Vanités
M’attendre à être mouillée. Il ne suffit pas d’invoquer les déserts ou les chaleurs pour mettre sa noyade à la porte. Je me regarde tenter encore, pour un rien de folie, une obstination ténue, de passer outre ma chaîne, ce pas qui bute. J’ai quitté mon corps depuis un temps déjà et je surveille, d’autre part, mes essais vaniteux de rompre l’acier.
Ainsi
Ainsi. J’aime le poème qui débute sur ce mot, doux comme le dos de la main, ouvert avec entre ses lettres des aires de repos que rien n’oserait trahir. Ainsi il est mort ainsi il a vécu. Ainsi vous êtes et ainsi donc moi aussi. Ainsi la nuit qui chante et frôle les mystères. Ainsi un instant rossignol, une autre corneille. Ainsi ma trace lueur sous la porte des ombres. Ainsi ton corps pour mesure de bateau, ainsi ta voix et moi dessus. Ainsi l’étape où se battre et céder, les luttes de passion à chercher le plus fort. Ainsi le temps gris, la marche nue, le désir précieux qui bat de quelques mots ainsi, ainsi… Ainsi cette évidence, ainsi, comme une absence vraie dénudant l’existence. Ainsi un être vit et je m’assemble.
Texte : Anna Jouy – Extrait du recueil « Le Plénum des Sargasses » – Bloc 10
La grande classe, toujours ! Ainsi …
Tu nous fais aimer, à notre tour ce mot
aux deux syllabes si différentes
l’une interrogative
l’autre rossignol, peut-être sa réponse.
Tu nous fais adhérer, de loin
à ton combat pacifique pour te rassembler
(retrouver celle à laquelle tu ressembles ?)
J’aime beaucoup cette presque mélopée.