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J’encage l’indicible
en des lieux de velours
et le chant de l’oiseau
et le jus des discours
et le parfum de vie
qui grise de ton corps
ma peau la plus intime
le fruit où tu t’endors

 

Je mords de mes paupières
l’écorce de tes chairs
j’y dépose mon cri
la trame de mes nuits
le grain prêt à germer
si rond, si plein, si gris
où toute lettre avide
affamée de blancheur
caresse
éteint déjà
la bible de ton cœur

 

J’enrage que la cible
ait un temps aussi lourd
et celui du regard
un destin aussi court
en ma gorge l’amer
enveloppe nos pas
chasse toute parole
l’ultime
ne viendra pas

 

 

Texte : Luc Comeau Montasse