Il était pas de la région,
Il venait
De l’autre côté du fleuve,
Du côté où la veuve de l’autre est allée voir ailleurs
Un soir
Furieux de désir
Ou bien de rancœur
Contre on ne sait quoi
Ni comment
On ne saurait dire très exactement où
Mais ce qui est sûr,
C’est que c’était sûrement
Du côté où l’on vit
A dire vrai
Très différemment.

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Si différemment
Qu’il n’est rien à faire
Pour que quelque chose de tous ceux-là
Enfin ne nous ressemble.

*******

Il était arrivé un soir de printemps
Que ça s’était vu
Que c’était ni commode
Ni vraiment convenu
Mais qu’on a fait avec,
Parce qu’ici, faut dire,
Que c’est ce qu’on a toujours fait faire avec,
Et c’est, sûrement,
Pourquoi faire autrement,
Ce que l’on fera toujours.

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Faire avec le temps,
Faire avec les gens,
Faire avec la vie et puis,
Le vrai,
Le faux,
Le Bon Dieu qu’est p’t-être bien mort,
Le credo des jours et des remords,
Pis l’impasse infinie d’nos petites intolérances qui vont comme ça,
Bien gentiment,
Toutes dodelinantes,
D’un bout à l’autre toujours plus vaste de la bêtise.

Extraits de « L’autre côté du fleuve » – Recueil

Sur l’auteur

Né à Rochefort/Mer, ville qui lui a fait découvrir la littérature par le biais indirect de l’architecture notamment grâce à la fabuleuse maison pierre loti, mais aussi l’ancien hôpital maritime ou encore la corderie royale qui était pour lui un lieu d’évasion et d’invitation à l’aventure et au voyage.

Au sortir du bac, mû par une soif ardente de vérité et de liberté, il part faire des études de philosophie à Poitiers. Etudes qui furent bien vite écourtées par cette même soif d’aventure et de liberté qui le menèrent à voyager ici et là durant une paire d’années puis de faire l’acquisition d’un bois en Dordogne où durant 7 ans il construit une ferme en permaculture avec, exceptions faites de clous puis de vis, les seuls matériaux qui se trouvaient là.

Peu à peu la passion artistique, contractée à l’adolescence, refait surface et prend le dessus sur toutes les autres activités en cours, suite à quoi il revend son terrain pour se dédier pleinement à la musique. 

A cette époque ne pouvant pleinement subvenir à ses besoins grâce à l’art il fait notamment quelques saisons dans l’industrie cannabicole sur la cote ouest americaine et, en parallèle, il avance sur l’élaboration de son studio d’enregistrement tout en étant investi dans son ancien groupe de post punk, Let Kenny Die.

Depuis deux ans et demi désormais il vit de sa musique en tant que saltimbanque et sillonne l’Europe du printemps à l’automne pour chanter de ville en ville, faire de la photo, écrire…l’hiver , il se consacre à l’enregistrement des albums de WoodRat Flat, son projet solo.