Nous entamons aujourd’hui la publication d’une série de poèmes de Shahrzad BEHESHTI MIRMIRAN, traduit par son frère, Shahriar BEHESHTI. Aujourd’hui disparue, elle était en Iran durant la Guerre Iran-Irak (1980 à 1988). Ces textes remarquables ont une portée littéraire époustousflante et résonnent pour l’éternité. Comme l’expérience universelle de la guerre, impossible à retranscrire en dehors d’une langue poétique arrachée à l’horreur. Les poèmes sont illustrés par les photos de Shamim BAHARZADEH.

Que fais-tu?

La porte sur rue est ouverte
Tu vas te perdre dans la rue
Je deviens folle de nouveau
La porte sur rue est ouverte. Que tu n’attrapes pas froid ! La fenêtre est ouverte

Si tu n’étudies pas,
Tu deviens un mendiant
Tu dois, au coin de la rue,
Vendre du chewing-gum et des allumettes.
Que ta cheville ne soit pas foulée devant ton bureau !
Il y a plein de trous
Ne te perds pas ! Ne mange pas ! Ne t’endors pas !
Qu’il n’arrive jamais que tu ne veuilles pas venir !
N’avance pas davantage !
Arrête de rire !
Je prends une photo de toi
La pellicule a pris feu
Tu n’as pas de jambes
Tu as brûlé jusqu’à la taille

En moi
Sur la pellicule
Dans la plaine
Sur l’herbe

Poème : Shahrzad BEHESHTI MIRMIRAN
Traduction : Shahriar BEHESHTI
Photo : Shamim BAHARZADEH