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La pastille se situe à dans une petite ville du Surrey, à Banstead, chez le pasteur, devant la télé, aux côtés de Kathrin, ma correspondante anglaise, pendant « the Top of the Pops » ; je vois et j’entends pour la première fois David Bowie chantant Life on mars ? Sidérée par cette créature bleue, rousse à la voix si étrange, à sa musique quand elle s’échappe dans des harmoniques jamais entendues jusqu’à lors, je ne peux détacher mes yeux de la créature. J’apprendrai beaucoup plus tard, que la chanson est une réponse à un succès raté, David Bowie ayant abandonné l’adaptation en anglais de Comme d’habitude de Claude François – dont les costumes vieillots provoqueront chez ma correspondante venue à son tour en France un fou-rire mémorable – et qui reprendra une partie des harmonies de la chanson française.
Contrairement aux apparences, David Bowie n’aura jamais eu les yeux vairons mais une mydriase – dilatation permanente de la pupille de l’œil gauche lui conférant cette couleur plus sombre – due à un coup de poing de son ami George Underwood alors qu’ils ne sont encore que des ados.
Contrairement aux apparences et à ses différents avatars, David Bowie n’aura jamais été que lui-même. Il aura maîtrisé son image jusqu’au bout et mis en scène sa mort de son vivant, de son vivant entièrement. Je n’aurai pas beaucoup écouté le dernier album, Black Star, malgré sa beauté tragique.
Contrairement aux apparences, je ne l’aurai pas idolâtré. Simplement, je l’aurai adoré comme le dieu qu’il était – la différence entre adoration et idolâtrie est ténue mais sensible. J’aurai particulièrement aimé chez lui la période Ziggy Stardust, pour les chansons celles qui touchent aux étoiles, « Starman » par exemple et ce moment où la voix se casse après « He told me » :
Let the children lose it
Let the children use it
Let all the children boogie.
Je ne l’aurai vu qu’une seule fois sur scène et encore… de très loin à Paris, en juin 1983 à l’hippodrome d’Auteuil… Rendez-vous raté dû à la mauvaise qualité de la sono de l’écran géant envolé avec le vent.
Texte : Christine Zottele
Un « heroe » qui aura échappé, comme tant d’autres, à notre PDG de la « start-up France ». 🙂