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Les Cosaques des Frontières

~ refuge pour les dépaysés

Les Cosaques des Frontières

Archives de Catégorie: Gwen Denieul

Comment Ecrire

31 samedi Juil 2021

Posted by ykouton in Anh Mat, Gwen Denieul

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Que reste-t-il de celui qui porte mon nom ? Que reste-t-il de l’enfant que j’ai été, que reste-t-il du vieux que je serai. Où sont mes deux mains mitraillant le clavier? Ont-elles disparus ? Où est mon corps ? Où sont les pages où saisir les fragments du temps éprouvé ?

Je suis l’antenne qui capte tout ce que la ville émet. Que reste-t-il de mon humanité dans une après-midi pareille ? Je ne suis plus qu’un récepteur vide. Je ne suis plus que des sens aux aguets, je suis une chose parmi les choses, une chose qui traine le corps d’un homme qui n’écrit plus.

Des journées entières à ne pouvoir ni lire ni écrire. Regarde ta vie, ce qu’elle est devenue. Le vide autour duquel tu tournes. C’est la peur elle-même qui te tue

La journée n’a pas encore commencé et déjà savoir que je n’écrirai pas. Des années que je traine cet état. Chaque regard dans le vide se cogne à l’horizon intérieur. Je suis une attente qui n’attend rien. Même le ciel donne sur une impasse.

Le monde épuisé se décolore. Les bouches se ferment. Les visages s’effondrent. Au creux de ta paume, des phrases pour incendier le présent et refaire l’avenir.

Seul dans ton insignifiance, tu espères en des choses que tu ne connais pas, tu crois en des choses que tu ne comprends pas. Des phrases à peine conscientes. Des phrases enfantées par la nuit et englouties par elle. Des phrases pour chuchoter

Aujourd’hui, je vais m’asseoir devant une page qui restera vierge, comme tous les jours. Le bruit de la ville remonte à mes oreilles. Je ne sens rien, même l’angoisse me manque. Je fais parti des choses, au même titre que le ventilateur, je brasse de l’air. Je lève la tête un instant de l’écran, redeviens quelqu’un sur la chaise. J’ai à nouveau un corps, des mains, un clavier ! Je reprends peu à peu connaissance, oui ça va mieux, je viens de me vider. Derrière mes pas le bruit de la chasse d’eau tirée. Je suis le déchet d’homme qu’il reste à mon absence pour exister.

Tu t’enfermes dans ta nuit. Je vois ta solitude, je vois ta folie. Et tout ce que tu t’imposes pour ne pas sombrer entièrement.

Mâche ta solitude, soigne chaque instant. Survivre est un art comme tout le reste.

Comment écrire, écrire la fourmi qui monte sur les mots encore frais, écrire sa trace sur l’écran après l’avoir tuée. Comment écrire le verre de café plein, le verre de café vide. Comment écrire le genou qui remue, les mains préoccupées, le regard lointain. Comment écrire l’enfant qui regarde par terre et tape dans une cannette à bout de nerfs. Comment écrire la mouche qui vient de se poser au coin de la table. Comment écrire son envol suite aux secousses que mes doigts provoquent. Je pianote un clavier invisible. Où sont mes mains ? Où est mon corps ? Où est mon ombre qui s’en va sur le mur ?

Aucune modification perceptible du décor et pourtant les morceaux de nous qu’on perd.

Journées de cendre et de poussière, indiscernables. Journées sans visage qui vont devenir toute ta vie. Tu étouffes entre quatre murs. Tu n’as plus assez d’espace pour disparaître.

Comment écrire le ciel dans l’écran du portable éteint. Comment écrire ce qui passe persuadé qu’il ne se passe absolument rien. Comment écrire lassé, assis sur la chaise, les pieds sur le pavé comme enlisé dans du sable mouvant. Comment écrire comme j’inspire, expire. Comment écrire l’angoisse qui m’assaille. Comment écrire sans raison d’écrire, pas même pour passer le temps, comment écrire ce que j’ignore du geste d’écrire, comment écrire, sans fiction, sans livre à venir. Comment écrire le peu des choses, du temps. Comment écrire sans propos, presque sans mots, car ce ne sont pas des mots, mais des bouts de visages, de rues, de jambes, de main, de métal, de bois, d’inox, de verre, de glace, de vitres, de pierre… Ma chair pue le béton frais. Hier je me suis par mégarde ouvert les veines et du ciment coulait. Comment écrire le sang gris, comment faire des phrases avec du goudron dans la bouche…

(… non, autant abandonner, c’est sans issue.)

Tu écris tard dans la nuit, tous feux éteints. Tu es perpétuellement irrésolu, mais tu veux croire aux présences. On écrit toujours, un peu, du côté des morts. Tu leur parles. Tu leur parles sans cesse pour les maintenir en vie. C’est comme raconter une histoire à l’enfant pour le tenir éveillé. Le corps à la dérive de la nuit, ton identité devient incertaine. Quelque chose te fait signe, qui grandit dans le noir. Laisse passer la source. Laisse venir l’imprévisible. Laisse ouverte la possibilité d’une félicité.

Délaisser le centre. Se retirer au plus secret, au plus silencieux. Parler depuis l’écart de la nuit. Tu ne sors plus de ton état somnambulique. L’obscurité est complète dans l’appartement. Quelque chose se desserre, dans la poitrine et dans le ventre. Des galeries se creusent dans l’opaque intérieur. Et toi tu rampes au-dedans, et c’est presque doux. Cherche ce qui se murmure, ce qui se tente. Ne retiens plus ton souffle. Ton corps s’emplira d’invisible. D’étranges phrases te viennent dans le demi-sommeil. Tu aides à les faire croître, lentement, comme une glycine qui n’en finit pas de grandir jusqu’à envahir tout l’espace de la chambre. Tu t’inventes une autre réalité avec l’écran du langage.  Les choses se changent en ombres. Tes proches deviennent des figures de rêve. Simon, L, Sarah, Léo, Chloé, Samuel, David… tous ces drôles de personnages qui remuent sous tes côtes, dans les replis de ton cerveau. Creuse l’écart, creuse la nuit. Fouille la terre avec les doigts, ressuscite la matière enfouie. Même quand tes phrases grincent, quand elles te résistent et te tordent l’esprit, ne cherche pas à éliminer les scories. C’est l’étrangeté qu’on recherche. La beauté est dans cette indistinction. Poursuis dans le peu, poursuis dans le noir, mets tous tes nerfs dedans. Tes rêves prendront peu à peu le pas sur la réalité. Tu as tant besoin de fiction pour porter les choses au plus loin.

Texte : Anh Mat et Gwen Denieul

Vidéo : Anh Mat

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Dans cette nuit à l’avant du jour

20 dimanche Sep 2020

Posted by ykouton in Anh Mat, Gwen Denieul, Marine Riguet

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Au commencement de la nuit est le mot. Tu en cherches un. Tu n’en trouves aucun. Rien ne commence. Lassitude de n’être plus qu’une succession de soupirs. Les minutes passent, amnésiques, elles ne racontent rien. Tout est sec. Chaque souvenir débouche sur un désert. Où s’est cachée ton histoire ? Dans quel quartier à l’intérieur ? Tu cherches à revenir sur tes pas mais tes empreintes ont disparu. La bouche ouverte sur un trou, tu décides de suivre celles d’un inconnu, un inconnu peut-être déjà mort…

Dans l’envers de la ville, je remonte le temps. L’alcool me rend le passé tout proche. Strasbourg – Saint-Denis, Château d’Eau, Gare de l’Est. Les différentes époques de ma vie me font signe. Le temps a une beauté froide. Barbès, Anvers, Pigalle. J’arrive dans le quartier des premières blessures. Je marche très amoché sous le masque. Ma malédiction, je la porte au visage depuis l’enfance. C’est la marque des bêtes infirmes de naissance qui passent leur vie terrées dans les fourrés. Les autres condamnés, je les repère d’emblée. Comme moi, ils sont défigurés de l’intérieur. Les fils sans père se reconnaissent d’instinct.

Flux sinueux des solitaires à la sortie du métro Pigalle. Promeneurs fiévreux, fêtards désœuvrés, fantômes entre deux âges. Des flots et des flots de langueur et d’espoir. Comme eux, je cherche un lieu. Je cherche un lieu sans désir bien défini de le trouver. Les mains nouées dans les poches de mon manteau, je tourne autour de ce que j’ai oublié. Dans l’atmosphère, une sorte de menace, et dedans la tête, quelque chose de fatal, de tendu à l’extrême. La mémoire se met en marche d’elle-même. Je suis de nouveau ce jeune garçon abandonné dans la nuit. En silence, comme un chat, je m’approche de mes monstres. Dessous en vinyle, cuir et latex, la tête prend un coup de chaud devant les vitrines aux mille gadgets de carnaval. Ces cases de soi-même qu’on préférerait oublier… Je changerais tout si je pouvais, je vous jure, j’aurais préféré une vie simple et droite.

 

Ça rit comme avant les dimanches au loin les clochers 

Et les draps qui claquent tout près des fleurs sauvages

Mais ici, sans draps sans corde à linge sans bosquets

Les églises enchevêtrées aux grues qui tissent à tour de bras des pièces vides

 

Ça rit

Ça rit comme ça recommence

comme les jambes qui s’acharnent encore contre la ville

À bout de lumière et de béton

Même si plus personne ne nous porte sur ses épaules

pour traverser la rue comme avant la rivière qui nous donnait un nom

 

La ville s’assombrit, un néon après l’autre. Si on tend bien l’oreille, on peut désormais distinguer le silence. Et pourtant, tu soupçonnes la présence de nombreux témoins derrière. Peuplent-ils les murs ? Même seul en scène, il y a comme un mouvement de foule en coulisse, des murmures qui semblent souffler le texte à écrire…

M’éloignant des boulevards, j’erre dans les ruelles les plus sombres et les plus crasseuses de la ville. Quantité de morts sous mes pas. Bouffées de réminiscences qui vont finir par me rendre barge. Tout ce que j’ai aimé, tout ce que j’ai touché. La somme de mes gestes, les erreurs de mes doigts. Le passé est une maladie qui ronge. Tout au fond de l’ombre, le commerce caché bat son plein. Je connais par cœur ces palais de reflets dont l’escalier central, derrière le guichet vitré, s’enfonce dans le sous-sol. Tout en bas, enfermées dans de grands aquariums, les filles étourdies d’alcool miment les exaltations véritables, tandis que des fantômes respectables, égarés dans l’ombre des cabines, gigotent en silence. Fatigue des visages.

 

Les voix, éclats luisant dans les passages

Miment les glycines

Elles empruntent la joie

qui se coupe entre les lampadaires, se vend se troque sans être vu

Le temps de remouler un visage

 

Ça rit comme : c’est encore là

Dans cette nuit à l’avant du jour

Où l’on marche 

dans ce temps que le jour met à venir

c’est encore là

Tout ce qui nous ressemble mais ne sait pas me reconnaître

Les odeurs intermittentes, les façades aux reflets de carton

Et le sol sous les talons qui fait plateau de théâtre

Sans mémoire de forme

Le son mat

 

Je n’ai rien à imprimer

je suis l’ombre ambulante du monde que je porte

Et que j’ébruite encore un peu sur les vitrines éteintes

Tout ce qu’on raconte sous ce qui vient

Tout ce qu’on retient en marchant

la ville le recommence

sous ses néons de scène, on rejoue

un instant

Les jours, les jardins, les disparus de la maison natale

C’est encore là

Dans les rues

On joue

On joue à faire forêt avec nos vaincus

à prendre pour peuple les souvenirs dressés à hauteur de grue

Leurs troncs titans, leurs branches

Élargissant la nuit

 

Mes pas sonnent creux dans les rues désertes. Vertige de la marche le ventre vide. L’insomnie bouscule tout dans ma tête. Je marche longtemps, longtemps pour épuiser mon amertume, je marche jusqu’à m’en faire trembler les jambes. La rue semble vaciller. Des bouts d’idées comme rêves. Ce qu’il faudrait faire, comment il faudrait vivre… Simplement être, à peine visible aux autres. Les idées folles qui nous traversent. Nos êtres comme vent. J’avance dans la nuit désorientée sans nulle place où habiter. Je m’égare dans les rues mortes pour ne plus jamais dormir…

Ne plus jamais dormir… plus jamais, préférer t’engouffrer dans une phrase dont tu ne reviendras pas. Malgré le risque tu t’y jettes, à l’aveugle, la main devant toi, à la recherche d’une voix à adresser aux morts. De ta bouche ne sort qu’un souffle inaudible. Le mutisme te condamne à la nuit blanche, malgré la fatigue accumulée, les cernes pleines de rêves en latence, la nuit lutte de toutes ses forces contre ton sommeil, elle règne sur ta conscience, force les confidences, révèle tes secrets. La nuit se souvient des rues, des noms, des paroles, des regards, des gestes — toute son obscurité te compromet.

J’ai besoin de la nuit pour voir. Le jour, tout est tellement là que mes yeux ne voient rien. L’alcool m’aide aussi, il creuse chaque détail. Je reste longtemps assis sur le banc de la petite place. Tandis que la ville continue, je m’absorbe dans la contemplation de l’infime, au ras du réel, à même sa peau. Les minutes passent. Fragilité des formes qui m’entourent dans le brouillard nocturne. L’extérieur s’incorpore doucement en moi. Peu à peu, l’habituel se révèle insolite : coups de frein sur la route, passage piéton à demi-effacé, éclats de verre de l’abribus, canettes vides, mégots écrasés… Je reste là dans le calme. Je respire lentement, profondément. Ma chemise est trempée de sueur, serrée sur ma peau, mais la fièvre est retombée. Dans la brume et dans le noir, je suis relié à toute chose au hasard du corps. Désir fou de ce que je suis en train de voir et de sentir, ici, maintenant. Je n’invente rien. Tout est là, devant moi. Le réel palpite dur à chaque instant.

 

Je vous vois

Je suis encore un peu de la terre des vergers

qui vous porte parmi les rires et les ombres

Et le reflet d’un soleil ancien sous lequel vous poussez

Je marche, la nuit croît

Il est si tôt pourtant

Trop tôt pour s’arrêter

 

Les coqs de combat commencent à chanter. Il est temps de se battre. L’écran est noir. L’insomnie meurt à la lumière du jour. Tu arrives au bout de l’épreuve avec un sentiment d’inachevé. Il reste bien quelques aveux. Qu’importe, l’aube efface déjà tout. La nuit brûle… et tu ne fais rien pour arrêter l’incendie.

Dans l’aube fraîche, reflets mobiles comme des frissons, détails au-delà du fixe, dans les intervalles, éclairs de presque rien. Un monde neuf apparaît à la surface tremblante des choses. Une brise légère fait danser la poussière du décor. Un sac plastique au milieu du carrefour joue avec le vent. Le ciel change. La lumière revient.

 

Texte/Vidéo : Anh Mat – Gwen Denieul – Marine Riguet

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Simon et L (3) – la lenteur de son sang

31 dimanche Mai 2020

Posted by ykouton in Gwen Denieul

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Cette fois c’est mon corps tout entier qui se tient au bout de sa langue. La chaleur se propage immédiatement, se ramifie dans des zones jusqu’alors inconnues. Ses douceurs réveillent la source. Je regagne un peu du terrain perdu. L me prend dans sa bouche, langue gorge salive, pas comme dans les pornos mais dans une douceur d’eau. J’allonge bien les jambes. Elle me fixe dans le fond des yeux. Le cœur bat fort. La queue obéissante gonfle et se tend. Elle défait le nœud, ouvre le kimono bleu pâle (léger bruit de soie et de sang), prestement me fait glisser en elle. Ses cuisses dures m’enserrent les flancs. Elle se cambre, la tête légèrement levée. Bête captive entre ses jambes, je la regarde comme pour la dernière fois : côtes apparentes, main plaquée fort sur le sein durci, bouche entrouverte et pointant le bout de sa langue, tout son visage s’abandonne. Elle est effroyablement belle. Je ferme les yeux pour mieux entendre ses vastes soupirs. Le corps brûlé fou ravi est une corde tendue. Jeté vif dans la chair tremblée, il s’accorde au moindre de ses désirs. Elle bouge lentement d’abord, puis accélère tout doux, graduellement, se balade à l’aise dans le plaisir. Elle me chevauche longtemps. Éblouissante profondeur, fond de chair humide et dense. Nous sommes un seul murmure, comme un long sanglot. C’est maintenant elle qui bande et moi qui l’accueille. A fouailler l’inexplicable, je me sens inépuisable. Elle décide de s’allonger sur moi et de ralentir le rythme pour apaiser l’urgence, retarder l’éclair qui nous fera disparaître. Elle met ses mains dans les miennes, ailes sur ailes ouvertes, comme Christ écarte nos bras. Sa langue humide délie mes lèvres, décrispe la mâchoire. Sa bouche s’ouvre sur la mienne. Sueur de nos souffles, de nos peaux crues, de nos corps tout ciel entremêlés, ajustés l’un l’autre, prêts à exploser. Des larmes aussi, prêtes à sortir mais toujours retenues.

Après l’amour, elle se blottit contre moi. Elle ferme les paupières et respire calmement. Ses mains chuchotantes caressent mon dos. Ses lèvres sourient. Elle fait tout comme si elle m’aimait. Le son de la radio erre dans l’appartement. Chan Marshall et son étrange prière à la lune. Je n’ai pas grand-chose dans ma vie mais j’ai la musique. La mélodie dépouillée, au bord du vide, me contamine. Tout est métamorphosé. L m’offre un nouveau commencement. Elle m’a défait de mes origines. Peu à peu je m’acclimate à sa présence. Le temps se met à revivre. Elle m’ouvre à son propre rythme, à ses silences, à la lenteur de son sang. À mesure que la sève me revient, je règle ma fréquence à la sienne. Elle a effacé l’intolérable. Je dors mieux, mange mieux, respire mieux. Mes gestes s’adoucissent. Sa calme présence me fait perdre mon agressivité naturelle. J’ai retrouvé l’émerveillement devant les choses telles qu’elles sont. Ce n’est pas un bonheur à conquérir, simplement un don à accueillir. Saisir la joie dans l’inouï de l’instant. Éprouver plus que comprendre. Le cœur s’emballe de lui-même.

Trouble qui me fait venir des larmes, trouble surgi d’un lieu qui m’était jusqu’alors inconnu. Un coin reculé de mon cerveau semble avoir été miraculeusement épargné. Alors que l’habitude du malheur avait été prise dès l’enfance, je commence à entrevoir la possibilité du bonheur ; je découvre, étonné, que la vie peut être aussi faite pour moi. Je ne me méprise plus. L est pleine de délicatesse envers mes faiblesses, mes difformités physiques et morales. Ça m’oblige au courage et à la dignité. Je m’étonne de ce qui monte doucement en moi. Elle est le contraire de ce à quoi je m’attendais. Sa tendresse comble le trou béant du dedans. Son incroyable bonté, c’est le soulier de Van Gogh, plus réel, bien plus réel que tout le reste. L a bon cœur, le soir et jusque tard dans la nuit j’aime me chuchoter cette expression désuète : Elle a bon cœur. J’en pleurerais. Quelqu’un de bon est quelqu’un de bon. Que dire de plus ?… Non, il n’y a pas rien. La bonté n’est pas un mythe. Toutes les doctrines du monde ne peuvent la réfuter.

Bonté oui, mais avec tout de même une goutte de froideur : L est une merveille à la fois de douceur et d’indifférence. Même quand elle est là, son absence est impressionnante. Il y a toujours une part d’elle-même très loin de moi et de l’instant. Elle m’écoute, elle hoche la tête régulièrement et garde pourtant quelque chose de froid ou de sceptique dans le regard. Son visage reste figé comme si elle ne me voyait pas. Ou peut-être voit-elle des choses que je ne vois pas.

Toute la nuit à l’attendre, l’œil ouvert. Dans la cour intérieure, il pleut des cordes. Pour oublier le noir dedans, je trace des signes obscènes sur la page de garde d’un livre. Du monde entier au cœur du monde. Amour naissant qui torture. Je ne pensais pas autant m’attacher à elle. La mémoire sait pourtant que je ne devrais pas m’attacher autant. J’ai maintenant tout le temps peur qu’elle s’en aille, qu’elle disparaisse de ma vie sans laisser de trace. Je rêve qu’on vive enfermés tous les deux dans un présent éternel, oubliés du monde. Aussi qu’on meure ensemble, qu’on se tienne par la main, comme ça, jusqu’au dernier soupir. J’ai honte d’avoir ces pensées de gosse… Je vérifie dix, vingt, trente fois par heure qu’elle ne m’a pas laissé de message. Léger tremblement de la main quand je repose le portable sur la table de chevet. Ça ne passe pas, ça ne retombe pas. Je suis en manque physique de ses caresses secrètes, de son corps de foudre et de soie.

Texte/Vidéo : Gwen Denieul

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Simon et L (2) – lumière de visage à visage

10 dimanche Mai 2020

Posted by ykouton in Gwen Denieul

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« L’amour qui ne ravage pas n’est pas l’amour » Omar Khayyām

Ivresse dès le matin. Pluie de pellicules sur coussins rouges. La Très-Pâle est partie à son cours de danse. Elle vit sur les pointes depuis l’âge de huit ans. Je commence à vivre quand je danse, m’a-t-elle dit l’autre jour. Son souffle traîne encore dans l’appartement. Tel un chien à sa maîtresse asservi, j’hume l’air que son corps a traversé, passe la matinée à suivre à la trace les miettes de son odeur. Je l’aime de toutes mes narines. Son parfum de sueur, je le sens jusque dans la cage d’escalier, jusque dans le hall d’entrée. Dehors, la ville se change en paysage charnel et végétal. Je marche dans l’ombre bleue des marronniers. Je marche dans son souffle jusqu’à l’ancien vertige.

La douceur, la folle tendresse, tu les connaissais à peine. L te civilise. Son corps ouvert à l’abandon éduque ton corps sec, crispé. Ta jouissance s’affine à mesure que les douleurs passées s’effacent de ta mémoire. Elle t’enseigne le sale et la lumière, l’embrasement simultané du haut et du bas, la crasse et la grâce. La nuit dont elle me sort à peine, dis-tu à voix haute avec une sorte d’étonnement tranquille, elle est ce qui m’est arrivé de mieux dans la vie, facile. Amour d’elle et du monde, au bout de l’angoisse. Flux de sang frais qui t’apporte un léger vertige au moment de tomber dans cet état comateux qui, chez toi, a depuis longtemps remplacé le sommeil. Avant de faire sa connaissance, la souffrance et la tristesse conditionnaient tout. Tu n’avais qu’une vague idée du bonheur. Avec elle, tout est devenu un peu vagabond. Quelque chose s’est dénoué et ton angoisse a fondu comme rire. Donc se permettre d’aimer ? Tu t’interroges. Ne cherche pas trop à comprendre, Simon, et surtout ne lui dis rien, c’est pas le moment de la faire fuir. Tu as besoin d’elle pour guérir, et de croire qu’elle seule a le pouvoir de te ramener à la vie. Sa légèreté exacte va t’ouvrir à une autre histoire.

L’amour ne s’obtient pas. L’amour ne réclame rien. Il rénove les coups de dés, invente une nouvelle partition, appuie sur la blessure, file entre les pattes. L’amour éperdument parce que non, pas d’autre choix.

Matinée d’un jour gris. Son va-et-vient entre la chambre et la salle de bain. Je m’immobilise dans le silence, écoute ses pas légers, la nonchalance souple de sa démarche, le son métallique des bracelets, sa voix aussi, tendre et musicale, sa triste voix d’enfant qui chantonne la mélodie d’Avec le temps. Je tente de décrypter les signes qu’elle émet malgré elle. Son corps quand il vacille, sa voix quand elle s’altère légèrement, l’étincelle fugitive dans son regard quand, devant la glace, elle obscurcit ses yeux avant de filer en douce pour rejoindre la chambre louée à l’heure où je l’ai connue. Est-ce que je compte un peu pour elle ? Je me récite tout bas la prière d’enfance :

« Je m’offre tout à toi ;

et, pour te prouver mon dévouement,

je te consacre aujourd’hui

mes yeux, mes oreilles, ma bouche,

mon cœur et tout moi-même. »

Serrés l’un contre l’autre sur le canapé. Lumière de visage à visage contre le soir qui vient. Elle mouille ses lèvres. Ses paupières tremblent légèrement. L est la première femme qui regarde avec une attention bienveillante, teintée de curiosité, l’atroce laideur de mon visage. Elle passe ses doigts sur le lambeau que le crabe a grignoté à l’adolescence et parvient à avoir tout de même son merveilleux sourire. Grâce à elle, je peux vivre sur terre, avec cette gueule cabossée et ce corps squelettique qu’auparavant je n’osais montrer à personne. Dans une heure, elle aura disparu, forme et ombre. Je tremble du bonheur précaire qu’elle m’accorde.

Ça y est, elle est partie de l’autre côté de la ville. Les lumières de l’appartement d’en face s’allument. Tu restes dans la pénombre, les yeux fermés. Que dire d’elle que tu connais à peine ? Tu aimerais tant savoir ce qu’elle ressent. Pourquoi tu traînes avec un type comme moi ? lui as-tu demandé ce matin. Elle s’est contentée de te répondre par son aimable sourire. Tu l’aimes maladivement, tu l’aimes comme on délire. Tu te recroquevilles dans le vide du lit, cherches le bercement de la pluie du soir. Tu es si loin de sa lumière. Viens, approche-toi de moi, je vais te réchauffer. Tu serres ton corps entre tes bras, des broderies de chair tapis derrière les paupières. L’attente impossible, l’absence intolérable. Milliers de miettes à vivre séparé d’elle, chaque minute supplémentaire renouvelant l’angoisse première, creusant un trou toujours plus profond. Tu n’en peux plus de silence. Tu te caresses, tu trembles tout entier, tu pleures, tu t’insultes. Le fantôme de son corps jusqu’à l’obsession : la pleine rondeur des cuisses, du ventre, des hanches, la dure saillie des seins, l’extrême finesse des mains — paume ouverte comme un salut — la nacre du cou, la pâleur du visage, l’obscurité des yeux — arctique par le cœur — le fil aigu du sourire, à te fendre l’âme. Pourtant tu sais bien que ta nuit la magnifie, et que ses gestes à elle ne sont que simulacres d’amour. L offerte. L interdite. Double toujours. Tu vas déguster, mon ami. Le cœur est une zone dangereuse.

Texte/Vidéo : Gwen Denieul

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Simon et L (1)- et tout le fragile qui m’échappe

29 mercredi Avr 2020

Posted by ykouton in Gwen Denieul

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« Mais jouir de ne plus savoir feindre » Françoise Morvan, Brumaire

Soudain le dégel. Dans sa seule présence. L panse les plaies, tendrement. Ses sourires rendent l’atmosphère plus légère. Des chemins s’ouvrent. L’appétit revient. Elle m’a ôté le poids énorme sur la poitrine qui m’empêchait de respirer. C’est avec elle que je veux tout recommencer. La catastrophe semble avoir été comme retardée. Mais l’espoir, non, je n’en veux pas. La joie, c’est maintenant, en dépit du pire.

Je suspends la lecture de mon livre pour l’observer du coin de l’œil. Elle fume en silence, assise sur la chaise de bar, main abandonnée sur la cuisse, paume offerte, visage tourné vers la fenêtre ouverte sur la cour intérieure. Elle porte une discrète étoile à son cou. Elle cligne légèrement des yeux. Des bruits de casseroles. Des chants d’oiseaux. Il fait bon. Les rideaux blancs ondulent faiblement. C’est comme un après-midi d’enfance, au cœur du bleu intact. Don de son visage qui apporte sourire et consolation, mais avec aussi quelque chose de perdu au fond des yeux. Peut-être y a-t-il la nuit passée dehors dans son regard ? On devine l’obscurité qui la cerne. J’aimerais prendre ses mains dans les miennes ; il y aurait tellement à apaiser. Sous mes pieds nus, la tiédeur du parquet. Un rayon de soleil traverse obliquement la pièce. Ses jambes baignent dans la lumière du jour. Elle porte une robe courte bleu marine. Vertige du ventre. Je ne me lasse pas de la regarder. L’épaisseur des secondes avec elle, c’est la vie revenue. Je suis heureux, heureux jusqu’à l’angoisse. Poison goutte-à-goutte au bout de la langue. Ses caresses, ses baisers à chaque fois me réaniment. Non, je ne me déroberai plus à mes désirs. C’est une conquête du corps sur la mort. Terminées les soirées à picoler en douce pour se chauffer le sang et faire taire le vacarme intérieur. Désormais c’est le vin de foudre. L a débloqué mes empêchements. Elle a réveillé mon intimité dans des gestes neufs, mélange de délicatesse et de cruauté. Je suis passé d’une drogue dure à une autre. Tout ce qu’elle respire entre direct dans le sang, bat à mes tempes. Joie neuve, primitive. Joie qui donne un incroyable sentiment de liberté. Joie si forte qu’elle oppresse. Joie invraisemblable qui naît au creux d’une blessure qui dure et dont on ne veut pas guérir. C’est plus qu’un miracle, une joie pareille. Première fois que la vie semble tenir ses promesses. Plus la peine de faire semblant, je suis pleinement là, à ses côtés, heureux sans tricher, enfin débarrassé des vieux masques. Combien de temps ça peut durer à ce degré d’intensité ?

Heures creuses, engourdies. Nos corps allongés sur le lit, l’un l’autre hésitant semblablement. Tendresse des gestes retenus. Deux êtres paumés qui se trouvent, quoi de plus romanesque ? L’amour, ce serait donc encore possible ? Ce dénouement, ce jeu d’angoisse et d’attente. Ça vient de si loin. Anciens éclats rescapés des décombres. La nuit dernière, j’ai rêvé qu’on se sauvait l’un l’autre de la noyade, et ce matin, j’imagine qu’on est tous les deux sur la seule portion de terre épargnée par l’engloutissement. Nos hantises tombées droit au fond de l’océan. On chauffe nos corps au timide soleil d’hiver. Les quelques centimètres qui me séparent d’elle, l’écart infranchissable qui toujours sépare deux êtres. L’ombre lumineuse de ses seins sur les draps défaits. L’oreille, l’œil, le nez, les lèvres. Sa douceur m’enlève du cœur la douleur sourde de l’enfance. Elle ouvre la possibilité d’un avenir. Flammèche consolante dans le corps convalescent. Un chien aboie dehors. Un piano joue à côté. Par la délicatesse de son regard, elle sait entretenir le silence entre nous. Tout semble aller de soi. Depuis qu’elle est là, on s’aménage ensemble un petit espace de survie. J’avais tant besoin d’un abri pour mon esprit délabré. J’allonge le bras, pose ma main sur son épaule — léger sourire qui se joue autour de la bouche. En moi il accomplit son tranquille miracle. Elle me sort doucement de la maladie, me renouvelle. Je retire ma main, j’ai peur d’être maladroit. Elle s’approche, tourne sur la hanche jusqu’au frôlement de nez. Je me tiens immobile dans la chaleur de sa respiration. Son souffle lent, régulier, la masse noire de ses cheveux, la pâleur de sa peau, ses yeux très noirs et le merveilleux dessin de ses sourcils, ses longs cils dorés de lumière et tout le fragile qui m’échappe, j’aimerais m’éveiller chaque matin dans son visage. Elle m’embrasse le front, comme une mère, elle m’embrasse comme ma mère ne m’a jamais embrassé. Puis elle a sa moue pensive qui me fait mordre l’intérieur de la lèvre. Maintenant j’ose, très doucement. Je caresse sa joue, ses cheveux, pose ma main sur son bras, son sein, sa hanche, sa cuisse, du bout des doigts remonte jusqu’au point entre les jambes. Tout son corps de pain chauffé, vivant, contre moi. Je n’en reviens pas.

Sa bouche s’entrouvre, L murmure quelque chose d’indistinct qu’il ne lui fait pas répéter. Simon imagine ce qu’il veut, la plus grande des béances. Elle entrouvre les jambes, lentement, ne dit pas un mot. Le grand agenouillé se met alors à ses pieds, docile, lui qui ne l’est jamais. Il tend une langue dure pour tenter de rendre rien qu’un peu de la joie qu’elle lui donne le long des jours. Elle agrippe ses cheveux. Son sexe tout en tressaillements léché jusqu’au vaste tremblement d’allégresse. Il lève les yeux. Elle détourne la tête comme quand on va pleurer. Son ravissement le bouleverse. Le péché d’origine n’existe pas, se dit-il, L fout en l’air mes vieilles certitudes. Elle sait des choses que j’ignore. Elle me fait découvrir un monde bien plus riche que je ne l’avais imaginé. Plus d’émotions censurées, elle a délivré mes envies. Grâce à elle, je monte en chair, sans rougir, ivre d’une joie barbare, folle. Il m’arrive même de suffoquer de trop d’air.

Texte/Vidéo : Gwen Denieul

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