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Les Cosaques des Frontières

Archives de Tag: Gwen Denieul

Au Moonshiner #2

03 lundi Juin 2019

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Au Moonshiner, Gwen Denieul

 

Tu te souviens comme je m’accrochais à toi au début ? J’étais ton amoureux idiot. Normal que tu te sois vite lassée… Elle m’adresse un sourire réflexe. Je crois deviner dans son œil un agacement. Elle semble plus nerveuse que d’habitude. J’avais toujours peur de pas être à la hauteur, je me sentais un peu… un peu merdique, tu vois. Je croyais que t’allais me sortir de ma médiocrité comme par miracle. Oui, c’est ça, de toi j’attendais un miracle. Tu m’impressionnais avec tes cinq ans de plus, tes études de lettres, et puis ton sourire ravageur… Faut dire que j’étais facilement impressionnable à l’époque, je débarquais de ma province. Béatrice hausse le sourcil droit, elle passe sa main dans ses cheveux. J’aime sa façon de tenir négligemment sa clope, d’inhaler brièvement la fumée. À Paris j’avais que toi. Avec tes airs de princesse lointaine, tu me rendais vulnérable… même que j’en redemandais ! – C’est juste un genre que je me donnais, tu sais, c’était pareil pour moi, j’étais plutôt naïve comme fille à l’époque. Avec toi, je croyais que ce serait l’amour à jamais… Elle me sourit faiblement. Oh, je te rassure, j’y ai pas cru longtemps, mais les premières semaines, j’étais à fond. Si t’avais su ce que j’étais prête à faire pour toi, ça t’aurait fait flipper… Elle a son petit gloussement caractéristique, puis elle trempe ses lèvres dans son verre. C’est marrant, j’avais un mal fou à vivre par moi-même à l’époque. Je voulais sans cesse être quelqu’un d’autre. Tout ce que j’étais, au fond, je crois que je le méprisais. Je voulais sortir de moi, être à l’opposé de la petite étudiante studieuse… Une originale, une artiste, oui une artiste, ça, ça m’aurait plu. La fumée gitane maintenant nous enveloppe. Béatrice me parle jusqu’à en oublier ses mains ; je les regarde voltiger comme des mouettes affolées. Mais bon, c’est loin tout ça, maintenant je vais mieux, et je t’en veux plus tu sais, c’est juste qu’avec toi, j’espérais quelque chose de différent… Tu te souviens quand on a fêté mes 24 ans ? Le soir, tu m’avais invité au resto, un chouette resto tenu par un Grec, rue de la Montagne Sainte Geneviève, bref… Béatrice marque une pause, elle me dévisage. Tu te souviens des mots que t’as prononcés ce soir-là ? Moi j’ai jamais oublié. – Moi non plus, lui dis-je avec un sourire forcé. – Pourtant ça faisait à peine trois mois qu’on vivait ensemble, pour un jeune amoureux transi, t’as vite pris confiance en toi… Elle baisse un peu la voix : Tu t’es excusé le lendemain mais je savais que c’était foutu. Quand un type commence à te traiter comme une merde, c’est mort pour la suite. Ce soir-là j’ai compris que je ferai jamais ma vie avec toi. Elle reprend une clope. Maintenant c’est bon, j’ai repris ma liberté, tu peux plus me faire de mal, Léo, au moins tu n’as plus ce pouvoir-là. À chaque expiration, elle chasse la fumée de la main. Tente-t-elle par ce geste d’aérer quelque peu ses paroles ? Sacré Léo, toujours à essayer de te rassurer. Tu te demandais ce qui avait tué votre brève histoire ? Eh ben voilà, t’as ta réponse, mon vieux. It’s the same old shit. Comme pour répéter l’échec de ta vie amoureuse, avec elle comme avec les autres t’as tout fait au bout de quelques semaines pour te rendre insupportable. D’un seul coup te reviennent toutes ces phrases que tu lui envoyais comme de méchantes flèches. Quelle est donc cette pourriture à l’intérieur de toi qui insidieusement te pousse à reproduire le modèle archaïque du mâle dominant ? Mais j’ai pas non plus oublié ce que j’ai appris de toi, ajoute-t-elle avec un sourire magnanime, tout ce que tu m’as donné sans le savoir. Ta façon d’être à l’écart, même d’être dans l’écart… Mes amours sont tenaces, tu sais. – Moi non plus j’ai pas oublié, lui dis-je, hésitant, pas oublié tout ce que tu m’as offert. Son souffle me chatouille le visage, un frisson me parcourt le dos. Je crois qu’elle s’en rend compte. Elle sourit brièvement, semble avoir envie d’ajouter quelque chose, puis se ravise. Elle laisse un temps ses mains alertes, ses mains pensantes marauder devant nos visages éclairés par la lumière tremblante d’une bougie, puis l’une d’elles effleure brièvement ma joue. Résister au plaisir de l’embrasser. Elle s’y est toujours connue pour souffler le chaud et le froid. Sûr que votre histoire aurait pu être très belle, Léo, si t’avait été un peu moins con. Et maintenant inutile d’essayer de replâtrer quoi que ce soit, la fragile cathédrale qu’ensemble vous avez essayé de construire n’est plus qu’un champ de ruines. Vous restez tous les deux plongés dans un long silence qui te rappelle le silence d’autrefois, notre silence, comme elle l’appelait. Tu regardes son visage pâle. Elle te paraît plus belle que jamais. Son regard triste comme un dimanche soir te donne une envie terrible de la serrer contre toi. Pour cet être qui, au début de votre relation, t’était si cher et qu’à la fin tu regardais à peine, tu t’étonnes de ressentir à nouveau autant de désir. Dire que tu te vantais auprès des autres de t’être vite lassé de la comédie de l’amour… Il faut dire qu’au fil des semaines passées à ses côtés, trop occupé à jouer le jeune coq, tu ne prenais plus le temps de regarder les détails. Pourtant il t’arrivait de ressentir une vague honte de ne plus l’aimer comme avant. Tu essayais alors de t’émouvoir aux souvenirs premiers, mais rien de suffisamment net ne te venait. Sans doute n’avais-tu pas le courage de t’avouer que c’était surtout par ta faute que les choses s’étaient abîmées. Claquemuré au fond de toi-même, le confort te tenait lieu de bonheur. Dans la tiédeur du studio impeccablement rangé, vous partagiez tout, sauf l’essentiel. Vos rêves de lointain avaient fini doucement par s’épuiser. Mais ce soir, de la retrouver sans le voile de l’habitude a enfin ressuscité l’émotion première. Rien que son regard de sultane, rien que le battement de ses longs cils, rien que la ferveur dans sa voix quand elle parle des voyages au long court qu’elle aurait voulu faire avec toi, rien que l’éblouissement de son sourire, rien que la musique secrète de son rire tremblé qui jaillit systématiquement après qu’elle t’ait fait une blague, rien que le bout de sa langue qui alors pointe entre ses lèvres…

 

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Au Moonshiner #1

18 samedi Mai 2019

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Gwen Denieul

 

« La loi du grand amour est rude pour qui s’est trompé de chemin. » Jacques Higelin

Cinq ans s’étaient écoulés depuis notre séparation lorsque j’ai croisé Béatrice par hasard à Barbès, dans le quartier où on avait vécu ensemble pendant un an. Lorsque je suis tombé sur elle en sortant de la pharmacie, à l’angle de la rue Labat et de la rue Marcadet, elle était devenue pour moi à peine plus qu’une ombre dans un coin de mon cerveau. L’essentiel des sensations que j’avais voulu garder d’elle remontaient aux quelques semaines de tension délicieuse qui avaient précédés notre courte vie à deux, lorsque j’essayais d’attirer son regard et qu’elle feignait l’indifférence. Et puis bien sûr il y avait eu aussi le paradis fugace du tout début, son rire moqueur ce soir de cinéma de plein air à la Villette, ses yeux brillants, ses gestes sans doute un peu trop nerveux, ses cheveux en désordre, sa peau mate, ses dents très blanches, le parfum de rose qui flottait dans l’air cette nuit-là, et le premier baiser, à peine un baiser d’ailleurs : mes lèvres frôlaient les siennes que déjà elle faisait mine de s’enfuir, riant toujours d’un rire si musical. Je voulais que tu meurs d’envie de m’embrasser, m’avait-elle confié plus tard. Il m’arrive encore, bien des années après, de tenter de ressusciter ce presque rien qui était là et qui alors était tout pour moi. Ensuite, on avait fait l’erreur de vouloir vivre ensemble dès le début de notre relation dans le vingt-cinq mètres carrés que je louais rue Myrha, et le climat de passion des premiers moments s’était vite dégradé. Après six mois de vie commune, notre histoire déjà se morcelait. Depuis nos retrouvailles fortuites dans notre ancien quartier, je revois Béatrice environ tous les six mois. Durant ces rendez-vous réguliers, quasi-clandestins (à Sarah je préfère ne rien dire) on se parle plus librement qu’avant. Nos conversations sont plus légères, et aussi plus tendres. On n’a plus besoin de jouer la comédie du couple qui s’aime follement, puis se lasse et se déchire. N’oublie pas les éblouissements du début, me crie tout bas mon frère d’ombre, n’oublie pas les quelques jours d’amour fou que t’as vécu avec elle. Les jours augmentaient. Les premiers temps, tu n’en revenais pas de la retrouver chaque soir à l’appart. Tu n’en es pas revenu pendant trois mois au moins… Après les choses changent, et souvent elles tournent mal.

Le passé sédimenté s’accroche à mes basques. Désormais je crois qu’aucun de nous d’eux ne peut se résoudre à sortir l’autre de sa vie. Après chacune de nos rencontres, des choses qu’on n’avait pas clairement perçues lorsqu’on vivait ensemble refont doucement surface. Durant de brèves éclaircies, elles illuminent alors le présent d’une clarté surprenante, un peu comme ces rêves qui mettent en lumière certains détails que l’inconscient a enregistré tout le jour. Cet après-midi j’ai donné rendez-vous à Béatrice au bar fumoir le Moonshiner, pour la chanson de Dylan, l’ambiance speak easy et aussi parce que j’avais envie de retrouver notre passé de fumeurs endurcis. Je la regarde s’asseoir dans le profond canapé en cuir noir. Toujours l’impression qu’elle débarque d’un autre temps, comme si ses palpitantes narines avaient respiré d’autres siècles. Je lui propose une Lucky, ses clopes préférées. J’aime voir son sourire coupable quand elle l’accepte. Ça fait un an qu’elle essaye d’arrêter mais la cigarette fait partie des plaisirs qu’elle se garde en réserve, pour ses rares moments de quiétude, m’a-t-elle dit la dernière fois.

Béatrice a cinq ans de plus que moi. Elle sortait tout juste des études quand j’ai fait sa connaissance. Elle angoissait à l’idée de devoir chercher du taf, d’être obligée d’entrer dans la lutte, comme elle me le répétait souvent. Ce qui est évident pour les autres ne l’est pas pour moi, mais alors pas du tout. Moi j’avais 18 ans et j’étais encore plus paumé que maintenant. Je m’étais égaré dans une prépa HEC et me rendis vite compte qu’on nous préparait là aux métiers les plus cons qui soient. Après avoir galéré pendant huit mois, Béatrice a fini par trouver un poste dans une boîte de castings pour la pub et le cinéma. À son grand étonnement, elle s’est sentie à l’aise dans cet environnement pourtant éloigné de ses études. Elle faisait du casting sauvage. C’était un boulot tranquille, plutôt bien payé pour un premier poste. A chacune de ses sorties en ville, elle cherchait avec excitation la perle rare. Elle aimait lire les scénars, zoner au hasard des rues pour observer les gens avec attention (elle se piquait même de morphopsychologie, ce dont je me moquais). Elle aimait aussi aborder des inconnus dont le physique correspondait au rôle, tchatcher avec eux pour voir ce qu’ils avaient dans le ventre. Elle commençait tôt, finissait tard. Ça ne la dérangeait pas, du moment qu’on ait de quoi sortir le soir. De mon côté, mes deux mois d’été comme préparateur de commandes dans un fastfood en Bretagne m’avaient permis de mettre un peu de blé de côté, et comme mes parents me payaient entièrement le loyer du studio rue Myrha, on claquait la thune qu’il nous restait dans les bars enfumés et les clubs électro le week-end. On naviguait tranquille dans la main du marché. Comme tant de couples petits-bourgeois, on affrontait vaille que vaille les chagrins passagers et les aimables tristesses. C’est comme ça qu’au fil des mois, on a été atteints de bêtise, vous savez, l’infinie bêtise des gens qui ne se posent plus de questions, celle qui apporte même une légère ivresse avec l’âge.

Après la boîte de casting, Béatrice a cherché à devenir styliste. Elle a suivi une formation d’une année mais n’a finalement trouvé qu’un poste de chef de produit marketing dans la mode. Aujourd’hui encore, elle bosse pour une marque de fringues qui, me dit-elle avec un sourire en coin, cherche à bousculer le secteur et joue à fond la carte de la transparence. Elle sait de toute façon que je n’y connais pas grand-chose. Je m’occupe de « l’évangélisation de la clientèle », tu vois le genre… Elle a alors son rire mélodieux qui m’a toujours fait frémir. Comme lors de nos précédentes rencontres, on fait de notre mieux pour remuer le terrain laissé en friche. Qu’est-ce qui subsiste de notre très vieille histoire ? Non, elle ne s’est pas totalement volatilisée, elle est juste cachée derrière le bruit des choses. Même si elle a duré peu de temps, elle n’a pour moi rien de dérisoire. Je fais confiance au cognac pour irriguer les zones depuis longtemps desséchées et me faire retrouver quelques traces précises de notre vie d’avant.

 

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Simon seul #1

19 samedi Jan 2019

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Gwen Denieul

 

Temps vide. Langueur extrême. Oppressante sensation d’inexistence. Derrière mon visage, il n’y a rien.

Simon est vautré sur le canapé du salon. Il aime trouver refuge dans ce coin d’obscurité de la pièce. Le soleil d’août glisse sur les rideaux tirés. Il fait exagérément lourd. Simon allume une clope, regarde longuement le plafond. À son air pensif, on dirait qu’il attend vaguement que quelque chose lui tombe sur la figure. Il reste plus d’une heure à considérer un vase ébréché, puis une fente du carrelage. Il se fainéantise pour voir à quel point il est mort. Mes bâillements donnent naissance à des bulles d’apesanteur. J’aime ces jours pour rien où le jeu refait surface. Au bout d’un long moment, il réussit à avoir la tête à peu près vide et n’éprouve plus aucune envie de la remplir. Je suis un mollusque. J’ai une tête de mollusque, une voix de mollusque, des pensées de mollusque. Sans doute espère-t-il encore un miracle. Il attend pendant plus d’une heure qu’un sourire traverse la pièce, ce qui mystérieusement n’arrive pas. Ça fait des mois qu’il se sent irréparablement seul. J’ai pas tenu de femme dans mes bras depuis trois ans au moins. C’est pas un drame d’être aimé par personne, mais il est tout de même bon de temps en temps de tenir une femme dans ses bras, se dit-il. Son enfance délaissée lui remonte à la gorge. Il se souvient des heures interminables passées dans la pénombre de sa chambre d’enfant à attendre le retour de sa mère. Les journées étaient ponctuées par le déjeuner, qui correspondait à son levé tardif, et par le dîner très facultatif avec elle. Le soir, quand j’avais la chance de la voir rentrer, on mangeait tous les deux en silence, la télé allumée sur les catastrophes du jour. Le petit enfant est privé de parole. Il sent bien que quelque chose cloche dans sa vie, mais il ne saurait dire quoi exactement. La douleur ne faiblit pas avec l’âge. On n’oublie rien. Comment pourrait-on ? Impossible d’échapper à son enfance. J’aurais aimé un geste amoureux, un seul geste amoureux, un baiser tendre pour ma petite gueule cassée. J’aurais juste aimé qu’on prenne un peu soin de moi, parce que sans amour, on devient gentiment cinglé. Simon sent qu’il est sans doute trop tard, que la faculté d’aimer en lui est en grande partie détruite. Le soleil a disparu derrière les rideaux. La circulation s’est apaisée. Dans la pénombre avancée du salon, il est maintenant allongé sur le canapé fatigué, les mains derrière la tête. A nouveau il regarde le plafond mais ne voit plus que l’obscurité. Mon métabolisme tourne au ralenti. J’écoute mon cœur battre très lentement. Comment j’arrive à trouver autant de paresse à ne rien faire ? D’où provient ce stock de bulles que j’ai en réserve ? À l’heure où tout le monde s’agite, c’est pas donné à tout le monde d’être une limace comme moi. Pour un peu, je me proclamerais aventurier de la paresse ! Simon esquisse un sourire. L’immobilité fait du bien à mon corps, je crois. Le règne végétal a toujours eu ma préférence sur le règne animal.

Tout lui paraissait triste et pénible durant les premiers jours de complète solitude, un monde pétrifié qu’il rêvait de faire voler en éclats. Cette réclusion sera comme un nouveau commencement, s’était-il pourtant dit au début. Il se sentait prêt à prendre le risque du néant. Mais rapidement sont venues les premières interrogations : Comment donner du sens à tout ça ? Comment rendre le présent habitable ? Et l’avenir ? Fuir une fois encore comme un voleur ? Il avait un mal fou à respirer. Quelque chose lui écrasait la poitrine. Il luttait au fil des heures pour ne pas se disperser à l’infini. Dans sa tête il cherchait un lieu sûr, mais un sentiment de culpabilité d’origine lointaine ne le lâchait pas. Durant les premières nuits sans sommeil, il guettait l’apparition d’une faim nouvelle tandis que des pensées déplaisantes assiégeaient en foule son esprit. Le cerveau s’encrasse sans qu’on n’y puisse rien. Le porn a envahi tout l’espace. Il parasite les meilleures intentions. Mon corps en est gavé depuis l’adolescence. Je fais partie de cette nouvelle race de maniaques incapables de refréner leurs pulsions. Êtres humains désœuvrés au plus haut point, prisonniers d’un habitacle qu’on ne contrôle plus : on est inguérissables. Des visions intempestives sortent de ma caboche. Dès que je soulève le drap apparaît le clown fringant d’un dieu débile. Flottent autour de lui des seins frissonnants qui s’esquivent dès qu’il approche sa binette imbécile. Des bouches aussi, des bouches sans visage, des bouches béantes, voraces, inachevées, qu’il n’ose pas embrasser. Il entend leurs rires étouffés. Il n’est pas fou. Il sait comme elles veulent lui faire honte. Le clown se sent alors si pitoyable qu’après s’être battu comme un beau diable, il s’affale exsangue sur le côté. Voilà le genre de visions grotesques qui se fixent dans mon esprit et que rien ne parvient à chasser.

Respire. Un matin, après tout ce noir, il y aura une pluie légère. Tu rassembleras tes dernières forces et tu sortiras dans la rue pour connaître. Tu marcheras, lentement et en cadence pour rassurer ce corps resté immobile pendant des jours. Tes pieds, tu les regarderas se poser simplement sur le trottoir comme les pieds des autres passants. Tu ne seras plus fantôme. Tu n’auras plus peur. Dans le jour levant l’itinéraire s’improvisera. Au détour d’une rue, sur le sol, il y aura écrit : Regarde le ciel. Tu lèveras alors la tête et, entre deux rangées de marronniers, tu verras le ciel se dégager. Des flaques de lumière t’éblouiront ; la ville changera d’odeurs.

Quelque chose existe dans un coin, Simon, il faut lui faire la place.

 

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Samuel #3 – ses zones de silence

10 samedi Nov 2018

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Gwen Denieul

Depuis le temps que je le connais, Samuel reste pour moi un sphinx, une énigme. Peut-être parce qu’il est avant tout un être de fuite. Sans cesse il s’esquive. Keep your distance : cette expression le résume à merveille. Je préfère rester discret, me répond-il, un sourire énigmatique aux lèvres, quand je lui pose une question qu’il juge indiscrète. Et il y en a un paquet qu’il juge indiscrètes. Son jardin est un vaste secret. Par exemple, on ne sait toujours pas où il habite. On ne le voit que chez l’un ou chez l’autre, pour prendre l’apéro ou pour dîner, puis on sort tous ensemble dans les bars de Belleville et de Ménilmontant. Il n’a jamais invité chez lui quelqu’un de la bande. On sait juste qu’il vit seul a priori quelque part à l’Est de Paris, du côté des Lilas, de Montreuil ou de Bagnolet. Peut-être dort-il à l’hôtel. On ne sait pas. Je déménage souvent. J’ai toujours été un nomade, m’a-t-il dit un jour que je cherchais à en savoir un peu plus sur sa vie. Son culte du secret est devenu un sujet de plaisanterie entre nous, ce qui le laisse impassible quand on l’évoque en sa présence. J’aime qu’il préserve ainsi ses zones de silence et je ne suis pas le seul à envier son exil intérieur. Samuel exerce sur notre petite bande une séduction sans égal, et l’ascendant qu’il a sur nous semble le laisser indifférent. Je crois qu’il fait partie de ces êtres d’exception entourés d’amis écriveurs qui sont là pour les raconter. Un jour que je lui parlais de son art si subtil de garder les distances, il m’a répondu : C’est sans doute parce que je m’invente sans cesse une autre vie. Difficile de connaître le degré de sincérité d’une telle réponse dans sa bouche. Poussant l’art de l’esquive à la perfection, il a toujours cette allure de celui qui s’en va. Un soir d’hiver, très tard, que j’attendais avec lui à une borne de taxi du côté des Batignolles, il s’est arrangé pour refermer hâtivement la portière du taxi dans lequel il venait de s’engouffrer, de sorte que je ne puisse pas entendre l’adresse qu’il indiquait au chauffeur. Je me souviens d’ailleurs ne même pas avoir aperçu la tête du conducteur dans le noir et d’avoir alors eu l’étrange impression que le taxi n’était conduit par personne. Notre ami fait route en solitaire. Quand il n’est pas en soirée habituellement entouré de faux rebelles et de révolutionnaires de salon que, par esprit d’ironie, il s’amuse à déstabiliser, il semble intouchable. Dès qu’il n’est plus en représentation comme il dit, il s’enferme dans un monde que nul ne semble pouvoir pénétrer. Quand j’ai le grand privilège de me retrouver seul avec lui dans l’appartement, de partager ne serait-ce qu’une heure son intimité, il me fait pénétrer insensiblement dans une atmosphère de Rivage des Syrtes où le familier devient stupéfiant :

Fenêtre ouverte sur l’interzone qui borde le périphérique. Clarté diffuse dans l’appartement éclairé par les trois couronnes de projecteurs au-dessus de l’échangeur de Bagnolet. Les lumières de la circulation dansent sur les murs du séjour et au plafond. Nos corps assis côte à côte comme deux sentinelles silencieuses. Le vin léger dans nos verres éclaire encore un peu plus la nuit. Depuis cette tour de nulle part, nous guettons les signes qui parfois se répondent dans la pénombre. C’est une attente dense, une attente sans désœuvrement. Pourquoi partir ? me demandes-tu soudain, être en partance suffit sans doute. Toi si plein de solitude me fait découvrir l’art de la conversation. Une conversation lente, intérieure, baignée d’accords mineurs, entrecoupée de silences et qui mine de rien fait grandir l’intelligence. Attentif à chaque mot que tu prononces, tu construis tes phrases à voix basse, comme si tu les écrivais. Lorsqu’il est très tard et que tu as un peu bu, il t’arrive aussi de dire des choses étranges. Semblant alors absent à toi-même, tu parles par saccades. Les bouts de phrases qui, au bout de l’épuisement, sortent de ta bouche ont un rythme heurté, ce qui donne à peu près ça : Tous nos morts tombent | en morceaux on essaie de pas mourir | c’est tout on se tient | bien droit on sait | si on trébuche on s’affale | direct dans la poussière après | impossible de se relever chaque jour | on essaie des vies d’échapper | à l’ordinaire on prend les cachets pour | pas s’écrouler mais constamment | on meurt faut faire avec | l’humide faire avec la boue et retrouver | un peu la rage les fêlures celles | qui aident au rêve. Tu marques une pause. J’entends ta respiration précipitée. Puis tu reprends d’une voix très douce, presqu’en chuchotant : Comment localiser la blessure | initiale la petite déchirure qui ouvre à | ce qui brûle ce qui résiste ce qui | persiste en nous ?  Je ne réponds rien. J’ai appris à garder le silence. Avec toi, les échanges les plus remarquables se font souvent en silence. Durant ces intervalles féconds, à la fois intenses et étrangement longs, j’ai l’impression de rêver en ta compagnie, c’est-à-dire de partager avec toi le même rêve. On est alors tous les deux seul ensemble.

Depuis quelque temps, Samuel tient un discours que je ne lui connaissais pas, un discours convenu qui a tendance à m’agacer. Lui qui remettait en cause le système jusqu’à la rage, lui si proche d’une vision de gauche du monde adopte désormais, sur certains points précis, un point de vue proche du libéralisme économique, notamment lorsqu’il parle du « mal français », concept cher à la droite depuis plus de quarante ans. Comme beaucoup, il estime que les Français ne s’aiment pas assez, que le reste du monde les fait constamment flipper. La pensée dominante semble lui avoir grignoté une partie du cerveau. Un sentiment de honte perdure dans ce pays depuis la défaite de 40, m’explique-t-il encore une fois. C’est insidieux, ça se passe de façon souterraine. Regarde : à la radio, à la télévision, dans les journaux, ça discutaille à l’infini. Beaucoup de Français veulent que plus rien ne bouge. Y a plus grand-monde prêt à se battre pour une liberté plus grande. Ils sont si déprimés qu’un bonheur simple, un bonheur sans arrière-pensée, ne semble plus possible pour eux… Alors faudrait qu’on ait le courage de fuir ce pays devenu si mesquin et si étriqué. Ça serait notre petit héroïsme à nous, de s’extraire de toute cette terre grasse et lourde qui nous colle aux basques depuis si longtemps. L’empêchement qu’on ressent en étant ici, c’est ça qui devrait nous donner la rage de nous barrer au plus vite pour explorer d’autres horizons. Des Français repliés sur eux-mêmes, réfractaires au changement… Quand je lui fais remarquer la proximité de certains de ses propos avec ceux des libéraux, il finit par me dire, légèrement hésitant mais gardant son sourire moqueur : Va savoir… peut-être qu’avec le temps je suis devenu plus accommodant avec les idées d’en face… Après un silence, il ajoute : désormais j’essaie aussi d’échapper à tout dogmatisme. Je fuis les dévots de tous bords… C’est vrai aussi que, quand on n’a plus le dedans en fusion, on a tendance à vivre davantage dans la nuance… Sans doute pour ça que je barbote maintenant comme je peux entre deux pôles. La voie est étroite car la connerie est grande des deux côtés ! Comme d’habitude, Samuel aime conclure par une pirouette. Il a gardé son esprit sarcastique qui, chez certains, passe pour de l’arrogance. Mais je pense qu’au fond il n’a pas tant changé que ça, mon ami, c’est juste qu’avec le temps on perd quelques plumes, la rage initiale disparaît, et l’on passe tout doucement de la nostalgie à la mélancolie.

 

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Samuel #2 – mystère de la grâce

13 samedi Oct 2018

Posted by lecuratordecontes in Gwen Denieul

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Gwen Denieul

 
 

Samuel a la sprezzatura, comme disaient les Italiens de la Renaissance. Tout semble lui venir sans peine. Il plane un peu au-dessus de son monde avec son pâle visage d’aristocrate et sa fine silhouette de dandy. Son allure générale est un chef-d’œuvre de classe et de désinvolture. Ses gestes et les mouvements de son corps sont d’une discrète élégance. Ils m’évoquent les postures à peine maniérées qu’ont les modèles sur les dessins anatomiques de Michel-Ange. Il enfile son long manteau noir et enroule son écharpe grise d’un geste qui peut paraître théâtral. Il s’habille d’ailleurs comme un personnage de théâtre, comme s’il jouait une perpétuelle comédie. Dans la rue, il est souvent coiffé d’un feutre à larges bords ou d’un béret années folles. Il porte même parfois cravate, gilet et veste en tweed toujours avec le plus grand naturel, ce qui en agace plus d’un. La fascination qu’il exerce sur les autres les pousse insensiblement à s’approprier sa manière d’être : sa démarche aérienne, la lenteur et la souplesse de ses gestes, sa façon à la fois douce et grave de s’exprimer. Samuel parle un peu à la façon d’un Jean-Pierre Marielle. Dès qu’il ouvre la bouche, on se laisse envoûter par sa belle voix chaude et modulée, parfois légèrement hésitante. Il sait dire les choses les plus profondes mine de rien, comme sans y penser. Son regard aussi semble venir d’ailleurs. Habituellement d’une douceur féminine, il peut en une fraction de seconde et sans raison apparente s’assombrir et même se faire glaçant. Oui, mon ami est décidément un être à part. Derrière son large front se passent des choses étranges. Il observe le monde avec intensité. Le réel, il le regarde à la manière d’un enfant ou d’un myope, morceau par morceau, avec une fixité peu commune. Un détail infime, sans doute insignifiant aux yeux des autres, revêt pour lui une importance particulière. Fissure dans le mur, inscription presque effacée, tonalité d’un rire, changement à peine perceptible dans le regard de quelqu’un… Une lueur noire brille alors dans ses yeux, même lueur ardente compliquée de mélancolie qu’on distingue sur les photos des plus grands : Baudelaire, Rimbaud, Kafka, Beckett, comme si chacun d’eux regardait chaque chose avec considération. Il a dû vivre de drôles de trucs, notre ami, pour avoir un éclat si mystérieux dans le regard.

Je me suis toujours senti proche des aliens, et Samuel a, de façon incontestable, une étrangeté d’origine. Appelons ça la grâce. Et la grâce qui lui a été donné, il en est insouciant. Sans doute pour ça qu’elle se manifeste avec tant d’évidence. Elle se voit au premier coup d’œil et lui permet d’évoluer dans les cercles sociaux les plus divers avec une aisance déconcertante. Quand il entre quelque part, il y a toujours un moment de flottement. La plupart des visages se tournent vers lui et beaucoup cherchent à capter son attention. Il est vrai qu’on respire plus facilement en sa présence. Dès qu’il entame une conversation, c’est comme si l’air se chargeait d’oxygène. Samuel a un style inimitable qu’il est difficile de retranscrire. Son esprit vif et acéré lui autorise le luxe de la désinvolture. Il sait dire les choses les plus profondes avec légèreté. Et en même temps, son humour agressif, sans doute un peu amer, frôle souvent les limites. Je crois que cette pointe de férocité le protège un peu du désastre toujours prêt à l’engloutir. C’est son côté Viennois début de siècle : Le désastre, on s’en moque ! Tout est foutu, alors amusons-nous ! Le système est délirant alors délirons avec lui !

Samuel est toujours là où on ne l’attend pas. Sa constante légèreté le rend insaisissable. Bien sûr il passe pour inconséquent aux yeux des lourds, des épais, ceux qui prennent tout au sérieux, alors que ses propos sont tranquillement subversifs quand on les écoute avec attention. Il semble insouciant, mais je sais aussi que la Catastrophe occupe fréquemment ses pensées. Pour une partie de ma famille, la fin du monde a déjà eu lieu, alors tu sais…, me dit-il à voix basse en haussant légèrement les épaules, un des rares soirs de confidences sur sa famille que nous avons eu. C’est la seule allusion qu’il m’ait faite de la tragédie qu’ont vécu ses grands-parents. Samuel ne parle d’ailleurs jamais de sa judéité. Il rejette toute appartenance à un groupe, à une communauté, et n’a jamais de mots assez durs pour ce qu’il appelle le délire identitaire collectif. C’est ce soir-là de brèves confidences que je compris d’où venait l’intensité constante de son regard. Mon vieil ami est un être aux aguets. Il sait, il sent que la menace n’est jamais loin, qu’elle peut resurgir à tout moment. Ça doit lui demander courage et talent d’avoir ce haut degré à la fois de lucidité et de désinvolture. À la fin d’une soirée entre amis, passé minuit, il se tient immanquablement à l’écart, l’air absent, sans qu’on puisse déterminer la cause de sa soudaine méditation. Il n’y a rien à faire, notre ami n’est plus des nôtres. Il s’est créé un abîme entre lui et le monde, qu’il observe alors depuis l’autre côté, comme s’il se tenait avant la naissance, en amont de l’existence. Dans ces moments-là, son étrange sourire légèrement narquois s’efface et son regard noir brille encore plus vivement que d’habitude.

 

 

Texte et vidéo : Gwen Denieul

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