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À l’économat de la nuit, je remets mes mémoires électriques. Mes cheveux se dressent au fouet sec. Ils forment sur mon crâne les algues mouvantes de l’insomnie. J’abrite un nuage vulcain, lune maudite des affaires du noir.
Le cyclope veille au cratère et ma cendre reprend feu.
Disette du rêve. Me voici, forçat, privée d’irréel naviguant dans les étendues banalisées de ma pensée. J’écoute le souci, le murmure des inquiétudes, les réclamations de l’ordinaire
Il y a longtemps je connaissais des poèmes qu’on ne pouvait prononcer qu’avec la main au sexe de l’ange. Désormais je lis un doigt sur la tempe, dans la pacotille d’une mort folle.
À l’économat j’essaie de contenter mes gencives de petits mots sans saignement. Je déplore.
Ma vie n’a jamais été qu’un parc de poissons sans venin, domestiques, ancillaires. En faire les rivières, un pied un pied, un pied et les bras ouverts, ne risquer qu’un empalement de rapides et une hanche démise.
Nous aurait-il pu exister ou alors suis –je trop loin percée pour qu’un son me revienne ? Crie-nous ! J’attends, ce vol chauve des buveurs de Chiroubles.
Texte: Anna Jouy
Photo: Algues écolo, AFP PHOTO/ALAIN JOCARD
Le vieux Cosaque souhaite la bienvenue à la nouvelle Cosaque : La Cadourey de Tartarie. Elle a exprimé le souhait que je protège son identité avec la plus grande discrétion. Elle est tout à fait prête à répondre ici à tous vos commentaires bien intentionnés.
Difficile de faire l’économie d’un commentaire sur ce poème original et pointu.
photo magnifique. mots bisaigus..
à l’estoc…
merci à Mr. Cosaque de ce mot de bienvenue
Dominique, moi j’ai fait l’économie d’un commentaire (comme trop souvent, parce que comme trop souvent mon plaisir ne trouvait pas les mots)
quel dénicheur que ce Cosaque! la plume-écaille de La Cadourey (quel beau nom!) me gratte où ça fait du bien, bienvenue…
J.D. décrit comme un grand monsieur…ambassadeur d’un pays polyglotte. je vous remercie
J’ai un faible pour les monoglottes
alors j’ai de la chance