PARTIE #16

en cours en voyage

– Humeur ou biais de confirmation ¿ –

1

Lorsque l’on voyage seul. On fait attention à ses pieds. On regarde où l’on marche. Dans la rue. Dans quoi sur quoi. Surtout la nuit. On reconnait la fragilité de ses talons de la plante des pieds leurs doigts on sait bien ses genoux. On se préserve des brûlures gerçures de la peau du soleil, des vents, des grands froids, des grandes pluies, de toutes sortes de bêtes qui entourent. On fait attention à son ventre – un cerveau aussi on dit volontiers aujourd’hui -. A ses pensées, à toutes sortes d’alignements de pensées. Lorsque l’on voyage seule. Un peu comme si on vivait comme ceux qui vivent dans la rue. Le corps première ressource alors faire avec les nécessités, faire le nécessaire, ne pas tout prendre, garder pour les mauvais jours toujours quelques jours d’avance, ne pas épuiser, tout de même parfois quelques extras quelques folies. Une économie à mettre en œuvre. Compter sur soi et sur la clémence des éléments naturels. Blessures, surinfections possibles, détériorations, il se peut des points de non-retour.

(Je te l’avais donné mon corps, et mon cœur mon sexe alignés pour toi, qu’en as-tu fais ¿)

2

(Tu avais dit dès le premier sourire « je vis dans la rue tu sais  » dès les premières mains. Je n’estimais pas la mesure, la juste ampleur de ce que cela voulait/désirait dire être à la rue. Un peu comme ce serait appartenir à une, quelques rues comme à personne d’autres jamais ¿ Ce que cela impliquait  – pliés dedans – engendrerait pour un peut-être nous, je ne savais pas.)

Écrire je sais oui un peu quoique cela n’ait pas grand-chose à voir sauf qu’écrire est-ce être à/vivre dans la rue, quelques rues, quelque part un voyage que l’on fait seul et à pieds quelques alignements on regarde où l’on marche surtout la nuit etc. ¿

3

(Et était-ce au cœur au corps au sexe de nos désirs de quitter nos rues respectives, chacun ¿)

J14, Koh Samui Marabuyi – de mon téléphone -, 14/02/2020

 

Textes/Illustrations : Corinne Le Lepvrier