Le propre d’un réfrigérateur,
C’est d’avoir l’esprit conservateur ;
On le veut, quand bien même gavé,
Impassiblement froid, réservé
À l’usage des consommateurs.
Pour le rendre accessible à toute heure,
On le nourrit d’électricité ;
Moyennant quelques kilowattheures,
Il combattra la toxicité
Des aliments et leur puanteur.

Au pôle nord compartimenté,
Sa tête, appelée congélateur,
Possède certaines qualités
Que connaît à coup sûr le lecteur
Mais que nous voudrions rappeler :
Il transforme notre eau en glaçon,
Garde les produits bien congelés,
Tels que sorbets, légumes, poissons,
Ceux qui pourraient nous intoxiquer
S’ils s’avéraient être mal stockés.
Mais retournons à l’architecture
De la pleine et stoïque structure :
L’imposant coffre-fort à victuailles,
D’un aspect extérieur blanc émail,
Aura pour habituels accessoires
Des portes, des bacs et des tiroirs.
Il faut donc tout ouvrir puis fermer
Pour pouvoir accueillir les produits
Ou, au contraire, les consommer,
Gestes à volonté reproduits,
Accomplis avec fluidité
Grâce au réfrigérant : le propane ;
N’importe quand, hiver comme été,
Y soufflera une tramontane.
La principale contrariété
Concernant cette technologie
Reste ses dépenses d’énergie
Et son gros corps à transbahuter.

Vidéo/Texte : Eric Tessier