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Les Cosaques des Frontières

~ refuge pour les dépaysés

Les Cosaques des Frontières

Archives de Catégorie: Serge Bonnery

Un jour bleu ordinaire 2/2

17 vendredi Oct 2014

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Vieilles histoires d’un pays haut

jour2

Parvenu au sommet de la colline, haletant, cherchant à inspirer un air frais devenu rare à cette heure torride, il s’assit au pied d’un pin parasol. L’écorce revêche était entaillée de blessures d’où s’écoulait une sève épaisse. Il en aimait l’odeur et se souvint qu’enfant, lors de séjours sur la côte océane, il lui était arrivé d’accompagner en forêt des hommes dont le métier consistait à recueillir la résine à des fins commerciales. Il alluma une cigarette et, à l’aide de son briquet, fit fondre une goutte de cette pâte que, dans son imagination, il comparait à des larmes. Il lui était arrivé d’entendre, la nuit, les pins pleurer sous le vent qui tordait leurs branches. La senteur qui se dégageait le ramenait à un temps d’insouciance où vivre est un coup d’aile dans des cieux étoilés.

Tournant la tête en direction de l’horizon, il posa son regard sur la mer. Elle ondulait dans un roulis imperceptible. Il dominait une anse. D’énormes rochers escarpés plongeaient leurs racines dans les eaux noires de la crique. Cette muraille naturelle constituait un véritable rempart, un défi à l’immensité. Du doigt, il s’efforça de suivre l’impeccable ligne bleue qui, à l’horizon, séparait le ciel de l’eau, s’appliquant à décrire la rotondité de la terre. Il se souvint confusément des hautes terres de son enfance, perdue dans les linéaments des forêts et des landes.

Il se laissa glisser lentement dans ce paysage qui ne comportait pas la moindre trace d’une présence humaine. Bercé par le clapotis des vagues sur les galets, il se vit soudain irrésistiblement attiré vers le large, comme si une force inconnue le happait après qu’il eût perdu jusqu’à l’usage de ses membres. Alors, il ne perçut plus rien du mouvement d’un corps qui n’était plus le sien. Pris de vertige, il s’abandonna dans le craquement sourd des branchages. Quelques gouttes de sève se répandirent dans le pierrier.

L’hôtelière ne s’inquiéta de son absence que le lendemain. Elle avait gravi péniblement les marches de l’escalier qui conduisait à la chambre où elle pénétra. Elle considéra la commode dont un tiroir était demeuré ouvert. Traînaient là, comme abandonnés, quelques vêtements froissés. Elle remarqua, sur le couvre-lit, la présence d’un petit carnet à spirales. Le feuilletant, elle y découvrit des mots disséminés, comme si le vent les y avait déposés au hasard, écrits dans une langue dont elle était incapable de saisir le sens.

Ces maigres indices ne furent d’aucun secours à la police pour retrouver la trace de ce voyageur que nul n’avait aperçu au village, malgré la description maladroite qu’avait fournie aux enquêteurs l’hôtelière dont la mémoire, avec l’âge, s’avérait de plus en plus aléatoire. On fouilla sans trop y croire la grève et les collines. Des plongeurs acceptèrent d’explorer les criques. En vain.

Dans la rue principale du bourg, au crépuscule, les touristes par vagues s’affairaient aux vitrines. Ils erraient, de magasins de souvenirs en magasins de souvenirs, invitant des cartes postales jaunies à danser sur leurs présentoirs perclus de rouille. On s’activait dans les cuisines. Il serait bientôt l’heure de passer à table. La nuit tombait sur un jour ordinaire.

Texte et photo : Serge Bonnery

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Un jour bleu ordinaire 1/2

16 jeudi Oct 2014

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Vieilles histoires d’un pays haut

jour1

Il s’était résolu à quitter la ville dans un geste d’autorité poivrée. Il n’avait pesé ni le pour, ni le contre. Il aurait eu des comptes à rendre à son employeur, ses amis (ceux avec qui il partageait des soirées devant un film policier et des rangées de verres) et ses compagnes, éphémères, qui toutes lui offraient d’abjurer son corps dans des draps délavés.

Il touchait aux limites d’une vie qui emplissait son agenda mais le vidait de lui-même. Longtemps, il ne voulut rien voir de la réalité creusant un trou dans ses viscères, imperceptiblement. Tout au plus, ressentait-il parfois une douleur dans la poitrine. Comme une sensation d’étouffement. Il se jurait alors d’écraser sa dernière cigarette et de broyer dans ses mains le paquet cartonné. Mais il n’en faisait rien.

Il se jetait à corps perdu dans l’agitation des journées. Allait. Venait. Multipliait les rendez-vous. Les dossiers s’empilaient sur son bureau. Il les traitait à la chaîne. Et bien que soulageant ses collègues d’une partie de leur fardeau, il s’était taillé auprès d’eux une réputation d’ambitieux, prêt à tout accepter pour plaire à sa hiérarchie. Certains le regardaient d’un œil mauvais. Dans son entourage professionnel, il suscitait au mieux l’indifférence, au pire le rictus énervé des jaloux. On chuchotait dans son dos. Il était sourd aux malveillants. Aveugle aux flèches qu’on lui destinait. Insensible au milieu dans lequel il évoluait, tel une ombre.

Arrivé dans la petite station balnéaire dont il avait vu des photographies dans un magazine pioché au hasard sur la table basse de la salle d’attente, chez son médecin, il s’était rendu directement à la pension familiale où il avait réservé une chambre. Une vieille femme ne comprenant pas un mot de français l’avait accueilli sur le pas de la porte. Il avait décliné son identité, prenant soin de bien articuler chaque syllabe de son nom, afin de ne susciter aucune confusion. Elle avait répondu oui d’un signe de tête et l’avait invité à la suivre.

La pension était située dans une ruelle étroite qui montait en direction de l’église construite au sommet de la colline qui dominait le village. Toutes les façades avaient été peintes à la chaux blanche destinée à rejeter la chaleur. Les ouvertures étaient étroites car il était vital de repousser le plus loin possible les rayons d’un soleil meurtrier. Les volets, de couleur bleu vif, ajoutaient au charme du lieu. On aurait dit, ces constructions, minuscules dans leur apparence, une suite de maisons de poupées, toutes édifiées selon la même architecture sobre. De petits cubes apposés par une main venue du ciel, les uns à côtés des autres, dans un alignement rectiligne. C’était, pour la plupart, des demeures de pêcheurs qui possédaient jadis chacun leur propre barque et vivotaient des maigres ventes qu’ils tiraient, bon an mal an, de leurs coups de filets parfois risqués dans la tempête.

Il suivit son hôte jusqu’au fond d’un couloir conduisant au pied d’un escalier qu’ils empruntèrent jusqu’à l’étage. Dans la pénombre, planait une odeur de friture provenant de la cuisine. Vêtue de noir, un châle sur ses épaules voûtées, la vieille femme tournait la tête dans sa direction, comme pour s’assurer qu’il n’avait pas fui devant la pauvreté de la bicoque. Il n’aurait pas rebroussé chemin. Le dénuement de l’endroit lui allait à ravir. N’était-ce pas ce qu’il recherchait ?

Ils parvinrent devant une porte, peinte en bleu comme les volets, qui ouvrait sur une pièce meublée d’une table, d’une chaise, et d’un lit pour une personne. Il perçut, contre un mur blanc, la présence d’une commode. Les toilettes, communes à toute la maisonnée, se trouvaient au fond du couloir. Il pourrait utiliser la salle d’eau une fois par jour, le matin de préférence. L’après-midi, seule l’eau froide coulait aux robinets. Elle lui avait fourni ces explications dans sa langue natale. Il en avait saisi l’essentiel, de sorte qu’il lui restait maintenant à la remercier pour son accueil. Elle lui avait tourné le dos sans rien ajouter, sinon un signe de la main qui pouvait tout signifier. Ou rien.

Il ne s’était muni que de quelques effets rassemblés à la hâte dans un vieux sac de cuir. Il les rangea dans les tiroirs de la commode. Fit comme s’il devait s’installer pour longtemps. Il conservait de la vie qu’il venait de quitter des gestes inconscients, ces mouvements du corps qui rythment le quotidien sans qu’il soit utile de leur accorder la moindre attention, leur conférer un quelconque sens. Il lui arrivait ainsi, parfois, sous sa douche, de se demander s’il venait ou pas de laver ses cheveux, ce geste devenu tellement répétitif, ayant, dans la coulée indifférente des jours, perdu toute consistance, ses pensées tournées ailleurs tandis que ses mains, s’étant saisies de la fiole contenant le shampoing massaient sa chevelure, deux mains, comme deux automates, accomplissant leur besogne. Machinalement.

Il avait ouvert les volets pour que la lumière pénètre dans la chambre. Sa visibilité était réduite aux fenêtres de la maison d’en face. Du linge pendait, mollement, au bout d’une corde. Il s’égouttait au-dessus de la rue.

jour3

L’intérieur, comme il l’avait deviné dans la pénombre, était sobre. Il remarqua, pour seul ornement, un crucifix cloué au mur, au-dessus du lit. Il s’en saisit. Au toucher, il devina que cette représentation du Christ souffrant était taillée dans du bois d’olivier. Il retourna la croix et la suspendit à son support. Dieu n’aurait aucune part à son repos. Il s’allongea sur le lit qu’il trouva à son goût. Riva ses yeux au plafond et se dit que l’heure était venue d’ouvrir une parenthèse.

(à suivre)

Texte et photos : Serge Bonnery

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Chiquito erre

11 jeudi Sep 2014

Posted by lecuratordecontes in Serge Bonnery

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chiquito1

Il y avait foule ce samedi, comme tous les samedis, sur le Passeig de Gracia, l’une des avenues les plus fréquentées de Barcelone dans le prolongement de la Rambla. Des touristes se mêlaient aux autochtones. On les reconnaissait facilement, appareil photo en bandoulière, caméra dans une main, plan de la ville dans l’autre. Beaucoup faisaient la queue devant la Casa Batllo, l’une des constructions les plus célèbres de l’architecte Gaudi qui a donné à la ville sa vocation surréelle. Plus rares étaient ceux qui bifurquaient carrer Arago pour pénétrer dans la fondation Antoni Tàpies. Des bourgeoises maquillées dépensaient leur argent en riant dans les magasins de luxe.

Chiquito errait au milieu de ce monde. Il était surnommé Chiquito – qui signifie petit enfant – depuis toujours, de sorte qu’il ne se souvenait même pas de son nom. Ce samedi-là, un samedi pas comme les samedis ordinaires, Chiquito avait revêtu son vieil, très vieil habit de lumière. Froissé. D’un bleu délavé. Pendillolant. Elimé aux manches. Un costume qui n’avait plus d’âge. Qui ne captait plus les reflets du soleil. Un costume décati qui n’avait plus servi. Depuis combien de temps ?

chiquito2

Chiquito, enfant, avait rêvé de devenir torero. Il avait grandi dans un hameau perdu de France, entre les creux de montagnes qui oscillaient comme des vagues dans la tempête et le vent. Fuyant la misère qui les talonnait, ses parents avaient franchi la frontière un soir glacial de février, une de ces nuits où les bourrasques s’engouffrent sous les portes et pénètrent dans les vêtements jusqu’à pincer les chairs. Ils étaient arrivés au village où d’autres, avant eux, avaient trouvé refuge et ils y étaient restés. Le père avait trouvé du travail à la terre. Chiquito n’était pas allé souvent à l’école. La compagnie des autres enfants de son âge l’ennuyait.

Chiquito passait sa vie dans les clairières à rêver de son pays natal, l’Andalousie, là où les cornes de toros poussent plus vite que l’herbe des champs. A Séville où, enfant, il se rendait à pied avec les autres gosses et les adultes du pueblo, lors de la Semaine Sainte, Chiquito faussait compagnie aux siens et se rendait en courant à La Maestranza, les plus belles arènes du monde. Il se faufilait entre les jambes des spectateurs qui s’agglutinaient aux entrées, trompait la vigilance des gardiens, pénétrait dans l’antre dont il connaissait les passages secrets et parvenait ainsi au plus près du ruedo.

Dans le callejon, on connaissait Chiquito. Il rendait des services inestimables aux hommes endimanchés fumant le puro.
Ay ! Chiquito ! Va me chercher un fino.
Eh ! Chiquito ! Apporte ce bouquet à cette dame, là-bas.
Chiquito allait, venait, courait le long des talanquères. C’est à ce prix qu’il avait le droit d’assister aux corridas de la féria. Chiquito était petit, chétif et maigrelet. Pour assister aux combats, il repérait toujours un trou entre deux planches, s’accroupissait, fermait un œil pour bien voir, tout voir de la faena des maestros que le public acclamait ou conspuait selon la qualité de leurs gestes.

Au fil des ans, le statut de Chiquito avait évolué dans l’enceinte sacrée. Les toreros, certes, l’ignoraient. Dans le meilleur des cas, ils s’amusaient, avant le paseo, de le voir courir, qui un cigare, un verre ou un bouquet en main. Mais les peones l’avaient à la bonne.
Ay ! Chiquito ! Tiens les épées, une seconde.
Eh ! Chiquito ! Attrape les capes.
Chiquito leur obéissait au doigt et à l’œil. Pas un ordre qu’il n’exécutât séance tenante, trop heureux de devenir acteur du drame qui allait se nouer, à quelques mètres de lui, et dont il ne perdrait pas une miette, œil dans le trou, entre les planches.

Et puis un jour, Chiquito a quitté les clairières, le hameau, les parents, ses montagnes de France. Il est parti à pied, baluchon sur l’épaule, parce que rêver d’Andalousie, de toros, de Séville lui causaient dans la tête et au fond du ventre un mal qu’il ne contrôlait plus. C’est ainsi que Chiquito a faussé compagnie aux siens et que, de retour à Séville où plus personne ne se souvenait de lui, il est descendu dans l’arène. Pas La Maestranza, non ! La plus belle arène du monde était réservée aux très grands. C’était dans une sorte de ruedo bricolé avec des matériaux de récupération, dans son village où un éleveur infortuné sélectionnait des vaches.

Chiquito, comme par il ne sait plus quel miracle, a eu le droit de se saisir d’une cape et de toréer. Il avait mémorisé, un à un, derrière les planches trouées des talanquères de la Maestranza, tous les gestes des toreros, de sorte que ce jour-là, dans une arène de bric et de broc, Chiquito a montré quelque habileté au capote. Ce fut sa chance. Du moins le crût-il.

Séville

Chiquito est devenu péon. Il a foulé le sable du ruedo de La Maestranza – son rêve – au service de quelques grands quand un membre de leur cuadrilla, au dernier moment, faisait défaut. Des frayeurs, Chiquito en a connues. Des blessures, il en a reçues. Des broncas, il en a essuyées. Et combien de fois il a vu ses maîtres portés en triomphe ! Il se souvient de tout, Chiquito. Il peut énumérer le nombre de bousquets, de chapeaux, de bijoux ramassés sur le sable des arènes pour les remettre aux maestros dont il fut, occasionnellement, l’humble serviteur. C’est la seule mémoire qui lui reste. Celle des toros.

Puis vint la guerre et Chiquito a quitté Séville, La Maestranza, sa terre natale d’Andalousie et son habit de lumière. Il a fui la mort qui le désignait. Ce n’étaient plus, cette fois, les cornes des toros qui représentaient un danger mais les fusils pointés des franquistes.

Chiquito prit la direction de Barcelone, dernière terre républicaine d’Espagne. Il s’était battu dans le delta de l’Ebre avant que la République ne tombe, définitivement vaincue. Comme il avait su, enfant, se cacher dans l’antre des arènes pour échapper à la vigilance des gardiens, Chiquito trouva une planque dans la capitale catalane. Et c’est ainsi qu’il échappa au pire. L’exil. La retirada qui vit par centaines de milliers ses amis, femmes, vieillards, enfants, hommes vaincus, rompus, se présenter à la frontière française et se voir immédiatement internés dans des camps improvisés sur les plages du Roussillon.

La vie de Chiquito s’est arrêtée un soir de février 1939 à Barcelone quand il a vu ses camarades partir et que lui est demeuré, terré comme un rat, dans l’espoir de reprendre un jour la lutte. Il ne remettrait plus jamais les pieds dans une arène tandis que la plupart des maestros qu’il avait servis continuaient à toréer malgré ou pour Franco.

Chiquito a vécu de petits boulots puis de mendicité. Vieillissant. Sans famille. Sans passé que la guerre avait effacé. Il arrive encore que l’on croise sa silhouette chétive sur le Passeig de Gracia. Aujourd’hui, il a revêtu son habit de lumière froissé, au milieu de la foule indifférente des touristes et du rire des bourgeoises fardées. Chiquito ne dit rien. Personne ne connaît le son de sa voix. Il ne tend même plus la main pour mendier. Il n’attend plus rien de personne ni d’un monde qui n’est plus le sien.

Chiquito erre sur les trottoirs de Barcelone. Fantomatique. Absent. Comme effacé du temps.

Texte : Serge Bonnery

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Vieilles histoires d’un pays haut : Vie d’Auguste Roux 2/2

30 lundi Juin 2014

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Vieilles histoires d’un pays haut

ciel1

D’où venait qu’Auguste Roux se sentît étranger dans sa propre vie ? Il l’ignorait. Ce n’était pas a priori un sentiment commun chez les gens de sa condition. Il semblait (mais n’était-ce qu’une apparence ?) que, dans ce monde-là, on ne se posait guère de questions. On se levait le matin en même temps que le soleil. On se couchait le soir en même temps que le soleil. On travaillait dur. On mangeait, pas toujours à sa véritable faim. On dormait. Et ainsi de suite. Il en avait toujours été ainsi. Pourquoi en serait-il autrement ?

Sauf qu’Auguste, lui, contemplait les avions dans le ciel. « Qu’est-ce que tu bades, encore ? Y a rien de bon pour nous, là-haut », le raillait son père qui ne supportait pas de voir son fils poser le menton sur le manche de sa faux pour regarder ailleurs. Il fallait vivre, comme les taupes, le nez dans la terre. La terre, rien que la terre, toujours la terre. Il n’y avait que ça de vrai, la terre. Seule réalité tangible. Palpable. La terre. Ou rien. Et même après la mort, c’était encore la terre qui vous accueillait. Toujours aussi dure. Froide. Mais la terre de dessous cette fois. La terre des taupes.

Auguste rêvait. Il rêvait de partir un jour. Mais où ? Loin de tout, mais ce n’était pas une destination connue. Insuffisant, donc, pour bâtir un projet. Vous le voyez, Auguste Roux, descendre jusqu’à la ville et pousser la porte d’une agence de voyages ? Que pouvons-nous faire pour vous, Monsieur ? Silence. Vous avez une destination précise ? Silence. Où souhaiteriez-vous aller ? Nous avons une promotion sur le Maroc en ce moment. Le vol, les transferts, l’hôtel, les repas, tout compris. Regardez. Silence. La fille, qui dans les yeux d’Auguste Roux, ressemblait forcément à une Germaine plus jeune, avait déployé sur le comptoir une brochure tout en couleurs. Silence. Regard hébété. Vous le sentez, Auguste, demander à une Germaine d’avant les ravages que produit le trottoir sur le visage des jeunes filles, je voudrais aller loin de tout ? Ca ou nulle part, c’était pareil. Loin de tout n’existait pas dans les brochures de voyages. Loin de tout n’existait que dans la langue d’Auguste. Et il ne pouvait pas l’expliquer.

rue
C’est un jeudi soir que tout a basculé. Auguste, comme chaque jeudi en fin de journée, est descendu jusqu’au village par le chemin de la chênaie puis est monté dans l’autobus pour rejoindre la ville. Comme tous les jeudis, il s’est rendu chez Germaine en rasant les murs, rouge de honte. Et comme tous les jeudis, il a attendu son tour. Il est monté dans la chambre. Germaine l’a accueilli. Souriante. Elle n’a rien dit. Entre eux, c’était une histoire sans parole. Ils n’avaient rien à dire. Qu’à faire. Il a déposé les deux billets de cinquante francs sur la commode. Elle les a rangés dans une boîte qu’elle a fermée aussitôt à clé. Il a ôté son pantalon. Elle s’est allongée. Il s’est allongé sur elle. Puis il a remonté son pantalon. Rattaché sa ceinture. Lassé ses chaussures. Et il est ressorti sans dire au revoir.

Le lendemain, les gendarmes ont longuement interrogé Germaine. Pour ne pas lui nuire dans son travail et sa réputation, ils lui ont gentiment demandé de passer à la gendarmerie quand ça lui irait bien. Elle s’est présentée. Obéissante. C’est là qu’elle a appris qu’Auguste avait disparu. Et qu’un témoin, le dernier à l’avoir vu, atteste qu’il a reconnu la silhouette d’Auguste entrant chez Germaine, comme tous les jeudis au crépuscule. En est-il ressorti ? Elle a répondu oui. Et si vous doutez, a-t-elle ajouté, Germaine, sûre d’elle, vous pouvez venir fouiller partout chez moi. Ca ne me gêne pas. Ils l’ont crue sur parole.

Ce que les gendarmes voulaient savoir, c’est ce qui s’était passé entre elle et Auguste, ce jeudi soir. Ce qui s’est passé ?Vous le savez. Oui, certes. Mais lui avait-il dit quelque chose de particulier ? Son comportement était-il normal ? N’avait-elle rien remarqué de particulier ? Lui avait-il fait une confidence ? Non. Auguste Roux n’a rien dit. Comme d’habitude. Il ne disait jamais rien. Ah oui, c’est vrai, c’est un taiseux l’Auguste, tout le monde le dit, ici.

Les nuits, les jours ont passé, les mois et la trace d’Auguste s’est perdue. On espérait beaucoup, au hameau, de la saison de la chasse. Il advient que les chasseurs de sanglier, arpentant avec leurs chiens des secteurs rarement fréquentés, tombent sur un cadavre en décomposition. Un suicidé, venu de la ville, inconnu au pays, c’était déjà arrivé dans le passé. On avait déjà vu ça. Mais concernant Auguste, rien. Mystère. Et personne, pas même les gendarmes, ne pouvait imaginer qu’Auguste avait peut-être trouvé son ailleurs, son nulle part.

Dans le ciel, les avions continuaient à dessiner inlassablement des traces blanches silencieuses et rectilignes. Des droites parfaites en direction de l’infini et que le vent balayait d’un souffler. Comme des vies s’effacent, sans laisser derrière elles la moindre trace. Le moindre soupçon de réalité.

Texte et images : Serge Bonnery

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Vieilles histoires d’un pays haut : Vie d’Auguste Roux 1/2

29 dimanche Juin 2014

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Vieilles histoires d’un pays haut

ciel2

   Les avions traçaient dans le ciel de longues lignes droites. Ils volaient si haut qu’ils ne produisaient aucun bruit. On eût dit des crayons qui, tenus par une main invisible, inscrivaient sur un fond bleu limpide, proche de la transparence, des trajectoires inconnues. Auguste Roux, quand il n’avait rien de mieux à faire, allongé dans l’herbe fraîche, se plaisait à inventer à ces drôles d’oiseaux irradiés de soleil des destinations imaginaires. Où il rêverait lui-même de partir un jour si l’occasion de partir lui était donnée.

Mais… partir. Quel drôle de mot. Quitter un monde pour un autre. Oui mais lequel ? Et pour y faire quoi de plus qu’ici ? Ou de moins ? Partir, quelle idée bizarre. Il était dans l’incapacité de répondre à des questions qu’il ne se posait pas. Partir ne lui était jamais venu à l’esprit. Partir ne pouvait même pas l’effleurer. Ce mot n’existait pas dans son vocabulaire. Son lexique était voué aux expressions qui résumaient sa vie : travailler dur, manger, boire, dormir, rêver un peu en auscultant le ciel, en comptant les étoiles la nuit, en regardant les images de l’almanach, c’était là l’essentiel. Mais partir…

Si, il les avait entendues prononcer une fois, ces deux syllabes, par-tir, mais c’était à propos d’un départ dont on ne revient plus. Le vrai, le grand, le décisif. Il est parti… lui avait-on annoncé en parlant de son père et derrière les sanglots retenus, se dessinait une éternité de souvenirs enfoncés dans la nuit.

Le curé qu’on était allé prévenir en hâte était arrivé en galopant. Il avait gravi, haletant, les marches d’escalier conduisant à la chambre où le mourant respirait encore plus mal que lui. L’extrême onction ne prendrait que quelques minutes. On susurrerait quelques prières, à mots couverts, pour accompagner dignement la cérémonie ultime, le rituel censé vous ouvrir les portes du paradis et de la vie éternelle, comme promis, à la droite du Crucifié. Puis défileraient les proches, les voisins venus rendre un dernier hommage à celui qui, parti, ne laissait plus derrière lui que quelques traces dans des mémoires fatiguées pour peu de temps encore, car tout s’effacera un jour de la vie.

Auguste le savait, tant la règle qui s’imposait à tous était inscrite dans ses gênes : d’ici, on ne partait pas. Ici l’on naissait. Ici l’on vivait. Et ici l’on mourait. C’était ainsi depuis des temps immémoriaux. A ses yeux, il ne pouvait en être autrement.

Ici était un hameau isolé dans la montagne. Le bourg le plus proche, celui où l’on pouvait s’approvisionner à l’épicerie, boire un verre au bistrot, voir un film le dimanche (mais le cinéma, ça ne disait rien à Auguste), était distant de quelques kilomètres. Les familles y descendaient le dimanche, par le chemin de la chênaie, pour entendre la messe. Et en hiver, les rares automobilistes devaient attendre le passage du chasse-neige pour se laisser glisser dans son sillage jusqu’à ce point rougeâtre dans la plaine que, vu de là-haut, on appelait la ville.

ville

Auguste se rendait une fois par semaine à la ville. Il rejoignait d’abord le village, à pied, par le chemin de la chênaie, puis il empruntait l’autobus. Il emportait des billets de banque froissés dans la poche intérieure de son bourgeron. Une fois arrivé, il attendait le crépuscule pour, rasant les murs, honteux, se rendre chez Germaine, une prostituée en presque retraite qui rendait aux jeunes paysans du secteur, mal dégrossis dans les choses de l’amour, d’inestimables services. On faisait la queue dans son salon vieillot dont la tapisserie d’un rose délavé était rongée par le salpêtre. On attendait son tour, pressé d’en finir et de rentrer à la maison manger la soupe. La nuit s’annonçait toujours belle et douce, le ronflement sûr, après une visite chez Germaine où, en quelques minutes, on avait oublié les soucis de la ferme et laissé, sur le dessus de la commode, deux billets de cinquante francs.

Auguste Roux était un habitué de chez Germaine. Un client assidu. Fidèle. Son jour était invariablement le jeudi. Pour l’hygiène, il était bon de pratiquer régulièrement, aussi régulièrement que possible. Ca évitait, le reste du temps, d’être pourchassé par l’image des actrices aux lourdes poitrines et aux jambes sans fin (comme les lignes que tracent les avions dans le ciel) dont les photographies rendaient plus attractive la lecture des magazines.

Auguste n’aimait pas le travail de la terre. Mais il n’avait pas eu le choix. C’était ainsi dans sa famille depuis des générations. Les hommes, les femmes, tout le monde y avait droit. Les femmes, en plus des foins au milieu desquels il leur arrivait de fabriquer leur progéniture à la hâte, tenaient la maison. Il ne pouvait même pas venir à l’idée d’Auguste, encore enfant, de bien étudier à l’école pour s’ouvrir les portes d’une autre vie. La terre, c’était ce qui l’attendait, ce à quoi il était voué, comme tous les hommes de sa famille. Depuis des générations. Des destins tout tracés. Comme, finalement, celui des avions, se disait-il, quand, appuyé sur sa faux pour souffler un peu, au milieu de l’effort, il les contemplait, traçant en silence leurs sillons dans le ciel.

Auguste Roux, on l’avait appelé Auguste comme un homme sur deux à la maison. C’était ainsi depuis des générations. Son grand-père, son arrière arrière grand-père et ainsi de suite, s’appelaient Auguste. Les autres, on les avait tous prénommés Marius. Quand Marius, son père donc, qui avait gardé la haute main sur les affaires de la ferme, commandait un travail à Auguste, Auguste l’exécutait, sans mot dire (il n’avait pas les mots pour dire non) mais il n’en pensait pas moins. On lui prêtait un caractère taciturne qui traduisait, mais personne n’était en mesure de l’interpréter ainsi, la grande lassitude que jetait sur ses épaules – comme un fardeau, une botte de foin soudain trop lourde à porter – une vie qu’il n’avait pas choisie. Replié sur lui-même, Auguste était indifférent à ses semblables. « Il ne parle pas beaucoup l’Auguste, c’est un taiseux », disait-on de lui dans ce pays où, naturellement, personne ne parlait beaucoup.

(à suivre demain lundi 30 juin 2014)

Texte et photos : Serge Bonnery

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