
Calme c’est ce qui fut dit
Quelques jours après la douceur d’une peau
Après le soulagement et l’euphorie de la joie
Après avoir passé les tests et avoir essayé le mammelon
Après l’avoir refusé
Après l’avoir cru soudé à sa cavité
Après, après
Elle ne dit rien, rien de ses cauchemars
Rien de cette obsédante pensée
Rien de cette profonde aversion
Rien de sa douleur au creux de son perinée tranché
Rien de la douleur encore
De la douleur encore
Vriée, c’est le mot qui fut là
Elle n’osait pas penser la pensée qui gravitait en orbite autour de son front
Rien, rien pourquoi JE n’éprouve rien de LUI
Pourquoi et les milliards d’autres questions
Et LUI qui ne me regarde jamais
JE ne suis pas un granit froid
JE sais que je PEUX/DOIS ressentit de LUI
RIEN RIEN RIEN RIEN
Pas le moindre frisson de dégout
Pas la jouissace que mes tétons savent produire
Pas le moindre frémissement d’érotisme complaisant d’une maman au sein offert à la vision de l’univers
RIEN RIEN RIEN RIEN
Je les ai vues ces femmes arcenciel en extase sous les coups de butoir de leur avidité
RIEN RIEN RIEN RIEN
Je fais semblant sourire rire même
plaisanter câliner toucher changer faire téter
Alors et seulement le miel jaillira de tous les seins
Alors et seulement sa mains dans la mienne
Alors et seulement son regard noir rivé au mien
Alors et seulement la lune et le soleil enfins unis
Dans un cri déchirant de clareté s’éléve l’âme enfin née
La vache et le cheval rouge sur deux strates
Au levant et au couchant profonde cavité
Affolés par les trois cerfs furtifs et désolés
Et le colore la terre
Et le sel tâche le lin
Et le sol suspendu au firmament
Ventre avertit d’un seul taureau
Lascaux factice rétabli dans sa lignée
Ocre rouge brun mare mer mère
mythologie intemporelle cercle continuel
éternels migrants vous êtes sur votre terre
vos noires embarcations sombrent entre deux eaux
avilies par le profit et l’avidité
d’un nouveau commerce de peu de vie
sans courage, vil vil vil
ouvrez les bras de l’Europe, brisez les murs honteux de la peur
de la haine et du mépris
Ah dieu des mers, Ah dieu des vagabons et des étincelles
Laissez les nuées guider vos pas
Les Walkiries sublimer vos ardeurs
Jamais ne baissez les bras
Forcez les portes de l’enfer
Je serais là les bras ouverts
Eperdu d’amour le rire aux lèvres et le cœur saillant
Pour écrire votre odyssée, Ulysses de la modernité.
Texte/Illustration : Jean-Claude Bourdet