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Dans le pays du mistral, une tornade ? Oui, elle s’appelle Brigitte Celerier d’Avignon.

Elle avait gracieusement consenti à accompagner le vieux cosaque et son épouse Hannelore pendant quatre jours. Ce cosaque avait planifié des jours très pleins. Une rencontre cosaquienne devant la tombe d’Albert Camus, rencontres intenses avec des descendants de la famille Baranovsky à Lourmarin et à Marseille, une visite au Mucem et un tour par la ville et surtout les Halles d’Avignon. Brigitte a rendu compte de ces jours déjà dans son blog Paumée .

On arriva à Avignon le samedi matin dernier. Trop tôt pour occuper la chambre d’hôtel. Les valises furent mises dans une réserve et voilà une apparition d’une dame élégante en rouge : Brigitte, qui ne perdait pas du temps. Elle prit Hannelore par la main et sortit, suivies par le cosaque, en route vers un lieu pour un léger déjeuner.

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Les deux dames se sont bien entendues dès le premier moment. Aussi énergiques, intenses, fantaisistes (je n’ose pas de dire folles) toutes les deux, le cosaque pouvait simplement les suivre en attendant le bon moment pour se manifester.

Commença un cascade de mots passionnés qui ne s’arrêterait pas jusqu’au départ des visiteurs, quatre jours plus tard. Quand Brigittte parle, tout son corps parle, en mouvant les mains comme une danseuse balinaise, son visage très expressif (elle dit: ‘ma carcasse’, ‘mes grimaces’, elle aime les –asses, elle n’est pas fatiguée, mais ‘lasse’). Des mots édifiants, amusants, sages, bref aimants car elle aime l’humanité passionnément. Elle parle, à la mitraillette, aux visiteurs, mais au même temps aux gérants, aux chauffeurs de taxi, aux gens dans les trains, aux passants, parfois aux oiseaux et aux chiens), sur l’histoire d’Avignon, le Festival de juillet, sa famille, la musique, la littérature, les amis des blogs, la cuisine, les ingrédients, les fruits, les vins, sa vie de Parisienne d’antan.

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Douée d’une énergie inépuisable, le corps léger, les jambes longues, elle traverse la ville à grandes enjambées, un grand sac sur l’épaule droite, la main gauche souvent s’appuyant sur la fesse gauche; donc les visiteurs, pas habitués aux pentes et pavés ronds (et le Cosaque pesant plus de deux fois plus que Brigitte), parfois avaient problème pour la suivre et feignaient de regarder une statue, un mariage ou un oiseau.

Toujours très joliment vêtue, elle apparut le premier jour en tenue rouge, le deuxième jour toute en vif orange, le troisième jour à Marseille en blanc et noir et le jour de départ en bleu foncé: très jeune en jeans ajustés et chemise bleue sombre, la ninja Brigitte.

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Vers la fin de l’après-midi du jour rouge, elle emmena les visiteurs vers sa maison qui se cache derrière une porte simple, marquée numéro 5. Pour le cosaque (et pour vous lecteurs aussi, il en est sûr) un moment de suspense… car parmi les aspects les plus mystérieux du blog de Brigitte sont son ‘antre’ et sa ‘cour’. Brigitte lui a accordé la permission de vous raconter la découverte, pour votre édification.

En ouvrant la porte, on regarde avec effroi un escalier raide, sans rampe, il faut monter comme un gecko, en appuyant les mains, doigts écartés, contre les murs. En se retournant, en haut, on regarde dans un abysse en doutant que l’on pourra encore sortir.…

l escalier de Brigitte

Et puis : la découverte, l’impression mystique, on entre dans le microcosme de Brigitte. C’est tout un monde, c’est le monde de Paumée.

C’est petit, mais complet. Beaucoup de ‘coins’ différents, un espace tranquille, accueillant, charmant, un espace très personnel. Le centre des activités de blogs est la chambre où elle a l’ordinateur à côté de son lit — donc rien ne lui échappe ni jour ni nuit.. (Brigetoun HQ, Operations Room), une table mise pour trois (elle avait traîné la table de fer lourde de la cour dans l’antre), les produits des Halles dans le coin-cuisine (sans lumière sauf celle venant de la cour, un truc électrique de chauffage à côté de la porte (Brigitte appelle presque tout ‘un truc’), des petites lampes, bref, une grotte d’Ali Baba.

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Le patio, sa ‘cour’, un jardin d’Eden, en regardant au ciel on voit ses deux hirondelles personnelles.

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Le vieux cosaque, son blackberry Q10 toujours prêt pour la photographie et les messages (il n’arrive pas encore à décrocher pour un appel entrant) découvrit bientôt qu’il est impossible de photographier Brigitte quand elle n’est pas assise. Car elle bouge. Ça donne des photos floues. Donc il vous montre ici une de ses photos les moins ‘bougées’ de Brigitte dans sa cuisine où elle a cuisiné un dîner superbe, avec des rougets préparés professionnellement (et qu’elle trouvait ‘pas trop cuit du tout’, on se dispute encore sur ce truc).

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On parlera des autres trois jours dans d’ autres contextes, mais c’est un grand plaisir déjà de vous rendre l’hommage à cette femme, cette amie remarquable, chaleureuse, enthousiaste qui est Brigitte Celerier. Et les deux femmes se parlaient jusqu’au dernier moment, jusqu’à ce qu’un taxi vienne pour livrer les visiteurs à la gare Avignon Centre…

Les Avignonaises

 

Texte et photos : Jan Doets
(les images sont agrandissables par cliquer)