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Lettre d’un soldat

 

Sur un sol nauséabond

Je t’écris ces quelques mots

Je vais bien, ne t’en fais pas

Il me tarde, le repos.

Le soleil toujours se lève

Mais jamais je ne le vois

Le noir habite mes rêves

Mais je vais bien, ne t’en fais pas …

 

Les étoiles ne brillent plus

Elles ont filé au coin d’une rue,

Le vent qui était mon ami

Aujourd’hui, je le maudis.

 

Mais je vais bien, ne t’en fais pas …

 

Le sang coule sur ma joue

Une larme de nous

Il fait si froid sur ce sol

Je suis seul, je décolle.

 

Mais je vais bien, ne t’en fais pas …

 

Mes paupières se font lourdes

Le marchand de sable va passer

Et mes oreilles sont sourdes

Je tire un trait sur le passé.

 

Mais je vais bien, ne t’en fais pas …

 

Sur un sol nauséabond

J’ai écrit ces quelques mots

Je sais qu’ils te parviendront

Pour t’annoncer mon repos.

 

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A cet homme …

  

Des godasses un peu trop grandes

Un chapeau de paille, troué

Il n’en avait que faire

Sa vie, c’était la terre.

 

Des mains aussi noires qu’un mineur

Mais tant d’amour dans le cœur

Jamais un mot de travers

Il en voulait, à son père.

 

Qui était-il ?

Un Vieux Bonhomme au regard clair

Un homme qui aimait la terre.

Les années ont passé,

Il a succombé.

 

 

Il n’en avait que faire,

Sa vie, c’était la terre.

 

A mon grand-père.

 

Textes : Sandrine Davin

Toiles : Yan Kouton