulait une sève épaisse. Il en aimait l’odeur et se souvint qu’enfant, lors de séjours sur la côte océane, il lui était arrivé d’accompagner en forêt des hommes dont le métier consistait à recueillir la résine à des fins commerciales. Il alluma une cigarette et, à l’aide de son briquet, fit fondre une goutte de cette pâte que, dans son imagination, il comparait à des larmes. Il lui était arrivé d’entendre, la nuit, les pins pleurer sous le vent qui tordait leurs branches. La senteur qui se dégageait le ramenait à un temps d’insouciance où vivre est un coup d’aile dans des cieux étoilés.

Tournant la tête en direction de l’horizon, il posa son regard sur la mer. Elle ondulait dans un roulis imperceptible. Il dominait une anse. D’énormes rochers escarpés plongeaient leurs racines dans les eaux noires de la crique. Cette muraille naturelle constituait un véritable rempart, un défi à l’immensité. Du doigt, il s’efforça de suivre l’impeccable ligne bleue qui, à l’horizon, séparait le ciel de l’eau, s’appliquant à décrire la rotondité de la terre. Il se souvint confusément des hautes terres de son enfance, perdue dans les linéaments des forêts et des landes.

Il se laissa glisser lentement dans ce paysage qui ne comportait pas la moindre trace d’une présence humaine. Bercé par le clapotis des vagues sur les galets, il se vit soudain irrésistiblement attiré vers le large, comme si une force inconnue le happait après qu’il eût perdu jusqu’à l’usage de ses membres. Alors, il ne perçut plus rien du mouvement d’un corps qui n’était plus le sien. Pris de vertige, il s’abandonna dans le craquement sourd des branchages. Quelques gouttes de sève se répandirent dans le pierrier.

L’hôtelière ne s’inquiéta de son absence que le lendemain. Elle avait gravi péniblement les marches de l’escalier qui conduisait à la chambre où elle pénétra. Elle considéra la commode dont un tiroir était demeuré ouvert. Traînaient là, comme abandonnés, quelques vêtements froissés. Elle remarqua, sur le couvre-lit, la présence d’un petit carnet à spirales. Le feuilletant, elle y découvrit des mots disséminés, comme si le vent les y avait déposés au hasard, écrits dans une langue dont elle était incapable de saisir le sens.

Ces maigres indices ne furent d’aucun secours à la police pour retrouver la trace de ce voyageur que nul n’avait aperçu au village, malgré la description maladroite qu’avait fournie aux enquêteurs l’hôtelière dont la mémoire, avec l’âge, s’avérait de plus en plus aléatoire. On fouilla sans trop y croire la grève et les collines. Des plongeurs acceptèrent d’explorer les criques. En vain.

Dans la rue principale du bourg, au crépuscule, les touristes par vagues s’affairaient aux vitrines. Ils erraient, de magasins de souvenirs en magasins de souvenirs, invitant des cartes postales jaunies à danser sur leurs présentoirs perclus de rouille. On s’activait dans les cuisines. Il serait bientôt l’heure de passer à table. La nuit tombait sur un jour ordinaire.

Texte et photo : Serge Bonnery

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Un jour bleu ordinaire 1/2

16 jeudi Oct 2014

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Vieilles histoires d’un pays haut

jour1

Il s’était résolu à quitter la ville dans un geste d’autorité poivrée. Il n’avait pesé ni le pour, ni le contre. Il aurait eu des comptes à rendre à son employeur, ses amis (ceux avec qui il partageait des soirées devant un film policier et des rangées de verres) et ses compagnes, éphémères, qui toutes lui offraient d’abjurer son corps dans des draps délavés.

Il touchait aux limites d’une vie qui emplissait son agenda mais le vidait de lui-même. Longtemps, il ne voulut rien voir de la réalité creusant un trou dans ses viscères, imperceptiblement. Tout au plus, ressentait-il parfois une douleur dans la poitrine. Comme une sensation d’étouffement. Il se jurait alors d’écraser sa dernière cigarette et de broyer dans ses mains le paquet cartonné. Mais il n’en faisait rien.

Il se jetait à corps perdu dans l’agitation des journées. Allait. Venait. Multipliait les rendez-vous. Les dossiers s’empilaient sur son bureau. Il les traitait à la chaîne. Et bien que soulageant ses collègues d’une partie de leur fardeau, il s’était taillé auprès d’eux une réputation d’ambitieux, prêt à tout accepter pour plaire à sa hiérarchie. Certains le regardaient d’un œil mauvais. Dans son entourage professionnel, il suscitait au mieux l’indifférence, au pire le rictus énervé des jaloux. On chuchotait dans son dos. Il était sourd aux malveillants. Aveugle aux flèches qu’on lui destinait. Insensible au milieu dans lequel il évoluait, tel une ombre.

Arrivé dans la petite station balnéaire dont il avait vu des photographies dans un magazine pioché au hasard sur la table basse de la salle d’attente, chez son médecin, il s’était rendu directement à la pension familiale où il avait réservé une chambre. Une vieille femme ne comprenant pas un mot de français l’avait accueilli sur le pas de la porte. Il avait décliné son identité, prenant soin de bien articuler chaque syllabe de son nom, afin de ne susciter aucune confusion. Elle avait répondu oui d’un signe de tête et l’avait invité à la suivre.

La pension était située dans une ruelle étroite qui montait en direction de l’église construite au sommet de la colline qui dominait le village. Toutes les façades avaient été peintes à la chaux blanche destinée à rejeter la chaleur. Les ouvertures étaient étroites car il était vital de repousser le plus loin possible les rayons d’un soleil meurtrier. Les volets, de couleur bleu vif, ajoutaient au charme du lieu. On aurait dit, ces constructions, minuscules dans leur apparence, une suite de maisons de poupées, toutes édifiées selon la même architecture sobre. De petits cubes apposés par une main venue du ciel, les uns à côtés des autres, dans un alignement rectiligne. C’était, pour la plupart, des demeures de pêcheurs qui possédaient jadis chacun leur propre barque et vivotaient des maigres ventes qu’ils tiraient, bon an mal an, de leurs coups de filets parfois risqués dans la tempête.

Il suivit son hôte jusqu’au fond d’un couloir conduisant au pied d’un escalier qu’ils empruntèrent jusqu’à l’étage. Dans la pénombre, planait une odeur de friture provenant de la cuisine. Vêtue de noir, un châle sur ses épaules voûtées, la vieille femme tournait la tête dans sa direction, comme pour s’assurer qu’il n’avait pas fui devant la pauvreté de la bicoque. Il n’aurait pas rebroussé chemin. Le dénuement de l’endroit lui allait à ravir. N’était-ce pas ce qu’il recherchait ?

Ils parvinrent devant une porte, peinte en bleu comme les volets, qui ouvrait sur une pièce meublée d’une table, d’une chaise, et d’un lit pour une personne. Il perçut, contre un mur blanc, la présence d’une commode. Les toilettes, communes à toute la maisonnée, se trouvaient au fond du couloir. Il pourrait utiliser la salle d’eau une fois par jour, le matin de préférence. L’après-midi, seule l’eau froide coulait aux robinets. Elle lui avait fourni ces explications dans sa langue natale. Il en avait saisi l’essentiel, de sorte qu’il lui restait maintenant à la remercier pour son accueil. Elle lui avait tourné le dos sans rien ajouter, sinon un signe de la main qui pouvait tout signifier. Ou rien.

Il ne s’était muni que de quelques effets rassemblés à la hâte dans un vieux sac de cuir. Il les rangea dans les tiroirs de la commode. Fit comme s’il devait s’installer pour longtemps. Il conservait de la vie qu’il venait de quitter des gestes inconscients, ces mouvements du corps qui rythment le quotidien sans qu’il soit utile de leur accorder la moindre attention, leur conférer un quelconque sens. Il lui arrivait ainsi, parfois, sous sa douche, de se demander s’il venait ou pas de laver ses cheveux, ce geste devenu tellement répétitif, ayant, dans la coulée indifférente des jours, perdu toute consistance, ses pensées tournées ailleurs tandis que ses mains, s’étant saisies de la fiole contenant le shampoing massaient sa chevelure, deux mains, comme deux automates, accomplissant leur besogne. Machinalement.

Il avait ouvert les volets pour que la lumière pénètre dans la chambre. Sa visibilité était réduite aux fenêtres de la maison d’en face. Du linge pendait, mollement, au bout d’une corde. Il s’égouttait au-dessus de la rue.

jour3

L’intérieur, comme il l’avait deviné dans la pénombre, était sobre. Il remarqua, pour seul ornement, un crucifix cloué au mur, au-dessus du lit. Il s’en saisit. Au toucher, il devina que cette représentation du Christ souffrant était taillée dans du bois d’olivier. Il retourna la croix et la suspendit à son support. Dieu n’aurait aucune part à son repos. Il s’allongea sur le lit qu’il trouva à son goût. Riva ses yeux au plafond et se dit que l’heure était venue d’ouvrir une parenthèse.

(à suivre)

Texte et photos : Serge Bonnery

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Vieilles histoires d’un pays haut : Vie d’Auguste Roux 2/2

30 lundi Juin 2014

Posted by lecuratordecontes in Serge Bonnery

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Vieilles histoires d’un pays haut

ciel1

D’où venait qu’Auguste Roux se sentît étranger dans sa propre vie ? Il l’ignorait. Ce n’était pas a priori un sentiment commun chez les gens de sa condition. Il semblait (mais n’était-ce qu’une apparence ?) que, dans ce monde-là, on ne se posait guère de questions. On se levait le matin en même temps que le soleil. On se couchait le soir en même temps que le soleil. On travaillait dur. On mangeait, pas toujours à sa véritable faim. On dormait. Et ainsi de suite. Il en avait toujours été ainsi. Pourquoi en serait-il autrement ?

Sauf qu’Auguste, lui, contemplait les avions dans le ciel. « Qu’est-ce que tu bades, encore ? Y a rien de bon pour nous, là-haut », le raillait son père qui ne supportait pas de voir son fils poser le menton sur le manche de sa faux pour regarder ailleurs. Il fallait vivre, comme les taupes, le nez dans la terre. La terre, rien que la terre, toujours la terre. Il n’y avait que ça de vrai, la terre. Seule réalité tangible. Palpable. La terre. Ou rien. Et même après la mort, c’était encore la terre qui vous accueillait. Toujours aussi dure. Froide. Mais la terre de dessous cette fois. La terre des taupes.

Auguste rêvait. Il rêvait de partir un jour. Mais où ? Loin de tout, mais ce n’était pas une destination connue. Insuffisant, donc, pour bâtir un projet. Vous le voyez, Auguste Roux, descendre jusqu’à la ville et pousser la porte d’une agence de voyages ? Que pouvons-nous faire pour vous, Monsieur ? Silence. Vous avez une destination précise ? Silence. Où souhaiteriez-vous aller ? Nous avons une promotion sur le Maroc en ce moment. Le vol, les transferts, l’hôtel, les repas, tout compris. Regardez. Silence. La fille, qui dans les yeux d’Auguste Roux, ressemblait forcément à une Germaine plus jeune, avait déployé sur le comptoir une brochure tout en couleurs. Silence. Regard hébété. Vous le sentez, Auguste, demander à une Germaine d’avant les ravages que produit le trottoir sur le visage des jeunes filles, je voudrais aller loin de tout ? Ca ou nulle part, c’était pareil. Loin de tout n’existait pas dans les brochures de voyages. Loin de tout n’existait que dans la langue d’Auguste. Et il ne pouvait pas l’expliquer.

rue
C’est un jeudi soir que tout a basculé. Auguste, comme chaque jeudi en fin de journée, est descendu jusqu’au village par le chemin de la chênaie puis est monté dans l’autobus pour rejoindre la ville. Comme tous les jeudis, il s’est rendu chez Germaine en rasant les murs, rouge de honte. Et comme tous les jeudis, il a attendu son tour. Il est monté dans la chambre. Germaine l’a accueilli. Souriante. Elle n’a rien dit. Entre eux, c’était une histoire sans parole. Ils n’avaient rien à dire. Qu’à faire. Il a déposé les deux billets de cinquante francs sur la commode. Elle les a rangés dans une boîte qu’elle a fermée aussitôt à clé. Il a ôté son pantalon. Elle s’est allongée. Il s’est allongé sur elle. Puis il a remonté son pantalon. Rattaché sa ceinture. Lassé ses chaussures. Et il est ressorti sans dire au revoir.

Le lendemain, les gendarmes ont longuement interrogé Germaine. Pour ne pas lui nuire dans son travail et sa réputation, ils lui ont gentiment demandé de passer à la gendarmerie quand ça lui irait bien. Elle s’est présentée. Obéissante. C’est là qu’elle a appris qu’Auguste avait disparu. Et qu’un témoin, le dernier à l’avoir vu, atteste qu’il a reconnu la silhouette d’Auguste entrant chez Germaine, comme tous les jeudis au crépuscule. En est-il ressorti ? Elle a répondu oui. Et si vous doutez, a-t-elle ajouté, Germaine, sûre d’elle, vous pouvez venir fouiller partout chez moi. Ca ne me gêne pas. Ils l’ont crue sur parole.

Ce que les gendarmes voulaient savoir, c’est ce qui s’était passé entre elle et Auguste, ce jeudi soir. Ce qui s’est passé ?Vous le savez. Oui, certes. Mais lui avait-il dit quelque chose de particulier ? Son comportement était-il normal ? N’avait-elle rien remarqué de particulier ? Lui avait-il fait une confidence ? Non. Auguste Roux n’a rien dit. Comme d’habitude. Il ne disait jamais rien. Ah oui, c’est vrai, c’est un taiseux l’Auguste, tout le monde le dit, ici.

Les nuits, les jours ont passé, les mois et la trace d’Auguste s’est perdue. On espérait beaucoup, au hameau, de la saison de la chasse. Il advient que les chasseurs de sanglier, arpentant avec leurs chiens des secteurs rarement fréquentés, tombent sur un cadavre en décomposition. Un suicidé, venu de la ville, inconnu au pays, c’était déjà arrivé dans le passé. On avait déjà vu ça. Mais concernant Auguste, rien. Mystère. Et personne, pas même les gendarmes, ne pouvait imaginer qu’Auguste avait peut-être trouvé son ailleurs, son nulle part.

Dans le ciel, les avions continuaient à dessiner inlassablement des traces blanches silencieuses et rectilignes. Des droites parfaites en direction de l’infini et que le vent balayait d’un souffler. Comme des vies s’effacent, sans laisser derrière elles la moindre trace. Le moindre soupçon de réalité.

Texte et images : Serge Bonnery

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Vieilles histoires d’un pays haut : Vie d’Auguste Roux 1/2

29 dimanche Juin 2014

Posted by lecuratordecontes in Serge Bonnery

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Vieilles histoires d’un pays haut

ciel2

   Les avions traçaient dans le ciel de longues lignes droites. Ils volaient si haut qu’ils ne produisaient aucun bruit. On eût dit des crayons qui, tenus par une main invisible, inscrivaient sur un fond bleu limpide, proche de la transparence, des trajectoires inconnues. Auguste Roux, quand il n’avait rien de mieux à faire, allongé dans l’herbe fraîche, se plaisait à inventer à ces drôles d’oiseaux irradiés de soleil des destinations imaginaires. Où il rêverait lui-même de partir un jour si l’occasion de partir lui était donnée.

Mais… partir. Quel drôle de mot. Quitter un monde pour un autre. Oui mais lequel ? Et pour y faire quoi de plus qu’ici ? Ou de moins ? Partir, quelle idée bizarre. Il était dans l’incapacité de répondre à des questions qu’il ne se posait pas. Partir ne lui était jamais venu à l’esprit. Partir ne pouvait même pas l’effleurer. Ce mot n’existait pas dans son vocabulaire. Son lexique était voué aux expressions qui résumaient sa vie : travailler dur, manger, boire, dormir, rêver un peu en auscultant le ciel, en comptant les étoiles la nuit, en regardant les images de l’almanach, c’était là l’essentiel. Mais partir…

Si, il les avait entendues prononcer une fois, ces deux syllabes, par-tir, mais c’était à propos d’un départ dont on ne revient plus. Le vrai, le grand, le décisif. Il est parti… lui avait-on annoncé en parlant de son père et derrière les sanglots retenus, se dessinait une éternité de souvenirs enfoncés dans la nuit.

Le curé qu’on était allé prévenir en hâte était arrivé en galopant. Il avait gravi, haletant, les marches d’escalier conduisant à la chambre où le mourant respirait encore plus mal que lui. L’extrême onction ne prendrait que quelques minutes. On susurrerait quelques prières, à mots couverts, pour accompagner dignement la cérémonie ultime, le rituel censé vous ouvrir les portes du paradis et de la vie éternelle, comme promis, à la droite du Crucifié. Puis défileraient les proches, les voisins venus rendre un dernier hommage à celui qui, parti, ne laissait plus derrière lui que quelques traces dans des mémoires fatiguées pour peu de temps encore, car tout s’effacera un jour de la vie.

Auguste le savait, tant la règle qui s’imposait à tous était inscrite dans ses gênes : d’ici, on ne partait pas. Ici l’on naissait. Ici l’on vivait. Et ici l’on mourait. C’était ainsi depuis des temps immémoriaux. A ses yeux, il ne pouvait en être autrement.

Ici était un hameau isolé dans la montagne. Le bourg le plus proche, celui où l’on pouvait s’approvisionner à l’épicerie, boire un verre au bistrot, voir un film le dimanche (mais le cinéma, ça ne disait rien à Auguste), était distant de quelques kilomètres. Les familles y descendaient le dimanche, par le chemin de la chênaie, pour entendre la messe. Et en hiver, les rares automobilistes devaient attendre le passage du chasse-neige pour se laisser glisser dans son sillage jusqu’à ce point rougeâtre dans la plaine que, vu de là-haut, on appelait la ville.

ville

Auguste se rendait une fois par semaine à la ville. Il rejoignait d’abord le village, à pied, par le chemin de la chênaie, puis il empruntait l’autobus. Il emportait des billets de banque froissés dans la poche intérieure de son bourgeron. Une fois arrivé, il attendait le crépuscule pour, rasant les murs, honteux, se rendre chez Germaine, une prostituée en presque retraite qui rendait aux jeunes paysans du secteur, mal dégrossis dans les choses de l’amour, d’inestimables services. On faisait la queue dans son salon vieillot dont la tapisserie d’un rose délavé était rongée par le salpêtre. On attendait son tour, pressé d’en finir et de rentrer à la maison manger la soupe. La nuit s’annonçait toujours belle et douce, le ronflement sûr, après une visite chez Germaine où, en quelques minutes, on avait oublié les soucis de la ferme et laissé, sur le dessus de la commode, deux billets de cinquante francs.

Auguste Roux était un habitué de chez Germaine. Un client assidu. Fidèle. Son jour était invariablement le jeudi. Pour l’hygiène, il était bon de pratiquer régulièrement, aussi régulièrement que possible. Ca évitait, le reste du temps, d’être pourchassé par l’image des actrices aux lourdes poitrines et aux jambes sans fin (comme les lignes que tracent les avions dans le ciel) dont les photographies rendaient plus attractive la lecture des magazines.

Auguste n’aimait pas le travail de la terre. Mais il n’avait pas eu le choix. C’était ainsi dans sa famille depuis des générations. Les hommes, les femmes, tout le monde y avait droit. Les femmes, en plus des foins au milieu desquels il leur arrivait de fabriquer leur progéniture à la hâte, tenaient la maison. Il ne pouvait même pas venir à l’idée d’Auguste, encore enfant, de bien étudier à l’école pour s’ouvrir les portes d’une autre vie. La terre, c’était ce qui l’attendait, ce à quoi il était voué, comme tous les hommes de sa famille. Depuis des générations. Des destins tout tracés. Comme, finalement, celui des avions, se disait-il, quand, appuyé sur sa faux pour souffler un peu, au milieu de l’effort, il les contemplait, traçant en silence leurs sillons dans le ciel.

Auguste Roux, on l’avait appelé Auguste comme un homme sur deux à la maison. C’était ainsi depuis des générations. Son grand-père, son arrière arrière grand-père et ainsi de suite, s’appelaient Auguste. Les autres, on les avait tous prénommés Marius. Quand Marius, son père donc, qui avait gardé la haute main sur les affaires de la ferme, commandait un travail à Auguste, Auguste l’exécutait, sans mot dire (il n’avait pas les mots pour dire non) mais il n’en pensait pas moins. On lui prêtait un caractère taciturne qui traduisait, mais personne n’était en mesure de l’interpréter ainsi, la grande lassitude que jetait sur ses épaules – comme un fardeau, une botte de foin soudain trop lourde à porter – une vie qu’il n’avait pas choisie. Replié sur lui-même, Auguste était indifférent à ses semblables. « Il ne parle pas beaucoup l’Auguste, c’est un taiseux », disait-on de lui dans ce pays où, naturellement, personne ne parlait beaucoup.

(à suivre demain lundi 30 juin 2014)

Texte et photos : Serge Bonnery

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Vieilles histoires d’un pays haut : Vie de Louis Grangier 2/2

09 lundi Juin 2014

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Vieilles histoires d’un pays haut

louis grangier 2

Louis Grangier n’a pas perdu de temps. Après avoir marché, il a rejoint la division qui se reformait à l’arrière et s’embarquait pour le repos dans la région fortifiée de Dunkerque. Mais il n’a pas eu le temps de profiter du repos dans la région fortifiée de Dunkerque. Le 22 septembre 1915, le régiment de Louis Grangier est retourné en Artois. Il a pris position dans le secteur de Neuville Saint-Vaast, face à la crête menaçante de Vimy. « Prises de face et de flanc, les batteries auront à subir de lourdes pertes », mentionne le journal. C’est ainsi que Louis Grangier a vu la tête des premiers morts.

Jusque-là, Louis Grangier ignorait tout de la mort. Il se souvenait vaguement du corps de la jeune femme qu’on avait ramené au hameau après l’avoir retrouvé dans une fondrière. On avait dit qu’elle s’était jetée de la falaise par désespoir et on l’avait enterrée sans curé dans le cimetière de la chapelle. Il se souvient de cette histoire mais il n’a pas vu le corps de la défunte. Il était âgé de huit ans. Au hameau, on ne montrait pas les corps des morts aux enfants de huit ans. Ce n’était pas l’usage. Seuls les adultes venaient les saluer. Les enfants défilaient devant le cercueil fermé. Tout ce que Louis Grangier savait de la mort était contenu dans cette boîte en bois, vernis ou pas, dont le couvercle était fixé par des clous à grosses têtes enfoncés dans les coins, et que l’on déposait – la boîte – sur le plateau d’une charrette pour la conduire jusqu’au cimetière et la descendre au fond d’un trou que l’on recouvrait de terre pour ne plus jamais en parler, ensuite.

Sous la crête de Vimy, Louis Grangier a vu la mort et il s’est dit qu’il ne l’oublierait jamais. Autour de lui, après l’attaque, n’étaient que rictus de visages figés, bras ou jambes arrachés, thorax troués à travers lesquels on pouvait voir mais Louis Grangier ne savait pas ce qu’il voyait, ou encore ventres ouverts d’où dégoulinaient ce qu’il imaginait être des viscères parce que des viscères, Louis Grangier en avait vus, enfant, dans les ventres des sangliers quand les chasseurs rentraient triomphants au hameau et se mettaient à les dépecer.

On avait confié àLouis Grangier un cheval attelé à une remorque chargée de caissons contenant des obus. La tâche de Louis Grangier consistait à aller et venir entre la ligne de front où étaient disposés, en rangs serrés, les canons de sa batterie et l’arrière où étaient stockées les réserves de munitions. Il devait traverser des zones désertées où il était impossible de se dissimuler, passer entre les gouttes comme on dirait en temps normal. Louis Grangier espérait seulement – avec toute sa timidité de paysan venu d’un hameau perdu dans la montagne – qu’une bombe ne tomberait pas dans les parages ou pire, sur son chargement. C’était arrivé à d’autres conducteurs qui, sous le choc, avaient été littéralement pulvérisés. On racontait dans les tranchées que les brancardiers renonçaient souvent à reconstituer les corps disséminés dans les gourbis.

Chaque fois que Louis Grangier transportait une cargaison, la peur le tenaillait. Son ventre se contractait. Sa gorge se nouait. Il avait soif. Il buvait une rasade de ce mauvais alcool – âpre au palais – que l’on glissait dans les gourdes des Poilus pour leur donner du courage. Il serrait si fort la bride dans ses mains qu’elles saignaient. Sa haridelle lui obéissait. Ce n’était pas mentionné dans les pages de son livret militaire, mais Louis Grangier savait parler aux chevaux. Les vieux, au hameau, lui avaient appris le langage des bêtes de somme et savoir parler aux chevaux lui était soudain d’une grande utilité. Mais il n’aurait pas fallu qu’un obus tombât près de l’attelage parce que le cheval soulevé par la peur aurait rué au risque de verser la livraison. De pareils événements s’étaient déjà produits et l’on racontait le soir, dans les tranchées, que les conducteurs, seuls, n’avaient pas pu reconstituer leur fardeau et qu’ils étaient devenus fous au milieu des caisses qui explosaient dès qu’un obus ennemi tombait à leur portée. Alors, ces pauvres diables restaient debout en attendant d’être tués. Cela prenait en général peu de temps. Les brancardiers n’avaient plus qu’à ramasser les morceaux. Ou pas.

Un jour, Louis Grangier a vu mourir sous ses yeux un camarade brigadier engagé volontaire à 18 ans. Il s’était imprudemment mis à découvert dans le but de se rendre plus utile et il l’a immédiatement payé de sa vie. Un projectile a fauché ce jeune garçon lors d’un coup de surprise dont l’ennemi avait le secret. Au moment où vous vous y attendiez le moins, après une accalmie que vous auriez dû considérer comme suspecte, vous vous trouviez pris dans une pluie de bombes, les balles des mitrailleuses sifflaient à vos oreilles, vous les entendiez se ficher dans la poitrine de votre voisin qui ouvrait grand les bras pour accueillir la mort et son corps retombait ensuite en arrière comme une chiffe molle après avoir été soulevé par l’impact. Le brigadier s’était affalé aux pieds de Louis Grangier qui l’avait enjambé pour se jeter dans un trou et tenter d’échapper aux tirs quand un autre compagnon, maréchal des logis, lui était tombé dessus. A sa raideur soudaine, Louis Grangier avait compris que le malheureux venait d’être tué. Peut-être le protégerait-il d’un mauvais sort le temps que durerait l’attaque.

Lorsqu’il bénéficiait de quelques jours de repos, à l’arrière, jamais très longtemps, Louis Grangier écrivait au père. D’une écriture épaisse, au crayon àmine, il racontait qu’ici, ce n’était pas la même vie qu’au hameau mais que c’était la vie quand même et que tout allait bien. Il ne parlait pas de ses égratignures. Il disait qu’il était en bonne santé. Et qu’il ne fallait pas s’inquiéter quand au printemps il serait, oui, de retour, il serait de retour au hameau pour les semailles de trèfle et de luzerne. Disant ceci, se le répétant, le hurlant mentalement, pour lui seul, car s’il avait crié à tue-tête on l’aurait pris pour un fou, il entendait le rire du père lissant sa moustache et frappant du sabot sur le sol. Il l’entendait rire mais le père était loin, et les champs, le hameau, tout cela soudain paraissait irréel au point que Louis Grangier se demandait s’il n’avait pas rêvé cette vie d’avant, si elle avait réellement existé.

Lorsque ses supérieurs ont ordonné à Louis Grangier et quelques autres de prendre position au lieu-dit Fond de Vase, tous se sont regardés, aucun n’a parlé. Fond de Vase avait la réputation d’un enfer. On s’y engluait. Les gaz y stagnaient dans une sorte de nuage bleuté irrespirable. On y mourait, avalé par la boue et asphyxié. Seul Louis Grangier en est revenu. Mais il n’a plus été le même. Il prononçait des phrases incompréhensibles. Ses yeux se révulsaient, il tombait au sol, le corps secoué de convulsions, la bave à la commissure des lèvres. On disait qu’il était devenu hystérique. Ce n’était pas une raison suffisante pour le renvoyer dans ses foyers. Chaque fois qu’une crise le saisissait, on lui ôtait son arme et on lui administrait une piqûre. Louis Grangier se calmait et ses supérieurs espéraient qu’il serait bientôt tué parce que ces crises, pensaient-ils, sapaient le moral des soldats.

Un jour, Louis Grangier a disparu et personne ne sait ce qu’il est devenu. Son corps n’a pas été retrouvé. Ni la plaque métallique d’identité qu’il portait autour du cou, ni son livret militaire. La batterie venait de subir une attaque et elle avait été anéantie. Les artilleurs qui avaient réchappé aux premiers tirs s’étaient égaillés dans la nature. Plus personne ne donnait d’ordre. C’était la panique. Les survivants couraient dans tous les sens à la recherche d’un abri. Chacun essayait de sauver sa peau.

Lorsque, le lendemain, les quelques rescapés ont été regroupés, Louis Grangier n’a pas répondu à l’appel. Dans les rangs clairsemés d’un régiment en haillons, quelques-uns demandaient : z’avez pas vu Grangier ? Connaissez pas Grangier ? Savez pas où il est ?

Quelques semaines plus tard, deux gendarmes sont montés au hameau. En les voyant passer devant eux, les vieux ont battu le sol à coups de canne. Rageusement. Les militaires bottés se sont dirigés vers la maison du père et derrière les rideaux entrebâillés de leurs fenêtres, les vieilles ont pensé mon dieu, si ce n’est pas un malheur cette guerre. Quand les gendarmes sont sortis, le père a refermé la porte et l’on a entendu un long cri déchirant dans le soir qui tombait.

Texte et photo : Serge Bonnery

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