le souffle coupé
arrivé au dernier round
bien entraîné par les nuits de brumes
le visage en feu les poings serrés
en frime et d’arrogance
il faut parfois admettre
que de victoires la vie ne veut
sueurs d’existences
combats au corps à corps
je suis tombé sans gloire
du ring de Belleville
en tocard désabusé
cueilli par un uppercut
au dernier round
plexus solaire en hiver
jouer pour de vrai
tromper le diable et le temps
je n’avais plus ma tête
la princesse s’en est allée
par les chemins de son âme
le cœur chassé le souffle coupé
je suis arrivé au silence
cosmos irréductible
un os d’étoile
il faut parfois admettre
que la vie ne veut
il faut cracher au vent
immortel
le souffle coupé
et les crachats courageux
Texte : Pierre Vandel Joubert