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j’ai une chose au fond de l’âme
difficile à transcrire avec un pinceau
depuis longtemps hors du pays natal
les amis anciens au loin plus très jeunes
dans le nid sans oiseau les feuilles toutes gelées
la fenêtre ajourée avec le passage des lucioles
un moine de la forêt m’accueille pour la nuit
assis en silence avec le vide du vide
Chia Tao 贾岛 (779-843)
Le père de l’Apatride lui racontait le soir dans une odeur de thé noir et d’opium cette anecdote qu’il affectionnait sur Chia Tao. Il lisait ce poète avec application et silence sur son livre de calligraphies aux pages toutes usées :
Chia Tao fut un moine bouddhiste. Un jour sur son âne, il se promenait et hésitait sur la composition des vers de son poème en construction
les oiseaux dorment dans les arbres au bord de l’étang
sous la lune le moine « frappe » ou « pousse » la porte
Tellement absorbé par frapper ou pousser, il en mimait les gestes et ne se rendit pas compte que son âne partant à sa guise perturba le cortège du gouverneur Han yu. Il fit part au gouverneur de ce qui l’avait distrait. Han yu amusé et pris au jeu lui confia préférer « frapper » car le mot mettait en relief le silence. Chia tao utilisa finalement « pousser ». Ils devinrent par la suite amis. Han yu le conseilla plus tard de quitter la vie monastique pour rejoindre le palais.
Est-ce depuis ce moment que « pousser » ou « frapper » signifie « réfléchir » ?
Texte : l’apatride
brigetoun a dit:
vais frapper ou pousser à partir de la dernière phrase
pour le moment je suis sous le charme
Dominique Hasselmann a dit:
Cela me frappe et me pousse à en savoir plus…
annajouy a dit:
chez moi on dit parfois toquer et c’est bien folie qu’il faut pour le » fond de mon âme »