Face à la douleur, le corps entravé Que te reste-t-il de l’élan d’avant Lorsque tu allais libre face au vent Rêve contrarié, air inachevé
Là la vie s’arrête dans la nuit un cri Quelque chose casse dans un non-retour Qui te laisse seul en mal d’amour Dans l’aube incertaine qui t’anéantit
Mais tu te relèves en un hurlement Qui viendra t’aider si tu ne dis rien Tu lances un appel, je t’en supplie viens Ça va pas du tout, j’ai mal c’est dément
Puis oui quelqu’un vient prendre des nouvelles Dis comment tu vas, tu manques à mon jour J’endure c’est dur ce vide d’amour Quand le souffle est court et rompues les ailes
Mais tout reviendra au bout de l’épreuve Même mieux qu’avant tu auras grandi De la larme naît le sage averti Et le pérégrin d’une terre neuve
Mais le plus important, c’est que tu te relèves Beau regard mouillé inondé de tristesse Se lève un nouveau jour, hier un mauvais rêve Qui décima le rire dans ton cœur liesse
Où toi prisonnier d’un esprit déréglé Tu perdais les pédales, la boussole du vent Que dit-on du soleil quand son or est caché ? Qu’il va nous revenir ; la drôle affaire du temps
Vois, blanchis le ciel, il est intérieur Mets-y toutes couleurs dont ton âme est aimée Souviens-toi de l’oiseau, de son doux chant rieur Les lignes d’un poème qui t’avait consolé
Il existe un printemps qui ne meurt jamais Au tout tréfonds de soi, dialogue avec l’ange Qui comprend le parfait dans un monde imparfait Écoute cette voix qui fait que tout s’arrange
Raccorde-toi au bien. Comprends ces mots profonds Quand tu as de la peine et que ton cœur est gros L’ange t’apportera dans son affection Un mouchoir brodé pour sécher tes sanglots
Les larmes ne sont rien qui ne sont que la pluie Et tu te souviendras de son impermanence Qu’un beau jour d’été, tu prends un parapluie Le cadeau d’un amour qui t’enseigne la danse
Texte/Illustration : Jeanne Morisseau
Ce texte est tiré du recueil que Jeanne Morisseau a publié aux Editions Unicité : « Beiges, blancs, gris« , que Les Cosaques recommande absolument.
Que serai-je pour toi, une impossible fièvre
Sur le bord des chemins abrutis de pensées
Et dans ce monde fou, un baiser sur la lèvre
De deux amants lovés, nus, dans l’heur de l’été
Bientôt les cloches sonnent, le rouleau compresseur
De toute vie humaine que temps et air oppressent
A fini son boulot, règnent l’apesanteur
Légèreté, lumière où le mot fin ne cesse
De dessiner, puéril, l’innocente prairie
Aux œillades de mauve, les genêts féminins
Dardent, amènes, leur fleur vers l’astre qui gravit
Dans ce moment de l’aube qu’on nomme le matin