ce soir tu viendras me voir
comme d’un printemps oublié
marcher sur les ombres de mes vies
l’heure est venue de se dire toutes nos vérités
l’hiver est sur son 31 et me mord déjà les mains
ce soir tu viendras chuchoter
que mon château s’est vidé de l’amour
au pas de la porte le corps penché
je lève une dernière fois la coupe
à quoi bon refaire un tour par ces chemins de neige
ce soir tu viendras me chercher
le jardin givre au vent d’antan mon entrain
et je n’ai plus de temps
quelques derniers vers adressés
dans la nuit qui se propose
ce soir tu viendras sécher les larmes
d’une dernière lettre au miroir
ne t’inquiète pas vieil homme !
tu es maintenant un automne
à jamais dans un costume de lumière
Texte : Pierre Camille Joubert