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~ refuge pour les dépaysés

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Archives de Catégorie: Anh Mat

Retour au pays natal #1 – Anh Mat

19 jeudi Jan 2023

Posted by ykouton in Anh Mat

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Nous publions la première partie de la trilogie de Anh Mat, « Retour au pays natal », dans laquelle nous retrouvons l’univers intranquille de cet auteur qui fait de la langue un véritable territoire d’exil. Un déplacement autant physique qu’intérieur qui provoque une littérature dérangeante fascinante, puissante.

images  et texte : Anh Mat
musique : Stewen Corvez

Une fois encore, ouvrir la fenêtre sur l’intérieur. Prenez place dit-il timidement. Y’a pas foule à l’embarquement, deux trois âmes errantes tombées ici par hasard, à bout d’insomnie… la plupart quitteront l’appareil en route. D’autres s’endormiront. Il n’y aurait personne que le film commencerait seul. Si M. s’obstine à publier des mots, des images, de la voix, c’est qu’il veut encore croire en une adresse fidèle, à l’écoute, adresse dont il doute toujours de l’existence : écrire est un acte de foi.

Il n’attend rien du retour, ni traces à retrouver, ni preuves à inventer. M. n’ira pas fouiller dans le puits d’une impossible biographie, non, il fera juste un film saisissant du présent en train de se trahir, un film suivant à son insu un personnage… et les fantômes de sa présence passée.

M. n’est pas pressé d’arriver. Il espère secrètement être retardé de quelques jours. Entre ici et là-bas, la tête à l’envers, sans jour ni nuit, engagé au couloir infini de l’errance, chaque pas est dépourvu d’angoisse. Le regard aveuglé par les néons des boutiques duty free, il joue à deviner l’origine des accents, des paroles furtivement saisies, et sans raison certaine, au plus fort du brouhaha des langues du monde mélangées, M. se sent enfin chez lui, apaisé.

Il passe les heures de transit ainsi, sans un mot, pas même pour dire bonjour ou merci, tout juste quelques hochements de tête. Serveurs et caissiers le croient probablement muet. Durant tout le trajet, M. ne lâche pas son livre de poésie, c’est là l’unique issue de secours où s’échapper, si besoin. Mais il ne l’ouvrira pas une seule fois, la présence du livre suffit, comme l’idée du suicide suffit, parfois, pour supporter l’existence qui continue de passer au poignet. Quelle heure est-il ? Saigon est déjà loin…

M. ouvre le hublot : ni ville, ni nuage, ni mer. Tout est noir, noir-yeux-fermés. Des tâches lumineuses aux couleurs innommables apparaissent, des phosphènes éclairent à présent le néant devenu espace. Sur l’écran du siège, la carte du monde parait minuscule. Plus il se rapproche du pays natal, plus il tombe dans l’abime qui le sépare de lui-même. M. ouvre son passeport pour vérifier qui voyage : il ne reconnait rien, ni la date, ni le lieu de naissance, ni le nom, même la photo lui est inconnue. L’identité vacille, les sens aussi…

M. tente en vain de revenir chronologiquement sur des évènements précis vécus à Toulouse. Mais toute tentative de remémoration chute dans un trou noir. Se parlant à lui-même, il tente de lutter contre l’oubli, s’accroche au peu de bribes survivantes, et par association d’idées, il tente de recueillir des traces d’histoire, des grains de poussières de vie. M cherche en vain des mots à déterrer du sable de ses yeux. À court de tout signifiant, la chaine de la moindre parole est aussitôt coupée au premier maillon, interrompue par un blanc. De lui demeure un flux, mais sans mot, l’expression n’est plus que langage de silences constellés dans le noir.

Derrière son masque de sommeil vissé sur les paupières, une odeur de café pénètre les narines, les voix des passagers se réveillent, hôtesses et stewards sont probablement dans l’allée en train de servir la dernière collation avant l’arrivée. M. reste immobile, tout geste est une épreuve, les membres sont lourds comme immergés dans l’eau. Une main le secoue par l’épaule. Mais comment bouger prisonnier de ce corps étranger, comment se faire entendre du scaphandrier dans lequel il hurle, hurle vers la surface, lui qui s’enfonce un peu plus dans l’obscurité…

« Sir… Sir ! Can you hear me ? Sir !… »

D’ici le ciel semble en guerre, lutte de corps gazeux, muscles de coton contractés, les nuages s’entretuent. Toulouse est encore invisible à cette altitude. M. amorce la descente sur son anonymat.

Une fois sorti de l’aéroport, M. ne réalise pas vraiment qu’il vient d’arriver dans un autre pays. Malgré la durée du voyage, il a l’impression de ne s’être déplacé que d’une rue à une autre, comme après un trajet en métro, pendant lequel il s’est peut-être assoupi. À croire que le monde semble plus petit à 40 ans, et que ce long voyage est finalement passé trop vite. « La prochaine fois je prendrai le bateau » pensait-il, « je prendrai le bateau comme l’homme dont je porte le nom. »

Oui M. porte le nom d’un mort, un nom volé il y a longtemps, sur une embarcation de réfugiés. L’ancêtre sans papier vola l’identité d’un certain Lý, mort de dysenterie cholérique, jeté par-dessus bord durant la traversée. La signature de M. porte encore son cadavre aujourd’hui. Quand le mort dans sa tête continue de parler, M. écoute inquiet sa voix hallucinée, retranscrit ce qu’elle lui révèle. Il essaie de la restituer du mieux possible, sans la trahir. Il lui arrive même d’errer toute la nuit, d’un pronom l’autre, à la recherche du mort à qui il a malgré lui usurpé l’identité…

Ainsi, son pays natal semble à deux pas du lieu de son exil. Le monde est-il une seule et même ville où chaque quartier parle sa propre langue ? La langue, c’est ce qui lui a sauté aux oreilles avant tout. Le français, partout, dans les rues, dans les bouches postillonnantes, hors des livres, des poèmes, absent du silence.

Il y a 15 ans (déjà ?) M. avait justement pris de la distance avec sa langue maternelle pour mieux s’exiler de lui-même. Il aurait tout aussi pu se retrouver sur un autre continent, et baigner dans une autre langue que le vietnamien.
On lui dit souvent, l’air ahuri : « Pourquoi tu as déménagé à Saigon ? Pour renouer avec tes racines ? »
Au début M. répondait « oui » timidement, pour ne pas avoir à répondre autre chose. Et puis avec le temps, il ne répond même plus, sachant qu’il n’est en rien venu au Vietnam pour des raisons familiales ou ancestrales… mais uniquement matérielles. M. n’avait jamais voyagé aussi loin, deux destinations s’étaient offertes à lui. M. choisit le billet le moins cher, voilà tout. La vie n’y était pas chère non plus, puis il y faisait chaud, il pouvait s’enfermer dans une chambre à 100 dollars le mois, sans rien faire de particulier, rien de contraignant, renouveler son visa à l’infini en payant un flic, avoir ce luxe d’être seul, sans devoir répondre à qui que ce soit, se séparer de toute communauté, familiale, amicale, nationale, se retirer là où toute parole est incompréhensible, là où être mis en demeure de communiquer peut être excuser par l’incapacité à parler la langue locale, il était donc désormais impossible d’imposer quoi que ce soit à sa pensée, à son corps. M. se sentait enfin libre et légitime de déraisonner, d’écrire, écrire à en détruire d’ennui l’usage du français, le découper en syllabes, dépecer ses rythmes, rendre ses sons silencieux, et faire de sa langue maternelle une étrangère à l’accent familier.

De retour à Toulouse, M. préfère marcher sans s’arrêter, car dès qu’il interrompt son mouvement, les voix de ceux restés à Saigon lui reviennent : « après tant d’années d’absence, ça va te faire bizarre ! Que d’émotions de revoir ta famille, et ta ville ! Mais comment as-tu pu rester ici aussi longtemps sans avoir besoin de revenir chez toi, en France ? C’est insensé ! »

« Chez toi… Chez toi… » M. se répétait ces mots comme pour persuader l’étranger qu’il était devenu. Avant de poser pied « chez lui », il aurait bien aimé retrouver un repère, une émotion à laquelle s’attacher, même une désagréable. Mais rien. Aux portes de sa ville natale, M. se sent comme un incroyant rentrant dans une église.

Texte : Anh Mat

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« Retour sur Soi » d’Anh Mat aux Editions QazaQ

09 samedi Juil 2022

Posted by ykouton in Anh Mat

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Avec « Retour sur Soi », Anh Mat semble clôturer une aventure littéraire époustouflante, dans laquelle la perte d’identité finit par se traduire par une dérive géographique puis textuelle.

Dans un fascinant mouvement à la fois physique et mental, Anh Mat établit un fulgurant parallèle entre territoires réels et virtuels, engageant une puissante réflexion sur l’écriture, sur le malaise profond qui s’est emparé d’elle depuis l’apparition du support numérique conférant soudain une autre forme, et sans doute un autre sens.

Anh Mat déploie un texte d’une rare densité et profondeur, dans lequel il trace des lignes de fuite entre lieux, sentiment de dépersonnalisation, migration de l’écrit de la page à l’écran. Comme s’il interrogeait ce qui fragmente notre rapport à l’intimité, aux autres. Notre rapport à la technologie également, qui modifie radicalement notre rapport au temps, à l’espace, et pour finir à nous-même.

Cet homme errant, à la manière d’un Pessoa qui aurait pu quitter Lisbonne pour partir à l’autre bout du monde, se perd d’un pays l’autre, avant de se perdre aussi dans l’écriture.

Une écriture qui, basculant à son tour du papier à la mémoire d’un disque dur, offre un vertigineux refuge virtuel, avant d’être rattrapée par l’obsolescence des supports électroniques. Symbole alors de toutes les opportunités ouvertes par ce nouveau support, et l’incroyable fragilité aussi qu’il porte en lui.

« Retour sur Soi » voyage ainsi au cœur de notre propre fragilité. Interrogeant ce qu’est la littérature, ce qu’elle transporte et qu’elle laissera, ou pas. On est là au cœur de la problématique littéraire la plus essentielle. Son rapport à la disparition, à l’éphémère, sa tentative désespérée de retenir le temps, les souvenirs. Au fond, tout ce qui reste de nous. Si seulement on peut un jour savoir qui l’on est.

Outre cette réflexion puissante, le texte est d’une qualité littéraire sidérante. D’une beauté inoubliable.

Retour-sur-SoiTélécharger

« Retour sur Soi » – Anh Mat – Editions QazaQ – ISBN : 978-2-49283-50-9

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31 samedi Juil 2021

Posted by ykouton in Anh Mat, Gwen Denieul

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Que reste-t-il de celui qui porte mon nom ? Que reste-t-il de l’enfant que j’ai été, que reste-t-il du vieux que je serai. Où sont mes deux mains mitraillant le clavier? Ont-elles disparus ? Où est mon corps ? Où sont les pages où saisir les fragments du temps éprouvé ?

Je suis l’antenne qui capte tout ce que la ville émet. Que reste-t-il de mon humanité dans une après-midi pareille ? Je ne suis plus qu’un récepteur vide. Je ne suis plus que des sens aux aguets, je suis une chose parmi les choses, une chose qui traine le corps d’un homme qui n’écrit plus.

Des journées entières à ne pouvoir ni lire ni écrire. Regarde ta vie, ce qu’elle est devenue. Le vide autour duquel tu tournes. C’est la peur elle-même qui te tue

La journée n’a pas encore commencé et déjà savoir que je n’écrirai pas. Des années que je traine cet état. Chaque regard dans le vide se cogne à l’horizon intérieur. Je suis une attente qui n’attend rien. Même le ciel donne sur une impasse.

Le monde épuisé se décolore. Les bouches se ferment. Les visages s’effondrent. Au creux de ta paume, des phrases pour incendier le présent et refaire l’avenir.

Seul dans ton insignifiance, tu espères en des choses que tu ne connais pas, tu crois en des choses que tu ne comprends pas. Des phrases à peine conscientes. Des phrases enfantées par la nuit et englouties par elle. Des phrases pour chuchoter

Aujourd’hui, je vais m’asseoir devant une page qui restera vierge, comme tous les jours. Le bruit de la ville remonte à mes oreilles. Je ne sens rien, même l’angoisse me manque. Je fais parti des choses, au même titre que le ventilateur, je brasse de l’air. Je lève la tête un instant de l’écran, redeviens quelqu’un sur la chaise. J’ai à nouveau un corps, des mains, un clavier ! Je reprends peu à peu connaissance, oui ça va mieux, je viens de me vider. Derrière mes pas le bruit de la chasse d’eau tirée. Je suis le déchet d’homme qu’il reste à mon absence pour exister.

Tu t’enfermes dans ta nuit. Je vois ta solitude, je vois ta folie. Et tout ce que tu t’imposes pour ne pas sombrer entièrement.

Mâche ta solitude, soigne chaque instant. Survivre est un art comme tout le reste.

Comment écrire, écrire la fourmi qui monte sur les mots encore frais, écrire sa trace sur l’écran après l’avoir tuée. Comment écrire le verre de café plein, le verre de café vide. Comment écrire le genou qui remue, les mains préoccupées, le regard lointain. Comment écrire l’enfant qui regarde par terre et tape dans une cannette à bout de nerfs. Comment écrire la mouche qui vient de se poser au coin de la table. Comment écrire son envol suite aux secousses que mes doigts provoquent. Je pianote un clavier invisible. Où sont mes mains ? Où est mon corps ? Où est mon ombre qui s’en va sur le mur ?

Aucune modification perceptible du décor et pourtant les morceaux de nous qu’on perd.

Journées de cendre et de poussière, indiscernables. Journées sans visage qui vont devenir toute ta vie. Tu étouffes entre quatre murs. Tu n’as plus assez d’espace pour disparaître.

Comment écrire le ciel dans l’écran du portable éteint. Comment écrire ce qui passe persuadé qu’il ne se passe absolument rien. Comment écrire lassé, assis sur la chaise, les pieds sur le pavé comme enlisé dans du sable mouvant. Comment écrire comme j’inspire, expire. Comment écrire l’angoisse qui m’assaille. Comment écrire sans raison d’écrire, pas même pour passer le temps, comment écrire ce que j’ignore du geste d’écrire, comment écrire, sans fiction, sans livre à venir. Comment écrire le peu des choses, du temps. Comment écrire sans propos, presque sans mots, car ce ne sont pas des mots, mais des bouts de visages, de rues, de jambes, de main, de métal, de bois, d’inox, de verre, de glace, de vitres, de pierre… Ma chair pue le béton frais. Hier je me suis par mégarde ouvert les veines et du ciment coulait. Comment écrire le sang gris, comment faire des phrases avec du goudron dans la bouche…

(… non, autant abandonner, c’est sans issue.)

Tu écris tard dans la nuit, tous feux éteints. Tu es perpétuellement irrésolu, mais tu veux croire aux présences. On écrit toujours, un peu, du côté des morts. Tu leur parles. Tu leur parles sans cesse pour les maintenir en vie. C’est comme raconter une histoire à l’enfant pour le tenir éveillé. Le corps à la dérive de la nuit, ton identité devient incertaine. Quelque chose te fait signe, qui grandit dans le noir. Laisse passer la source. Laisse venir l’imprévisible. Laisse ouverte la possibilité d’une félicité.

Délaisser le centre. Se retirer au plus secret, au plus silencieux. Parler depuis l’écart de la nuit. Tu ne sors plus de ton état somnambulique. L’obscurité est complète dans l’appartement. Quelque chose se desserre, dans la poitrine et dans le ventre. Des galeries se creusent dans l’opaque intérieur. Et toi tu rampes au-dedans, et c’est presque doux. Cherche ce qui se murmure, ce qui se tente. Ne retiens plus ton souffle. Ton corps s’emplira d’invisible. D’étranges phrases te viennent dans le demi-sommeil. Tu aides à les faire croître, lentement, comme une glycine qui n’en finit pas de grandir jusqu’à envahir tout l’espace de la chambre. Tu t’inventes une autre réalité avec l’écran du langage.  Les choses se changent en ombres. Tes proches deviennent des figures de rêve. Simon, L, Sarah, Léo, Chloé, Samuel, David… tous ces drôles de personnages qui remuent sous tes côtes, dans les replis de ton cerveau. Creuse l’écart, creuse la nuit. Fouille la terre avec les doigts, ressuscite la matière enfouie. Même quand tes phrases grincent, quand elles te résistent et te tordent l’esprit, ne cherche pas à éliminer les scories. C’est l’étrangeté qu’on recherche. La beauté est dans cette indistinction. Poursuis dans le peu, poursuis dans le noir, mets tous tes nerfs dedans. Tes rêves prendront peu à peu le pas sur la réalité. Tu as tant besoin de fiction pour porter les choses au plus loin.

Texte : Anh Mat et Gwen Denieul

Vidéo : Anh Mat

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instantané #5 « le corps et la pensée livrés »

23 vendredi Juil 2021

Posted by ykouton in Anh Mat

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Toute contemplation mène à un paysage hanté. La fenêtre est entrouverte. L’air te fait le plus grand mal. Sentiment qu’il cherche à t’aspirer dans la lave. Le soleil est déjà bas. La journée en a bientôt fini de hurler. Tu redoutes encore plus la nuit qui vient.

Tu ne trouveras pas le sommeil avant quatre heures du matin. Tu n’essaieras même pas de fermer les yeux. Tu préfèreras attendre que les paupières tombent d’épuisement. Ton insomnie n’est que pur mensonge puisque tu ne la subis pas. Tu procrastines volontairement le moment de t’endormir. Tu fais tout pour rester éveillé. Tu lis, écris, filme, enfermé, on dirait que tu as peur du temps passé sans toi.

C’est peut-être pour ça que ton visage ne vieillit pas. Depuis plus de vingt ans, tu ne vis pas une succession de jours ni d’années. Non : tu vis le même jour depuis des années, tu vis du battement des secondes qui ne cessent de se répéter, le corps et la pensée livrés à une intrigue… inépuisable.

Texte/Vidéo : Anh Mat

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Dans cette nuit à l’avant du jour

20 dimanche Sep 2020

Posted by ykouton in Anh Mat, Gwen Denieul, Marine Riguet

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Au commencement de la nuit est le mot. Tu en cherches un. Tu n’en trouves aucun. Rien ne commence. Lassitude de n’être plus qu’une succession de soupirs. Les minutes passent, amnésiques, elles ne racontent rien. Tout est sec. Chaque souvenir débouche sur un désert. Où s’est cachée ton histoire ? Dans quel quartier à l’intérieur ? Tu cherches à revenir sur tes pas mais tes empreintes ont disparu. La bouche ouverte sur un trou, tu décides de suivre celles d’un inconnu, un inconnu peut-être déjà mort…

Dans l’envers de la ville, je remonte le temps. L’alcool me rend le passé tout proche. Strasbourg – Saint-Denis, Château d’Eau, Gare de l’Est. Les différentes époques de ma vie me font signe. Le temps a une beauté froide. Barbès, Anvers, Pigalle. J’arrive dans le quartier des premières blessures. Je marche très amoché sous le masque. Ma malédiction, je la porte au visage depuis l’enfance. C’est la marque des bêtes infirmes de naissance qui passent leur vie terrées dans les fourrés. Les autres condamnés, je les repère d’emblée. Comme moi, ils sont défigurés de l’intérieur. Les fils sans père se reconnaissent d’instinct.

Flux sinueux des solitaires à la sortie du métro Pigalle. Promeneurs fiévreux, fêtards désœuvrés, fantômes entre deux âges. Des flots et des flots de langueur et d’espoir. Comme eux, je cherche un lieu. Je cherche un lieu sans désir bien défini de le trouver. Les mains nouées dans les poches de mon manteau, je tourne autour de ce que j’ai oublié. Dans l’atmosphère, une sorte de menace, et dedans la tête, quelque chose de fatal, de tendu à l’extrême. La mémoire se met en marche d’elle-même. Je suis de nouveau ce jeune garçon abandonné dans la nuit. En silence, comme un chat, je m’approche de mes monstres. Dessous en vinyle, cuir et latex, la tête prend un coup de chaud devant les vitrines aux mille gadgets de carnaval. Ces cases de soi-même qu’on préférerait oublier… Je changerais tout si je pouvais, je vous jure, j’aurais préféré une vie simple et droite.

 

Ça rit comme avant les dimanches au loin les clochers 

Et les draps qui claquent tout près des fleurs sauvages

Mais ici, sans draps sans corde à linge sans bosquets

Les églises enchevêtrées aux grues qui tissent à tour de bras des pièces vides

 

Ça rit

Ça rit comme ça recommence

comme les jambes qui s’acharnent encore contre la ville

À bout de lumière et de béton

Même si plus personne ne nous porte sur ses épaules

pour traverser la rue comme avant la rivière qui nous donnait un nom

 

La ville s’assombrit, un néon après l’autre. Si on tend bien l’oreille, on peut désormais distinguer le silence. Et pourtant, tu soupçonnes la présence de nombreux témoins derrière. Peuplent-ils les murs ? Même seul en scène, il y a comme un mouvement de foule en coulisse, des murmures qui semblent souffler le texte à écrire…

M’éloignant des boulevards, j’erre dans les ruelles les plus sombres et les plus crasseuses de la ville. Quantité de morts sous mes pas. Bouffées de réminiscences qui vont finir par me rendre barge. Tout ce que j’ai aimé, tout ce que j’ai touché. La somme de mes gestes, les erreurs de mes doigts. Le passé est une maladie qui ronge. Tout au fond de l’ombre, le commerce caché bat son plein. Je connais par cœur ces palais de reflets dont l’escalier central, derrière le guichet vitré, s’enfonce dans le sous-sol. Tout en bas, enfermées dans de grands aquariums, les filles étourdies d’alcool miment les exaltations véritables, tandis que des fantômes respectables, égarés dans l’ombre des cabines, gigotent en silence. Fatigue des visages.

 

Les voix, éclats luisant dans les passages

Miment les glycines

Elles empruntent la joie

qui se coupe entre les lampadaires, se vend se troque sans être vu

Le temps de remouler un visage

 

Ça rit comme : c’est encore là

Dans cette nuit à l’avant du jour

Où l’on marche 

dans ce temps que le jour met à venir

c’est encore là

Tout ce qui nous ressemble mais ne sait pas me reconnaître

Les odeurs intermittentes, les façades aux reflets de carton

Et le sol sous les talons qui fait plateau de théâtre

Sans mémoire de forme

Le son mat

 

Je n’ai rien à imprimer

je suis l’ombre ambulante du monde que je porte

Et que j’ébruite encore un peu sur les vitrines éteintes

Tout ce qu’on raconte sous ce qui vient

Tout ce qu’on retient en marchant

la ville le recommence

sous ses néons de scène, on rejoue

un instant

Les jours, les jardins, les disparus de la maison natale

C’est encore là

Dans les rues

On joue

On joue à faire forêt avec nos vaincus

à prendre pour peuple les souvenirs dressés à hauteur de grue

Leurs troncs titans, leurs branches

Élargissant la nuit

 

Mes pas sonnent creux dans les rues désertes. Vertige de la marche le ventre vide. L’insomnie bouscule tout dans ma tête. Je marche longtemps, longtemps pour épuiser mon amertume, je marche jusqu’à m’en faire trembler les jambes. La rue semble vaciller. Des bouts d’idées comme rêves. Ce qu’il faudrait faire, comment il faudrait vivre… Simplement être, à peine visible aux autres. Les idées folles qui nous traversent. Nos êtres comme vent. J’avance dans la nuit désorientée sans nulle place où habiter. Je m’égare dans les rues mortes pour ne plus jamais dormir…

Ne plus jamais dormir… plus jamais, préférer t’engouffrer dans une phrase dont tu ne reviendras pas. Malgré le risque tu t’y jettes, à l’aveugle, la main devant toi, à la recherche d’une voix à adresser aux morts. De ta bouche ne sort qu’un souffle inaudible. Le mutisme te condamne à la nuit blanche, malgré la fatigue accumulée, les cernes pleines de rêves en latence, la nuit lutte de toutes ses forces contre ton sommeil, elle règne sur ta conscience, force les confidences, révèle tes secrets. La nuit se souvient des rues, des noms, des paroles, des regards, des gestes — toute son obscurité te compromet.

J’ai besoin de la nuit pour voir. Le jour, tout est tellement là que mes yeux ne voient rien. L’alcool m’aide aussi, il creuse chaque détail. Je reste longtemps assis sur le banc de la petite place. Tandis que la ville continue, je m’absorbe dans la contemplation de l’infime, au ras du réel, à même sa peau. Les minutes passent. Fragilité des formes qui m’entourent dans le brouillard nocturne. L’extérieur s’incorpore doucement en moi. Peu à peu, l’habituel se révèle insolite : coups de frein sur la route, passage piéton à demi-effacé, éclats de verre de l’abribus, canettes vides, mégots écrasés… Je reste là dans le calme. Je respire lentement, profondément. Ma chemise est trempée de sueur, serrée sur ma peau, mais la fièvre est retombée. Dans la brume et dans le noir, je suis relié à toute chose au hasard du corps. Désir fou de ce que je suis en train de voir et de sentir, ici, maintenant. Je n’invente rien. Tout est là, devant moi. Le réel palpite dur à chaque instant.

 

Je vous vois

Je suis encore un peu de la terre des vergers

qui vous porte parmi les rires et les ombres

Et le reflet d’un soleil ancien sous lequel vous poussez

Je marche, la nuit croît

Il est si tôt pourtant

Trop tôt pour s’arrêter

 

Les coqs de combat commencent à chanter. Il est temps de se battre. L’écran est noir. L’insomnie meurt à la lumière du jour. Tu arrives au bout de l’épreuve avec un sentiment d’inachevé. Il reste bien quelques aveux. Qu’importe, l’aube efface déjà tout. La nuit brûle… et tu ne fais rien pour arrêter l’incendie.

Dans l’aube fraîche, reflets mobiles comme des frissons, détails au-delà du fixe, dans les intervalles, éclairs de presque rien. Un monde neuf apparaît à la surface tremblante des choses. Une brise légère fait danser la poussière du décor. Un sac plastique au milieu du carrefour joue avec le vent. Le ciel change. La lumière revient.

 

Texte/Vidéo : Anh Mat – Gwen Denieul – Marine Riguet

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