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~ refuge pour les dépaysés

Les Cosaques des Frontières

Archives de Tag: Lan Lan Huê

Vols

07 lundi Nov 2016

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Lan Lan Huê

shinegawa

Il y eut un fracas immense. Quelqu’un forçait la porte et tentait de l’ouvrir. J’ai ouvert les yeux, je n’ai vu que le mur, lisse, intact, recouvert de son papier peint familier. Je me suis rendormie. Et quand est venue la lumière de ce qui pouvait être le matin, je me suis réveillée véritablement cette fois-ci. Le chien s’était levé aussi, humain peut-être en sa précédente vie, tant il savait parler de façon si profondément intuitive avec son entourage. Nous avions vu, tous les deux, une lumière dans la grande salle. C’était une pièce que je ne connaissais pas. Illuminée, comme une salle de fête à Noël. J’y suis allée pour éteindre la lumière, pensant à quelque inadvertance. Quand je suis arrivée sur le pas de la porte, j’ai vu ce qui me paraissait être une famille. Une femme entourée de jeunes enfants. Elle triait ma vaisselle, mes objets et soudain je compris. Elle était en train de remplir des sacs, elle était en train de me voler ! Elle ressemblait à ces vagabonds que l’on décrit dans les contes d’enfant. Nomade, volant ce qu’elle pouvait pour survivre. C’était son travail comme d’autres labouraient, vendaient, soignaient, enseignaient, écrivaient ou imaginaient. Elle ne ressemblait à ce que l’on pouvait se représenter des voleurs. Ce sont des êtres finalement comme vous et moi. Elle était pensive et réfléchissait à je ne sais quoi en même temps qu’elle faisait ses petits classements. Verres, assiettes, plats, bols, tout était trié puis enveloppé dans du papier journal qu’elle avait en grands rouleaux dans ses cabas posés à même le sol.

Je me précipitai vers elle mais mon mouvement s’arrêta en chemin. Je regardai les objets plus attentivement. Aucun ne m’appartenait. Comment pouvais-je dire qu’elle me volait alors que je ne reconnaissais aucun des objets qu’elle sortait de l’armoire ? Un beau vase trônait au milieu des affaires entassées. Et de sa céramique bleue et blanche, des scènes en desquamaient. Des personnages s’animaient. C’était une musique d’ombre, bunraku, tête et bras, puis jambe avançant, ils se déplaçaient sur une scène que je n’avais jamais vue. Le chien fut captivé lui aussi. Il ne grogna pas. Il observait la scène dans cette distance que permettait l’incongruité de la situation. Cette femme était chez moi sans doute par effraction, avec de plus une ribambelle d’enfants mal soignés qui déplaçaient des objets autour d’eux, sans se soucier le moins du monde, s’ils pouvaient les casser ou non. Mais cette pièce qui était pourtant chez moi, je ne l’avais jamais vue, ni les nombreux objets qui étaient dans le sac de la voleuse. Je voulus lui parler, mais aucun son ne sortit de ma bouche, comme si mes cordes vocales ne trouvaient plus leur fonction. Je voulus agir mais mon corps était lourd, il était comme pris dans une glue cireuse et compacte. Le silence était tombé aussi sur le chien. Il se trouva recouvert d’une cape neigeuse qui assourdissait tous les sons avoisinants. Il ne renifla ni ne grogna. Nous étions tous les deux, sidérés par cette scène surgie de nulle part.

Une rambarde se dressait au bord d’un précipice verdoyant. La terre était vallonnée, ses dômes moussus, le printemps battait son plein. Les arbres étaient en fleurs. Elles étaient roses, blanches, surnaturelles, épanouissant leurs bouquets vers le ciel. Je voulus les cueillir pour mieux les sentir mais mon attention fut attirée par quelque chose de singulier. Les personnages le long de la route se mirent à danser, ils virevoltaient, éventails déployés,  costumes flamboyants. Le chien les suivit aussitôt, il leur semblait sympathique, ils l’ont emporté dans leur ronde. Une maison de thé se trouvait au fond du chemin, accueillant toutes ses marionnettes de la vie. Ils parlaient, conversaient, chantaient. Modulations polymorphes. Je ne sus reconnaître leur musique. Certaines voix étaient violons, d’autres devenaient harpes par la grâce d’un claquement de langue, et d’autres étaient triangles, distillant leur son cristallin, je crus même entendre un shamisen tapis sur la droite de la scène. Elles étaient musiques du monde, prolifiques, voyageuses dans les hémisphères de la mémoire. Certaines voix comptaient. Des séries de chiffres à haute voix comme si elles faisaient les comptes de toute une vie. La voleuse classait la vaisselle de mon armoire. Que comptait-elle et pour qui comptait-elle donc ? Sa vie se passait-elle à compter pendant que les autres dansaient ?

Dans cet enchevêtrement d’histoires absurdes, surgit soudain un officier de police. Il déclara haut et fort, ce n’est pas possible, avez-vous vu, elle enseigne le vol à ses enfants ! Ce n’est tout de même pas une éducation encore moins un contrat social ! J’avais pensé ensuite, peut-être un peu trop haut, les idées suivantes ; elles m’avaient échappé et s’étaient épanouies dans un recoin de ma voûte frontale. Elles étaient comme des bulles au-dessus de leurs images. Mais il les avait aussitôt entendues, sans nul doute par transmission de pensée. C’est vrai vous avez vu, apprendre à voler à des enfants, tout de même ! Mais… rien n’est à moi parmi les objets entassés. Et tous ces personnages en farandole, savez-vous qui ils sont véritablement ? Il se gratta la tête, perplexe, puis il me répondit, courroucé. Eh bien, si vous prenez leur parti maintenant, il ne fallait pas appeler la police ! Pour vivre en société, il faut se tenir un minimum, impossible de tout tolérer ! Ce serait ouvrir la porte aux pires extravagances ! Je me défendis le sentant tout à son aise. Je suis tout à fait d’accord avec vous. Mais dans le cas présent, ne trouvez-vous pas que nous sommes confrontés à une drôle d’affaire tout de même ? Elle est rentrée chez moi par une porte que je n’avais jamais vue, dans une pièce toujours chez moi que je ne connaissais pas, pour me voler des affaires qui ne m’appartenaient pas ! Il se gratta à nouveau la tête et s’assit pour prendre un thé, sans doute pour reprendre ses esprits qu’il avait fort embrouillés. J’aime bien le thé vert, déclara-t-il, mais il n’est pas assez fort pour moi le matin. Je découvris soudain un autre homme, esthète devenu, assis là, humant lentement les saveurs subtiles de son gâteau de thé, le dégustant ensuite avec application et profitant du temps d’un magnifique printemps cerisier. Je me disais en moi-même que j’y étais peut-être allée un peu fort, tant je l’avais convaincu. Mais tout de même, que faisaient donc ces gens sur ces collines de printemps ?

Au loin s’étendait une plaine, couleurs été, l’eau était toujours au pied du mont Fuji, étalant ses reflets bleus, si bleus, appels cyanes, vertiges de mondes. Le chemin du village se faufilait entre les murs des maisons de papier, leurs toitures recouvertes d’étincelles mica. Telles étaient bien les seules réalités tangibles qui se déroulaient sous mes yeux. Le chien hocha la tête, confirmant l’existence de la scène. L’affaire semblait bien trouble cependant. Je n’avais pour seul recours que de me tourner vers l’horizon pour tenter de trouver une issue à la situation. C’était une histoire absurde. Certes. Des gens qui m’étaient inconnus, dansaient, d’autres devisaient, d’autres encore, se reposaient, assis sur leur tapis vert sombre, déployé sur les collines duveteuses. Soudain pendant que je méditais la situation, je vis se lever une nuée d’oies sauvages. Elles disparurent comme s’effaçant dans les nuages. Elles étaient en transit vers d’autres cieux. Mais leur claquement d’ailes était si fort qu’il s’était installé dans mon oreille et il continuait de résonner dans ma boîte crânienne. C’était un battement lent, lourd, pulsation vaisseaux, sourde, qui allait s’amplifiant vers les deux hémisphères. Je sursautai et décidai de m’asseoir de ce côté-ci de la terre. La porte était à sa place, je l’avais bien fermée à clé, hier soir quand je m’étais endormie. Le mur était à sa place, lui aussi. Saumon clair, couleurs fleurs, peuplant mes rêves du matin. Elles étaient venues ensuite m’entourer de leurs bras familiers et je m’étais retrouvée au creux de leurs pétales, blottie au sommet de leurs branches tendues vers le ciel. D’où venait donc ce si grand fracas ? D’un livre tombé, d’un écho dans la montagne, d’une réverbération venue du lac ou de ces marionnettes de la vie ? Tous venus frapper à la porte des fantasmagories de la nuit. Pourquoi vols ? Pour seule réponse, j’entendis le battement d’ailes des oiseaux migrateurs le long de l’eau. J’avais cru pourtant me réveiller par plusieurs fois, au milieu des neiges du mont Fuji, par la grâce de ce regard voyageur que porte affolée, la lumière. Une nuit était passée encore.

Mille et une nuits avait-elle dit…

Texte : Lan Lan Huê
Image: Tōkaidō Shinagawa , nr 39  des vues du Mont Fuji de Hokusai.
l’image est agrandissable par cliquer

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Retour de rêve

01 mardi Nov 2016

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Lan Lan Huê

noboto

Ils sont venus de si loin, dans leur parole fêtes de vagues, en leur rythme profond, tout de basses continues. C’était un port de pêcheurs avec leurs femmes et leurs enfants coquillages, ils parlaient la langue des images. Elle leva un brouhaha en ce rêve si ancien qu’il lui revenait souvent dans la nuit. Elle me parlait ainsi, le regard tourné vers les rives du songe, poursuivant son étrange récit, je vous le livre tel que je l’ai entendu. Une vieille dame m’avait donné des liasses d’argent comme pour un voyage, je ne sais de quel pays il venait, j’avais ordre de les dépenser. Je les ai mises dans ma besace poisson. Les autres continuaient de pêcher, certains ramenaient des crustacés dans leurs nasses en osier. Je me suis éloignée et je suis rentrée dans un magasin, le port était non loin de là. Le trottoir était désert, les marchands ambulants avaient disparu. Dans le magasin, j’observais les étoffes venues du monde, je les palpais et soupesais leurs fils, leur matière, terre brune, ciel bleu outremer, mâtiné de rose aurore. La vendeuse ne voulut pas de mon argent, elle m’indiqua un autre magasin, m’assurant que j’y trouverai certainement des vêtements qui me conviendraient car ici elle ne vendait que des tissus. J’ai hésité, elle insista pourtant, elle eut l’air si contrariée que je décidai de sortir. Dans la rue soufflait un vent léger, mes vieux habits semblaient s’être évanouis, je devins ainsi invisible, n’attendant que la fraîcheur du matin. Sur le pas de la porte, à la lumière des lanternes, la vendeuse me glissa dans la main, un carton sur lequel était écrit une adresse. Je m’y rendis, poussée par la curiosité. A l’adresse indiquée, au rez-de-chaussée, sur le mur où étaient accrochées les boîtes aux lettres, j’ai trouvé le nom d’un oncle disparu. Alors que j’examinais l’écriture sur l’étiquette, j’entendis un homme descendre les escaliers. L’homme semblait fatigué. Il se dirigea vers la boîte aux lettres portant le nom de l’oncle disparu. Il y a jeté un œil comme pour prendre son courrier.

Etes-vous mon oncle ? Il a levé les yeux et a hoché la tête. Je vous cherche depuis si longtemps. Pour vous dire qu’il est possible maintenant que vous partiez en voyage. Tant d’années écoulées à attendre, vous voilà libre désormais, c’est ce que je suis venue vous dire de la part de toute la famille. Vous n’avez plus à rester dans les parages de ce monde.

Il a levé les yeux. Son regard m’a traversée comme si mon corps était devenu transparent. Il s’est éloigné. Je l’ai suivi. Et dans la foule il a disparu au milieu des pêcheurs. Tous étaient au travail.  Leurs visages devenus indistincts. La mer était loin, c’était marée basse, l’eau claquait à mi jambes. J’entendais le bruit des vagues et les basses continues que faisait le vent. Ils étaient tels une berceuse mais nul n’y portait attention. Tous continuaient leur labeur. Insomniaques impénitents. Les pins étaient loin et cachaient les premières maisons du village. C’était une présence indistincte. Je flottais et tous ces êtres autour de moi aussi, nos bras pouvaient enserrer chaque grain de sable, sentir chaque souffle de vent, accueillir l’air frais qui entrait en nos corps et en ressortait par je ne sais quel mouvement. Nos corps étaient souffles. J’étais devenue respiration de la mer, ressac de vagues, dissoute dans leur présence, faite algue de vent, flottant au-dessus d’un monde d’estampes.

Il y eut un détail, saugrenu comme il y en a dans les rêves. J’ai vu au travers des mailles d’un filet devenu épuisette des songes, une matière inconnue, hirsute d’herbes, anis, olive et sapin, profonde comme les forêts de l’enfance. Je l’ai observée et tout en elle me semblait familier. Suis-je dans le rêve de cet homme qu’on dit être mon oncle, ou est-ce lui, ou cet autre être du rêve, pêcheur d’étoiles en attente dans les marges du temps, qui sont venus habiter ce songe si ancien ? Il y eut un grondement, le bruit du tonnerre sans doute car la tempête était arrivée. C’était au bord de la mer, a dit le rêve. Je me mis à sourire car je le reconnaissais dans toutes ses factures, ses manigances dérisoires, ses trouvailles éphémères et ses bonheurs de pacotille. Je ne sais pourquoi, j’ai cru à toutes ses histoires.

Il y avait au bord de l’eau une couverture, oubliée là, si légère, si chaude qu’elle semblait cousue de lunes comme dans les contes d’enfant. J’ai observé les étoiles. Encore…. Un rêve dans le rêve, est-ce possible, me suis-je demandée. Mais le rêve a souri. Il a bricolé quelque chose encore, je ne sais quoi. Et m’a expulsée de la plage. Il faisait nuit noire. Nul ne s’en est aperçu. Tout était silencieux. Je me suis demandée s’il allait revenir encore. Qui donc ? Le rêve. Il a du s’évanouir dans les nuages. J’eus soudain une impression de si grande légèreté que je me suis dit qu’il était maintenant bien loin. J’ai ouvert les yeux, et comme j’avais oublié tout ce que j’avais vu, je voulus m’y replonger une deuxième fois comme au cinéma, tant certaines scènes m’étaient restées énigmatiques.

Il y eut une porte par-dessus la mer, puis une autre porte encore, plus basse, où il fallait devenir enfant pour la franchir. Une autre scène s’ouvrit, et dans sa perspective saumon, deux barques aux allures poissons se sont croisées. En partance vers l’horizon, elles ont ouvert leurs bras aux histoires du monde. Une autre nuit s’est levée.

Mille et une nuits avait-elle dit…

Texte : Lan Lan Huê
Image : ‘La baie de Noboto’, nr 33 des 36 vues du Mont Fuji, Hokusei

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Un gène gênant

04 mardi Oct 2016

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Lan Lan Huê

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Elle avait dans une main, une enveloppe fraîchement ouverte et dans l’autre, la lettre qu’elle venait de recevoir. Vibrantes au vent, les phrases venaient converser dans le creux de ses mains.

Comment ça s’est passé ?
Ils ont reçu tous les candidats.
Es-tu passée la dernière ?
Je ne sais pas. Je sais juste que le nombre de candidats a diminué au fil du temps.

Elle avait levé les yeux. Un oiseau traversa le jardin. Froissement d’ailes en ce havre de paix hors du temps, avec ses bancs à l’ombre des arbres. Il faisait bon s’y asseoir loin des brouhahas de la ville. Elle aimait y venir.

Je suis arrivée à ce que je pensais être la dernière ligne droite des entretiens d’embauche. La dernière rencontre fut chaleureuse.
A quoi as-tu repéré cela ?
On a parlé de mon futur poste. J’étais à l’aise. Puis la conversation a dérivé sur d’autres choses, sur ce que j’avais fait précédemment, sur mes études à l’étranger… des choses anodines qui m’ont fait penser que c’était gagné.
Rien d’autre ?
Je ne sais plus. J’étais simplement heureuse du grand nom de la firme, heureuse d’avoir été choisie parmi les si nombreux candidats.
Combien étiez-vous ?
Je ne sais pas exactement. Plusieurs centaines peut-être…J’ai pensé que je pouvais rembourser enfin l’emprunt que j’avais contracté pour mes études.
Ils t’ont parlé salaire ?
Ils m’ont parlé surtout évolution des salaires. Il y eut un détail curieux au dernier entretien. Ils m’ont demandé d’effectuer un examen médical avant de commencer. C’était tout simple, une visite avec un médecin du travail de la firme. Cela m’avait semblé normal. Même plus, c’était comme le souci qu’ils pouvaient avoir pour la santé de leurs salariés. Cela m’avait plutôt rassurée. J’étais confiante.

Elle avait levé les yeux. Le ciel lui paraissait divisé. D’un côté, une nature en son cycle des saisons. Elles pénétraient son corps, la vivifiaient en sa vie de jeune femme, porteuse de tous les espoirs du monde. La mer était infiniment bleue. La terre riche de ses enfants. Et puis de l’autre côté ou peut-être plutôt à l’intérieur du précédent, se déployait un monde de molécules, aux bras articulés. On pouvait en ajouter, en enlever, comme à des marionnettes de théâtre. Magma moléculaire en son bunraku désarticulé. C’était une danse étrange où l’on pouvait travailler, assouplir, modifier, greffer pour créer un monde meilleur. Elle croyait en cette alchimie. C’était ce qu’elle avait appris. C’était ce à quoi elle croyait.

Tu es allée voir alors le médecin du travail…
Oui. Il m’a auscultée, il a pris ma tension, mesuré mon pouls. Cela m’a fait rire. Je me suis demandée ce que cela avait à voir avec mon poste. Puis il m’a demandé si on pouvait me faire une prise de sang. Il m’a posé une question. Je n’ai pas compris. Je crois qu’il m’a demandé si j’avais des réactions allergiques à certains produits.
Qu’as-tu dit ?
Je ne sais pas. Je n’ai pas d’allergies aux médicaments, ni aux pollens, ni aux acariens, ni à la poussière. C’est ce que je lui ai dit. Comme chez mon médecin.

Quelques semaines plus tard, elle avait reçu cette lettre de l’entreprise, elle était alors persuadée que lui serait annoncée sa date de prise de fonction. Elle avait lu, puis relu certains travaux, pour se mettre dans l’actualité du moment. La lettre l’informa qu’elle n’avait pas été retenue alors qu’elle avait bien le meilleur profil. Etait-ce pour la consoler ? Il a été constaté à la prise de sang qu’elle était possiblement allergique à certains produits fabriqués par la firme. Elle présentait une combinaison de gènes qui indiquait un risque non-négligeable de développer un cancer de la vessie au contact de certains de ces produits.

As-tu été soulagée ?
Impossible de dire. Ma santé compte pour moi. J’ai plutôt été surprise par cette étrange attention.

Elle a aussitôt pensé à une ancienne amie. Elles avaient partagé la location d’un appartement durant leurs années d’études. Cette dernière avait fait des études de biologie. Elle revoyait son amie avec ses cours étalés sur le lit aux périodes de révision. Elle lui téléphona. Après toutes ces années, elles bavardèrent comme lors de leurs jeunes années. Puis elle lui exposa la situation pour l’écouter ensuite en silence. Une fois la conversation terminée, elle reposa le téléphone, interloquée. Sont tombés sur le banc, tout à côté d’elle, des mots étranges comme des projectiles inconnus reçus en plein cœur : acétylateurs lents et cancer de la vessie, toxiques, hypersensibilité, bagage génétique, expérimentation, habitudes de vie… Elle ne les a pas tous compris. Elle a entendu aussi : statistiques ne sont pas relations causales, danger d’un certain usage à des fins de sélection, discrimination… Les mots ont tourbillonné dans sa tête.

A-t-elle été soulagée ? Le jardin était vert. Ombragé. Accueillant sa douceur descendante du soir. Vent d’est incident. Frimas prochains. Elle n’avait rien trouvé. Ce mois-ci, rien encore. Elle pianote toujours, espérant glaner quelques informations nouvelles. L’hiver n’était pas encore arrivé

 

Texte : Lan Lan Huê

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Changement de programmes

25 dimanche Sep 2016

Posted by lecuratordecontes in Lanlan Hue

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Lan Lan Huê

cc by-nc-nd Bruno Monginoux www.photo-paysage.com & www.landscape-photo.net

Les parois sont brillantes. Les alpinistes du bâtiment ont lavé les vitres de la façade. Elle reflète la ville, les voitures, les arbres et surtout le ciel. Verts, bleus, roses et puis aussi gris, selon les heures de la journée. Mosaïque magnifique, palette impressionniste. Elle donne cette aura de mystère à ceux qui y travaillent. Il a repris le chemin de la ville. Sac au dos. Il marche. Il s’assoit parfois. Et donne à manger aux oiseaux sur le trottoir. En passant. Comme pour les retenir. Car eux aussi ont déserté la ville. Elle met des haut-parleurs pour les éloigner. Que devient donc la ville vidée ainsi de ses oiseaux ? Par crainte d’abîmer la tôle des voitures, ils ont chassé les pigeons, les étourneaux et puis les moineaux. Plus de volatiles. Plus de chats. Plus de chiens errants. Que dit le service d’hygiène ? Ils ont fait tant de réunions pour le décider. Il n’y a pas si longtemps, il n’avait même pas le temps de penser à tout cela. Derrière l’angle, au dixième étage. Un bureau donne une vue panoramique sur toute la ville. Dans ce regard magnifique. Qui donne à celui qui l’habite une impression de liberté. Et de toute puissance. Il y a dans la pièce une grande table ronde et des chaises autour. Lieu de concertations. En temps réel. Est-ce là que tout a commencé  ?

C’est une entreprise qui prospère. Elle avait dans ses équipes, un jeune cadre dynamique. Trentenaire, fraîchement sorti de son école. Embauché récemment. Il a des projets pleins la tête. Une âme d’entrepreneur, née dans une famille modeste. Il prend parfois des chemins détournés pour arriver à ses fins. Il est tenace, persévérant, fiable. Il fédère ses collègues. Et tous le soutiennent. Progressivement encouragé par ses réussites, il prend des décisions. Sa parole devient libre. Sa pensée inventive. Il développe des stratégies. Il ne craint plus de dire ses opinions au sein de l’équipe, encouragé par ses supérieurs. Il est vu de façon de plus en plus sympathique par le responsable du département, homme à grand charisme. Il ira loin ce petit, se plaisait-il à dire. Il est pour le jeune trentenaire, un grand frère, à défaut d’être un père, dans un monde dont il ne connait pas encore tous les rouages. L’entreprise réalise de beaux bénéfices. Une société d’audits est mandatée pour évaluer les manques, les réussites et les « peut mieux faire » de l’entreprise. Le jeune trentenaire les voit arriver, déployer leur analyse. Il donne son avis. Comme il le fait en réunion. S’oppose sur certains points. Mène une critique positive. Qu’il veut constructive. Et nanti de sa position, du soutien de sa hiérarchie, il va même jusqu’à s’opposer à certains points que propose le grand groupe d’audit. Le directeur de mission du groupe d’audit le rencontre. Il le remercie pour ses idées. Il le félicite. Il lui dit même qu’il va s’en inspirer. Le jeune trentenaire voit son responsable de département, le lendemain. Ses positions sont déjà beaucoup plus nuancées vis à vis du groupe et des audits.

Le jour suivant, il déjeune, invité par le directeur de mission. Ce dernier le fait rencontrer  des responsables de grands groupes. A la fin d’un repas fort agréable dans un restaurant de renom, ils se retrouvent en tête à tête. Il lui propose une place dans sa société de mission d’audits. Il lui dit en se penchant familièrement vers lui, , sourire embrumé, mezzo voce, qu’il a des compétences qui peut-être ne sont pas assez reconnues dans son entreprise. Son salaire se voit largement augmenté. Le jeune trentenaire signe son départ pour la nouvelle société d’audits. C’est pour lui, une nouvelle vie qui commence. Avec une stimulation intellectuelle intense. Et son investissement pour sa nouvelle société ne fait que croitre.  Le directeur de mission est un homme ouvert, cultivé, sportif. Ils se découvrent de nombreux goûts communs. Ils deviennent même amis. Partagent des week-ends ensemble.

Six mois ont passé. Le responsable de son ancien département des ventes le croise un midi dans la rue, près de l’entreprise qu’il a quittée, il y a quelques mois. Sac sur le dos. Assis sur un banc. Il donne à manger aux oiseaux. Il semblait avoir du temps.

Comment vas-tu ? Ah ! Je suis heureux de te voir ! Que deviens-tu ?

Le jeune trentenaire lâche après un long silence.

Six mois après, tu sais celui qui était venu dans l’entreprise, celui que je croyais être un  ami, c’est lui qui m’a dit, eh bien on croyait en toi, en fait t’es nul. On n’a pas renouvelé ton contrat. Le matin, je me lève, je quitte la maison, ma femme croit que je pars au travail. Je n’ai pas eu le courage de le lui dire. Je ne l’ai dit à personne. Tu es le premier à qui je le dis. Comment vas-tu ?

…

Vous avez modifié les programmes selon ses préconisations ?

Oui, oui, cela s’est fait doucement. Personne n’avait rien à redire. Alors comme tout le monde était d’accord, cela s’est mis en route.

…

Les parois de la façade deviennent grises quand le soleil du matin disparait. L’automne est là. Feuilles rousses, vignes vierges contre les murs, frissonnantes dans le vent. Elles racontent un temps parallèle. D’une nature délicieuse. Volubilis. Couleurs florales. Grimpantes en ses jolis quartiers saisons. Il avait oublié qu’il aimait la nature. Il déambule dans les rues, observe les arbres, les mauvaises herbes à même le trottoir. Imagine des façades végétales. Des potagers surnaturels qui nourrissent la ville. Ses rêves habitent les trottoirs. Une végétation inconnue envahit les rues. Une jungle phosphorescente, pourvoyeuse d’une faune et d’une flore inconnues, se développe sans crier gare. Elle est partie à l’assaut du ciel. Des silhouettes familières dans le quartier disparaissent. Certaines prennent des formes étranges. Affublées de têtes inconnues. Des renards, des loups, des écureuils volants. Tous peuplent une ville nouvelle. Invisible aux yeux du quotidien. Il attend le soir avant de rentrer. Il a le temps. Personne ne sait. Il passe devant l’immeuble. A l’heure habituelle de sa sortie du travail. Pour rentrer tranquillement à la même heure. Le bâtiment lui parait étrange. Avec des allures de vaisseau fantôme. Il imagine à travers les fenêtres, la vie de la journée qui s’y déroule. Madame X sans doute à sa réunion tardive. Mr Y et les collègues. Café. Réunions encore. Lueurs bleutées dont il ne fait plus partie.  La vie continue.  Il a rendez-vous.

 

Texte : Lan Lan Huê
Photo : copyright B. Monginoux ,  www.photo-paysage.com

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Loires

18 samedi Juin 2016

Posted by lecuratordecontes in Lanlan Hue

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Lan Lan Huê

Loires

Au risque de me répéter, murmurait Loires…

Vois les reflets qui égrènent les crues contre les pierres. A la surface des murs, elles racontent leurs histoires, fleuves toujours.

C’est sans doute ton histoire. A vau-l’eau. Vogue galère.

Il court, il souffle dit le vent ou peut-être le temps. Ils emportent les mots sur leurs tablettes miroirs.

Qu’importe, murmurait Loires…

C’est une eau qui infiltre les mots et irrigue les fougères. Tourbillons fossiles, elle est mémoire et présent à la fois.

Dérives, murmurait Loires…

Mais ton regard n’a saisi que buée. C’était « l’or du temps » pourtant.  Goutte à goutte. Eternité. Il a déjà disparu.

 

 

Texte et photo : Lan Lan Huê

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