Ce soir la nuit
se cherche une place
parmi les étoiles

*

À défaut de la fendre
le jour s’est glissé
sous la pluie suspendue

*

Le souffle du sentier
sans pitié pour le tien
élargit ses aortes

Rabats l’écluse de ses bords
vers les chemins
creux de ton sang

Tu ne calmeras pas
les tambours de ton cœur

Cependant sur l’archet
de la plus haute pente
vibrera de l’esprit
la plus basse des cordes

*

N’est plus que lierres ici
le lierre aux doigts de temps perdu
pour soulever lucarnes

Aux hameaux alunis
de rampants désertés
le vent surfe silence

L’étoile nidifie parmi la ronce
les souches éventrées
des cheminées tremblantes

Le cerceau des collines
dévale la béance et tant de rien
vous monte dans la gorge
comme un cri

*

Tu sais ce qu’il te reste
à défaire de toi

Beaucoup

pour éclaircir
sarcler
cette poignée de mots

N’avoir qu’à te baisser
pour les cueillir et qu’à nouveau

La terre soit haute

Texte : Patrick Prigent – SATORI dans les Monts d’Arrée – Extraits d’un travail en cours