« Si je ne revenais pas, si j’arrêtais tout

Si je m’installais ici, à jamais… »

Elle parle de partir et laisser là le monde

Dévaler sur sa propre pente d’ombre

C’est trop de douleur

Donner sa vie pour autrui

Transcender ses heures

De l’ennui qu’il subit

Elle est une flamme

Pour les phalènes en leur nuit

Grâce ! Crie son âme

Ma vie d’amour de jour est ici !

En le soleil, en ces arbres

En l’oiseau qui me charme

De son doux chant

Dans le couchant du ciel

Ô la montagne !

Ô les sommets

Ô mon aimée

M’y accompagne à tout jamais

Si l’Éternel s’incarne

Un silence-solitude

Elle aime le calme

Et la blanche quiétude

Le recueillement, l’étude

Lavage de l’âme

Lumière, Dieu, béatitude

C’est la voie de l’ange

Se retirer de la vie

Si ce monde dérange

La paix qu’elle s’est choisie

Elle a fait l’offrande

De son souffle jusqu’ici

Pour combler la demande

De vos âmes en oubli

Ouvrez votre cœur !

Regardez la splendeur

La beauté de vos fleurs !

Aimez les couleurs !

Respirez les senteurs

Déliées de vos sœurs !

Comment dire sans souffrir

Ce qui fait que l’on ne naît

À la vie sans celles-ci ?

Si je l’aime, elle m’aimera

Me rendra mon bonjour

À mon amour reviendra

Ou j’irai la trouver là

Gardienne de l’amour

À l’orée de l’au-delà

Me fondre à sa lumière

Née de la Vierge Marie

Qui, enfantant la chair,

D’esprit la bénit

Elle est une flamme

Pour toi, phalène, en ta nuit

Grâce ! Crie ton âme

Ton rêve d’amour d’enfant est ici !

En la beauté, en l’espoir

En l’aurore qui se pare

De la promesse

D’un tout nouveau départ

Dans les contrées de la tendresse

Où la douceur est une ivresse

Et l’âme sœur le principe de vie

En le soleil, en les arbres

En l’oiseau qui nous charme

De son doux chant

Dans le couchant du ciel

Ô l’harmonie ! Ô l’unisson

Quand nos deux voies nous unissons

Ô mon chéri ! Ô ma chanson !

Partons à la montagne

Tout au sommet

Ô mon aimée

Je t’accompagne à tout jamais

Car l’Éternel s’incarne

En la beauté, en l’espoir

En l’aurore qui se pare

De la promesse

D’un tout nouveau départ

Ah la montagne ! Ô mon aimée

À tout jamais s’incarne

Texte : Jeanne Morisseau

Illustration : Couverture de recueil de Jeanne Morisseau publié aux Editions Unicité