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La vérité c’est que le rêve d’un monde carburant à la fête, aux galeries marchandes et au cosmopolitisme effréné est en train de s’effondrer. Ça n’a pas fonctionné. Et comme n’importe quelle utopie, elle disparaît dans un bain de sang. Et une profonde mélancolie.
Parce qu’au fond, qui osera le dire ? C’était quand même vachement bien, et de toutes les utopies à la con celle-ci avait au moins le mérite de faire vraiment marrer.
Les grands idéologues de ce monde amphétamine, banquiers, méga-entrepreneurs, startupers se sont bien éclatés. Et les miettes de leurs festins retombaient sur nous comme des drogues sur-puissantes. Manger n’avait même plus d’importance. Seuls comptaient les déplacements frénétiques, les achats compulsifs, la mode et les métropoles.
Je suis sûr que l’on regrettera amèrement tout ça. L’obscurité qui s’annonce, cet affreux repli qui s’opère résonnent comme une foutue punition. Une mise au sec, une cure de désintox générale. Et la rehab c’est pas drôle. On en ressort en bonne santé mais un peu mort. Plus ennuyeux, terne. Mais ce n’est pas le plus grave.
Le plus grave ce sont les raisons qui ont précipité la fin de ce rêve. Car ces raisons-là expliquent également ce qui semble vouloir remplacer la grande éclate planétaire. Et ce qui vient ressemble au souffle d’une explosion mondiale.
Texte et photo : Yan Kouton
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