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Aux temps des gelées ou autres canicules, souvent tu l’attendais en début de nuit avec un bout de pain rassis, il venait mendier un peu de graisse ou d’eau. À quel moment du jour cette fois-ci, l’ami est-il venu sur ta terrasse déserte arrêter son vol et finir à terre? Tu ne sais pas. Les oiseaux ne meurent donc pas légers, à rester dans le ciel de leurs ailes. Ils ne meurent pas non plus, posés et fiers sur la branche du plus bel arbre. Tu voulais croire à cette croyance, une de tes nombreuses croyances d’enfant.
Et ta tristesse aujourd’hui aux aguets, sortira de toi, définitive tel un oiseau… tu crois.
Est ce ainsi que les oiseaux vivent? Écrivait-il peut-être ceci pour ton ami et toi :
« J’ai chanté tant qu’à me taire
Les oiseaux me soient venus
Sur l’épaule y croyant faire
Voyage dans l’inconnu
…
Des oiseaux posés sur sa tête
Ou son épaule d’autrefois
L’homme comme un champ de bataille
Où l’on met longtemps à mourir
Dans les fientes blêmes du ciel
…
Chanson de l’aveugle
Qui cherche un oiseau
De ses doigts agiles
Dans le ciel des mots »
Aragon.
(Poèmes des années soixante)
Texte et photos : l’apatride
merci pour le texte, merci pour Aragon
tristesse infinie mais pas seulement, il y a autre chose aussi… quelque chose qui n’est ni plaisir ni joie mais très proche…