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Ce serait près du sommet du rocher, au dessus du chemin qui tourne en grimpant, sur le flanc où court le vent débouchant vers le fleuve, un arbre, point encore chenu, en sa forte vaillance.
Ce serait la poussée inlassable de la vie lançant les branches, ce serait, par foucades, au long des ans, la caresse brutale du vent contrariant leur élan.
Ce serait une danse faite de torsions, de courbes et contre-courbes, d’évitements, de croisements, soulignée par les écailles de l’écorce, en brun sombre sur gris brun.
Ce serait l’éventail des aiguilles, feuillage du pin, offrant une prise au souffle, éventail repoussé en lente violence qui entraîne, déforme, oriente les branches avec une insistance tressautante.
Ce serait leur masse offrant telle surface à la poussée qu’une branche a chu, que le tronc s’en trouve ébranlé, que souffrent les racines agrippées à la couche de terre sur la pente du rocher.
Ce serait la beauté calligraphiée de cette silhouette, la sympathie qu’elle provoque chez tous les passants.
Et puis non, ce ne serait pas, ce fut
ou ce serait un souvenir fixé, gardé, souvenir de visites rendues
parce qu’il est mort l’arbre
et ne reste même plus la souche.
Texte et photo : Brigitte Celerier
Arbre calligraphe…*** j’aime l’idée et l’écrit
…. Sur vents chorégraphes…
L’écorce de l’écriture et l’entrelacs de la photo…
comme en écho à mon cerisier…
il est mort, n’y a plus de trace de lui que des photos, et une pensée chaque fois que je grimpe la côte
Reste cet écrit
qui fait souche
ce serait, ce fut, des mondes entre les deux, effeuillés mot à mot… merci