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Archives de Tag: le monde est une rencontre

Le monde est une rencontre /6 : Mademoiselle Glardon

22 mercredi Oct 2014

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Anna Jouy, le monde est une rencontre

vieille dame

Je me souviens. Des jours entiers, « Elle » m’avait poursuivie. Non seulement dans la réalité, toujours dans mon sillage à m’épier de son inquiétude et de ses interrogations, mais dans mes nuits aussi, me livrant à mes propres énigmes. Je n’en avais jamais rencontrée de pareille, d’aussi unique, d’aussi douloureusement unique… Il n’y avait rien autour de moi, ni de façon proche, ni de tous les alentours qui aurait pu me préparer à « Elle ».

Je vivais dans des sphères où l’on vous cache les fous, les vieillards séniles, les schizophrènes au long cours. C’était un monde à mettre en réserves, farouches primitifs ou membres de trop curieuses tribus. Ce n’était pas pour moi. Il n’y avait rien qui déconnait dans mon univers. La vie était lisse, les esprits faits à la louche comme de fromages blancs. Et j’ignorais simplement qu’il y avait autre chose. Je ne vais pas dire que la Terre m’était inconnue. Des guerres, des famines, des galères d’Indochine : j’étais au courant bien sûr mais rien ne m’avait atteint à la fibre. C’était seulement un cauchemar qui ne se passait pas dans ma nuit, mais derrière les lucarnes vitreuses d’une télévision sans couleurs.

Mais ce matin d’été, je vais à l’estoc, à la grande machine à fesser façon Duchamp, il est temps. J’ai l’âge frais, la peau rose, je suis un scandale à réveiller non pas d’un baiser mais d’une tournée de baffes. Je ne le sais pas encore mais y serais-je allée si… ?

L’allée est large qui descend vers le bâtiment C. Des pétales de fleurs égrainés sur l’asphalte, une bordure sauvage et élégante de buissons herbeux sur les deux côtés. Il est huit heures. Le soleil d’un clair matin d’été. Il fait si beau. La porte est étroite. On dirait l’entrée d’une cure, avec les mêmes feuilles de vigne vierge qui s’y entortillent. Pourtant la bâtisse est immense qui se cache tout entier derrière ce modeste passage. La cloche grelotte d’une façon aigre. Comme un être qui doit pousser sa voix depuis très loin pour se faire entendre.

J’appréhende bien sûr mais ça ne concerne au fond que des choses banales. Saurais-je faire ? Saurais-je me comporter avec les chefs, que va-t-on me demander ? Des gens à côtoyer je ne pense rien car je ne les imagine même pas. C’est le premier jour de travail, un job paraît-il comme un autre.

Une femme en tablier couvrant de nylon bleu ciel me tend la main. Elle ne dit rien. Ce n’est pas sa façon d’aborder le personnel. Elle se méfie. Elle m’invite du menton à la suivre. Un grand trousseau de clefs roule sans cesse sur ses grosses cuisses. C’est la gardienne-chef.

Le corridor est immense, avec des planelles rouge sombre et d’autres bleues. A cet instant, je trouve l’endroit très beau, comme un ancien château, ou alors un couvent. Je souris sans doute. Derrière les carreaux, il y a un jardin de buis taillé. Ici, ils sont coupés très ras.

Une sorte d’agitation lointaine me parvient.

Mais là voilà. « Elle ». Une femme a surgi, là-bas au fond du couloir. Maigre, un sac d’os qui se déplace en courant à petits pas et puis stoppe, tournant et retournant la tête. Ses jambes ne sont que deux tibias habillés de bas opaques et d’une paire de chaussures noires, parfaitement brillantes et qui sont lacées très fort et très haut. Elle est toute noire, ses cheveux plaqués sur le crâne et serrés en un rare chignon sur le bas de sa nuque.

On se regarde. Je pense à un animal affolé et tétanisé à la fois, une sorte de grand lièvre en livrée de deuil. Elle a l’air de chercher quelque chose. Elle disparait par une porte et puis surgit à nouveau par une autre. Elle s’arrête à chaque fois d’une façon si brusque, si nette ! Elle porte ses mains longues vers sa bouche. Je m’attends à un cri. Rien. Craintive, inquiète, prête à exploser de terreur.

Nous arrivons tout près d’elle maintenant. La vieille est un boisseau d’interrogations. Pourquoi ne lui dit-on pas quelque chose qui la rassure? Son regard angoissé me perce.

– Tu… tu tu poutzes*… ?? me demande-t-elle.

Je réponds que je ne sais pas.

– C’est mademoiselle Glardon. Pas la peine de lui répondre, elle n’écoute pas.

Je tente un salut, mais la moue méprisante de la chef me dissuade.

  • Si vous commencez comme ça, vous n’irez pas jusqu’à la fin de la semaine.

Mademoiselle Glardon me suit maintenant, avec cette nervosité qu’on voit chez quelqu’un qui vit dans l’urgence d’une décision importante à prendre et qui ne sait pas comment faire. Soudain, elle se met à courir, de ces petits pas de femme habituée aux tailleurs près du corps. Ses bras par contre s’agitent en tous sens sans contrôle. Elle nage ainsi jusqu’au fond du couloir, coupe à gauche et disparaît. Je l’entends crier

  • Attention…. !

Je sens que le choc arrive. Je me crispe légèrement. Ne rien laisser paraître. Je fixe le cul principal qui tangue et je pense qu’il ira sur une plage de l’Italie, demain, et qu’il s’en prendra plein, des rictus à la manque.

Cela fait déjà plus d’une heure qu’elles sont là, car cette première collation leur prend un temps considérable. Pas encore vêtues pour la journée.

-” Si vous leur donnez trop à manger, ça risque de vomir. Pour ça ce sont de vraies garces… Elles adorent vous emmerder au bon moment.”

Mademoiselle Glardon n’a pas cessé de me tourner autour. Dix fois déjà elle m’a demandé

  • Tu tu tu…poutzes ?

Je l’observe. Je ne sais que répondre. Son regard à la fois si pétillant et malin et le vide éternel de ses mots…

  • Oui je vais faire ça.

Nous commencions ensemble un étrange été … Elle, sa course affolée après le temps, l’irrattrapable rendez-vous perdu avec elle-même. Et moi balayant pour elle des couloirs et des trouées au Pays sans éveil.

Texte : Anna Jouy
*Poutzer : romandisme pour dire nettoyer.

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Le monde est une rencontre /5: Le grand metteur en scène et ‘Coup dur le trimardeur’

15 mercredi Oct 2014

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Anna Jouy, le monde est une rencontre

Matthias L.

Mes parents ne recevaient pas. Allez savoir pourquoi ? Peut-être nous trouvaient-ils trop nombreux autour de leur table dans l’ordinaire des jours ; la fratrie était grande, bruyante et mal dégrossie. On parlait de ce qu’on ne connaissait pas, on dégoisait, on ricanait, toutes ces choses qui font aux parents le rouge au front et l’instinct asocial. Parfois cependant, pour compenser ou pour nous tremper dans des bains communautaires, ils mettaient sur pied le pique-nique de famille, mais pas n’importe laquelle, la famille élargie, celles des oncles et tantes et des cousins et cousines. C’était un monde en soi puisque ma mère avait écopé d’une grosse quinzaine de frères et sœurs, tous prolixes faiseurs de mômes devant la vie. C’étaient les huitantièmes rugissants. On faisait du feu, des broches tournaient, des chaudrons mijotaient sans fin. Les oncles étaient un peu ivres, les femmes à leurs échanges et nous, nous nous faisions donc à l’idée des belles humanités.

Par esprit de contradiction bien sûr, pour « faire mon intéressante » comme on dit par ici, je reçus souvent et beaucoup quant à moi, ouvrant ma maison à de nombreux amis mais gardant aussi cette nostalgie des liturgies de famille au soleil de pleine campagne. Et puis, l’occasion me vint de renouveler cette jolie habitude, lorsque j’emménageai dans cet appartement isolé à la montagne et dans lequel je vécus une dizaine d’années. Quand le jambon fumé de l’année était prêt à être mangé, je lançais l’invitation de l’été et je voyais débouler alors les amis que j’accueillais sur l’énorme terrasse de ma chaumine. Le propriétaire de cet endroit adorait cette idée à laquelle il donnait son accord et sa pleine présence. Il était décorateur de théâtre et il travaillait pour l’énorme Matthias L.., franco-suisso-berlinois adopté par les grandes salles parisiennes.

Le décor est planté, la table mise, le soleil absolu et jovial et c’est l’heure de l’apéritif. Les hommes en bras de chemise, les femmes chapeautées, les enfants court-circuitant les discussions en courant fort. Le ton est délicieusement à la fête. Et soudain, on m’annonce l’arrivée du grand, de l’immense Matthias L. Le propriétaire me demande entre douceur et gêne, s’il est possible de lui trouver une place, de l’inviter à l’agape amicale, de l’accepter à ma table. Bien évidemment, je suis sensible à cette demande et j’accepte naturellement l’arrivée de cet hôte inattendu.

Mais voici l’homme, lourd phénomène au profil cinglant. Il traverse mon salon, que dis-je, il pourfend, se dirigeant en conquérant vers sa place à la table. Il ne salue personne, ni ne tend la moindre main, ne daigne aucun signe, ni aucun regard. Il s’assied, sans plus d’attention envers ces fichus « peouzes » avec qui le voilà devoir partager un repas. Je le sers, le dessers, je l’abreuve et l’inonde de mon Chiroubles fraternel. Aucun merci ne franchit le bavoir. Le grand-père adorable qui lui fait face, homme passionné du bonheur des planches, ne se doute de rien. Par bribes, il écoute Matthias exposer ses soucis de grandeur à son décorateur. Après un certain temps, il ose…

  • Ah ! Je vois… Vous aussi vous aimez le théâtre ?

On s’étrangle dans le gras du menton.

Matthias L. quittera les lieux laissant sa « kolossale » trace… d’inculte savoir-vivre. Et moi , éberluée au fond d’avoir eu à ma table une personnalité hors du commun – comment peut-on croiser ainsi sur sa route de tels grands hommes alors qu’on vit loin de tout – et puis sifflée d’une si effroyable grossièreté.

Mais quelque temps plus tard…

coupdur

Ce qui est bien dans ces fermes isolées, c’est qu’on ne se sent jamais en danger. On a une idée du monde qui est simple directe et positive. Personne ne peut vous vouloir le moindre mal. Quand je quitte la maison, je ne ferme pas la porte. A quoi bon. Elle est tirée, voilà qui suffit. Ce jour-là en revenant chez moi après un après-midi passé ailleurs, je m’aperçois qu’on est rentré dans la demeure. Je vois des traces au sol. Sur la table du salon, des restes de repas. Une bouteille a été ouverte et bue. Une assiette traine aussi, contenant quelques peaux de saucisson et des miettes de pain. Un papier écrit à la main est posé par-dessus.

« Je passais j’avais faim. La porte étant ouverte je me suis dit entrons. Après j’ai vu la bouteille et j’ai eu soif. Et j’ai trouvé ce saucisson dans votre frigidaire. Il était bon. Je ne signe pas. On ne s’est jamais vu. Merci beaucoup. »

Je me suis rappelé la terrasse, l’art appliqué de salir la fête.

J’ai relu ce mot simple et délicat et tout me paraissait juste et normal.

Texte : Anna Jouy
Notes sur Coup dur : http://loisirs.lagrue.ch/uploads/archives/2001/01.05.15/article4.htm

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Le monde est une rencontre /4 : La tombe du poète

08 mercredi Oct 2014

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Anna Jouy, le monde est une rencontre

SAMSUNG

Aube d’été. Je plante le décor, tout autour un filet bleu. Un ciel servi en potion de courage. J’en ai besoin. Là où je vais c’est loin, c’est l’autre bout du monde, c’est l’autre bout de moi. Je dois y aller. Je m’y suis déjà rendue en pensées et chagrins mais ce matin, c’est le jour qui contient l’heure, qui contient la minute et ce moment où je lâcherai tout, cet instant où je vais te retrouver.

Je l’ai déjà pris maintes fois dans ma tête cette route de 1000km, ce tunnel de ma terre à la tienne, celle sous laquelle maintenant tu te tiens. Je l’ai forée jour après jour depuis que je sais que tu as basculé là-bas dans les grandes pelleteuses de cimetière, que tu as roulé barrique dans l’écrin de gravière où tu as disparu de mon cœur et de nos yeux. Nous avons rendez-vous. Comme nous en avions toujours eu. Entre toi et moi, ce n’était que ça : des départs et des revenirs, des rencontres aux larges bras où nous perdions la notion du temps, une démesure à partager en fines lamelles de lumière et d’obscur, des jours durant.

Je viens. Je n’ai jamais fait la route, moi. Je n’ai jamais roulé ma bosse, testé l’aventure. Toujours c’était toi qui volais, qui traversais, qui marchais vers moi. Mais cette fois, c’est mon tour de rencontre. C’est à moi qu’il revient de venir…
Les pays me font cortège : Tout change d’une heure à l’autre, d’un tour de ciel à un tour d’horloge.
Je descends, je fonce dans mon automobile vers ce Sud où tu cherchais à asseoir ton propre soleil. Tu voulais avoir chaud, toujours. Plus jamais ne vivre ces frissons. Il y avait tant d’autres façons pour une main de trembler. J’arrive.

Sans fin est le voyage.

M’accepteras-tu ? N’avions-nous pas l’art des mots et n’en avions-nous pas eu de trop? Parfois tu disais amie, mais tant de fois tu te taisais.
Accepteras-tu mes offices, la poignée de ma terre que je viens t’apporter, celle de mon jardin… ?
Mais voilà, je suis parvenue. C’est là, une butte et une église si noire parmi de hauts arbres et le triste jupon des misères humaines à ses pieds. Un chat passe, galeux maigre ; j’ai froid de ce soleil.

Le cimetière est devant mes yeux, son mur, sa grille ouverte. En moi déjà, cet instable qui casse la marche, les mains qui ne savent comment retenir leurs si pauvres offrandes.
Est-on encore accueillant du dedans de la cendre ?

Tout est de pierres ici, de stèles et de fer noué aux clavicules. De grilles et de buis taillés. Personne n’est décédé ici récemment. Je te cherche mais l’inquiétude monte. Est-il temps de jouer à te cacher de moi ? Enfin dans l’angle serré du muret, près d’un plantage de haricots, une sépulture fraîche. Je m’approche, aimerais tant y voir ton nom. Mais rien, que de vieilles fleurs sèches, une couronne déchue. Te voilà donc, et ainsi personne qui n’aurait songé à toi plus que moi, perdue là-haut dans le Nord neigeux de cette Suisse qui ne pouvait pas te contenir ? Rencontre écroulée de tristesse.

Je ne peux vraiment le croire. Je cherche encore.

Une femme arrive. Lui poser la question. Elle ne t’a jamais connu mais il n’y a pas d’autres cimetières. Allons donc , c’est bien toi qui dors ici.
Je te verse mes larmes et ma terre aussi. Je te verse mes mots, mes prières. Je plante dans ta tombe mon collier de perles bleues du lagon. J’aimerais tant qu’un ciel te pousse…

Je peux maintenant rentrer, je sais où tu dors, dans quelle lumière. C’était loin pour une ultime rencontre.

De retour de croisades, je reçus d’étranges nouvelles et je compris enfin à quel point tu aimais de nos rencontres les facéties et les gestes absurdes.

J’étais la seule certes de tous tes amis qui avait pu faire ce périple mais que t’importait. Je m’étais trompée de cimetière. De ton ciel de pastel, tu m’avais égarée, là où tu n’étais pas. Deux kilomètres plus loin, tu dormais paisiblement parmi tes potiches et tes fleurs. Tu avais inventé pour moi la tombe du poète inconnu, un tumulus de gravats où dormait sans doute un être que personne n’avait songé à signaler d’un prénom.

Était-ce une femme, un homme, un enfant ? Quelqu’un était mort là-bas et j’avais quitté ma chambre un matin bleu d’été pour lui apporter mon obole de sable et de verroterie.

Texte: Anna Jouy

Notes :
J’ai trop parlé de précision de la mine de plomb qui est nerf d’oiseau-Distance probable de Dieu : toi
 avec tes mœurs. Comme un cristal rend sourd au crime parfait de l’écriture, ta chevelure a quelque chose d’un chardon qui brûle ; moi l’archer
Alain Simon (tiré de Soeur, Gymnaste)

http://www.leshommessansepaules.com/auteur-Alain_SIMON-152-1-1-0-1.html

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Le monde est une rencontre /3 : Le Jésus des cartables

01 mercredi Oct 2014

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Anna Jouy, le monde est une rencontre

fribourg trolley

Le trolley.

  • J’y monte, tout là-haut, à la station culminante du quartier, le plus haut de la ville.

C’est de là qu’on se laisse glisser chaque jour, sur le toboggan plongeoir, dans la grande mare des études. C’est le bus qui la prend plutôt. On suit.
Elle est souvent la seule, à cette heure. Un bus de 100 places assises pour la princesse ! Elle reste debout, bien sûr.

  • J’ai l’âge de toutes les contradictions.

Planquée dans un coin, -l’arrière coin de l’arrière-fond-…Personne, oui, mais tout de même, combien seront-ils au prochain arrêt ? Qu’en sait-on ? Alors se ratatiner, adhérer au dernier renfoncement du gros Mercédès.
Les portes lâchent leurs soupirs grinçants, pneumatiques; le moteur tourne. On part. On s’accroche à la rampe, on se laisse balancer par les virages, accélérations attendues, entre deux arrêts, avant les abrupts coups de frein. Les chauffeurs s’amusent comme ils peuvent. Peut-être espèrent-ils parfois pouvoir sauter des escales, qu’il y ait des îlots déserts et que ces heurts de pédale les emmènent dans  l’intersidéral plutôt que l’inter city ?

  • Je regarde dehors, je rêve.

Tout en ce temps –là n’est que balancements et songes, soustractions de réalité, avec solde d’hébétude et de flottaison.
Mais voici la Gare. Endroit stratégique, où s’ouvrent deux possibles : celui de faire le boulevard à pied ou de changer de mode de transport. On évalue son état de fatigue, son envie…

  • A l’heure je serai bien sûr, mais comment y serais-je ? Question !

Unique trouble en cet instant. On fait ça tous les jours. Pratique idem, idem énigme. On est sur le tapis roulant d’un monde sans le moindre Aladin, ni génie d’aucune lampe.
On grimpe dans l’autre engin, moins gros, plus vieux, bleu et gris, avec ces belles antennes le branchant dans les fils électriques. On grimpe. On pousse un peu. Il y a du monde, toujours du monde. On se serre. On s’enserre, on se hume, on se frotte, on se sent.

  • Je suis près de la porte, je ne vais pas si loin.

Contre elle, le tissu vert military d’une veste. On appelle ça manteau reporter. Emblématique d’une vison de la vie, faite de fleurs, de longs cheveux et de marijuana. Chez elle, on le prononce d’une façon qui chie dans les commissures, « reportaire »  en tâtant son pure laine avec satisfaction. Qui sont ces fous qui errent en ces étoffes ? On ne regarde pas, pas plus.

  • Je poursuis mon bercement quotidien, après tout.

La serviette à la main qui pendouille, lourde, inutile si ce n’est à la retenir à la réalité. Mais voici son arrêt. « Christ-Roi ». Et on va descendre. Son sac se fait léger, encore plus, lui échappe soudain. Le manteau descend aussi et cette main qui a saisi son cartable. C’est le gars.

  • Je lève la tête enfin !

Jésus est descendu sur terre à l’arrêt, christiquement amical. Il marche à ses côtés portant sa serviette et son message d’entraide sans doute. Les cheveux sont frisés, la barbe saint-sulpicienne. Il porte son cartable, comme si on avait toujours fait ainsi. Suit ses pas à ses côtés, sans dire un mot, chevalier servant.

  • Il est vraiment grand. Je ne sais que faire ni que dire. Je me tais alors.

Il regarde devant lui. Sa démarche chaloupe comme s’il marchait sur les eaux. Ils longent ainsi le trottoir. Le lycée est à un coude. On arrive, on s’arrête, on tend la main pour récupérer son bien.

« Je suis étudiant en droit à Miséricorde » Cela ne s’invente pas.

  • Je ne dis rien, souris sans doute. Je sais faire ça.

Il repart, la laissant avec ses rêves, pour un nouvel après-midi de cours, de vagues présences réelles et irréelles aussi.
Le lendemain, revoilà, le trolley. J’y monte, tout là-haut, à la station culminante du quartier le plus haut de la ville.
C’est de là qu’on se laisse glisser chaque jour, sur le toboggan plongeoir, dans la grande mare des études. C’est lui qui la prend. Moi je suis.
Elle est souvent la seule, à cette heure. Un bus de 100 places assises pour la princesse….
A la gare, on ne pense à rien; on grimpe dans le bleu et gris. Le jour n’est ni beau ni doux. Jésus est là. Près de la porte. Lui aussi, comme on s’y tient, pareillement que la veille. Il ne dit rien, il ne la regarde même pas. Il est si proche après tout, est-il besoin de dire quelque chose ?
Les portes ‘s’ouvrent. Ils sont dans la rue. Il prend à nouveau le cartable.

  • Je marche et lui grand échassier qui m’accompagne, une enjambée pour deux petits pas.

Le silence, le même manège. Il fixe son regard loin vers des horizons lointains, dans des réserves naturelles dont on ne sait rien. Ne dit rien et on va comme ça en cours avec son reporter porteur, brave preux à la langue cousue.

  • Ainsi plusieurs jours. Me faire attendre et redouter cet instant de franchir les trois marches du trolley, et puis laisser le transporteur me transporter dans des transports sidérés.

Ce jour-là encore il n’a rien dit. Précis ponctuel. Il fait le job. On ne sait pourquoi. Et soudain.

« Tu ressembles à cette actrice italienne, tu sais… »

On cherche à qui on ressemble. On a toujours dit laideron, alors…On lève les épaules, incapable de l’aider à trouver un nom.

  • Il me regarde «  oui tu lui ressembles, vraiment.. »

Le lendemain, le bus plein de vide ; Jésus remonté sans doute dans des courants ascensionnels…

  • J’ai scruté longuement ma glace les quelques jours suivants…

A qui donc pouvait-il penser ? Puis on oublia, songeant qu’il valait mieux ignorer ce miroir et ses reflets de ciel et de star.

Texte : Anna Jouy

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Le monde est une rencontre / 2 : Le patineur de la gare de Lyon

23 mardi Sep 2014

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Anna Jouy, le monde est une rencontre

patineur gare de Lyon

10 heures. Le train partira à 15 heures mais j’erre déjà, inutile. Inutile, je le suis par instinct, par leçon. Comme d’autres fraudent et recèlent, par astuce ou par métier. Inutile. Pièce en transit. Qui ne s’emboîte dans rien, ne poursuit aucun engrenage. J’erre. Superflu de transit, de salle d’attente. Truc oiseux, dérisoire qui se serait détaché de la grande usine. Les chaînes humaines ne cessent de passer ses bestiaux au tourniquet, de calibrer les grosseurs, les laideurs, les vanités. Les refoulant par pulsion sur ce quai. Ou cet autre. Les chenilles les avalent et tout cela disparait et puis recommence.

11 heures. Le monde s’agite; je ne bouge pas. Je suis là au centre. Je serre, je joins, j’essore. Je torse, je visse, j’enfonce. Dans le sol, dans la place bien choisie au bord, à l’extrême bord des bancs. Tournée vers la sortie, là où il arrive un peu d’air, un peu d’espace, un autre bruit. Je ne bouge plus ; je ne vais plus bouger. C’est décidé. Je ne quitterai pas ce placet singulier, je vais y adhérer. Il va me retenir, me préserver. Il y va de ma raison, de ma raison d’être là. Sous la cloche de verre de la gare de Lyon. Là où se meuvent des milliers de pions, d’heure en heure, et moi qui ne peux rien.

12 heures. Mon corps, la pensée, ma peur livide. Je me tiens, me retiens. La faim, la soif. Il va falloir entreprendre un mouvement. L’étudier d’abord, le marchander avec moi-même. Compter le temps. L’endroit où aller…droite gauche devant. Repérer l’étal le moins chargé en clients, celui qui me permettra de tout avoir en un temps record… . Préparer ma monnaie, tout ranger. S’arracher à la glue, pansement compressif qui empêche la chair, l’esprit, mon âme sans doute de s’écouler et de se répandre là au milieu du hall d’entrée de la gare de Lyon.

13 heures. Tout est bien. Je reste, prostration méditative. Plus personne bien sûr autour de moi ne sait que je suis là depuis 3 heures déjà. Me rassure, me dis que dans cette ambiance, mon malaise n’est rien, lui non plus, qu’il n’existe pour personne. Que je peux le cajoler, le bercer s’il le faut. Qu’il n’a rien à craindre. Qu’il est normal d’être si « anormale », que vraiment personne ne va m’en faire le reproche. Mais il y a beaucoup de monde, de plus en plus. Des gens qui arrivent, qui partent, qui s’embrassent qui s’appellent. J’observe, je regarde, je bois les petits événements qui s’amarrent, wagons après wagons, qui éclosent sous mes yeux et puis s’en vont grandir, prospérer ou s’étioler ailleurs

14h heures. Raide, ankylosée, c’est l’heure de l’hypnose. Des yeux qui fouillent troubles, des mélanges de conscience. Les rêves, les cauchemars récurrents de gares trop grandes, d’impossibles repérages, de contre sens, de manquements de sortie, d’aiguillages ratés enduisent la vue et envahissent l’esprit. Soudain, le corps se fait léger, si léger. J’atteins le sommet de la verrière. Je monte et me cogne dans mon vertige. J’ai atteint le sommet. Je me vois là en bas, assise bras croisés tenant contre moi mon sac de voyage. Je me vois pétrifiée, dans mes sidérations ébahies. La gare et ma vie, ne sont-elles pas d’identiques espaces où je flotte inadéquate et instable ? Où j’attends seule quelque chose, une place, quelqu’un qui arrive ? Où j’espère un départ où manquer à quelqu’un ?

J’en vois un qui approche.

  • Alors, alors…ça ne va pas ? Qu’est-ce qu’elle a la petite dame ?

14 heures 15. Je retombe. Je le vois. Il est là. Il porte un pull de marin d’un blanc douteux. Un pantalon en velours brun avec de grosses côtes, un frac trop large, retenu par un ceinturon qui darde. Il n’a pas d’âge mais des cheveux très blancs ondulés, une tignasse. Il me regarde. Je reviens. De loin, de là-haut. Je regarde d’où je suis tombée. Il suit mon regard. Je suis sauvée.

  • J’ai crevé votre ballon on dirait. ..

Je ne réponds rien. Je le fixe, interdite et libérée soudain. Il a souri un peu, je crois.

  • Est-ce qu’elle aurait bon cœur la jolie bougresse… Une pièce pour mon délire perso ?

Je veux bien. Je me baisse pour le sac. Il est en chaussettes, de grosses chaussettes de laine blanche et pas de souliers. Je relève lentement la tête. Il me sourit et y ajoutant un clin d’œil malicieux…

C’est mon plan marketing à moi… Je ne passe pas inaperçu, pas vrai ? il mime un triple axel.

Je ne dis rien. Le train part dans trois-quarts d’heure. L’inquiétude est montée toute seule. Il me faut veiller au grain. Je lui tends ses pièces. Il me tire une révérence gracieuse et je le vois alors patiner souverain sur les planelles de l’entrée de la gare de Lyon. Tentant maladroitement de lever parfois une jambe… patineur et briseur de la glace qu’il y a entre tous ces voyageurs. Mais peut-être fait-il simplement reluire le hall propre de son vaste chez-lui ?

Entre équilibre et déséquilibre, le fil invisible d’une lame de laine sur laquelle un instant, nous fûmes funambules.

Texte : Anna Jouy

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