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~ refuge pour les dépaysés

Les Cosaques des Frontières

Archives de Tag: Villes jamais

Ville, jamais 7 : Fribourg, hier et demain

23 mercredi Juil 2014

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Anna Jouy, Villes jamais

Fribourg: The Golden Tower circa 1841 by Joseph Mallord William Turner 1775-1851

Boucle sur la Saanen. Y arriver par la rivière. Commencer par le port, le quai de bois où des barges attendent de se remplir avant de poursuivre vers Amsterdam.

Là-bas, la ville haute. Mais d’abord les bas-fonds, ceux de partout, de par le monde, de tout temps. La Basse.

Il y aurait donc cette colonne vertébrale à remonter, les pans décharnés de la cité et puis ses pans gras, l’os sur lequel on l’aurait taillée. Les craies vertes et sombres, les calcaires qui transpirent encore leurs périodes glaciaires, des époques d’animaux disparus, la molasse des coupe-gorge hantés par des gargouilles et des fantômes… Longer ces maisons comme des « tchettes » merdeuses pendues aux poils de la bête, ces nids de vermine, braillant de faim. De soif surtout. Gravir la ville, par ces métissages de bois noir et de roche volée à coup de burin à la falaise, par ces escaliers cachés, drains de vieux libidineux et d’enfants de chœur, quand la nuit appelle à la gueuse.

Et puis les tours, fichées là pour la veillée, pour la prise d’air de la ville grouillante, là où on pond des enfants par secousses, par spasmes saisonniers. Femmes rondes, que l’on enfourche alors sans risque, femmes riantes de toutes leurs lourdes muqueuses. Plus tard, dans l’hiver on se résoudra à des histoires autour du feu, des tavernes d’hommes sales d’alcool et de sciure. De « pouets » .

Ensuite, remonter vers les maisons qui font encolure à la cathédrale, le manège des bourgeois, lotis dans de hautes bâtisses, tenant commerces de peaux, de tissus, de dentelles et d’aliments. Croiser là des servantes, des garçons d’écurie, des cochers parmi les âpres au gain. Traverser la foire, les rues bloquées d’échoppes où les bestiaux rivalisent avec les hommes et prennent langue avec eux, hurlements d’épouvante, où l’on se pogne à chaque affaire et où la campagne endimanchée vient tenant au bout d’une corde une vache à vendre ou encore trimballant sur « l’oji » la meule de fromage qu’on veut transformer en écus.

Remonter encore cette sente pavée où se sont installés, comme des oiseaux rares sur leur perchoir, des notables, les cols plissés, le corpus savant de la cité. Quelques balcons surplombent la virole de la Sarine tout en bas, comme pour se sentir mieux échappés de la boue collante de la misère. On ira y dénicher peut-être une brave gosse aux seins gros et frais. On lui donnera du pain pour ses enfants en échange de son lait. On mettra au fronton, une guirlande sculptée, on fera un petit oratoire à un saint spécialiste des revers de fortune.

Se montrer tout en se cachant et puis parler Français.

Plus haut, beaucoup plus haut, assez loin pour ne rien perturber longtemps, une place de choix, une place terrible, ramenant le bas vers le ciel, comme elle rabaisse en retour l’orgueil à la petitesse du monde. La place du gibet. Le « Guintzet ».

C’est là où on pend à chaque tribunal un brave malhonnête, laissant aux corbeaux et aux pires cauchemars le soin de le dépecer jusqu’au prochain.

La ville entourée de son ruban de moellons, ses garnisons de tours et que bientôt on démolira pierre à pierre pour les métastases de la modernité.

J.P. Humbert 1978-88-2005-Fribourg-USA

Arriver par les semi-autoroutes, les nouveaux périphériques, par le grand pont de la Poya. Boucles nouvelles. Par ronds concentriques, les grandes surfaces encerclent la ville de leurs anneaux constricteurs. Forcer le passage, dans le grouillant nouveau, ce fourmillant tintamarre, cette agitation permanente, ce roulis de caddies avalant et régurgitant des monceaux de produits. Les pauvres sont là comme des mouches affolées à la moindre action d’achats. Faire le plein de ce n’importe quoi qui manque. A tout prix et tant que possible. Ils viennent de l’extérieur, de la campagne environnante buter contre la ceinture Mac Donald.

Se frayer la route, tenter de pénétrer dans les sphères intérieures, franchir ainsi des passes encore poreuses: Attendre que les écluses à automobiles se remplissent, se chargent puis enfin avancer, un peu. Aller vers le centre, vers le noyau, l’atome de la ville. Sentir que se détachent, à force de progression, les parcelles de vie, les cris d’enfants, les rires, le pouls de son cœur. Avancer encore, jusqu’à ce surplomb dominant cette zone étrange et confisquée de l’existence, en bas.

Il reste un filet d’eau, cela y ressemble du moins. Il n’y a rien de sûr.

Des tas de pierres donnent l’impression d’une ancienne cité toute endormie et qui se serait affalée comme ça sur le dos d’un antique saurien. On pense à des écailles, on pense à des éperons pétrifiés… Ici et là, quelques trous dans les rochers, comme des fenêtres.

Et la nuit, on entend de sinistres échos, des rumeurs de houle et de foule, la marche des revenants.. « ALLEZ ALLEZ FRIBOURG ALLEEEEZ … » comme les supporters enthousiastes de ces jeux antiques de puck et de ballon.

Texte : Anna Jouy
Images :
Fribourg, The Golden Tower c.1841, Joseph Mallord William Turner
Fribourg USA, Jean-Pierre Humbert 1978-1988-2005, estampe numérique
Notes:
Tchette : romandisme signifiant : amalgame informe
Pouet : puant, malpropre
Oji : mot patois signifiant oiseau qui est le nom donné au porte fromage qu’on plaçait sur les épaules
Guintzet : nom du quartier le plus haut de la ville de Fribourg et qui veut dire originellement gibet.

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Villes, jamais 6 : Tokyo

16 mercredi Juil 2014

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Anna Jouy, Villes jamais

Tokio Street View

Grand angle. La place. Quatre côtés, trois artères. Suivre la trouée. Pivoter du guidon, presser avancer, enfourcher la rue. Laisser dépasser. Continuer effort vitesse 4. Changer braquet. Tendre mollets, lever rotules. Recommencer, presser. Laisser la roue rouler. Mordre l’asphalte. Dresser corps, mailler bassin. Reprendre. Danser, danser. Ne pas oublier de respirer. Prendre l’air, remplir la cage des poumons. Faire circuler jusqu’aux chevilles. Pointer là-bas, pointer mais ne garder que l’image rien d’autre. Plat, haut, loin ce n’est pas important. Seulement le bot de la ville. Arriver bientôt arriver, boire, s’écrouler. En finir. Courser dossard contre dossard. D6 la place, la foule, le flot continu des cyclistes.

Vue plongeante. Tomber directement du feuillage. Tomber de l’extrême bout du ciel. De l’univers. Un boulet rapide et direct. Jardin porte Nord, les embuscades de cerisiers, les ombrages dès l’atterrissage. Et voilà le sol poussière jaune de l’on ne sait quelle roche. Avancer là, sans flâner. On se presse encore. Pas une heure à perdre. Sous le soleil et le moment frais, entre deux travaux, entre deux rendez-vous, entre deux amours. Avancer, hésiter entre le gazon proche, les bancs là-bas au plus lointain. Que choisir, où mener son pas ? Se poser, posture plus ou moins adaptée pour sa pause de midi. Détourer le sandwich de son copeau de papier, mordre vite, le nez par terre. Suivre en comptant les tours, les pas épuisés de joggeurs. Soleil battant, rythme aux oreilles, écouteurs et transpiration, ça passe par les tempes. Déjà dix tours du jardin, et trois bouchées de poussière.-

Arrêt encombré. Clientèle à la file et les taxis en chaîne aussi, comme une roue dentée qui mord dans la viande humaine. Les embarquer, les absorber, et partir dans le flot poisseux des gaz CO2. Avancer d’abord, un coup d’accélérateur, un coup de frein. Éviter les passants, les inconscients, chercher sa place dans l’engrenage de la métropole. Tamponner ainsi, d’un tronçon libre à un tronçon borné, le cul des bagnoles. Ne pas se laisser faire, ne pas se laisser distraire. Parfois jurer, laisser le fiel qu’on a en trop sortir par les clapets de vapeur des narines. Fulminer, cracher, jurer. Surveiller de l’œil le client, retro service d’autodéfense. Faut pas qu’il quitte le mouvement avant la destination, pas qu’il s’envole à un feu rouge. Se tenir prêt à presser la serrure automate, à dégainer son katana miniature. Taxi ! Help !

Ouvrir la porte, la tenir béante avec le pied. Pivoter un peu, tirer en soulevant les roues. Basculer de l’intérieur de la maison sur le trottoir. Ne pas lâcher la porte mais tout faire d’une main. Sortir avec le landau et bébé dedans. Après lâcher, qu’importe l’épouvantable bruit de ce chêne qui rentre dans ses gongs. Avancer méthodique. Le filet des affaires du poupon, et celui des prochaines courses. Imaginer qu’il y aurait un bus pas si loin, mais qu’y entrer serait trop compliqué et trop embarrassant. Ce n’est pas l’heure de se pointer avec un marmot dans les transports en commun. Se la jouer promenade bien-être, se la jouer endormissement de monsieur Bébé. Il ne dit rien encore mais on le connait, petit tyran des biberons, ce ne sera pas bien long avant qu’il ne rouspète. Pousser encore. Le faire dans la foule, se frayer son espace jusque dans le Centre commercial. Quadriller les présentoirs, longer les stands. Choisir trier emporter. Pousser encore, les bras chargés. Se faufiler dans les colonnes des caisses et tenter vainement de faire taire les derniers cris au rayon premier âge en balade.

Entrée bouche de métro. 18 heures. Première vidange d’esclaves, humains au labeur, libres donc, oxymores vivants, ose-t-on dire. Précipité d’usine, de commerce, de bureau. Elle se déverse, la vidange, sceau jeté dans les boyaux souterrains, les corps sans volonté, pressés les uns contre les autres. Espace minimum requis, tu mets ton menton dans ces fesses, tu respires dessous ces bras, tu colles ta poitrine à ton voisin. La rame arrive, on bouche tous les trous à la chair humaine, toutes failles avec de la viande en costume. Bubble gum géant monochrome destiné à obstruer l’irrespirable. Chaque courbe, chaque échancrure est colmatée. Sentir ensuite la force de propulsion, la masse naviguer, à l’intérieur de l’enfermement. La sentir, se laisser déporter un peu. La sentir et se pencher en avant lors du prochain arrêt … Ne pas savoir si l’on peut ou non sortir du pouding. Peut-être ne plus y penser. Attendre que le tas se vomisse de lui-même dans un terminus hypothétique.

Faille dans le mur. Glisser sa tête entre les briques. Glisser son épaule, glisser son ventre en le tirant à l’intérieur de soi. Cesser trois secondes de respirer. Passées. Passer de l’autre côté. Un terrain vague un désert, grand, immense, une folie de place vide, nue enchantée. 1000m2 d’un duvet étrange, vert et piqué de couleurs. En haut, très haut, un carré bleu, un écran de ciel. Entrer là, par la lézarde, se foutre dans ce vert, s’y mettre sans n’avoir jamais ressenti, ce souffle, cette prise d’air. S’étonner de la largeur de ses bras, de la distance énorme d’une main à une autre. Toupiller un peu étonné de ne jamais rien rencontrer, de ne buter à rien. S’asseoir là, se coucher même sur le tapis, en caresser les fibres comme vivantes. Le respirer, le sentir à plein nez. Y ouvrir les yeux, admirer les implants de l’herbe, les trouver remarquables de finesse et de subtilité. S’approcher encore. Considérer la quantité, l’incroyable quantité des fétus végétaux, tous serrés les uns sur les autres, se touchant, se tenant, se palpant. En ressentir un vertige nouveau. Lever les yeux.

Alors, pousser à l’aide des cils, les murs pour les faire reculer. Tasser quelque part derrière les cloisons le reste du monde…et se sentir fauché, fané, séché sous un soleil levant. Tokyo Street View.

Remonter aussitôt dans Google Earth.

Texte : Anna Jouy
Image : tokyotimes.org

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Villes, jamais 5 : Perugia

09 mercredi Juil 2014

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Anna Jouy, Villes jamais

Perugia par Cinthi

Je le suis, ombre en pardessus, les deux ailes du trench coat qui battent. Je le suis sous les arches de l’obscurité quand il pénètre les rues, d’un pas ballant, longues étapes ou saccades de réverbère en réverbère, de coudées de chemin en tranchées vives dans le décor. Il m’emporte de son pas, régulier, au travers des nuits de Perugia. Il ignore ma silhouette, ma face laminée dans les pierres plates du sol de la ville. Je me fonds dans le mouvement de sa propre démarche. Je disparais, je reviens, je fais le mur et puis le trou, me dissipe et me rabats, soufflets refermés selon l’accord aux néons des soleils de la nuit.

Il me tire à lui, me pousse, me chasse, me respire et lentement m’expire parfois, me projetant sur les hautes façades anciennes. A sa suite, discrète, prolongation mutine de son corps très rond, je sautille et danse, ventre plat entre les constructions de sa ville.

C’est un être absorbé, vêtu d’un Burberry, chaque saison froide mais le plus longtemps qu’il pourra tenir ainsi emmitouflé. C’est sa vie d’avant qui veut ça, sa vie d’homme de la pluie qu’un rien de soleil rend méfiant et âpre à dévêtir. Il sort la nuit, longtemps après tous les clients mous de la passagieta, quand la ville n’appartient plus qu’au vent, au vent cru, laveur de poussières et de papiers abandonnés. Je le suis, il me tire sous ses semelles craquantes. Il fourre ses mains dans ses poches, me rendant massive boule de noir juste à la cheville de l’oiseau nocturne qu’il incarne.

Il a ouvert la porte principale de sa maison ; il a descendu les paliers très vite. Soudain tout lui devient urgent, pressé, rapide. Il est 5 heures. Il remonte l’escalier du vieil aqueduc, prend les venelles encore allumées, et resserrant dans son poing à hauteur du cou les découpes élimées de son manteau, il file, une cigarette au bec pour rejoindre la grande place, la piazza du IV Novembre.

Elle sera vide, pâleur bleutée de la nuit, avec son gros loukoum enfariné, palazzo de Priori et la fontaine gardée par ses flèches empoisonnées. Il longera la rue, son pas précis marquant les secondes et ses pensées, pour rejoindre le promontoire, le petit envol de pierre dans le circuit supérieur de la ville.

Là, il va respirer, moi encore mince et fluette juste derrière lui. Il va contempler les entassements des bâtisses qui s’enroulent en grappes sur les flancs de la colline, sans même en prendre conscience, comme on caresse un animal si présent qu’on n’y songe plus. Il va lever les yeux encore, tirer sur sa Lido, lentement, en prenant son temps, comme si ce petit feu tenu à bout de lèvres, allait faire signal et que là-bas un soleil complice l’attendait. Moi, derrière, je sentirai venir le moment de m’étendre, de tirer mes formes à la longue paille d’une aube qui va s’enflammer.

Il suivra alors quelques minutes durant, le doigt nicotineux de la lumière qui frôlera la pierre. Il attendra, une main sur le parapet que cela le réchauffe et reconduise son droit de vivre… Il ne s’assied jamais, c’est un rendez-vous d’assassins, furtif, obligatoire, rituel de serial Early Bird. Ici s’effondre la nuit comme il vient de tuer encore entre ses pages, quelque innocent de la ville de Perugia.

Il descendra, satisfait de n’avoir rien manqué du spectacle, prendra la passe vide et moi poursuivie désormais. Toujours cette même ruelle qui descend en pente douce vers l’arc étrusque d’Auguste, et là juste de l’autre côté, il s’assiéra dans ce bar tôt ouvert, où se rejoignent, comme lui, les laborieux trafiquants de la nuit, pour y faire leurs ablutions dernières avant que de tourner le dos à la lumière, au bruit poussiéreux d’une ville vendue aux touristes et aux marchands de chocolat.

Nous remonterons, moi aussi épuisée de ce parcours, me sachant vouée à la portion la plus congrue sous la chaleur et le zénith de l’Ombrie. Ce sera le petit matin tranquille où circulent des triporteurs emplis de fruits et de parfums. Il aura faim, mangera un gâteau trempé dans une goutte d’arabica bien sucré. Il lira que le Giro se fera sans Gimondi peut-être. Cela le fera rêver d’efforts et de puissance solaire. Il regardera sa montre, l’heure de transpirer et donc de s’éclipser dans la chambre au carrelage blanc de son appartement, d’y clore les volets et d’escamoter la journée, cette tranche de vie où l’on ne peut tuer en toute discrétion. Son polar attendra le soir et l’ombre.

Michael Dibdin* ne sait pas qui se promène dans les heures chaudes, entre des tables de terrasses et des marchands de glace, avec des chapeaux de paille ou des lunettes trop sombres. Il ne sait pas, tandis qu’il dort, quelles belles gueules de meurtriers roués ou d’anges malmenés errent ainsi en plein jour , comme si l’Italie avait libéré sous caution de bonheur sa part d’ombre.**

Texte : Anna Jouy
Image : Cinthi@
Notes :
* http://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Dibdin
** http://fr.wikipedia.org/wiki/Meurtre_de_Meredith_Kercher

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Villes, jamais 4 : Annapolis

02 mercredi Juil 2014

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Anna Jouy, Villes jamais

Annapolis

Cette ville-là, tu auras du mal à m’y devancer, du mal à en saisir un reflet, rond parfait dans l’œil d’un étang et qui disparait aussi vite que troué.

Tu la chercheras longuement, espérant la découvrir, dans le déplié, en tournant des pages, en ajustant des images, points de colle et de mémoire. Tu feras bien des efforts, car tu le devines le voyage vaudrait le détour. Mais tu auras du mal à m’y rejoindre. C’est le lieu du rendez-vous imprenable, celui qu’on se donne et qu’on sait n’être possible que dans une sphère parallèle. Tu auras beau m’y chercher et moi t’y attendre, cette ville ne se laissera pas prendre ni faire.

Même moi, qui suis pourtant la seule, son unique habitante, qui suis son ombre, ses escaliers, ses tours, ses ruelles, même moi, je ne sais comment m’y rendre car ce n’est jamais moi qui la visite mais elle qui me vient.

Elle arrive la nuit, à l’improviste, par les chemins du vin, des pistes de rires, de pleurs, par des sentes secrètes qu’un impact dans l’œil a ouverts, sésame des paupières et des sensations. Elle débarque comme ça, la nuit, par la porte du rêve et des ivresses.

Quand je la vois, quand soudain la revoilà, à l’embuscade d’une profonde fatigue, elle, son tertre, sous le soleil bleu du soir, plantée dans des collines nues et rêches, quand j’y accède alors, grimpant des échelons, sauvages traboules, serpentant dans des venelles pavées, dans des accès intemporels où s’embrouillent les impasses moyenâgeuses et les trams immobiles, quand je tombe dans ses trappes au sol et roule sur ses chemins de ronde au bitume frais, oui, je suis remplie de soif et de désir.

J’y cherche toujours quelque chose, quelqu’un (est-ce toi ? est-ce moi ?) dans l’inextricable mélange de canaux et de passages, entre des tavernes anciennes, des boutiques alibabantesques. Je ne trouve jamais mais cela ne m’importe plus, depuis le temps qu’elle fait le voyage et abat ses arcanes sous mes yeux clos.

Et puis enfin, comme un cadeau à chaque fois, s’ouvrent sur des sommets pleins de lumière d’énormes places vides faisant tapis de cailloux, des terrains vagues aux nids herbeux où se fichent de monstrueuses églises aux rosaces dentelles. Et toujours ce soleil rasant de l’Ouest, cette chaleur tamisée d’ombre d’un crépuscule qui ne s’éteint jamais. Atteindre finalement quasiment toujours cette zone d’altitude, une cathédrale trop belle pour oser y entrer mais qui rassemble à elle seule le cantique muet des pierres et du bonheur, rend la visite de ma ville absolument merveilleuse.

J’ai tant de fois marché dans ma capitale, ne m’étonnant pas de devoir poursuivre ma quête en pénétrant dans des maisons, des chambres noires inhabitées, me hissant dans des cols de cheminées, ce que je fais sans n’être jamais arrêtée ni par ma taille ni par l’étroitesse parfois des goulets. J’y ai pris aussi des toboggans de pluie, des bisses* citadins dans des barques de bois. J’y ai mangé, coincée entre des poutres. J’y ai perdu tant de fois ma boussole.

Fidèle, elle revient, ma ville, jamais parfaitement la même, jamais autre totalement. Le pays alentour est fait des mêmes friches, des mêmes voluptés de volumes. Tout y est entassements et intrigues, vaste et dévasté. Elle ressemble à un cœur vif dont je sais tous les battements mais qui me reste imprenable. La vie de la ville se déporte à chaque pas en avant d’un autre pas plus loin, au recul. Je ne la connaitrai jamais et je n’y suis donc que pour ces architectures imbriquées, à la configuration magique et mystérieuse.

C’est ma ville, peut-être mon propre corps, mon esprit, les constructions mentales de mes souvenirs et de mes visions, ville dans laquelle je circule sans crainte, sans question, passante ordinaire se prêtant à des mouvements extraordinaires et que tu ne fréquenteras jamais.

Et parfois en rouvrant les yeux, je ne peux m’empêcher de croire que dans une autre vie, j’y suis allée, j’y ai vécu.

Une porte s’ouvre parfois la nuit. La ville revient et il m’est donné de suivre le labyrinthe de Thésée…renaître sur le parcours du cerveau endormi.

Texte : Anna Jouy
*bisse : canal d’irrigation (Suisse)

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Villes, jamais 3 : Tabriz

25 mercredi Juin 2014

Posted by lecuratordecontes in Anna Jouy

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Anna Jouy, Villes jamais

Tabriz

Le départ, l’abandon, la porte qui se ferme sur un temps et non sur un espace. Franchir la barrière invisible de sa peur, de son envie. Prendre entre ses mains la poignée de son propre courage et y aller.

Le tour fait des yeux de ces murs qui nous ont retenue et desséchée, les paupières basses cependant car on ne sait pas de quelle force magnétique ils sauraient encore faire usage et nous empêcher dans ce geste d’envol…

Nous délester de toutes affaires pressantes de toutes utilités si futiles. Partir sans continuité vers ailleurs mais en rupture. Surtout ne pas faire de valises. Car tout désormais est autre et différent et il ne reste d’indispensables que ces traces légères comme de l’esquisse et qui préfaceraient le nouvel ouvrage. Le plumier, ces quelques papiers qui osent déjà dire le futur, ces nouveaux vêtements dans lesquels on n’a pas encore eu le temps de figer notre image. Le reste aux bennes de la Croix Rouge. Un livre unique, ce parfum et ces musiques qui ont construit la lumière dans les draps de la nuit.

Partir et regarder fixement le sol, le ruban métrique qui marque les étapes sur l’asphalte. La chaîne qui sert la gorge et dont on sait déjà qu’elle va casser tout bientôt sous l’éloignement, la force implacable de l’éloignement et libérer le cou de ses pleurs, de sa parole grosse et douloureuse.

Le chemin qui ne creuse aucune distance réelle mais nous approche irrémédiablement de notre vraie maison, la nôtre, cette âme abandonnée dont la fumée bleue nous appelle depuis des années.

Partir et presque aussitôt perdre la mémoire, désactiver la mémoire, ou alors vider tout pareil le grenier de sa vie. Ne plus se souvenir pour faire une place nette, propre, vide spacieuse à ce qui pourrait venir. Élaguer longuement ce jardin, tout arracher peut-être. Parce qu’il n’y a pas d’autre choix que de voir ce qui est au bout du départ. Sans mixer le passé avec le futur. Tout cela sera pour plus tard,quand nous comprendrons pourquoi il faut ouvrir un jour la porte et ne plus revenir.

Le long voyage des hirondelles commence bien quelque part. Il commence comme je peux sortir de moi ou comme ces trompes sortent du nez des guêpes ou de la gueule des crapauds. Pour revenir un jour ou alors pour se perdre. Je n’ai pas le courage du voyage, pas le courage de mes ailes en somme.

Partir, le devoir impossible, la question du bac, le rêve qui vire à la leçon à prendre, les trains ratés heure après heure parce qu’on a rasé la gare.

Ces oiseaux que je vois si libres. Peut-être !
Et puis quand même s’expatrier dans le minuscule, la miette ou le fil tiré de son pull
S’ennuyer mais intelligemment, dirait le philosophe
S’emmerder classe économique. Écran plat et recherches images.

Aujourd’hui le train est parti encore sans moi.

Je l’ai presque entendu dans mon profond silence, le seul qui me supporte tant il est épais. Je ne saurais tomber dans sa gelée rose et dorée mais surnager oui. Revenir à la guêpe plus haut.

Quand l’écrivain atteignit Tabriz, je le suivis presque sans peur. Comme de l’œil d’un rapace. De très loin et de si près. C’est plaisant que de savoir l’autre vivant ses propres aventures, même si tant de questions se plantent à chaque page. La couleur du plâtre, le goût du café, le mal de ventre qu’il a dû ressentir en suçant cette viande aux mouches…Pourquoi ne m’en dit-il rien ? Je suis donc un être d’imaginaire, moi aussi. Comme lui. Irréelle à mon livre, ectoplasme de Tabriz.

Je m’invite, je lévite, je m’évite. J’ignore cet ailleurs et là-bas on est dans mon ignorance. Et pourtant entre nous, Tabriz quand même.

Lire me sort et puis sagement, écrire me rentre.

Faut être seul. C’est mieux. Je ne mets pas de e à seul. Non. Parce qu’au féminin, ce serait un mensonge. Ma chair est un champ de pépites à éclosions multiples. Ce serait impossible.

Tabriz est un champ de nuits aux odeurs puissantes. Le hammam me rince l’âme et les volutes des cigarettes, fumées il y a si longtemps, parviennent maintenant à mon nez, après un vraiment long voyage transbahutées probablement dans les sueurs salées d’un salopard.

Comme il est bon de savoir que le facteur est un tôlier sans savonnette et sans linge. Il pourrait être nu avec une vieille peau qui tomberait de ses bras comme sa sacoche, le poil gris ou noir comme de la chique et l’œil allumé d’un alcool qui demeure longtemps à table. Le facteur persan.

Mais sur Google-images, la photo d’une exécution : trois personnes pendues à une grue dont une femme. Tabriz.

Mon ventre grouille d’éternelles peurs, une lave fumante perforée parfois de bulles ouvertes sur le feu. Je le sens qui pourrait se venger de mes émotions en recrachant tout.

Savoir son ventre si bon baromètre est très utile. Je le reconnais ; il me parle bien avant mon cerveau. Quand il se tord et me fait des sales coups, je sais déjà que la tête n’est pas à sa place et qu’il est temps de reprendre juste idée. Tabriz, ville dont il ne faut pas tant rêver…

Texte : Anna Jouy
Photo : Peyman Pourabedin

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