Étiquettes
Ce serait, juste avant de parvenir à la troupe des platanes survivants dans leur belle maturité, la svelte stature du premier des jeunes arbres qui ont remplacé depuis plus d’un an leurs frères victimes de maladie et d’un soin radical.
Ce seraient son élan vers la lumière, son squelette dessinant une flèche, plaqués par les yeux, ou l’appareil, d’une admiratrice, sur la poussée calme, la montée capricieuse des aînés.
nos frères aînés
troncs puissants, bras modelés
par lumière et vent
Ce serait ce moment où l’hiver se fait vieux, juste avant que les premiers bourgeons se dessinent, quand la vie s’éveille, prend son élan, dans le bois.
Ce serait ce moment où la douceur d’une fin de journée laisse un goût d’espoir s’étirant, où l’air semble chanter.
nous adolescents
tous drets, minces et solides
l’élan vers le ciel
Ce serait la perspective abrégée qui grandirait les nouveaux venus, transformerait leur humble déférence en une émulation, leur ferait espérer une rivalité future.
Ce serait l’image de la sève se ruant, l’idée du printemps proche dans la tendresse d’une fin d’après-midi, une suavité de bleu annonçant les soirées sans fin.
Texte et photo : Brigitte Celerier
anna a dit:
texte plein de respiration, d’air vif et frais, poésie de l’aube de la vie
Dominique Hasselmann a dit:
Les arbres, toujours « drets », nous apprennent à nous tenir debout, même la nuit.
brigetoun a dit:
merci à vous (mais se méfier des illusions de la perspective, leur faudra bien des dizaines d’années pour rattraper les platanes (si ceux ci ne sont pas euthanasiés avant)
Aunryz a dit:
j’espère que ce sera
et encore
et encore
(Au Buis (les Baronnies) les platanes offerts par Napoléon, à l’occasion de la naissance de l’Aiglon, sont encore vaillants, préservé – comme d’autres bricoles – par l’éloignement)