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Les Cosaques des Frontières

~ refuge pour les dépaysés

Les Cosaques des Frontières

Archives de Tag: Boîte de réception

Boîte de réception … 9 septembre 2015 : grain de monde

09 mercredi Sep 2015

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Boîte de réception

Lievre variable au printemps

Parfois il faut bien avouer que je ne suis pas et que je ne suis pas, non plus. Il y a des verbes dans lesquels il est difficile de se localiser.

Devant, derrière, ici ou alors… Je tourne, détourne la tête. Je me cherche. Ebouriffures.

Il y a des jours entiers où il serait bon que je me trouve, que je m’immobilise. Contre un mur, dans une encoignure de porte. Là où il y aurait une résistance, un cran d’arrêt. Un barbelé ou des bras, une guérite humaine. Ou mieux que quelque chose me trouve, ce qui serait absolument délicieux. Une fonction Iphone, Google chose, une application radar et satellite qui fouinerait sous les jupes de dame la Terre et me déterrerait.

Je me cherche et cette enquête est un long prolongement du corridor à la rue, de l’allée à la ville entière. J’irais au bout du monde que je n’y serais pas encore. Certains disent que tout cela est course interminable. Le monde a t-il une fin ? Ivre tel qu’il est j’ai peur que non… Une éternité toute ronde et bouclée. Je suis ce que je suis et la planète est achevée.

C’est une angoisse que tu ne peux peut-être pas comprendre car elle nait dans la tête, comme un petit pois sous les matelas de l’aube, une balle de neige dure et si dure qu’elle roule et amasse mon duvet blanc aussi et mes plumes et tous les manteaux de ma mémoire. Je porte désormais en moi, un glacier tout entier, jusqu’à ne plus distinguer qui est qui, de lui ou de moi et si j’y suis encore.

J’ai dans mon crâne une telle banquise, un monde que rien ne fera fondre si ce n’est un feu inextinguible. Où as-tu mis tes allumettes ? On devrait enflammer, tu ne crois pas, une bougie ou deux pour réussir cet exploit ?

C’est comme ça maintenant. Le grain de folie que j’abritais n’existe plus. C’est lui tout entier qui me loge et m’entoure. Je suis dans une cosse énorme, un petit être qui dérange et fait mal à l’Univers. Un point qui empêche de dormir qui presse dans le dos du grand Sommeil et perfore le Rêve, d’une interrogation dont il n’a pas encore la formule. C’est moi, cette poussière, le streptocoque illisible qui fait monter la fièvre et je grossis et deviens forte et puissante, un délire qui use le tranquille repos du monde… Oui, j’enfle à nouveau et je prends désormais toute la place. Je deviens comme ça le centre du Tout. Si grande, si vaste désormais, que lui, le péquin le fretin Cosmos, je l’ai perdu dans le lit de mes soucis, un rien à peine qui me dérange.

Je ne sais pas qui je suis, parcelle infime ou reine de la vie. Je ne cesse de retourner mon esprit comme une doublure, et puis ma doublure jusqu’à la veste, et je recommence, cycle de fortune et d’infortune où je me devance, me rattrape et puis m’étiole et me referme jusqu’à la graine.

Ces jours, je fripe et froisse mon visage. C’est une perspective étrange que d’enfiler le costume du rien qui arrive. Je me dis que Dieu change à nouveau ses gants.

Tu sais bien, on me dit cyclothimique. Est-ce un autre nom pour dire humain variable, comme le lièvre et la perdrix ?

Texte :  Anna Jouy
Photo : Christophe Doucet

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Boîte de réception … 3 septembre 2015 : un collier

03 jeudi Sep 2015

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Collier rouge

Cher ami,

Je suis sur ma terrasse. Un temps superbe, dirais-tu… Oui, la campagne en automne. Sais-tu, le collier du pommier est cassé, ses perles rouges à terre! On dirait un message codé, radio Londres. Le poulet est dans le four ; je répète le poulet … Les sanglots longs vont débarquer bientôt oui, c’est bel et bien prévu. Et donc l’arbre de la connaissance, juste là dans le pré, perd ses rubis.

Ma mère avait une parure qu’elle brisait elle aussi régulièrement, pour me distraire sans doute. Le plancher en dévorait une partie des fruits, entre les interstices, les lames dissociées en fanons gourmands.

Elle ne portait ce collier que dans certaines circonstances, verroterie de gala. Un choix de billes roses enfermant un iris brunâtre, une sorte d’algue ondoyante. Une intrigue pour moi que cet ensemble de regards ajustés ainsi sur sa poitrine. Je pense maintenant que mon rapport à la vie, attrait et répugnance, je l’expérimentais déjà avec ce bijou, car il avait quelque chose qui me faisait peur et m’étonnait. Jamais su s’il était beau ou non, s’il valait la peine qu’il fallait prendre pour le reconstituer, ses rangs ayant rétréci au fil des ans jusqu’au solitaire et radin ras de cou, sans la moindre rivière. Mais ce qui m’interrogeait était, je crois, surtout de ne pas comprendre en quoi il avait été élu parure officielle de ma mère. Je restais fascinée mais aussi perturbée par le problème parce que certaine déjà de ne jamais parvenir à le résoudre, ne sachant par quelle porte, on entre dans le sens que l’on donne aux choses. Cela me laissait l’exacte sensation que me laissent certains moments de la vie, comme ce jour où il fait beau, où l’air est splendide et où je redoute à l’avance sa cassure. Je devinais déjà son bris et ce pressentiment de parade inutile, ce savoir instinctif de vanité et pourtant me rendant compte que l’on pouvait tenir à ça, s’en vanter, s’en revêtir et le garder comme l’essentielle fioriture pour sortir dans le monde, comme ma mère le faisait. Gamine, je me pendais volontiers à son miroir. De fois en fois remonté, ce bijou me serrait plus fort au cou. Le mystère de la vie approché par les bas-côtés de l’enfance…

Je me souviens parfaitement de cette vieille impression qui est la même encore que j’éprouve maintenant en contemplant mon arbre. Le pommier joue toujours avec la femme. Je remplis mes poches, du bruit que ça fait, Newton balise, un peu de mort avec, le tomber mou des fruits dans l’herbe. Enterrement de classe à terre. Il a cassé son joujou, le noël du verger. Et si j’ajoute que toutes mes pommes ont des yeux, elles aussi et une vie dedans qui ondule, tu comprendras que le chemin que je viens de prendre, du passé vers le présent, est assez logique en somme.

Le pommier est lourd, pommes que je ne saurai pas manger toutes, qui chutent et se perdent dans la mousse. Beauté merveilleuse de l’arbre qui donne, incapacité de tout avoir et prendre… Le monde est comme ça n’est-ce pas ? Généreux et insaisissable. Mais tu sais aussi ce que c’est pour les filles que de perdre leurs effets !

L’arbre, -ce pont de pluie, d’amour et d’abeilles-, jette ses fruits, je ne sais pas l’accueillir. Il éclate, il érupte et je vois ces planètes, rondes et rouges, pendues dans l’univers, qui me sont offertes et dont je ne sais rien faire. L’arbre me donne son monde, je le regarde et passe. Je devrais me coucher dessous, le laisser me perforer et me sulfater de sa plénitude éclose et chargée.

Il fait bon. Peut-être quand tu me liras, cela n’existera plus. Un coup d’éponge et le bleu de ce ciel sera effacé. En général ces farces de pastelliste se passent la nuit. On quitte une journée et sans le savoir le décor est changé. On est ailleurs, dans une grisaille monumentale ou au bord d’une mer verte et confuse. Il fait beau. Je regarde le verger et la haie, que tu connais un peu. C’est l’automne. Les perles de verre de ma mère tombent et roulent. Je suis accroupie dans mes souvenirs, le tablier bordé de nostalgie ouvert qui se remplit une pomme, une perle, une pomme… Saison des instants fragiles, d’une grande beauté, d’une lumière parfaite, d’une douceur exemplaire. En être totalement éprise et heureuse et en même temps si triste. La vanité des choses et la même question toujours.

Là-bas, chez toi, c’est l’eau qui perle… Peut-être ta mère portait-elle des bijoux en écume ? Des volutes, qui épaississaient jusqu’à l’Equinoxe des grandes marées et toi sur un voilier, ramenant le filet de ses bêtises ?

Texte: Anna Jouy
Peinture : “Femme dans un collier rouge” par Amedeo Modigliani 1918

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Boîte de réception … 20 août 2015 Villiers

20 jeudi Août 2015

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Boîte de réception

Bibliothèque

Cher ami,

La salle est haute et ronde, une verrière en coupole de je ne sais quelle époque.
Des livres, des catalogues pour en délimiter le cercle. La fenêtre tout près, le jardin, les arbres. Et la blancheur propre du silence partout.

Je suis à la bibliothèque de l’université, restée presque la même qu’autrefois. Des tables moins monumentales, peut-être, avec aménagées au cœur du bois, des prises et des connexions. Des chaises encore trop profondes. Tout le reste me ramène sans peine à un autre temps fait de légèreté et de passion. Il me semble pourtant qu’il ne faisait jamais si clair; souvenir d’une île de pluie. Sans doute faux mais je ne garde de l’époque que la face Nord mythique des météorologies. Ici, il pleut pour toujours et j’étais jeune.

Des gens circulent, passages nuageux. Ils sont perdus, réfugiés dans leur expression très sobre,ce silence vaste et grandiloquent de qui est au travail secret de lui- même. Pâleurs estudiantines, blancheurs confinées des visages. Ils sont si appliqués.

Je fus là, moi aussi, mais figure dissipée, toujours entre deux battements de portes. Des livres devant moi, ouverts en vrac et de petites cartes lignées que je couvrais de notes, ma méthode de travail. Je devais étudier peut-être comme on joue au Quiz ou à Questions pour un champion? J’ai appris sûrement des choses. Lesquelles? C’est difficile à dire. Ce qui entrait en moi alors en est toujours ressorti déguisé, comme un voleur dans une procession de pénitents. Mais c’est peut-être la meilleure façon d’apprendre que d’engranger la connaissance et de la laisser faire ensuite les fruits qu’elle veut, intuitions ou petits éclairs de lucidité.

Je griffonnais des numéros de pages, des noms d’auteurs, des titres d’ouvrages et je re-citais ainsi mes lectures par bribes et copeaux. Cela me servait ensuite à rédiger ces fameux séminaires obligés, régurgitation monochrome d’un repas de lectures plus ou moins indigestes, épreuve collective et inquiétante en diable. Les prises de notes m’étaient bien utiles car j’ai l’esprit synthétique. J’aime tirer les fils entre les choses et construire la géométrie commune d’idées qui semblent être sans lien. Âme architecte ou croupière. Ne rien perdre ou tout vouloir organiser? Comment savoir?

Parfois c’est étonnant d’ailleurs ce qu’on peut faire naître et j’en eus une fois une délicieuse confirmation…

Je travaillais sur Villiers de l’Isle Adam, Contes cruels. Un auteur, et Vera, la nouvelle, sujet de mon devoir. Étudier ce texte, le disséquer, en révéler les incidences, suivre du doigt les théories savantes déjà rédigées, elles, -les veinardes- telle était la mission acceptée et qui n’allait guère s’autodétruire quoique j’en aurais été ravie. J’essayais donc de fournir une nouvelle idée, d’approfondir le mystère d’une négation de la Mort élevée, enfin, à une puissance inconnue . J’aimais cette histoire, cette fréquentation récurrente et quasi normale du fantôme aimé ou de son esprit-présence. Et puis j’aimais la Nuit, la nuit personnage, revenant, elle aussi, et dont savait si bien parler Villiers de l’Isle Adam.

Or Beethoven avait pris en ces jours de travail une importance peu naturelle, elle non plus. J’écoutais son Tripel Konzert, obsession temporaire, bruissant en boucle dans mes oreilles. Je partageais mes heures sans cesse en allées et venues des mouvements de musique à ceux de l’œuvre fantastique, me laissant inlassablement renouvelée par de jubilatoires détails instrumentaux et par d’autres images et subtilités d’écriture.

Je lisais, j’écoutais, je lisais à nouveau, tant et si bien qu’il me vint à l’idée que ces deux œuvres faisaient en réalité cause commune…Villiers ne jouait-il pas lui aussi du piano, en virtuose dit-on? Et j’en arrivai à n’entendre finalement plus que lui, au piano. Je le voyais chevelure agitée, courir de noires et en blanches, entre la nuit et les fantômes de sa nouvelle, ponctuant les notes des apparitions de Vera. Tout se brassait, tout s’entremêlait, tout s’interprétait de façon si parfaite! Je me laissais bercer, m’ imprégnant profondément du rythme du texte et de celui de la musique. Ce n’était plus qu’une seule et même chose, une œuvre orchestrale hétérogène peut-être: la coalition des sons sous le regard et des mots à l’oreille.

Je ne résistai pas, je digressai à mon tour et calquai mon étude sur ce mystère. J’analysai une nouvelle musicale, entrecoupant les séquences semblables, les articulations structurant les mouvements ou alinéas. Ces deux allaient si bien ensemble, étaient si concordants, merveilleusement similaires en moi, en eux-mêmes aussi que je me devais d’en faire l’exposé. Je préparai ainsi une sorte de mixture disparate, faite de thèmes savants collectés sur de petites fiches et d’intuitions musicales floues et sans le moindre étai.

Ça plut au prof qui m’a répondu «brillant…» C’est que je sais si bien tirer les fils qui relient les choses…ha!ha ! Oui oui tu peux rire!

Je passe ce jour ici, dans la bibliothèque. Je suis devenue moins studieuse sans doute car j’ai ouvert l’ordi pour t’écrire. Tu vois… Et j’ai dans mes oreilles les écouteurs de mon Ipod. J’aime moins Beethoven. Mes goûts ont changé mais j’essaie surtout de m’abstraire de l’énorme symphonie pour ventilateur qui brouille en moi les lectures du jour.
 
 

Texte et photo : Anna Jouy

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Boîte de réception … 13 août 2015 : tomber en sommeil

13 jeudi Août 2015

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rêve

Cher ami,

Dans l’énorme abstinence de rêve que sont les journées, les heures laborieuses, salle vide, table démise, le songe prépare ce qui sera. Tout le jour, grappillant images, couleurs et émotions, la chimère se construit. Elle cueille des matières disparates, des mots, des mélodies ou une palette de couleurs.. Elle cuisine des visions, des pensées, des fonds d’épices… Parfois, elle cherche dans de vieux parfums, ce petit truc récurrent et qui signe l’originalité de ses nourritures. Elle concocte. Elle macère, elle cuit et recuit. Tout le jour, elle travaille. Et dans mon corps, qui est son vieux pot, le rêve, ce revers de ma vie, l’extrême orient de mon être, reconfigure ses illusions. Car bientôt je reviendrai et à mon retour programmé, comme un seigneur, je demanderai des contes à mon peuple de mirages.
Tu sais mes problèmes de sommeil…

Dehors, le ciel s’éteint, lentement. Lentement et si secrètement, que je crois voir clair encore longtemps alors que soudain, il n’y a plus que l’indistinct. Moment si insaisissable qu’il n’y a aucune frontière à franchir, et que déjà là, à ce moment-là où le jour décline, je pénètre dans le domaine où l’esprit ne sait plus ni entrevoir le monde ni ce qui lui arrive.

Le ciel s’éteint et je fais de même, toute lumière dissoute en moi. Peut-être d’ailleurs, ne suis-je plus de la bonne texture, de la chair vraie mais plus qu’un succédané, une hypothèse de vivant? Je reste longuement à m’accrocher aux derniers rayons pour comprendre ce qui va arriver, avec cette sotte idée de fixer à bout portant un seul grain dans le tas de sable compact du sommeil. Qui sait? Pourtant, la folie n’est pas de porter une attention obstinée à ce qui se passe mais bien plutôt de croire que cette amarre à laquelle je me tiens, butée, ce piton auquel je suis, têtue rivée, ne se tiendraient pas, eux aussi, dans le mou des plages de la somnolence. Et que c’est vague et sans conséquence.

Et donc je tomberai. Quand? Je ne sais. Comment? Pas plus. À quelle page du memento de la nuit, je sortirai du lit et endosserai l’autre image? Le sommeil est long à venir.

J’aime ce regarder disparaître; la mort du ciel est l’offrande d’un univers plus profond. Magnifique transparence des noirs de la nuit. Le temps est au terme de mon œil. L’infini et quelques lucioles partout qui m’interrogent. Robe plumetis d’une création dont miraculeusement je suis. Je regarde par la fenêtre, la nuit dans les yeux. Elle est pleine des mouvements de l’invisible et je pénètre un noir de neige… Comme l’écran de la télévision, à la fin du programme.

Dehors, le ciel s’éteint doucement et je fixe la serrure de l’assoupissement. Je fixe cet œil de bœuf majuscule où se tiennent mon repos et son frère, le rêve. Deux êtres avec lesquels je ne partage que le secret, celui qui même dit et redit, peint et repeint, ne sera jamais vraiment délivré.

Je ferme les yeux et lentement le rêve me déshabille, me dévêt des pelures du jour. Je passe d’une dimension vers une autre, plus profonde et m’y retrouve à chaque fois dans de mêmes pâleurs, d’identiques jus, de semblables odeurs. Visions proches et chaque fois nouvelles. Des villes, des arbres, des gens portant leur nom sans porter leur figure.

Séquences marquées, bien rythmées, rapides ou lentes, tapées fortement et d’une manière si précise, mécanique du pouls, drums corporels. Je pénètre dans les parois, les épaisseurs régulières d’ébahissements et de voyage. Je procède par couches. Cela m’ancre dans le tissu charnu de mes épopées.

Et puis, la nuit et ses multiples, ses rêves premiers et ses zones zéro où je dors trouée, un œillet sans cils au centre de la tête. Je rêve comme je pense, émanations chimiques, constructions d’acides et de nerfs, frictions électriques qui gémissent ou jouissent, selon.

Ou alors, dis-moi, est-ce dans cette arrière-chambre de ma vie, qu’une âme vaque solitaire et libre, tel un mage ou un prophète, et claque des doigts pour tordre le cou aux métaphores dont j’use tellement pour «mévivre»?

Texte : Anna Jouy

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Boîte de réception … 4 août 2015 : Énergie

04 mardi Août 2015

Posted by lecuratordecontes in Anna Jouy

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electricite-generale

Cher ami,

Je me rappelle avoir un corps. Un étrange corps, étranger souvent. Il n’est pas grand. Pas trop lourd, pas spécialement racé. Je fais partie de ces engeances de montagne, qui ne dansent pas vraiment mais qui grimpent, qui cadencent les montées, qui font de même des descentes. Un pas qu’on dit de la boille* par chez nous. Ce n’est pas que j’aime spécialement les côtes et les troupeaux non plus mais je suis issue de cette sorte, de ces corps noueux, de ces gens qui ont des anatomies sans grâce mais efficientes. Et donc ma chair est conforme à l’usage local, même si quelque Jenisch voyageuse apatride de Bohème a «grainé» mon ADN d’un semblant d’espace et de liberté. J’ai un corps qui ressemble au paysage et rassemble des élégances vraiment secrètes, infimes, le détail qui tue dirait-on aujourd’hui, si secrètes d’ailleurs qu’elles échappent le plus souvent à mon propre regard, c’est dire. J’ai un corps, découverte que j’essaie le plus souvent d’abstraire de ma conscience en me disant que tant qu’il ne réclame rien, je suis libre dans ma tête. Même s’iI me revient par le plaisir, par le désir, et donc par des instant où je ne voudrais pour rien au monde ne pas l’avoir et le vivre, compagnon magique d’exploits indéchiffrables de bonheurs et de satiété. Même s’il me revient aussi par le mal que je peux me faire, par les crampes, les maux de tête, le ventre qui balbutie des refus indistincts et qu’il m’impose alors des présences que je voudrais ne pas avoir à subir, comme des visites indésirables dont on se dit quand partiront-elles et me rendront-elles à moi-même?

Ce fut longtemps mon idée, une tête qui pense, qui dissèque, qui apprécie ou autorise. Un corps qui nourrit la tête, là pour apporter à cette machine formidable le sang, les nutriments, les apports des sens… Le grand cerveau au-dessus, ce qui fait de ce corps l’esclave de ses passions, de ses désirs, de ses réflexions. Détaché, ce crâne!

Mais voilà…Je change d’avis. Je t’imagine ponctuant ta lecture d’un ouf! Enfin! Oui, mais après tout je me donne l’excuse d’avoir une sorte de vide sanitaire autour de mon être m’empêchant de le ressentir car c’est de frictions à l’autre qu’on se perçoit existant. Et la vie est bien au-delà de la cage de Faraday dans laquelle je suis le plus souvent. Tu connais mes incompétences sociales.

Nous eûmes mon corps, mon esprit et moi une sorte de conférence au sommet, les états généraux de la santé, faudrait-il dire? Nous dûmes nous écouter. Trinité des Bermudes d’alpage et des sargasses de coteaux. Un moment où poser sur la table les principes de l’entente cordiale, puisque l’âge oblige à des remises en questions. Je convins avec moi-même, que des marasmes de la tête la chair avait mal et que des maux dits l’esprit s’étouffait.

Il faut marcher. Il n’y a pas d’autre choix. Sans l’entraînement dynamo du pas, l’esprit s’éteint. Pas la moindre petite lueur pour faire ampoule, la paralysie des lumières, le black-out du cerveau. Ce n’est pas mon idée, mais une de ces brillances de Nietzsche et j’adhère à ce principe: à bonnes foulées, le meilleur déroulement de la pensée. Je me suis donc remise pour éviter l’extinction totale des feux à une marche un peu sérieuse et j’espère tirer de cet entraînement plus intensif la capacité de faire un peu de courant pour l’intérieur de la tête.

Quand je monte sur mon vélo d’appartement, que je progresse avec énergie dans l’immobile, je sens tout de même que la cadence des jambes offre un battement de vie aux particules neuronales. Quand je sors pour faire les quelques pas nécessaires à me dérouiller, c’est aussi une dérouillée de tête. Pas de quoi passer à des ampères de génie mais parfois le soubresaut du déclic ou de l’interrupteur. Les plombs sautent rarement, c’est du jus stable, de l’électricité faible mais continue.

Je m’agite donc je pense. Je ne suis encore qu’un léger tremblement de lumière, le retour des fluides s’annonce plus ardu que prévu mais j’active les accus. Je reviendrai.

  • boille terme roman qui désigne un récipient en métal avec couvercle servant au transport du lait. Le pas de la boille est une expression signifiant un pas sûr mais lent.

Texte  : Anna Jouy
Image : Électricité , Gérard Scheuer, Oberpallen, Luxembourg

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