Le générateur tentaculaire qui surplombe la rue électrifie l’atmosphère. Serait-ce le cerveau de la ville devenue pensée dans mon crâne ? Génère-t-il l’écriture qui marche là-bas, énième inconnue des trottoirs dont je croise chaque jour le regard avec la vague impression de me reconnaître. Le visage, l’allure de l’étrangère soudain reconnue comme sœur, une sœur dans les bras de laquelle je me réfugierais en plein incendie. Le voisin, la voisine à qui on a jamais parlé, qu’on reconnait à l’odeur de sa peur, peau contre peau, nous pleurons dans le brasier, nous nous serrons jusqu’à confondre nos ressemblances. Je regarde la moto en feu. À la fenêtre, je regarde l’immeuble tout entier… flamber. La rue est bouclée, tous ont le regard levé sur les pompiers dépassés…

 
Texte/Vidéo : Anh Mat