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Souvent certains de ces poètes taoïstes étaient des personnes très démunies à la limite de la misère et du dénuement… d’autres avaient fui les honneurs et prestances avec voeu de pauvreté. Amusons nous à les imaginer vivants dans ce début du XXI ème siècle… écrivant « leur beauté » ou « leur » isolement avec « leurs » mots squattant les taudis et banlieues de nos cités, se nourrissant ou s’équipant au moindre coût des promotions diverses et autres réductions de supermarchés Lidl Casino et autre Carrefour des sorties de villes modernes.
Oui ils auraient écrit d’une « même » façon car de toutes façons le mot écrit se dépose là où la vie nous pose et nous regarde, car la beauté n’est pas celle que chacun projette imagine dans sa lecture et ses convictions… car le beau soi-disant n’est que ce qu’on imagine ou projette… oubliant que les mots ne sont que de surcroît.
… ainsi Li Po sur le Mont émeraude dans les années 750:
vous me demandez pourquoi je vis sur le Mont émeraude
je ris sans répondre le coeur libre, regardez autour de vous
les fleurs de pêchers avec le cours de l’eau s’éloignent
le ciel et la terre ici sont si différents du monde commun
et voici ce qu’il pourrait écrire en France en l’an 2015 -:)
vous vous demandiez pourquoi je vis dans cet HLM si haut
je ris sans répondre le coeur joyeux la tête digne, regardez
autour de moi, parkings aires de jeux, déserts pour enfants
ciel et terre ici sont si différents des quartiers du centre ville
et ce qu’il aurait écrit au Vietnam maintenant !
vous vous demandez pourquoi je vis sur ces trottoirs
je ris sans répondre le coeur léger la tête ivre, écoutez
autour de moi, chant de motos aboiements des chiens
ciel et terre ici sont au rythme des insomnies de l’âme
Texte : l’apatride