

être
avec les arbres
parmi leur altitude
leur haute profondeur
–
lentement s’élever
s’effondrer à l’instant
toutes choses simples
hors d’atteinte
–
se souvenir du gel
de la torpeur des terres
buvant le jour
à la bouche délivrée des averses
–
en une nuit
s’appliquer à rejoindre
ce qui s’écrit
hors comme en nous
de plus calme
de plus sauvage
–
une halte
sans cause apparente
aussi bien que le voyage
sans claire destination
lire
Asie imaginaire
ivre
revenir à nos rives voisines
–
en être là
des remous
un à un achevés
écarter
ce qui n’est pas
chemin
délaisser
ce qui n’est que route
rejoindre
ce qui se déploie
sans assèchement
sans possible retour
–
marcher
face aux feuilles
hautes ou basses
porter
la blessure ancienne
combes et crêts de l’écorce
–
nos pas
accompagnent
les lents sons hypnotiques
les battements envolés
qui mènent à la sève
–
les vieux noms
retirés des lieux
nous reviennent
par les failles du sol
–
là-bas
subsistent des marges
inoccupées
où vivre
dans l’écueil du silence
–
parmi les arbres
être
Texte/Illustration : Arnaud Bourven
..là où la césure est si magnifiquement ajustée à la respiration du marcheur et à sa pensée..***
.là où la césure est si magnifiquement ajustée à la respiration du marcheur et à sa pensée..***
conquise par et dès les quatre premiers vers…