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Ce serait un corps,
chair jeune et opulente,
une évidence,
repliée, effarouchée,
mais se livrant aux regards
ce seraient rondeurs
tendues, appelant les mains
une chair grenue
moins pure et plus vivante
que ne peut l’être marbre
une présence,
un recul, sincérité
dont on douterait,
une Suzanne acceptant
et se livrant aux regards
pourtant ce serait
la naïveté simple,
presque bovine,
du visage détourné..
mais un soupçon de fierté
une naïade
égarée là, à deux pas
d’un sable doré
blottie sur une place
face aux buveurs placides
un peu trop ronde,
et si drue qu’irréelle
objet de désirs
non formulés, un rêve
hors du temps et des modes
ce serait l’hiver
corps vivants vêtus de chaud
face au souvenir
de la vie éclatante
la volupté d’un été
Texte et photo : Brigitte Celerier
Naïade échappée du fleuve et ayant retrouvé la ville après avoir parcouru (dans le bon sens) le pont d’Avignon…
[J’ai entendu la voix qui pourrait dire ce poème
et cela m’aide beaucoup à en saisir le corps]
Ici le « Ce serait » prend un sens particulier
il court tout au long du poème
J’aime beaucoup ce texte
qui éveille la pierre (sourire)²
merci à vous tous