• À PROPOS – Editions QazaQ
  • À PROPOS – Les Cosaques
  • BIOGRAPHIES AUTEURS Éd. QazaQ
    • André Birukoff
    • Anh Mat
    • Anna Jouy
    • Brigitte Celerier
    • Christine Jeanney
    • Christine Zottele
    • Claude Meunier
    • Dominique Hasselmann
    • Éric Schulthess
    • Françoise Gérard
    • Jan Doets
    • Jean-Baptiste Ferrero
    • Jean-Claude Goiri
    • Lucien Suel
    • Ly-Thanh-Huê
    • Marie-Christine Grimard
    • Martine Cros
    • Murièle Modély
    • Nolwenn Euzen
    • Olivia Lesellier
    • Serge Marcel Roche
    • Stuart Dodds
    • Zakane
  • CATALOGUE LIVRES Éd. QazaQ
    • Anh Mat – Cartes postales de la chine ancienne
    • Anh Mat et l’apatride – 67 Cartes postales de la chine ancienne (tome 2)
    • Anna Jouy – Je et autres intimités
    • Anna Jouy – Pavane pour une infante défunte
    • Anna Jouy – Strasbourg Verticale
    • Anna Jouy – Là où la vie patiente
    • Brigitte Celerier – Ce serait…
    • Christine Jeanney – Hopper ou « la seconde échappée »
    • Christine Jeanney – Ligne 1044
    • Christine Jeanney – L’avis de Pavlov
    • Christine Jeanney – Piquetures
    • Christine Zottele – Rentrez sans moi
    • Christine Zottele – Vous vivez dans quel monde?
    • Dominique Hasselmann – Filatures en soi
    • Éric Schulthess – Haïkus (ou presque) tombés des cieux
    • Francoise Gérard – Avec L’espoir que tu me lises un jour
    • Jan Doets ¬– Moussia, une âme russe dans la tourmente du XXème siècle
    • Jan Doets – beloumbeloum
    • Jan Doets – « C’était l’adieu à la Russie, l’adieu à tout »
    • Jan Doets – “It was a farewell to russia, a goodbye to everything”
    • Jan Doets and André Birukoff – “It was a farewell to russia, a goodbye to everything”
    • Jan Doets et André Birukoff – « C’était l’adieu à la Russie, l’adieu à tout »
    • Jean-Baptiste Ferrero – Huit histoires de fantômes
    • Jean-Claude Goiri – Ce qui berce ce qui bruisse
    • Lucien Suel – Express
    • Lucien Suel – Sombre Ducasse
    • Ly-Thanh-Huê – Histoires du delta
    • Ly-Thanh-Huê – L’antimonde
    • Ly-Thanh-Huê – L’objeu
    • Ly-Thanh-Huê – Transformations Chimères
    • Marie-Christine Grimard – D’ici et d’ailleurs
    • Martine Cros – Autoportrait à l’aimée
    • Murièle Modély – Sur la table
    • Nolwenn Euzen – Cours ton calibre
    • Olivia Lesellier – Rien, te dis-je …
    • promenoèmes – Claude Meunier
    • Serge Marcel Roche – Conversation
    • Serge Marcel Roche – Journal De La Brousse Endormie
    • Stuart Dodds – Towards a buried heart
    • Zakane – l’heure heureuse
  • Formats de lecture

Les Cosaques des Frontières

~ refuge pour les dépaysés

Les Cosaques des Frontières

Archives de Tag: Anh Mat

La mort du tu

26 dimanche Mai 2019

Posted by lecuratordecontes in Anh Mat

≈ 5 Commentaires

Étiquettes

Anh Mat

la mort du tu

Tu as jusqu’à aujourd’hui écrit en mon nom, t’appropriant l’épuisante banalité de mon quotidien, son angoisse de chaque heure, empruntant même les traits de mon propre visage, comme pour donner une preuve tangible de ton existence. Je n’accepterai pas cette usurpation d’identité plus longtemps. Sous tes mots mes traits sont devenus grossiers. Toi qui prétendais chercher l’anonymat, tu es devenu un véritable prénom qui parle seul — et non plus un pronom anonyme qui s’adresse à moi.

« Tu est un autre ». Tellement autre que l’autre n’a d’ailleurs plus aucune place en toi, il n’a qu’un statut d’objet. Ton monologue fait du lecteur un spectateur qui n’a aucun mot à dire. Ta fausse intimité ne touche à aucune universalité : tu fais semblant de confier des choses pour mieux dissimuler ce que tu caches. Sache que le dénigrement perpétuel de toi-même, des autres, dans lequel ton écriture s’enferme, est une posture fatigante, grotesque pour celui qui te fait l’amitié de te lire.

Tu ne reviendras pas de là où je m’apprête à t’envoyer. Mes nuits blanches ne sont plus les tiennes. À la fenêtre tu ne vois ni n’entends plus rien. La ville, ses habitants, leurs silhouettes et visages filants, les premières gouttes sur la vitre, le mouvement du fleuve, des nuages noirs dans le ciel, tout disparait sous tes yeux en ce moment même. En un éclair, je recouvre la vue à mesure que tu perds la tienne. Tu n’as pas entendu la foudre tomber, la porte de ta chambre claquer, ni les cris des enfants trempés qui jouent en bas. Tu te demandes si tu n’es pas en train de rêver, te pinces fort la cuisse dans l’espoir de te réveiller mais tu ne ressens absolument rien. Tu commences sérieusement à prendre peur. Tu aimerais crier mais tu as perdu la voix. Tu commences à comprendre que le néant reprend ses droits sur ton être. Tu n’as plus de matière. Ton pronom « Tu » est désormais à sec, sans salive, en panne de sens. « Tu » est déjà entre guillemets. « Tu » ne laissera aucune trace par ici, pas une rature, rien. Il suffit de tirer les rideaux. Dans la chambre il fait noir. Je suis seul. « Tu » n’est déjà plus.

 

Texte et photo : Anh Mat

Partager :

  • Twitter
  • Tumblr
  • Imprimer
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

promenade sur le fleuve mort

13 samedi Avr 2019

Posted by lecuratordecontes in Anh Mat

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Anh Mat

promenade

promenade sur le fleuve mort. Je marche sur l’eau enterrée-vivante. L’avenue était un canal, il y a des siècles. Il y coule désormais l’essence, l’huile, l’eau des clim. Le fleuve ressurgit d’une fontaine au sol. Elle mousse, on dirait ma salive. J’avance, un sale goût d’étrangeté dans la bouche. Du rêve ne reste que la sueur froide sur le drap. L’oubli ne désamorce pas son effroi. La ville disparait derrière la pluie qui tombe. Je suis trempé des pieds aux moteurs. Réfugié au comptoir des jours, je sèche à l’air conditionné. Déjà le mal de gorge, les premiers frissons, orteils frigorifiés sous le cuir mouillé. La crève me guette. Je cherche un peu de chaleur auprès de « two sisters », nom d’un thé sec à goût de raisin et de miel. Derrière moi deux types parlent du crime qu’ils auraient commis. Ils parlent anglais avec l’accent japonais. Malgré les premières gorgées brûlantes, le corps demeure froid. Mon palais ne reconnait ni le raisin, ni le miel. En revanche son goût étrangement familier fait ressurgir le rêve de la nuit dernière : ça se passait dans la rue. Je me battais contre un passant. Aucun coup ne portait. Mon poing caressait. Une force contraire retenait mon bras. Sentiment de me battre dans l’eau. D’où vient ce rêve ? des mots retenus, morts de n’avoir jamais été prononcés ? la conscience a un jour avalé leurs dépouilles sans pouvoir les digérer. Et un jour comme aujourd’hui, je me réveille avec le poids de leur oubli dans le ventre…

ça y est j’ai la crève. Elle est rentrée par le nez et descendue dans la gorge avant de se propager dans la tête. Le courant d’air fait trembler la fièvre qui sommeille encore. Je sens son poids qui peu à peu enlise la pensée, les gestes. Ce n’est pas désagréable. Être fiévreux a parfois un parfum de vacances. Le ciel est nuageux mais désormais sans pluie. Fraîcheur, effluves de bitume mouillé, reflet de phares sur la route humide. Bánh mì en main, je mâche avec gourmandise le gras de porc recouvert de mayo à la coriandre. L’air est frais. Cet instant là, cette paix de quelques minutes, justifie plus de dix ans ici. Le banc m’invite à m’asseoir. Je ne peux m’empêcher de laisser jaillir ma parole, confier à la ville le délire d’exister en elle, à voix haute. Soudain se donner le droit de hurler, de défier la ville en s’adressant directement à elle. L’iPad filme le visage de ma voix, je filme le ressentiment qui la traverse. Seul face à la ville, mon personnage se bat pour être audible. Ma voix lutte avec des mots contre le bruit de fond, le bruit du fond de l’être. Je pars chier dans un mall. De ma cuvette j’entends un cri, le cri d’un homme mûr qui éjacule, suivi d’un bruit de braguette, d’une ceinture rebouclée. La porte claque. Les pas s’éloignent. Je regarde la paroi plastique qui me sépare de la cabine d’à côté. Je baisse les yeux et aperçois dans le sol carrelé, une paire de lunettes, puis un visage se rapprochant dangereusement de ma chaussure droite. La ville chercherait-elle à me zieuter ? Je lui donne instinctivement un coup de semelle, me relève, remonte mon pantalon, sors, fais sauter d’un coup d’épaule le verrou de sa porte : ses doigts cherchent à la maintenir fermée. Les types qui pissent aux urinoirs se retournent l’air intrigué. Pas un seul ne cherche à me retenir…

derrière mes pas, l’empreinte des semelles en sang, le bruit de la chasse d’eau tirée. Je deviens le déchet d’homme qu’il reste à mon absence pour exister. La nuit tombe. Saura-t-elle m’arracher de ma torpeur ? Bientôt plus que des trous de lumière sur le noir des façades. Je subis la dictature du vide en moi. Et ne trouve nulle part une raison de résister. Ce vide m’effraie de moins en moins. Au pied de la tour de verre, l’amitié me manque… pas les amis. Ma cigarette heurte le banc. Les cendres emportées par la brise éclaboussent l’écran de l’iPad. Batterie faible. Plus que 6 %. La machine ordonne de s’arrêter là. Mon temps est compté. Ecran noir. Plus de mots, plus de lumière, sans connexion. Plus que l’épaisseur sombre et seule de la conscience qui continue d’écrire, même quand elle n’écrit plus. La voix me poursuit jusqu’à l’heure du coucher.

Texte et photo : Anh Mat

Partager :

  • Twitter
  • Tumblr
  • Imprimer
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

rétention de sommeil

08 vendredi Mar 2019

Posted by lecuratordecontes in Anh Mat

≈ 3 Commentaires

Étiquettes

Anh Mat

retention de sommeil

Je vis de siestes et d’insomnies. Le jour n’a ni commencement ni fin. Mon sommeil furtif n’est qu’interruption. À mon réveil, plus rien ne recommence. Ça ne ne fait que continuer. Je ne regarde même plus ma montre. Entretenir mon décalage horaire depuis plus d’une semaine est ma façon de refuser la marche d’une ville que j’échoue à apprivoiser. Je ne rencontre personne, croise seulement quelques visages dans la rue, quand je sors manger aux heures les plus improbables au pied de l’hôtel. Aux autres tables, certains se demandent discrètement si je suis d’ici ou d’ailleurs. Puis ils m’oublient aussitôt leur soupe sous le nez et je deviens le fantôme d’un client parmi d’autres…

Le moindre besoin est devenu une corvée. Je ne me douche même plus. Reste la plupart du temps nu, bois le moins possible pour ne pas pisser… Aujourd’hui, je n’ai encore rien avalé. Le frigidaire est aussi vide que ma pensée. Pas d’autre choix que de sortir si je ne veux pas mourir de faim. Le quán ăn où je m’assois chaque soir est aujourd’hui fermé. Il me faut aller plus loin, chercher une autre table où m’asseoir. Il y en a bien d’autres, beaucoup d’autres même, mais leur caractère nouveau m’inspire la plus grande crainte. Il suffit d’un infime imprévu dans mes habitudes pour que je sois complètement perdu. Mes pas ne mènent nulle part. Marcher dans cette torpeur est insoutenable. J’ai presque envie de pleurer. C’est ridicule mais c’est ainsi. Je cherche une brèche où sauver mes larmes du regard des passants, rentre en douce dans un immeuble mal surveillé et monte discrètement jusqu’au toit pour enfin m’extirper du mouvement effréné de la ville.

La nuit va tomber d’un coup. Sans crépuscule. Je m’accroche à cette dernière demie heure de jour comme à mon reste de raison.

C’est un jour comme un autre, un de ceux dont j’ignore la date. L’air est lourd. Moite. Chaleur oppressante. La ville semble étouffer à l’horizon. Les nuages bas déchirent le pic des tours de verre et de béton. Ils vont et viennent avec le vent comme autant d’étranges créatures accompagnant mon ennui. Mon regard se dissipe avec les nuées avant de se perdre dans le vide. À cet instant précis, je suis absent. Plus que ça même, je suis véritablement réduit à néant.

Soudain un violent courant d’angoisse vient me ressusciter. Je me souviens que j’existe. Il fait noir. Je ne peux dire depuis combien de temps la nuit est tombée. À vrai dire, je ne m’en suis même pas rendu compte. De longues minutes sont passées sans moi. C’est à me demander si parfois ma montre ne me joue pas des tours, traitres aiguilles dorées de mèche avec la mort profitant de mes absences pour soustraire à ma vie un peu de mon temps.

Je m’allonge enfin, ferme les yeux, simulant un sommeil perdu d’avance. J’entends tout, l’écho des pas d’une errance de pauvre, les bribes d’une dispute interrompue par le claquement d’une porte, la plainte aboyée d’un vieux chien qui n’en a plus pour longtemps, le mécanisme de l’ascenseur d’où remontent les rires ivres des voisins rentrant chez eux, les coups d’un balai sur le trottoir d’un resto ouvert la nuit, le bruit du silence des machines, du silence dans le noir, du sommeil des hommes, de la femme qui n’est pas à mes côtés…

La nuit je sens l’homme plus que toute autre chose, ses pieds nus et noirs de crasse, ses traces d’urine et de merde sur les murs que lui même à dresser, ses aisselles puantes et salées auréolant sa vieille chemise de travail, ses dents cariées, pourries d’avoir ri jaune si souvent, alors que la ville se moquait de lui, l’humiliait, l’écrasait comme un cafard. Si je me concentre bien, je peux entendre son désir de vengeance éclater comme un orage dans son ventre. Ils sont combien ici à n’avoir pas pu suivre le mouvement de la ville, à errer dans une ville qu’ils ne reconnaissent plus…

Rien à faire, cette nuit encore, je ne dormirai pas. Je regarde à nouveau à ma fenêtre. Je ne me lasse pas de regarder l’incessante fable d’en bas, celle d’un rat chassé par un chat qui jusque là roupillait sur le rebord de son toit préféré, son coin à lui, à des hauteurs vertigineuses de solitude, peinard, au sommet de la nuit des rues plongées dans le noir. Dans le ciel rayonne le sourire narquois de de lune. Au fond elle peut bien se foutre de moi. Quelle importance ? Dans à peine une poignée heures, elle aura disparu dans la lave du petit matin. J’y jetterai mes yeux injectés de sang, dans l’espoir de dormir un peu.

J’ai l’haleine d’un silence qui a fermenté dans ma bouche toute la nuit. Derrière mes lèvres closes comme un tombeau, ma parole repose en paix. Son odeur de pourriture sèche est celle de tous les mots morts sur le bout de ma langue. Depuis combien de jours n’ai-je pas dit un mot ? J’ai bien balbutié quelques chiffres, essentiellement des prix, pour payer un taxi, acheter une mangue, peut-être aussi un ou deux cám ơn, car malgré ma mauvaise humeur d’insomniaque, je reste un individu bien élevé. Mais mis à part de pauvres banalités, je n’ai eu aucune discussion avec qui que ce soit. Depuis que je suis rentré, mes échanges avec un autre être humain sont limités à deux ou trois phrases, un billet passant d’une main à l’autre, de furtifs regards indifférents, jamais de sourire.

Parler, j’ai oublié à quoi ça servait…

Je m’assois sur le lit défait. Il sent le foutre et la sueur des rêves précédents, ceux dont je ne me souviens plus malgré l’effroi qui règne en moi après chaque réveil. Je ne regarde plus les heures. Elles ne servent qu’à me faire perdre mon temps. Depuis hier ma montre flotte dans les chiottes. Elle n’a pas réussi à passer dans les tuyaux auxquels je la destinais. Le cadran s’est fissuré dans la cuvette. La pisse et l’eau ont arrêté les aiguilles dont j’étais l’esclave. Je ne me sens pas plus libre pour autant.

À ma fenêtre il pleut des cordes à pendre n’importe quel souvenir. Je guette la foudre qui soudain tombe sous mes yeux, me renvoyant à ma condition de personnage. Sa couleur est celle d’une fiction, cette fiction que j’ai voulu quitter en partant à la recherche de mon nom et que je retrouve, des milliers de kilomètres plus loin, à Saigon. Pas de doute, c’est elle derrière la vitre inondée. Et moi, de mon refuge, je regarde la ville avec cet étrange désir qu’elle disparaisse sous le déluge.

L’appartement est sombre. La nuit est déjà tombée. Une fois la porte enfin fermée à clef, je m’efforce de purger en silence le bruit venimeux de la journée passée, rongé par le remord de n’avoir rien dit quand il aurait fallu (malgré la certitude d’être mal entendu ou pris pour un fou) hurler par orgueil n’importe quel mot. Même un râle suffirait… (Jamais je n’aurai dû sortir aujourd’hui.)

Mes yeux se ferment malgré le bruit de fond de mon existence, cette voix dans ma tête qui cherche par tous les moyens à s’arranger avec ma conscience. Sa mauvaise foi n’est jamais à bout d’imagination pour inventer d’improbables issues de secours aux impasses d’un jour qui a mal tourné. Aussi ridicule soit-elle, je ressens autant d’amitié que de honte pour cette voix qui sans relâche cherche à me duper pour sauver ce qu’il reste en moi de vivable.

J’écrirais bien quelques phrases pour une bouchée d’air. Mais je n’en ai pas la force. L’indifférence prend peu à peu le pas sur la nécessité d’écrire. Je suis dans ma chambre comme dans ma pensée : emmuré d’angoisse, à l’asphyxie. Je m’effondre tout habillé sur le lit, impuissant devant l’absence de tout soulagement. Mon corps aujourd’hui ne peut résister plus longtemps. Je tombe de sommeil comme sous les balles de ma propre guerre…

Texte et photo : Anh Mat

Partager :

  • Twitter
  • Tumblr
  • Imprimer
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

regard vide

28 vendredi Déc 2018

Posted by lecuratordecontes in Anh Mat

≈ 3 Commentaires

Étiquettes

Anh Mat

Regard vide

assis sur une chaise
le regard vide à donner le vertige
étranger à moi-même
je ravis une heure aux secondes
qui passent comme une foule d’ombres sur le mur
du sable sur la route couleur nuit-chantier
camions containers en sommeil
ordures aux pieds des arbres
et un pas dans la nuit
quelque part
aussi lointain que juste à côté
peut-être en moi
oui ce bruit de pas vient d’une rue en moi
noire de monde
foule de pronoms qui conversent devant une bière
un bol, deux baguettes, tranquille
dans le courant d’air d’une terrasse ouverte sur l’intérieur
au coeur des bas fonds les plus boueux
deux index frappent sur des lettres
immobile sur une chaise en plastique bleue
j’écris une heure à passer jusqu’au soir
en direct d’un bout de trottoir
île fictive où j’échoue un instant
en plein coeur de la ville
avant de repartir à la dérive
dans ses rues sur le pavé
par endroits soulevés par les racines des vieux arbres
dans le flux des moteurs continu des phares
je patauge dans les relents d’huile et d’eaux usées
fuite des clim’ pissée par les bus
fonds de soupes pas finies jetées dans la rigole
mon corps slalome entre les mob’ mal garées
marcher est une lutte, trop peu d’espace
chaque obstacle prend toute la place
c’est étouffant à force
de marcher nulle part
en soi

 

Texte et photo : Anh Mat

Partager :

  • Twitter
  • Tumblr
  • Imprimer
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

la ville détruite

27 mardi Nov 2018

Posted by lecuratordecontes in Anh Mat

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Anh Mat

la ville detruite

le phare transperce la nuit. M. roule avec prudence. De peur qu’un homme surgisse du néant sur la route. Il a cette crainte depuis l’accident. Il garde en tête l’image du guidon tordu comme un bras disloqué. Sur le bitume la moitié de la tête gisait dans le sang. L’autre moitié avait disparu, pulvérisée par l’impact. De son visage restait une joue, un oeil, le front. Le reste était un trou. Le corps encore à cheval sur la selle, plus un membre ne bougeait. M. était conscient. Il regardait impuissant le corps de l’autre, sous le regard procédurier des étoiles. Quelques mètres à moto ont suffit pour reconnaître la ruelle, l’odeur de poisse si singulière, l’odeur tiède des ordures et de la mousson. Il reconnaît aussi l’aboiement d’un vieux chien mort au loin. Un passé semble précéder M. Il rentre dans la ville comme dans un livre ouvert au hasard. Et la venelle inconnue il y a encore quelques mots ouvre un chemin menant déjà quelque part…

entre deux murs, deux remparts de maisons collées entre elles, chacune aussi étroite que haute. Portes et fenêtres restent closes. La lumière est étrange, blanche et embuée, lumière trouble du rêve. Derrière les fils électriques emmêlés comme des phrases, on distingue à peine le ciel. On se sent ici plus éloigné des astres qu’ailleurs. Le fleuve est derrière. On ne voit plus l’eau, on la devine à l’odeur, à la lumière éclatante qu’on aperçoit, tout au bout du tunnel…

ma main dans la nuit. Elle tient un rétroviseur. Dedans la ville dont on ignore encore l’étendue en soi. La lumière du jour jaillit dans la chambre noire, comme si soudain, une brèche s’ouvrait sur  un autre monde, un autre espace, une autre loi. Pas le temps de lire les tags, d’identifier distinctement la couleur des murs, les visages croisés. Les mots courent après l’oubli des choses qui s’éloignent. Reste l’image inversée d’un travelling qui s’enfonce dans la venelle. Autour tout est noir. Ce que le miroir reflète est invisible. Le rétroviseur est l’unique porte d’entrée. Il faut sauter en marche, se laisser aspirer avec les éléments…

des ouvriers mangent en cercle autour du réchaud. Il reste un bout de ciel dans les flaques. En face le bruit du quán nhậu: les bols et les cuillères. Entre 54-x7 0867 et 52-T8 7522 (deux plaques d’immatriculation) trois personnes assises autour d’une table en plastique bleue. Elles mâchent, regardent à peine autour d’elles. Chacune dans son silence pense au rêve fait la nuit dernière. Seul l’enfant semble mieux réveillé. Il refuse de manger, de s’asseoir. Il préfère jouer avec les coqs en cage sur le trottoir. L’enfant crie et mime avec les bras deux ailes qui se déploient avant d’attaquer. Son plumage flamboyant bondit en arrière, il atterrit sur la route, la posture fière. Les deux autres silhouettes se lèvent subitement. Crissement de pneus. Hurlement. Silence. La rue est désormais vide. Plus que des absents autour de la table, assis sur leurs tabourets, et le coq dans sa cage, qui fixe la route, à l’endroit même où le petit corps gisait…

138/38, quận Bình Thạnh, au bout d’un hẻm de la rue Bạch Dạng, près du Chợ Bà Chiệu. Chez Kiệt, un ancien militaire. Il s’est battu aux côtés d’Anh Khoà, un voisin informaticien qui vit aujourd’hui à Kiên Giang, et Nho, mort au combat. Bố passe sa vie sur sa chaise, sous le calendrier Vinamilk, au pas de la porte d’entrée. Pour lui les jours n’ont ni début ni fin. Sa vie n’est plus qu’une succession de secondes interrompue par des siestes. Bố est sans horaire. Il s’endort et se réveille n’importe quand, avale un cơm tấm sườn bì chả, au quán nhậu de Khánh, elle vend aussi des cigarettes. Quand elle est fermée Bố se contente des restes froids encore sur la table. Il a l’habitude de lire tout bas la parole de Bouddha pour digérer. Une fois terminé, Il regarde à la télé the Undertaker entrer sur le ring de la World Wrestling Entertainment. Derrière la vitre, on peut voir ses yeux briller. On dirait un enfant. Bố pouffe de rire, seul dans le salon, en pleine nuit. La tristesse que dégage son visage épuisé semble infinie. Qu’a-t-il vu, qu’a-t-il fait ou subi durant la bataille de Buôn Ma Thuột pour être ainsi aujourd’hui ? Marié à Cô Ngộc à qui il ne parle plus, institutrice élégante, tous les jours en aó dài, dont l’intégralité de la garde robe vient de chez Hạnh la couturière. Elle sourit constamment, on dit d’elle qu’elle rayonne comme le soleil, soleil secrètement endetté auprès d’Anh Thắng, un mafieux du quartier. Elle a laissé en gage le titre de propriété…

la maison d’hôtes devait être à deux pas d’ici. M. pressentait qu’elle serait probablement fermée après tant d’années. Mais il pensait au moins pouvoir reconnaître les alentours. Il est à présent bien incapable de dire si la maison était à gauche ou à droite. M. regarde en vain sa boussole aussi perdue que lui. L’absence de l’hôtel troue sa mémoire. M. a l’air d’un type qui vient d’apprendre le décès d’un être cher. Les rues désorientent le souvenir qu’il en avait. Toutes les attentes de M. sont aussitôt déçues, démasquées. M. commence à douter de l’histoire d’où il vient…

chambre 407, seule, Em Tú écoute l’orage gronder. Le vent donne la parole aux feuillages, les scooters accélèrent dans l’espoir d’arriver avant la pluie. En bas, sous la devanture d’une maisonnette, M. attend l’orage comme un ami qui tarde à arriver. Puis il frappe, sans pitié. Sa force intimide. Il passe à tabac le goudron, les pavés, les toits. La venelle devient canal. Des corps courent après leur mobylette emportée par le courant, tous cherchent un abri, un hall d’entrée, une terrasse, un toit en tôle ou en toile. La pluie couvre le bruit des hommes, des machines, elle inonde les rues de silence. À la fenêtre de l’hôtel qui n’est plus, Em Tú fixe la pluie. On ne saurait dire si elle l’ennuie ou la fascine. Le vent souffle les gouttes horizontalement. Sous la devanture, M. se demande un instant si elle tombe vraiment du ciel. On ne voit pas plus à un mètre. Puis la venelle réapparaît. Minute après minute, on distingue à nouveau le quán nhậu, l’absence de la maison. M. tend la main. Il ne pleut déjà plus…

au loin la plainte aboyée d’un chien au loin, puis d’autres, plus proches, probablement de taille plus petite, eux aboient avec une voix de chat qui miaule. Mais ce concert canin est couvert par autre chose. M. n’a jamais su d’où ça venait : est-ce le bois des barques qui grincent aussi fort ? Est-ce un musicien pêcheur qui de sa barque souffle dans un didgeridoo ? Ou bien le cri d’une bête inconnue ? Et puis ça cesse. Reste le choc d’un camion container qui cogne sur la route mal fichue. Des bribes de bruits des chantiers qui ne dorment jamais vraiment. Quoi encore ? De rares coups de Klaxons. Des grillons qui scintillent, des bouts de voix ci et là, et la nuit des rues, vertigineuse. Au loin les bateaux meuglent comme des vaches battues. Ça vient des berges derrière. Dans la rue le chant des coqs ressemblent à s’y méprendre au hurlement du loup. Ils se répondent d’une maison à l’autre. On dirait qu’ils conversent. Que peuvent-ils se dire ? Hurlent-ils des menaces de mort ? Cherchent-ils à s’intimider avant le prochain combat ? Ici le silence se fait extrêmement rare. Toujours la grue qui tourne en fond, l’impatience qui klaxonne, le moteur qui rugit, l’impact d’un accident mortel, la berceuse qui circule comme un courant d’air, le bruit de perceuse qui perd la tête et fait des trous dans la mémoire, bribes d’histoire, messes basses, brouhahas d’hommes venu du fond de M. qui ferme les yeux dans la venelle…

M. verse dans la tasse le thé brûlant, les effluves se mêlent à l’odeur fade du trottoir. Avant d’y tremper les lèvres, M. prend la tasse, hume, essaie de deviner au nez ce que le thé deviendra sur le palais. Il sent la liqueur chaude. Première gorgée : thé rôti, fumée, liquoreux mais pas sucré. M. ne peut déceler ce qu’il provoque. Il cherche des connexions avec le passé mais la saveur en bouche ne rejoint aucun bout de sa mémoire. Ce sont là des saveurs jamais rencontrées. Elles ne réveillent rien de mort en lui. Elles vivent pour la première fois leur pouvoir sur ses sens. Ça ne veut pas dire que le thé n’est pas bon, bien au contraire. Vierge de tout repère, résistant à toute métaphore, il reste en bouche un mystère. Il assèche le palais d’un goût de vase tiède. M. a en tête l’image d’une flaque. Le thé s’assombrit sur la langue…

— la poste s’il vous plaît ?
— la poste ? Elle est toujours sur le quai. Mais il n’en reste plus rien.

M. rentre sous le regard inerte du gardien. Sur les murs,  des noms de ville auxquelles il manque des lettres. Sous chaque nom, une horloge arrêtée à l’heure de sa mort. M. s’assoit sur le banc, devant les cabines téléphoniques au combiné arraché. Il se souvient du brouhahas des conversations, concert de voix parlant chacune sa propre langue. Le portrait du Président a perdu ses couleurs, le mur se fissure, le visage balafré s’apprête à s’effondrer. M. imagine les débris de l’idole par terre. Les carreaux rappellent les cases d’un échiquier. Aujourd’hui, M. et le garde sont les seuls pions restant. M. se souvient avoir écrit une lettre à quelqu’un, mais il ne sait plus qui ni à quel sujet. C’était important. M. se souvient du temps passé ici, sur le banc, l’habitude d’y écrire à contre jour, face aux ombres qui circulaient comme des courants d’air. Le gardien bâille, l’air livide sur sa chaise. Il veille armé sur les ruines de la poste désormais déserte…

… au bout du bâtiment, un immense portail ouvert sur le fleuve. L’eau est déserte. Le vent est frais. Des relents d’urine remontent aux narines. Certains marins pissent leur bière dans l’allée derrière. Ça sent aussi l’eau, le bois mouillé, celui des barques amarrées. On leur a peint des yeux sur la coque. Elles regardent M. sortir de la poste. Il tourne à gauche. Reconnaît le chemin menant au petit abri ouvert sur le fleuve. Trois murs et un toit, le tout en tôle. Ici on peut s’asseoir, regarder le temps passer… et trouver ça beau. M. est peut-être revenu pour eux, ces petits lieux minuscules, où l’on mâche des mực khô et bois une bière tiède. Parfois ils sont sur un bout de trottoir, dans le flux des déambulations, sous la devanture d’une boutique, en plein coeur de la ville, ou bien comme ici, sous un bout de tôle rouillée, au bord de l’eau. Refuge traversé par des âmes fugitives, celles des marins absents. Les bateaux ne passent plus ici depuis longtemps. M. se souvient de l’incessant passage des cargos multicolores, du temps où le port était encore vivant. M. reste immobile, la bière déjà diluée dans les glaçons. Deux hommes en débardeur blanc sont assis à la table à côté. L’un d’eux demande à M. s’il habitait le quartier à l’époque. Il s’adresse à lui dans la langue d’ici. M. répond. L’ homme est un peu troublé par l’accent. Il ne peut déceler d’où il vient…

la poste, c’est le premier bâtiment qu’ils ont détruit… la poste et le port derrière. Quelques heures ont suffi. Ils nous coupaient ainsi du monde et des autres. Nous étions privés de mots et de rencontres. La solitude de la ville était grande, elle d’habitude si vivante, si bavarde, elle se taisait devant le fleuve. L’horizon était devenu une impasse. Plus jamais un bateau ne s’arrêterait ici. L’idée même de cette ville était soudain remise en question. On ne savait plus si d’autres villes connaissaient l’existence de la nôtre. «— Notre nom a-t-il été rayé de la carte ? Appartenons-nous encore à l’Histoire ?» Ces questions nous hantaient. Puis on a oublié. Disparue l’histoire, disparus les ancêtres, la mémoire. Ils ont brûlés les livres, les lettres, ils ont coupé la langue et les lèvres des anciens. Ils ont séparés les parents des nourrissons. Comme tu peux le voir, les gens d’ici sont très jeunes. Ils ne savent pas de qui ni d’où ils viennent. Ils pensent être les premiers hommes. Comprends-tu leur stupeur face à toi ? Ta présence peut tout changer. La ville te prend pour un étranger mais tu la connais mieux que ses propres habitants. Tu portes le passé de la ville, un passé qu’elle ignore. Ta parole porte des morts, des mots, des noms ensevelis sous les ruines d’aujourd’hui…

Texte et photo : Anh Mat

Partager :

  • Twitter
  • Tumblr
  • Imprimer
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…
← Articles Précédents
Follow Les Cosaques des Frontières on WordPress.com

Editions QazaQ

  • À PROPOS – Editions QazaQ
  • BIOGRAPHIES AUTEURS Éd. QazaQ
    • André Birukoff
    • Anh Mat
    • Anna Jouy
    • Brigitte Celerier
    • Christine Jeanney
    • Christine Zottele
    • Claude Meunier
    • Dominique Hasselmann
    • Éric Schulthess
    • Françoise Gérard
    • Jan Doets
    • Jean-Baptiste Ferrero
    • Jean-Claude Goiri
    • Lucien Suel
    • Ly-Thanh-Huê
    • Marie-Christine Grimard
    • Martine Cros
    • Murièle Modély
    • Nolwenn Euzen
    • Olivia Lesellier
    • Serge Marcel Roche
    • Stuart Dodds
    • Zakane
  • CATALOGUE LIVRES Éd. QazaQ
    • Anh Mat – Cartes postales de la chine ancienne
    • Anh Mat et l’apatride – 67 Cartes postales de la chine ancienne (tome 2)
    • Anna Jouy – Je et autres intimités
    • Anna Jouy – Pavane pour une infante défunte
    • Anna Jouy – Strasbourg Verticale
    • Anna Jouy – Là où la vie patiente
    • Brigitte Celerier – Ce serait…
    • Christine Jeanney – Hopper ou « la seconde échappée »
    • Christine Jeanney – Ligne 1044
    • Christine Jeanney – L’avis de Pavlov
    • Christine Jeanney – Piquetures
    • Christine Zottele – Rentrez sans moi
    • Christine Zottele – Vous vivez dans quel monde?
    • Dominique Hasselmann – Filatures en soi
    • Éric Schulthess – Haïkus (ou presque) tombés des cieux
    • Francoise Gérard – Avec L’espoir que tu me lises un jour
    • Jan Doets ¬– Moussia, une âme russe dans la tourmente du XXème siècle
    • Jan Doets – beloumbeloum
    • Jan Doets – « C’était l’adieu à la Russie, l’adieu à tout »
    • Jan Doets – “It was a farewell to russia, a goodbye to everything”
    • Jan Doets and André Birukoff – “It was a farewell to russia, a goodbye to everything”
    • Jan Doets et André Birukoff – « C’était l’adieu à la Russie, l’adieu à tout »
    • Jean-Baptiste Ferrero – Huit histoires de fantômes
    • Jean-Claude Goiri – Ce qui berce ce qui bruisse
    • Lucien Suel – Express
    • Lucien Suel – Sombre Ducasse
    • Ly-Thanh-Huê – Histoires du delta
    • Ly-Thanh-Huê – L’antimonde
    • Ly-Thanh-Huê – L’objeu
    • Ly-Thanh-Huê – Transformations Chimères
    • Marie-Christine Grimard – D’ici et d’ailleurs
    • Martine Cros – Autoportrait à l’aimée
    • Murièle Modély – Sur la table
    • Nolwenn Euzen – Cours ton calibre
    • Olivia Lesellier – Rien, te dis-je …
    • promenoèmes – Claude Meunier
    • Serge Marcel Roche – Conversation
    • Serge Marcel Roche – Journal De La Brousse Endormie
    • Stuart Dodds – Towards a buried heart
    • Zakane – l’heure heureuse
  • Formats de lecture

Les Cosaques

  • À PROPOS – Les Cosaques
  • Formats de lecture
  • André Birukoff
  • Anh Mat
  • Anna Jouy
  • Brigitte Celerier
  • Christine Jeanney
  • Christine Zottele
  • Claude Meunier
  • Dominique Hasselmann
  • Éric Schulthess
  • Françoise Gérard
  • Jan Doets
  • Jean-Baptiste Ferrero
  • Jean-Claude Goiri
  • Lucien Suel
  • Ly-Thanh-Huê
  • Marie-Christine Grimard
  • Martine Cros
  • Murièle Modély
  • Nolwenn Euzen
  • Olivia Lesellier
  • Serge Marcel Roche
  • Stuart Dodds
  • Zakane
  • Anh Mat – Cartes postales de la chine ancienne
  • Anh Mat et l’apatride – 67 Cartes postales de la chine ancienne (tome 2)
  • Anna Jouy – Je et autres intimités
  • Anna Jouy – Pavane pour une infante défunte
  • Anna Jouy – Strasbourg Verticale
  • Anna Jouy – Là où la vie patiente
  • Brigitte Celerier – Ce serait…
  • Christine Jeanney – Hopper ou « la seconde échappée »
  • Christine Jeanney – Ligne 1044
  • Christine Jeanney – L’avis de Pavlov
  • Christine Jeanney – Piquetures
  • Christine Zottele – Rentrez sans moi
  • Christine Zottele – Vous vivez dans quel monde?
  • Dominique Hasselmann – Filatures en soi
  • Éric Schulthess – Haïkus (ou presque) tombés des cieux
  • Francoise Gérard – Avec L’espoir que tu me lises un jour
  • Jan Doets ¬– Moussia, une âme russe dans la tourmente du XXème siècle
  • Jan Doets – beloumbeloum
  • Jan Doets – « C’était l’adieu à la Russie, l’adieu à tout »
  • Jan Doets – “It was a farewell to russia, a goodbye to everything”
  • Jan Doets and André Birukoff – “It was a farewell to russia, a goodbye to everything”
  • Jan Doets et André Birukoff – « C’était l’adieu à la Russie, l’adieu à tout »
  • Jean-Baptiste Ferrero – Huit histoires de fantômes
  • Jean-Claude Goiri – Ce qui berce ce qui bruisse
  • Lucien Suel – Express
  • Lucien Suel – Sombre Ducasse
  • Ly-Thanh-Huê – Histoires du delta
  • Ly-Thanh-Huê – L’antimonde
  • Ly-Thanh-Huê – L’objeu
  • Ly-Thanh-Huê – Transformations Chimères
  • Marie-Christine Grimard – D’ici et d’ailleurs
  • Martine Cros – Autoportrait à l’aimée
  • Murièle Modély – Sur la table
  • Nolwenn Euzen – Cours ton calibre
  • Olivia Lesellier – Rien, te dis-je …
  • promenoèmes – Claude Meunier
  • Serge Marcel Roche – Conversation
  • Serge Marcel Roche – Journal De La Brousse Endormie
  • Stuart Dodds – Towards a buried heart
  • Zakane – l’heure heureuse

Commentaires récents

brigitte celerier dans Favart(adagio)-mars 2022…
Chabriere dans Poèmes en colère
Sig dans Teos du Jeudi
Sig dans Teos du Jeudi
brigitte celerier dans Sans le bruit de mon âme

Textes Cosaques

Articles récents

  • Chemins 30 janvier 2023
  • Zinc 26 janvier 2023
  • Ah Idée – Jacques Cauda 23 janvier 2023
  • Plongée D’hiver – Pièce de Jean Dupont aux Editions QazaQ 20 janvier 2023
  • Retour au pays natal #1 – Anh Mat 19 janvier 2023
  • Les Imprécations Nocturnes de Grégory Rateau – Extraits 10 janvier 2023
  • Dans l’oubli 9 janvier 2023
  • D’une enclume posée 5 janvier 2023
  • – HIVER – 2 janvier 2023
  • « Space-Time » aux Editions QazaQ – Dessins de Tara Mahapatra et poèmes de Shahriar Beheshti 22 décembre 2022

Les Cosaques chez eux

  • Alexandre Nicolas
  • Aline Recoura
  • ana nb – effacements
  • ana nb – sauvageana
  • Anh Mat
  • Anna Jouy
  • Anne-Marie Gentric
  • Arnaud Bourven
  • Brigetoun
  • Brigitte Celerier
  • Carol Delage
  • Catherine Watine
  • Charles-Eric Charrier
  • Charlie Périllat
  • Charlotte Van Kemmel
  • Christine Jeanney
  • Christine Zottele
  • Claude Enuset
  • Claude Meunier
  • Claudine Sales
  • Clément Dugast Nocto
  • Contrepoint
  • Corinne Le Lepvrier
  • Cyril Pansal
  • David Jacob
  • Dominique Hasselmann
  • Dorothée Chapelain
  • Eric Macé
  • Eric Tessier
  • Fabien Sanchez
  • Florence Noël
  • Françoise Gérard
  • Gabriels F
  • Gracia Bejjani
  • Grégory Rateau
  • Gwen Denieul
  • Isabelle Pariente-Butterlin
  • Jacques Cauda
  • Jan Doets FR
  • Jean-Claude Bourdet
  • Jeanne Morisseau
  • Julien Boutonnier
  • Kieran Wall
  • Laetitia Testard
  • Lanlan Hue
  • Lélio Lacaille/aunryz
  • Lucien Suel
  • Marie-Christine Grimard
  • Marie-Pier Daveluy
  • Marine Giangregorio
  • Marine Riguet
  • Marlen Sauvage
  • Martine Cros
  • Miguel Angel Real
  • Mots liés/aunryz
  • Murièle Modély
  • Nicolas Bleusher
  • Nolwenn Euzen
  • Peter O'Neill
  • Philémon Le Guyader
  • Pierre Vandel Joubert
  • Romain Fustier
  • Sandrine Davin
  • Serge Bonnery
  • Serge Marcel Roche
  • Tara Mahapatra
  • Tom Buron
  • Virginie Séba
  • Yan Kouton
  • Zakane

Tags

Aedificavit Anh Mat Anna Jouy Au-bord-de-tout Au bout du village BLAST Boîte de réception Brienne Brigitte Celerier Ce serait ... Christine Zottele Chronique de l'escalier Chroniques du su et de l'insu Claude Enuset Confessions intimes Conjuguer sa vie Contes de l'équateur Cosaquiana Destins Diaspora, feuilleton Drôle d'Histoire F.C. Terborgh Florence Noël Françoise Gérard Gabriel Franck Gwen Denieul Hoel et Léo Hyperbôle Il y a quelqu'un Journal de vacances L'amour qui ne se dit pas L'apatride La bague, feuilleton La bataille finale de Teruel (la Guerre Civile d'Espagne) Lan Lan Huê La nuit semblait venue La Révolution russe de 1917 La tentation du vent La Tranchée le monde est une rencontre Le passage de l'hiver Les carnets du Major Syvorotka Lettres à mon grand ami du nord longreads Anna Jouy Luc Comeau-Montasse Là où la vie patiente Maisons Ma langue aux chiens Manivelles Marlen Sauvage Martine Cros Mon oncle Murièle Modély Musique Peintre regarde moi ... et mon regard latéral Pensées d'un passeur Portraits de famille Portraits fictifs Poèmes d'amour et de Pygmésie intérieure Poésie de l'ancienne Chine Ralentir passage de rêves Sabine Huynh Secrets de maisons Simon seul Tissus de mensonge Underground Un jour une rencontre Un roman cathare Vases Vieilles histoires d’un pays haut Villes jamais Yan Kouton Zakane À mon amie perdue Éditions QazaQ

Creative Commons

Licence Creative Commons
Tous le contenu de Les Cosaques des Frontières est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

Propulsé par WordPress.com.

  • Suivre Abonné∙e
    • Les Cosaques des Frontières
    • Rejoignez 302 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Les Cosaques des Frontières
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…
 

    %d blogueurs aiment cette page :