en ce soleil hivernal
une pluie de rien
un caniveau d’existences
le jardin des ailleurs
oh ne plus penser à Brighton
en ce soleil qui se pend
ne plus penser à Brighton
les fleurs qui traînent dans le vase sont pour toi
il est minuit et ma place est ailleurs
je dirais bonjour à tes parents
sur ta tombe
mon ami je n’ai que faire
du soleil en ces temps de pénurie
ta fille te ressemble
mais ce soir à Brighton
la mer fait silence
les fleurs et les pleurs sont pour toi
oh Brighton !
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c’est vrai que je ne pensais pas
à ton retour
la mémoire joue mon âme
sur un coup de dés
c’est vrai que j’ai bien vieilli
dans les jours des gris
et que les muscles s’étiolent
sur un coup de dés
c’est vrai que j’attends la fin
une étoile et hisser les voiles
vers les terres d’abondance
vers une piste de dés
le désir qui passe
astique les mots inutiles
sur un coup
je fais la tête
c’est vrai qu’il n’y a plus rien après
des champignons peut-être
un costume trop grand
pour la mort
c’est vrai je n’y pense pas toujours
Textes : Pierre Vandel Joubert