je dois aller chercher de l’argent à la banque
pour la caisse du travail
mais je n’ai pas de papiers
heureusement je suis accompagné par un garçon inconnu
il est multiple
il peut prendre l’argent à ma place ça me rassure
nous parlons sur le chemin mais je ne me souviens pas de quoi
puis nous arrivons à l’agence
la femme derrière le guichet ne pose aucun problème
elle est détendue et calme bienveillante
elle ressemble à Mélanie Laurent
puis soudain elle est nue mais cela reste très pudique
arrive Jean Louis Murat
qui tout d’un coup se met derrière elle et fait son mariole
je dis : « ça suffit Jean Louis ! »
pour le retrait d’argent c’est fait, je n’ai rien vu
mais on me rassure en me disant que c’est bon
Mélanie est de nouveau dans sa robe printanière à fleurs
puis je me retourne Étienne du Mans est là
il arbore son grand sourire éternel
Il porte cette chemise surannée à petites fleurs
je ne sais plus si il est mort je crois mais je ne sais plus
nous sommes joyeux de nous voir il est avec un labrador jaune
cela fait des années que je ne l’ai pas vu ses cheveux grisonnent en de grandes boucles
il ressemble à Jean Louis qui a disparu
il y a de plus en plus de monde et tout le monde est très joyeux
quand un bouc très blanc fait son apparition
sa blancheur est étonnante
Je m’aperçois que Marie est derrière moi
je me retourne et je dis : « Regarde Marie un bouc blanc ! »
Marie a une robe bleue avec des motifs blancs pâles
le bouc blanc a disparu
puis la vision s’élève au-dessus de la troupe comme dans Fellini Roma
je vois toutes ces personnes très joyeuses et sereines
la petite troupe sort dehors avec le labrador qui court
Je suis au-dessus au-milieu au-dedans de tous…

Texte : Pierre Vandel Joubert