La cueva. La tormenta

Cae la lluvia en la noche,
nos acerca
el dolor de las estrellas.
A propósito de esta desolación voy a cantarte
un ave legendaria:

Para ti son estas manos acariciando el trigo,
para ti es esta espiga de pálpitos.

¿Te has cortado la mano? Miralo así:
la narratividad de una historia que fluye.

¿Te has cortado la mano? Deja que te la vende
con mi vida.

Clarearé lo que no es claro.
Raíces tendras y pájaros.
Germinaciones que burlan a la muerte.

No importan los ladridos de los perros de piedra.
No importa cuánto sepan los cipreses
de nuestra esclavitud y de la noche.
Saltaremos del sándalo a la libertad,
de la libertad al sándalo.

Cuéntame la leyenda de esos dos libros que se escriben
mutuamente.
Cuéntame a mi contándote.

Ya no me importa que la casi finitud me sobrevenga
porque yo estoy en tu felicidad creándome
y desapareciendo.

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La grotte. La tempête

La pluie tombe dans la nuit,
la douleur des étoiles
nous rapproche.
Au sujet de cette désolation, je te chanterai
un oiseau légendaire :

Ces mains qui caressent le blé sont pour toi,
pour toi cet épi de pressentiments.

Tu t’es coupé la main ? Prends-le comme ça :
le narratif d’une histoire qui s’écoule.

Tu t’es coupé la main ? Laisse-moi te la panser
avec ma vie.
Je clarifierai ce qui n’est pas clair.
Tu auras des racines et des oiseaux.
Des germinations qui trompent la mort.

Peu importent les aboiements des chiens de pierre.
Peu importe tout ce que les cyprès savent
de notre esclavage et de la nuit.
Nous sauterons du santal à la liberté,
de la liberté au santal.

Raconte-moi la légende de ces deux livres qui s’écrivent
l’un l’autre.
Raconte-moi te racontant.

Peu m’importe à présent que la quasi-finitude survienne
car je suis dans ton bonheur qui me crée
et je disparais.

Poème extrait de Dido, Colección Literaria Universidad Popular, Espagne, 2021
XXXII Prix National de Poésie José Hierro