Su tung Po (1037-1101) lit des poèmes de Meng Chiao, tout en buvant son vin couleur de jade, et son pinceau sans complaisance s’envole et commente en calligraphiant des vers: la modernité enjouée d’un poète et d’un critique de littérature et poésie dans l’ancienne Chine.
il fait nuit et je lis encore les dix poèmes de Meng Chiao
aux caractères minuscules tracés tels des poils de buffle
aux lueurs froides de la lampe à huile, ma vue se brouille
de bons passages j’en rencontre quelques uns
une fleur solitaire surgissant des broussailles
l’âpreté du ton au dessus des Li sao et Classique
eau transparente et quelques cailloux blancs nacrés
courant impétueux repoussant perches et rames
au début c’est comme si on mange un petit poisson
ce qu’on mange ne suffit pas à notre peine des arêtes
ou c’est comme lorsqu’on fait cuire des petits crabes
au bout du compte ne restent que des pinces vides
pour la limpidité la qualité presque égale à Chia Tao
mais insuffisante pour arriver à la hauteur de Han Yu
les vers sont comme la rosée avec l’aube
le jour avec la nuit le feu avec la bougie
pourquoi continuer et prêter mes 2 oreilles
à l’insecte du froid grésiller dans ce poème
mieux vaut mettre cela de côté
et finir mon vin couleur de jade
Photo : Anh Mat
Traduction : l’apatride
Je me demande si les poèmes de Meng Chiao ont un charme aussi puissant que ce qui parait dans la critique de Su tung Po
et comme c’est sans doute le cas, merci à ce dernier de nous le transmettre
L’apatride démontre qu’il n’y a pas de frontières pour la poésie diurne ou nocturne.
personnellement , je lis ce texte plutôt comme le constat d’un poème ayant bien quelques éclats mais vide et inutile… ? ;-( esprit tordu sans doute
Eau transparente
Rosée de l’aube
Vin couleur de Jade
Laissons couler le plaisir dans nos âmes…
Merci de ce partage !