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‘Si l’amour n’existe pas, O Dieu, alors qu’est-ce que je ressens?
Et si l’amour existe, quelle chose est-il, qui n’est pas le néant? ‘
Pétrarque
madrigali
je te savais l’orage
les vents ont soufflé sur le feu
mon désir ! . à voix seule
en pliure des voeux
le dommage collatéral me recrache
et en cendres je demeure le roman
inachevée de tes regards
j’attente aux floraisons de formes
mille doux lieux de mes pensées
j’écrirai mes yeux sans pleurs
brûlés à tes merveilles ils viennent
poignarder là
sous les pages presque blanches
les mots
amorosi
tu vas et je viens
je vais tu-viens-tu
allées et venues
heures argentiques qui tapissent la peau
intime de mon coeur téléobjectique
de ces photographiques morts
réseau de veines pourpres sans cris
aller venir en la chair des mots sang
dédale polyphonique d’un naufrage
sans berceau
ô mon amour perte de toi
non arriva non arriva
extirpe l’or de la chape
loosant toute grammatismale
perte de voix madrigala
non m’arrima non m’arrima
levée cambrée au ciel la mer
aiguë n’a qu’à, s’étale
jusqu’au mirage , horizontale
lève l’intime dramaturgie
dessous la brisée légère
non marina non marina
je me savais l’otage feu
les vents ont soufflé
mon désir ! . à voix seule .
Martine Cros,
à Dijon, le 21 novembre 2015,
(poème inédit pour les Cosaques des frontières
à l’orée de l’amour et de l’attentat)
Peinture:
VUE SUR ARCONA À L’APPARITION DE LA LUNE – CASPAR DAVID FRIEDRICH