L’automne – pas celui doux et roux de septembre
plutôt novembre noir et âpre – brumaire
des grands soirs – là d’où j’écris, d’où je dois écrire
tel un certain Guillaume sa mélancolie sans virgule
L’hiver terrible des laissés pour compte
vitrines de Noël vulgaires et tapageuses
tant de petites vendeuses d’allumettes sans poète
pour faire lumière dans leurs têtes
Le printemps – ah celui-là – facile et primesautier
du vert des fleurs et des fleurs à n’en plus pouvoir
polyphonies batraciennes
personne ne juge mais tout de même
faut grandir un peu ! On fait pas toujours ce qu’on veut
L’été des soifs perpétuelles
sauf la mer et les lacs que nagent les nageurs
suées sel des larmes pour les sans salaire
seule échappatoire : l’espoir de la pluie
Saisons vous me fatiguez
Texte : Christine Zottele
tant de petites vendeuses d’allumettes oui
et invisibles