
PARTIE #42 – fois –
– écriture – matière-manière – première pas si brute que cela ¿ –
Fin du soleil, d’une autre journée PRESQUE a passé. Je les aligne elles aussi ces derniers temps comme ce qui ne sera plus à faire, à vivre, à faire vivre dans ce pays. Fin du soleil c’est dire heure des moustiques, du répulsif à étaler là et seulement là où la peau s’expose. Prolonger avec une des cigarettes (à la one again que je ne fumerai pas avec toi cela va sans dire.) Relaver mes dents, ma langue, très fort comme possiblement en débarrasser un corps. Sans dire attendre. Reprendre une douche, aloe vera et huile de coco en alternance largement sur toutes les parties sans exception y compris les cheveux. Tout bien comme il faut. Attendre un peu. Une lassitude PRESQUE d’ailleurs d’appliquer cette discipline dans la durée à la longue. Laisser reposer davantage, me détendre, allonger je m’étends. Soudainement me prendre comme un désir qui monte, ce qui est encore à faire, à vivre, faire vivre : moi. J’ai réparti mes cheveux tout autour de mon visage, fais des essais de cadrage, juste le visage et tous les cheveux allongés c’est l’idée d’un selfie. Je souris, à qui ¿ j’essaie, me trouve belle. (Toi me voyais-tu (toute la journée) comme cela penché sur moi, vue du dessus, vu que tu disais ma belle je te croyais. Hé dites, je leur ai dit sans dire à lui mon visage d’aujourd’hui et lui toi, vous voulez me souvenir oublier, plus loin que/au-delà de mes cheveux c’est possible venez que je ne t’attende plus/rien).
Puis comme peine il y a, un peu d’essence de fleurs d’immortelles sur mon cœur et les poignets. Une goutte de géranium rosat sous chaque aisselle (si jamais tu me venais encore à pleurer ta nuit venue ou la mienne). On dit bien un jour toujours, que selon la loi dite de l’intrication – je crois -, deux dussent-ils être cellules qui se sont , et bien séparés et dans la distance ils se savent/se sentent l’un l’autre à jamais, (est-ce vrai lorsque j’ai mal tu as mal j’ai mal ¿) S’il en est ainsi, ne pas attendre encore prendre une cigarette, me concentrer sur mes fragments tels qu’ils ne sont pas encore écris, reprendre une cigarette. Je ne peux imaginer une journée être en retard à cet endroit-là, d’autant de mon fait.
Je me souviens une autre journée j’étais arrivée plusieurs jours en avance, je veux dire il semblerait ma naissance. Etait-ce ma mère ou d’un commun accord ¿ Mystère que ce genre de choses entre deux que l’on ne se raconte pas en général ni en particulier, il faudra abandonner l’idée de le savoir cela celui qui des deux commencent à finir. (C’était toi là ou moi ¿). Si je les aligne il manque normalement vingt et une journées de création à ma création. Est-ce dire : où est parti ce temps-là, où est-il maintenant, inscrit nulle part ni rien et je fais quoi ¿ (Suis-je arrivée trop tôt dans ta vie ou était-ce toi un retard ou bien tout l’univers s’en fout ¿ Allez yalla une cigarette la dernière, bien sûr que de toute évidence je te fume encore beaucoup trop), ma mère aussi fumait beaucoup trop et (saffe) PRESQUE parler de ma mère.
Oui vraiment (bessah) fin du soleil c’est maintenant l’heure de taire les pensées sans attendre, les oiseaux ont déjà commencé alors prendre les choses en cours – de route -, saisir l’ensemble. – En vérité en secret – je ne désir-e- qui monte qu’une ponctualité : être d’accord/raccord avec le temps. Que cela. D’où les oiseaux. Comme une autre journée.
Mais je dis tout ça je dis rien ces derniers temps, je fais bien comme tout le monde.
J30, Ko Phangan Ban Chaloklum, 30/02/2020, – de mon téléphone on ne dirait pas mais par souci de légèreté –

PARTIE #43 – fois –
– écriture première, pas si brute que cela, plutôt douce ¿ –
La lumière était belle. De celle qui décline, celle des portraits des bords de mer. Nuages prononcés gris. Un couple, un homme et une femme, s’est levé en direction de la mer. La mer très calme très plate. Ils ont marché de dos l’un à côté de l’autre un long temps loin. Parce que la marée sur cette longue plage invite à une longueur. Je les ai regardés tout du long. Plus petits là-bas, ils se sont donnés la main, attendaient il me semble pour nager comme un dernier moment. Le moment où je ne les vois presque plus. – Je sais/suis bien sûr le point de vue qui crée l’objet -. On voit mieux les gens lorsqu’ils marchent, c’est notamment lorsqu’ils marchent que l’on comprend PRESQUE tout. (Toi tu marchais vite d’un pas alerte, la lumière était belle, tu étais celui qui marche vite, alerte dans tes rues, dans un blouson rouge, moi je me suis arrêtée dans ton blouson rouge, la lumière était belle, je me suis arrêtée de marcher, me suis mise à écrire de plus belle à n’en plus rien comprendre). Je les ai revus, ils nageaient côtes à côtes -il faut être conscient, se souvenir ou imaginer que les côtes sont aussi des os- et maintenant le crépuscule avait noirci toute la texture du ciel et les lumières des soirées des bords de mer s’étaient allumées -sont les mêmes partout-. Cherchant je les trouve, puis suis des yeux, ils vont nécessairement revenir marcher de face cette fois. Parfois je ne vois qu’elle la femme, parfois plus que lui l’homme, je crois que je souris lorsqu’ils me sont apparus tous deux de nouveau couple. Je vais attendre qu’ils sortent de l’eau. Je voudrais voir/vérifier comment ils marchent hors de l’eau lorsqu’ils reviennent de l’eau ensemble et chacun. Assister à cela comme à un coucher de soleil – on est là pour ça, kob khun ka merci -. Je n’ai pas vu, je n’étais peut-être pas tout à fait attentive, plus tout à fait là dans le noir – si vite arrivé, et pas le temps de se retourner -. Je n’ai fait qu’entre apercevoir leurs voix. De celles qui commencent une histoire, commencent à en parler dans l’ignorance et l’appétence de ce qui s’en suit.
J31, Koh Phangan Ban Chaloaklam, 01/03/2020, – de mon téléphone par souci de légèreté –

Textes/Illustrations : Corinne Le Lepvrier